Comment choisir une auto usagée sans vous faire rouler
L’achat d’un nouveau véhicule doit se faire de manière réfléchie, autrement vous pourriez vous retrouver avec une foule de réparations à payer. Inspection du véhicule, budget, valeur de l’auto, prix total si vous prenez un prêt-auto... Nous savons que cela fait beaucoup de choses à prendre en considération. C’est pourquoi nous vous aidons à y voir plus clair avec ce guide.
1. Établissez vos besoins et soyez réaliste
Ne magasinez pas comme vous le feriez pour une auto neuve, avec un modèle précis en tête. Dressez la liste de vos besoins et cherchez, parmi ce qui est à vendre, ce qui y correspond le mieux. Sinon, vous risquez de passer à côté des vraies perles rares. Quels déplacements ferez-vous ? Qu’est-ce qui est vraiment important pour vous : l’économie d’essence, l’espace intérieur, la taille du coffre ? Cela vous orientera vers une catégorie précise de véhicule.
« Restez pragmatique : il vous faut une voiture fiable et bien entretenue », conseille Jesse Caron, expert automobile et coordonnateur des essais routiers à CAA-Québec. Plus vous voulez un modèle abordable, plus vous devez oublier les coûteuses tractions intégrales, les VUS et les flaflas comme le toit ouvrant ou les accessoires. « Une voiture bien entretenue peut rouler environ 300 000 ou 350 000 km sans nécessiter de réparations majeures », évalue-t-il.
Une erreur à ne pas commettre : acquérir un vieux modèle de sportive ou de voiture de luxe – essentiellement une européenne, comme une BMW ou une Mercedes – vendu à un prix intéressant, mais qui vous entraînera dans un gouffre financier en frais d’entretien et en réparations en raison de sa mécanique complexe.
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2. Faites vos recherches et évaluez la valeur de l’auto
Si possible, achetez l’auto dans une municipalité loin des grandes villes, car la clientèle potentielle est plus restreinte dans les petites agglomérations, ce qui augmente votre pouvoir de négociation. Il existe plusieurs outils, guides et magazines qui vous permettront de vous renseigner sur les différents modèles, d’établir des comparaisons et de détecter les problèmes mécaniques récurrents. Protégez-Vous propose à ses abonnés plus de 100 fiches de voitures d’occasion, et aussi une liste « citrons » à éviter.
Ces sites et organismes peuvent vous aider à évaluer la valeur marchande d'un véhicule usagé : canadianredbook.com ; canadianblackbook.com/fr ; autohebdo.net/valuations et CAA-Québec.
De même, consulter la Banque de données des rappels de sécurité automobile de Transports Canada se révèle une bonne idée. « On peut vérifier si un modèle est sujet à des rappels à répétition, ou si une pièce est systématiquement défectueuse dans un modèle de telle année », précise Jesse Caron.
À noter : il peut être intéressant d’avoir recours aux services d’un courtier automobile pour fouiller les petites annonces, contacter les vendeurs, inspecter l’auto et négocier, pour un tarif d’environ 500 ou 1000 $. Notre article s’adresse toutefois aux gens qui préfèrent faire les démarches eux-mêmes.
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3. Déterminez le prix que vous êtes prêt à payer
N’essayez pas de payer le moins cher possible et visez plutôt la qualité. Le montant supplémentaire à débourser pour un véhicule bien entretenu est presque toujours moins élevé que ce qu’il en coûte pour réparer une auto pas chère… mais en mauvais état.
« Acheter une auto usagée équivaut à acheter son historique et la façon dont elle a été conduite et entretenue. Ces éléments sont plus importants que le kilométrage et le prix », ajoute Richard Léger, un acheteur professionnel de véhicule d’occasion depuis des décennies.
En plus du coût d’acquisition, vous devrez prévoir un budget suffisant pour les réparations qui apparaîtront au fil du temps. Selon Jesse Caron, pour une voiture ayant parcouru de 150 000 à 200 000 km, il faut vous attendre à changer notamment les roulements à billes de même que les plaquettes et étriers de freins, ainsi qu’à faire réparer différents capteurs électroniques, le système antipollution et des fuites d’essence.
En prévision de ces réparations, « l’idéal est de payer votre nouvelle voiture d’un coup, ou encore de pouvoir verser un bon montant initial afin de ne pas avoir à faire face à deux postes de dépenses en même temps (remboursement du prêt et entretien) », souligne Jesse Caron.
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4. Choisissez votre type de vendeur
Est-il préférable d’acheter d’un concessionnaire, d’un revendeur d’autos usagées ou d’un particulier ? Richard Léger estime qu’il vaut mieux faire affaire avec un particulier, si possible le premier propriétaire du véhicule. « Cela permet généralement d’obtenir l’historique détaillé de l’entretien du véhicule », fait-il valoir. Souvent, le prix de l’auto inclura les pneus d’hiver et ceux d’été.
Sachez toutefois que, si vous achetez d’un individu, vous ne bénéficierez pas de la protection offerte par la Loi sur la protection du consommateur (voyez l’encadré à la fin de l’article). George Iny, président de l’Association pour la protection des automobilistes (APA), souligne qu’un commerçant demandera davantage qu’un particulier.
D’ailleurs, méfiez-vous des « faux particuliers », c’est-à-dire des revendeurs qui se font passer pour des propriétaires de voiture, évitant ainsi d’obtenir un permis de vendeur de véhicules d’occasion auprès de l’Office de la protection du consommateur (OPC).
Certaines façons d’agir peuvent indiquer qu’il y a anguille sous roche : la personne vous donne rendez-vous dans un lieu anonyme (comme un stationnement de centre commercial) ; elle ne vous fournit que son numéro de cellulaire ; elle semble avoir plusieurs véhicules à vendre… « Ce sont des vendeurs qui font le commerce de véhicules de façon illégale, et dont les voitures peuvent avoir été accidentées ; l’odomètre trafiqué, notamment. En cas de problème, les recours contre eux seront plus limités », précise Charles Tanguay, porte-parole de l’OPC.
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5. Examinez vous-même l’auto et essayez-la
Voilà : vous avez trouvé un véhicule qui semble correspondre à vos attentes et pris rendez-vous avec le vendeur. Effectuez d’abord un bon examen visuel du véhicule. Repérez les signes de corrosion ainsi que les traces de peinture et de soudure laissant supposer qu’il a été impliqué dans un accident. Ouvrez toutes les portières, soulevez les tapis et essayez les divers accessoires (vitres électriques, verrouillage centralisé, air climatisé, etc.). Lisez notre article dressant la liste de tous les éléments à vérifier avant d'acheter une auto usagée.
« Faites un essai routier qui reproduit votre façon de conduire habituelle. Prenez quelques bosses et virages, afin de détecter les bruits ou claquements suspects et de vous assurer que l’auto se comporte bien. Roulez radio éteinte et vitres fermées pour mieux les entendre », recommande Jesse Caron.
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6. Scrutez le dossier d’entretien et l’historique de l’auto
Il ne faut pas se fier uniquement à l’année ni à l’odomètre d’un véhicule. Ce qui compte, c’est la manière dont il a été conduit et entretenu. Posez des questions au vendeur pour savoir comment le véhicule a été utilisé ; s’il a subi des accidents ; quel est l’état des pneus… Demandez à voir le dossier d’entretien, c’est-à-dire les factures relatives à l’entretien et aux réparations.
Pour environ 55 $, l’entreprise Carfax peut vous fournir un rapport d’historique du véhicule (accidents, dommages, immatriculation, rappels non réglés…). Cependant, selon George Iny, il manque environ 40 % des informations dans de tels documents, étant donné que Carfax n’a pas accès à toutes les données (notamment celles des garagistes indépendants).
Grâce au numéro de série du véhicule, vous pouvez également contacter le concessionnaire et vous informer au sujet de l’entretien qui a été réalisé sur place. Or, en l’absence de factures, vous ne saurez jamais avec certitude ce qui a été fait ailleurs que chez le concessionnaire.
Pour environ 15 $ vous pouvez aussi obtenir, auprès de la Société de l’assurance automobile du Québec, l’historique de propriété du véhicule au Québec. Consulter le Registre des droits personnels et réels mobiliers (4 $) permet par ailleurs de savoir si le véhicule est libre de dettes. Sinon, en l’acquérant, vous deviendriez du même coup responsable de celles-ci.
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7. Faites inspecter le véhicule par un spécialiste
Le véhicule vous plaît et semble répondre à tous les critères que vous recherchez ? Avant de signer, faites-le inspecter par le garagiste de votre choix, et non celui du vendeur. Il vous en coûtera environ 150 $ pour savoir quelles sont les réparations nécessaires. « Je me souviens d’une personne qui voulait acquérir une Subaru Impreza d’occasion, raconte Jesse Caron. L’inspection a révélé que le véhicule avait d’importants problèmes de châssis et de suspension, qui demandaient des milliers de dollars en réparations. » Si les problèmes mis au jour sont mineurs – des freins usés, par exemple –, cela vous aidera à négocier le prix à la baisse.
Sachez qu’un commerçant n’a pas le droit de dire non à cette inspection au professionnel indépendant que vous choisissez, alors qu’un particulier le peut. Toutefois, un refus serait de très mauvais augure.
Pour l’inspection, vous pouvez notamment faire appel à l’un des centres d’inspection automobile autorisés répertoriés par CAA-Québec ou au service mobile d’inspection de véhicules offert dans le Grand Montréal et recommandé par l’APA.
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8. Calculez combien coûtera réellement l’auto
Si vous envisagez un prêt pour financer votre achat, il pourrait coûter très cher en frais d’intérêt. Par exemple si vous empruntez 8 000 $ avec un taux d’intérêt de 8 % sur quatre ans, il vous en coûtera au final 1 374 $ en intérêts ; à 11 % d’intérêt, ce montant passe à 1 924 $.
Le planificateur financier Éric Brassard, comptable professionnel agréé et auteur du livre Finance au volant, met aussi les consommateurs en garde contre les « petites mensualités » que proposent certains vendeurs. « Le véhicule n’est pas moins onéreux, mais les paiements sont étalés sur une plus longue période. Vous paierez donc plus d’intérêts. Attention, aussi, aux paiements calculés à la semaine, qui peuvent donner la fausse impression que cela entre dans votre budget », prévient-il. Calculez combien coûteront les remboursements de votre prêt automobile grâce aux nombreux calculateurs de prêt auto en ligne.
Si vous achetez le véhicule d’un commerçant, celui-ci doit vous remettre un contrat écrit, dans lequel figurent certains renseignements (nom, adresse, numéro de permis du commerçant, prix, taxes, etc.). L’OPC fournit la liste des éléments à vérifier. Assurez-vous que le contrat mentionne les réparations que le vendeur a accepté de réaliser, ou encore les accessoires gratuits qu’il vous a promis.
Si vous achetez le véhicule d’un particulier, assurez-vous de toujours signer un contrat afin d’avoir une preuve de la transaction en cas de problème. Pour un contrat clair et complet, téléchargez notre modèle de contrat de vente d’auto entre particuliers (PDF).
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À propos des garanties auto prévues par la loi
Lorsque vous faites affaire avec un commerçant, vous bénéficiez de la protection de la Loi sur la protection du consommateur (LPC). Les garanties légales définies par la LPC vous permettent d’exiger que le véhicule que vous achetez puisse servir à l’usage auquel il est destiné – et ce, pendant une durée raisonnable – compte tenu du prix payé, du contrat et des conditions d’utilisation. Apprenez-en plus dans notre article Tout ce qu'il faut savoir sur les garanties.
« Si le véhicule ne répond pas aux conditions de bon fonctionnement, l’acheteur peut demander au vendeur d’effectuer les réparations nécessaires », explique Charles Tanguay, porte-parole de l’Office de la protection du consommateur (OPC). Cette réparation est sans frais, mais le commerçant pourra proposer une autre solution ; le remplacement du bien, par exemple. L’OPC peut vous aider à faire valoir vos droits, et, en cas de litige, c’est le tribunal qui tranchera.
Attention, toutefois : la LPC ne s’applique pas pour une vente conclue entre deux particuliers. Dans ce cas précis, votre seul recours est la garantie légale contre les vices cachés prévue dans le Code civil. Un vice caché est un défaut important qui aurait fait en sorte que vous n’auriez pas acquis le véhicule – ou alors que vous l’auriez payé moins cher – si vous l’aviez connu. Un tel vice est présent avant la vente, mais ne vous a pas été mentionné, et vous n’auriez pas été en mesure de le déceler malgré votre prudence.
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Cet article a été écrit par Emmanuelle Gril en 2019 et les intervenants ont été interrogés cette année-là. Une mise à jour a été faite en mai 2025 par Stéphanie Perron afin d’actualiser certaines informations.

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