À quel garage confier votre auto high-tech?
Les ateliers mécaniques du Québec peinent à suivre la cadence de l’industrie automobile, qui ne cesse de repousser les limites avec ses avancées technologiques et le développement rapide de la filière électrique. Un tel contexte rend plus nécessaire que jamais de trouver un garagiste compétent et de bien connaître ses droits.
En raison de départs massifs à la retraite et de difficultés grandissantes à assurer une formation continue aux employés qui demeurent en poste, il y a lieu de se demander si vous serez toujours en mesure de faire réparer votre voiture, ultra techno, au garage du coin d’ici 5 ou 10 ans. Alors que certains s’inquiètent de la mise à jour des compétences des mécaniciens, d’autres se montrent optimistes quant à la capacité d’adaptation de ces derniers.
Même si vous conduisez un vieux modèle qui n’est pas doté de la plus récente technologie, vous voudrez tout de même dénicher un garagiste de confiance, que ce soit pour un entretien régulier ou une réparation plus complexe. Or, devriez-vous vous tourner vers un concessionnaire, un atelier indépendant ou une grande enseigne?
Pour aider les propriétaires de véhicules à obtenir des protections accrues dans cette jungle qu’est l’industrie automobile, le gouvernement du Québec a récemment modifié la Loi sur la protection du consommateur pour y inclure une « loi anticitron », une garantie étendue pour les autos d’occasion ainsi que le droit à la réparation.
Il ne vous reste plus qu’à tenter d’obtenir les meilleurs prix, surtout en cette période inflationniste où les taux horaires ont explosé. Pour vous aider à réaliser des économies, nous avons sondé différents commerçants afin de connaître le coût d’un changement de pneu ou d’une vidange d’huile. Vous verrez qu’il vaut parfois la peine de magasiner!
La grande révolution technologique du secteur automobile de même que l’électrification bousculent les ateliers de réparation, forcés de s’adapter à vitesse grand V dans un contexte de rareté de main-d’œuvre.
Il y a quelques mois, l’organisme Innoviste (anciennement le Comité sectoriel de main-d’œuvre des services automobiles) recensait 1 920 postes vacants de mécaniciens au Québec. Ses projections sur un horizon de cinq ans laissent croire à un déficit de près de 10 000 de ces mécanos, en raison de départs massifs à la retraite et d’un afflux insuffisant de nouveaux employés qualifiés.
Des fermetures à prévoir
Malgré la demande soutenue, plusieurs garagistes en fin de carrière n’investiront pas pour adapter leur atelier aux véhicules d’aujourd’hui et du futur – de véritables ordinateurs sur roues avec des batteries haute tension – et risquent donc de devoir mettre la clé sous la porte. « Ça va être de plus en plus difficile pour les garages de coin de rue de “suivre la parade” », prévient Guillaume Martin, président de l’Association des spécialistes de pneu et mécanique du Québec, qui représente environ 300 garages indépendants.
« La population est vieillissante, et il y a beaucoup de propriétaires de garages qui n’ont pas de relève et qui vont juste fermer. Ça va être un problème tantôt pour les clients, prévoit-il. Moi, je suis à Montréal; il y en a beaucoup. Mais en région, s’il y a quatre garages dans un village et qu’il y en a un qui ferme, les trois autres garages vont se retrouver avec un surplus de clientèle et n’auront peut-être pas la capacité de servir tout le monde. »
Aucune formation obligatoire
La formation des mécanos du futur et la mise à jour des compétences de ceux qui sont déjà sur le marché du travail représentent des enjeux majeurs, considérant qu’il n’y a aucune exigence légale à cet égard au Québec. Cependant, dans plusieurs grandes villes, des comités paritaires – composés de représentants patronaux et de salariés – appliquent un décret gouvernemental qui régit les conditions de travail ainsi que la qualification professionnelle.
Ainsi, obtenir une carte d’apprenti, sans études préalables, est relativement simple dans ces régions : Montréal (y compris Laval et plusieurs villes de la Montérégie), Lanaudière, Laurentides, Québec, Mauricie, Cantons-de-l’Est, Saguenay–Lac-Saint-Jean. Il faut ensuite accumuler de nombreuses heures en milieu de travail et réussir un examen pour obtenir une carte de compétence. Ailleurs, là où il n’y a pas de décret (environ 30 % du territoire québécois), n’importe qui peut s’improviser mécanicien.
« Au Québec, quelqu’un qui était boulanger hier peut faire des freins sur un autobus scolaire le lendemain. La vraie situation, c’est ça », illustre Philippe Bussières qui était, jusqu'à tout récemment, conseiller principal en formation au Conseil provincial des comités paritaires de l’industrie des services automobiles.
Par contre, il relativise en disant que « dans 80 % des cas, quand un véhicule entre dans un atelier, c’est pour de la mécanique de base : la suspension, la direction, les freins, les pneus, etc. », ajoutant : « Est-ce qu’on a besoin d’avoir 100 % de techniciens capables de réparer une navette spatiale? Je ne pense pas. »
Technologies « proches de l’aviation »
Plus critique, son confrère Francis Leblanc, qui dirige la formation au Comité paritaire de Québec et Lévis, croit que « l’industrie est malade », en raison du manque généralisé de formation.
« Actuellement, seulement 30 % des gens environ sont détenteurs d’un DEP [diplôme d’études professionnelles] en mécanique automobile, et, pour moi, c’est juste une base. On a des technologies qui se rapprochent de plus en plus de l’aviation. On devrait avoir des premiers de classe pour réparer les véhicules », soutient-il.
« Les véhicules d’il y a 20 ans, comparativement à ceux d’aujourd’hui, [ce sont] deux mondes. Il faut ajuster les programmes d’études professionnelles en conséquence », reconnaît Danielle Le Chasseur, directrice générale d’Innoviste.
Le défi de la formation continue
Former la relève de demain, pour les véhicules électriques (VE), c’est une chose; former les employés actuels, c’en est une autre.
Plus de 60 % des ateliers mécaniques comptent moins de cinq salariés. Les petits employeurs, qui manquent déjà de personnel, peinent à libérer leurs employés pour les former. « Compte tenu de leur taille et de leur statut d’indépendants, il est nettement plus ardu pour les ateliers d’organiser et encadrer la formation aux employés. La priorité est de livrer les commandes », peut-on lire dans un document préparé par Innoviste en 2023 à l’intention du gouvernement.
Danielle Le Chasseur entrevoit néanmoins l’avenir avec optimisme : « Chaque année, il y a du changement et de l’évolution dans les véhicules. Nos gens sont très débrouillards et sont formatés pour s’adapter. Les mécaniciens sont curieux et sont habitués à faire de la résolution de problèmes. »
Garagiste indépendant passionné, Mario Blais dit avoir suivi une longue formation sur les VE, offerte par son enseigne Bumper to Bumper.
« Il faut que tu sois bon en électronique et que tu puisses lire les plans électriques. Moi, j’aime ça être à jour, mais je connais des gars qui veulent juste faire de la mécanique et ne veulent pas suivre la formation », dit le copropriétaire d’Auto-Technic MMB, à Saint-Narcisse-de-Beaurivage, dans la municipalité régionale de comté (MRC) de Lotbinière.
« Dans un village, je touche à toutes les marques, à part Tesla. Le consommateur qui a un bon garage comme nous, il ne veut rien savoir du concessionnaire », dit-il fièrement, tout en reconnaissant ses propres limites pour certaines réparations plus pointues qui nécessitent de l’équipement coûteux.
« Je peux faire le diagnostic, mais si le problème est dans la batterie, je ne suis pas outillé pour ça… Ça prend un [élévateur] spécial. Il faut être équipé comme un gars d’Hydro-Québec! »
Les concessionnaires avantagés?
« Avec les véhicules d’aujourd’hui, qui sont très raffinés, les concessionnaires sont les mieux positionnés » pour s’adapter à la nouvelle réalité du marché, plaide pour sa part Ian P. Sam Yue Chi, président-directeur général de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec.
« On a accès aux meilleures formations et aux meilleurs outils spécifiques pour réparer les véhicules, on a l’information totale directement du manufacturier, mentionne-t-il. Le concessionnaire est le seul réparateur ayant la certification spécifique de la marque. [Le client] a une tranquillité d’esprit lorsqu’il fait réparer son véhicule chez le concessionnaire. »
L’adoption du projet de loi 29, qui vise à contrer l’obsolescence programmée et à favoriser la réparabilité des biens, permettra toutefois aux ateliers indépendants de rester dans la course pour la maintenance des véhicules de plus en plus évolués, électriques ou non.
Échange d’information
À compter du 5 octobre 2025, les manufacturiers auront l’obligation de transmettre leurs données « dans un format lisible », à des fins de diagnostic, d’entretien ou de réparation. Les pièces devront également être accessibles, selon ce qu’indique le ministre québécois de la Justice, Simon Jolin-Barrette, en entrevue.
« On vient faire en sorte que les automobilistes aient accès au garagiste de leur choix. Si vous restez sur la Côte-Nord et qu’il n’y a pas de concessionnaire de la marque de votre véhicule, vous [pourrez] aller voir votre garagiste du coin pour qu’il puisse faire la réparation », se réjouit le ministre.
Plusieurs concessionnaires, qui investissent des fortunes dans leur entreprise, ont été offusqués par cette nouvelle disposition au bénéfice de leurs compétiteurs. Denis Leclerc, du groupe de concessions ALBI le Géant, ne s’en fait pas outre mesure et doute que les ateliers indépendants lui volent sa clientèle.
« Qu’est-ce qu’ils vont faire avec l’information? Est-ce qu’ils vont s’outiller et avoir la formation? Moi, en autant que le consommateur y trouve son compte, je vais suivre », fait-il valoir, nullement inquiet.
- Avec la collaboration de Lilian Largier
De plus en plus de VE sur nos routes
En date du 31 mars 2024, on dénombrait 276 577 véhicules électriques (VE) et hybrides rechargeables immatriculés au Québec. Cela représentait 3,8 % du parc automobile québécois et 42 % de tous les VE en circulation au Canada. D’ici 2030, le gouvernement du Québec a une cible de 2 millions de VE sur nos routes. En 2035, la vente de véhicules neufs à essence sera interdite en sol québécois.
Sources : Société de l’assurance automobile du Québec et Association des véhicules électriques du Québec.
Concessionnaire ou indépendant?
Les concessionnaires automobiles vous diront qu’ils sont les mieux placés pour chouchouter votre véhicule, qu’ils connaissent de fond en comble. Vrai qu’ils sont les seuls à pouvoir honorer la garantie d’un véhicule neuf, mais rien ne vous empêche d’aller voir ailleurs; votre garantie sera toujours en vigueur si vous respectez le calendrier d’entretien, inscrit dans le manuel du propriétaire.
Il faut toutefois vous attendre à une facture plus salée, selon les explications de l’Association pour la protection des automobilistes (APA). Or, « ce n’est pas vrai que le concessionnaire est plus cher », riposte Denis Leclerc, président-directeur général du groupe de concessions ALBI le Géant. Notre enquête de prix semble lui donner raison, du moins pour l’entretien de base. « Il y a tellement d’avantages à faire affaire avec nous », plaide-t-il, faisant miroiter des réparations assumées en partie par le constructeur, même si une garantie est échue. « Celui qui a fait tous ses entretiens chez nous, je vais aller à la guerre pour lui » auprès du manufacturier, poursuit Denis Leclerc.
Les ateliers indépendants – affiliés à une enseigne ou non –, les garages spécialisés (suspensions, freins, vitres, silencieux, climatiseur, carrosserie, etc.) ainsi que les grandes chaînes comme Canadian Tire vous diront aussi que votre véhicule n’a (presque) pas de secrets pour eux, et qu’ils peuvent l’entretenir et le réparer à moindre coût. Si un pépin dépasse leurs compétences, ils vous dirigeront vers le concessionnaire ou un autre atelier spécialisé.
Les experts en automobile de Consumer Reports, aux États-Unis, recommandent le concessionnaire pour des réparations plus complexes qui touchent, par exemple, la courroie de distribution, les coussins gonflables, l’ordinateur de bord et les systèmes avancés d’aide à la conduite. Un atelier indépendant fera généralement le boulot pour les freins, les bougies, les joints de culasse ou encore la suspension.
Le bouche-à-oreille et les évaluations
Une relation de confiance avec un bon garagiste, ça se développe sur plusieurs années. Ne vous privez pas de l’expertise de vos proches et amis qui ont déjà franchi cette étape et demandez-leur des références. En effet, le bouche-à-oreille demeure l’un des meilleurs moyens de trouver chaussure à votre pied.
Les avis sur Google peuvent aussi vous guider, à condition que les commentaires soient suffisamment nombreux, de l’avis de Philippe Bussières, auparavant conseiller principal en formation au Conseil provincial des comités paritaires de l’industrie des services automobiles. « Ça peut être une bonne source d’information. Aujourd’hui, les gens se plaignent quand ça va mal, mais ils le disent aussi quand ça va bien. »
La méthode « essais et erreurs »
Dans le doute, il faut parfois se résoudre à employer cette méthode. « Des mauvais garages, il y en a. Malheureusement, il va souvent falloir vivre une mauvaise expérience avant de pouvoir classer un garage dans une catégorie ou l’autre », résume Jesse Caron, expert automobile à CAA-Québec. Ce dernier suggère de briser la glace avec un nouveau garagiste en effectuant d’abord un entretien moins coûteux – comme une vidange d’huile – avant de lui confier votre véhicule pour une réparation plus délicate.
Les garanties des enseignes
Les experts s’entendent sur un point : les garages indépendants affiliés à différentes enseignes reconnues – notamment NAPA, Carquest, Uni-Sélect et bien d’autres – offrent généralement une protection accrue et des garanties plus longues sur la main-d’œuvre et les pièces de rechange, lesquelles sont en outre souvent moins chères que les pièces d’origine. Les enseignes exigent de leurs ateliers « une certaine qualité de service » pour préserver leur réputation, en plus d’offrir de la formation à l’interne, expose Jesse Caron. En cas de litige avec le garagiste, vous pourriez aussi tenter de vous adresser directement au franchiseur, mais il n’y a pas de garantie absolue. Rien ne dit, par ailleurs, qu’un garage indépendant, sans affiliation à une enseigne, sera moins compétent pour autant.
Garages recommandés CAA et APA
CAA-Québec dispose d’un réseau de près de 350 garages « recommandés », lesquels doivent respecter les « plus hauts standards » en matière de « satisfaction à la clientèle, qualité du service, compétence des employés et conformité des installations », peut-on lire sur son site web. « On fait des enquêtes avec des clients-mystères et on évalue la qualité du service. On fait aussi des sondages de satisfaction », précise le porte-parole de l’organisme, qui ajoute : « Être membre CAA donne un rabais instantané de 3 % sur la facture, jusqu’à concurrence de 100 $. » Un service de conciliation en cas de litige est en outre offert aux membres. Enfin, les garanties sur les réparations dans ces ateliers (1 an ou 20 000 km, ou 2 ans ou 40 000 km) sont supérieures à celle qui est prévue dans la Loi sur la protection du consommateur (3 mois ou 5 000 km).
L’APA tient également une liste de garages recommandés, mais cette dernière n’est pas accessible gratuitement en ligne, contrairement à celle de CAA-Québec : elle est réservée aux membres qui paient un abonnement annuel de 77 $ plus taxes.
Consultez le site web de l’OPC
Renseignez-vous sur un garagiste en consultant le site web de l’Office de la protection du consommateur (OPC) pour savoir s’il a fait l’objet d’avis d’infraction ou de poursuites pénales.
Le coin vert
Note du Décodeur : Très bon
Connaissez-vous la norme « Clé Verte »? Il s’agit d’un programme de certification environnementale, créé en 2008 pour les ateliers de maintenance et de réparation de voitures, camions lourds, véhicules récréatifs, motocyclettes et bateaux. Les garages de mécanique, les carrossiers, les ateliers spécialisés (pneus, transmissions, radiateurs, antirouille, climatisation, etc.) et les concessionnaires peuvent y adhérer sur une base volontaire.
CAA-Québec exige cette certification pour tout atelier qui souhaite faire partie de son réseau de garages recommandés. Sur son site web, l’organisme Nature-Action Québec – qui gère le programme – garantit que les quelque 800 entreprises certifiées ont fait l’objet d’une évaluation par l’un de ses auditeurs certifiés et qu’elles répondent à des critères environnementaux (notamment sur la gestion des matières résiduelles), en plus d’avoir de bonnes pratiques en atelier (consommation d’énergie, santé et sécurité des travailleurs, documentation).
La Clé Verte a fait l’objet d’une analyse rigoureuse de notre équipe et s’est bien classée dans notre application Le Décodeur, qui évalue les écoétiquettes.
L’Assemblée nationale du Québec a adopté, en octobre 2023, le projet de loi 29 « contre l’obsolescence programmée et favorisant la durabilité, la réparabilité et l’entretien des biens », afin de renforcer la Loi sur la protection du consommateur (LPC). Il s’agit d’une « avancée importante » pour le consommateur, selon l’APA. Voici un bref résumé des principales dispositions concernant l’automobile :
- Une première « loi anticitron » au Canada
Après plusieurs tentatives de réparation infructueuses chez le concessionnaire (3 essais pour une même défectuosité sous garantie ou 12 pour divers problèmes non liés), un tribunal peut désormais déclarer une automobile « gravement défectueuse ». Le fardeau de la preuve pour démontrer un vice caché a été renversé au bénéfice du consommateur. Vous pourriez ainsi obtenir l’annulation de la vente, une diminution du prix payé ainsi que des dommages-intérêts et dommages punitifs. Précisons que le nouvel article 53.1 de la LPC concerne uniquement les véhicules de moins de trois ans d’usage n’ayant pas encore 60 000 km au compteur.
- Garantie étendue pour les véhicules d’occasion
La garantie de bon fonctionnement a été modifiée et étendue pour couvrir davantage de véhicules d’occasion achetés ou loués. Auparavant, seuls les véhicules ayant de deux à cinq ans d’utilisation étaient couverts, alors que la garantie couvre maintenant les véhicules âgés jusqu’à sept ans (maximum de 120 000 km). Au-delà de ce seuil, les autres garanties légales (durée raisonnable, usage normal et vices cachés) s’appliquent toujours.
- Le droit à la réparation s’appliquera
Le droit à la réparation ne s’appliquera pas seulement aux électroménagers et aux appareils électroniques : dès le 5 octobre 2025, il s’appliquera aussi à l’automobile. Les concessionnaires ne seront plus les seuls à détenir une information privilégiée, dans certains cas. Les constructeurs automobiles auront l’obligation d’échanger leurs données (à un « prix raisonnable ») avec les garages indépendants « dans un format lisible […] à des fins de diagnostic, d’entretien ou de réparation », précisera le nouvel article 39.4 de la LPC.
- Inspection gratuite avant la fin du bail
Si vous avez loué un véhicule à long terme depuis le 5 avril 2024, votre concessionnaire a l’obligation de vous proposer, 90 jours avant la fin du bail, une inspection gratuite. Cette dernière doit avoir lieu dans les 30 à 60 jours avant la remise des clés. Un tel délai vous permettra d’effectuer les réparations nécessaires – qui pourraient être exigées au moment de l’inspection – au garage de votre choix dans les 10 jours suivant la réception de l’avis.
Connaissez-vous bien vos droits?
Avant de faire réparer votre auto
Évaluation écrite obligatoire
- Pour toute réparation de plus de 100 $, la LPC oblige votre garagiste à vous fournir, au préalable, une évaluation écrite détaillée des travaux à faire. L’évaluation devrait être gratuite, sauf si le réparateur vous informe à l’avance de son montant exact.
- L’évaluation écrite – imprimée ou numérique – doit contenir plusieurs renseignements, comme la nature et le prix total de la réparation, les pièces à poser ainsi que leur état (neuves, usagées, réusinées ou remises à neuf).
- L’obligation de fournir un avis écrit ne s’applique pas aux réparations sous garantie, qui sont aux frais du constructeur automobile.
Votre autorisation est incontournable
- Si vous refusez d’effectuer une réparation, votre garagiste ne peut exiger de frais supplémentaires – par exemple pour le remontage du moteur –, à moins que ces frais aient été mentionnés au préalable. Par ailleurs, il est tenu de vous rendre votre automobile dans le même état qu’à son arrivée.
- Avant de procéder à une réparation, votre garagiste doit en tout temps obtenir votre consentement. Il ne peut effectuer une réparation qui n’était pas prévue dans l’évaluation initiale ni vous facturer davantage que le prix annoncé, sans votre autorisation expresse. S’il obtient une autorisation verbale par la suite, au téléphone, il faut qu’il la consigne dans l’évaluation écrite, avec la date et l’heure.
Après la réparation
Des travaux garantis
- Pour toute réparation supérieure à 50 $, la Loi sur la protection du consommateur oblige les garagistes à vous remettre une facture détaillée et à vous donner une garantie minimale de trois mois ou 5 000 km (selon le premier terme atteint).
- Vous retournez au garage, pour le même problème, pendant la durée de la garantie suivant une réparation? Si votre véhicule passe six jours au garage, par exemple, votre garantie de trois mois sera prolongée de six jours.
Quels sont vos recours?
La négociation
- À supposer que vous ayez un litige avec votre garagiste, tentez d’abord de négocier avec lui un règlement satisfaisant. Si vous recevez, par exemple, une facture plus élevée que prévu et que vous n’êtes pas d’accord avec cette situation, inscrivez la mention « sous protêt » sur la copie de facture qu’il vous fera signer ou sur un chèque, pour préserver vos droits et indiquer votre intention de contester le montant.
Une mise en demeure et une plainte
- Si la négociation échoue, vous pouvez lui envoyer une mise en demeure afin de réclamer la somme payée en trop. Plusieurs modèles de lettres sont accessibles gratuitement sur notre site web. Vous trouverez aussi la marche à suivre sur le site de l’Office de la protection du consommateur (OPC).
- Vous pouvez également porter plainte à l’OPC. Celui-ci a le pouvoir de sanctionner un commerçant, mais il vous appartient de faire les démarches auprès du garagiste pour régler votre problème.
Vous adresser aux tribunaux
- Si le commerçant refuse toujours de vous dédommager, vous pouvez vous adresser à la Division des petites créances de la Cour du Québec, pour toute réclamation de moins de 15 000 $.
- Si le montant est plus élevé, il vous est possible de faire appel à la Chambre civile de la Cour du Québec (jusqu’à concurrence de 100 000 $). Pour toute réclamation supérieure à 75 000 $, la Cour supérieure peut également entendre votre cause.
Faire appel au PAVAC
- Moins connu du grand public, le Programme d’arbitrage pour les véhicules automobiles du Canada (PAVAC) est offert gratuitement au Québec depuis 2001. Financé par l’industrie automobile, ce programme « volontaire » peut permettre de régler un différend plus rapidement (en deux ou trois mois) qu’avec les tribunaux de droit commun. En revanche, vous devrez accepter la décision rendue même si elle ne vous satisfait pas, étant donné que les jugements sont exécutoires et qu’il n’y a pas de procédure d’appel. À noter que certains constructeurs comme Mitsubishi, Tesla et BMW n’adhèrent pas au PAVAC.
Le coût des véhicules lui-même et celui des pièces – parfois très rares – ont beaucoup augmenté, en plus de la rémunération des travailleurs.
Les salaires moyens en mécanique automobile ont bondi de plus de 30 % entre 2019 et 2023, selon les données recueillies par Innoviste (anciennement le Comité sectoriel de main-d’œuvre des services automobiles).
Pour certains corps de métier dans un atelier mécanique, les taux horaires minimaux, établis par décret gouvernemental dans la plupart des régions, ont même bondi de plus de 50 % dans les six dernières années, comme il a été possible de le constater. Le rattrapage était nécessaire, de l’avis de plusieurs experts, afin d’attirer et de retenir la main-d’œuvre qualifiée.
« Chez des concessionnaires, ça offre 40 $ ou 42 $ de l’heure. C’est rendu un métier payant qui se compare maintenant aux salaires de la construction », fait remarquer Guillaume Martin, président de l’Association des spécialistes de pneu et mécanique du Québec (ASPMQ), qui ajoute : « C’est la réalité du marché en ce moment. Si on ne paie pas ces salaires-là, on n’aura pas d’employés. »
Le tarif horaire a explosé
Ces hausses salariales ont inévitablement été refilées aux clients, qui ont vu leur facture bondir.
Rappelons que les taux horaires pour la main-d’œuvre doivent obligatoirement être affichés sur un panneau bien visible en atelier, en vertu de la Loi sur la protection du consommateur.
Il y a six ou sept ans, le coût de la main-d’œuvre avoisinait les 70 $ de l’heure dans plusieurs garages, alors qu’il dépasse de nos jours les 100 $ presque partout, selon l’ASPMQ. Dans une chaîne comme Canadian Tire, le taux était d’environ 85 $ de l’heure en 2018; il atteint aujourd’hui 130 $ dans plusieurs succursales. Par ailleurs, il n’est pas rare de voir des taux beaucoup plus élevés chez un concessionnaire.
Le loyer coûte plus cher aussi
« La main-d’œuvre coûte plus cher, mais l’immobilier aussi. Dans bien des garages, la bâtisse n’appartient pas [aux garagistes], et il y a eu des augmentations de frais de location jusqu’à 50 %. Depuis la [pandémie de] COVID, ça a beaucoup augmenté », observe Guillaume Martin.
Celui qui est également propriétaire du Garage Mécanique Martin – affilié à l’enseigne OK Pneus à Pointe-aux-Trembles – affirme que les marges bénéficiaires de plusieurs détaillants de pneus, comme lui, ont fondu au fil des ans, en raison d’une compétition féroce avec des distributeurs présents uniquement sur le Web. La pression vient d’un peu partout.
« Tout continue d’augmenter, tout le temps. […] J’ai l’impression qu’à un moment donné, les prix vont se stabiliser, mais c’est difficile de dire quand. Ça ne peut pas continuer comme ça, parce qu’à un moment donné, les gens n’auront plus les moyens de payer », soutient-il.
Magasinez les tarifs
Chaque garage est libre de fixer ses propres tarifs pour des entretiens réguliers ou des réparations. Puisque les prix ont explosé dans les dernières années (en raison de la hausse du coût des pièces et de la main-d’œuvre), nous avons voulu vérifier s’il y avait des différences appréciables d’un endroit à l’autre.
Comme les prix sont rarement accessibles sur le Web, nous avons effectué une série d’appels téléphoniques dans plusieurs ateliers mécaniques de Montréal et Québec. Cela nous a permis de constater qu’il y a, à l’occasion, d’importants écarts – parfois au sein d’une même enseigne – pour des services de base comme la pose de pneus d’hiver ou une vidange d’huile.
Jusqu’à 50 $ de rabais
À Montréal, le Garage GTN, dans le quartier Côte-des-Neiges, est sorti du lot avec ses tarifs abordables. Son tarif de 80 $ pour quatre pneus « posés-balancés » s’est révélé une véritable aubaine par rapport à celui d’un compétiteur, Pro-Mécanique St-Laurent, qui facturait 130 $ au total pour le même service. Il s’agit d’une économie de 50 $ sans les taxes.
À Québec, les tarifs étaient plus uniformes, mais il était néanmoins possible de réaliser des économies de 10 à 20 $ sur certains services en choisissant le garage familial Magella Beaulieu (situé dans le secteur de Saint-Émile), généralement moins cher que ses compétiteurs.
Pour des problèmes mécaniques plus complexes, il est préférable de se rendre directement dans un garage pour qu’un diagnostic soit posé et qu’une évaluation écrite soit remise. Le déplacement peut rendre le magasinage plus fastidieux, mais pour un entretien de routine, un simple coup de fil suffit!
Planifiez votre rendez-vous
Les tarifs suivants ont été obtenus au printemps dernier, alors que les garages étaient sous pression, durant la période des changements de pneus. Il n’était pas rare de devoir attendre plus de cinq semaines pour obtenir un rendez-vous. Cela illustre l’importance de bien planifier ce type de rendez-vous incontournable.
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