Votre visite au garage vous coûtera plus cher

Votre dernière visite chez le garagiste vous est revenue plus cher que prévu ? C’est un peu normal : le coût des pièces est en hausse continue depuis deux ans et la rareté de spécialistes fait bondir les salaires partout au Québec… jusque dans l’électrique.

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Des pièces deux fois plus chères

L’approvisionnement en pièces de rechange fait monter le coût des réparations automobiles depuis au moins deux ans. En fait, le coût moyen des composants automobiles monte plus vite que le coût de la plupart des autres biens de consommation. C’est donc dire qu’au cœur d’un contexte de forte inflation, le coût de la réparation d’un véhicule augmente encore plus rapidement que le coût du panier d’épicerie.

Le Bureau américain des statistiques du travail (Bureau of Labor Statistics) publie chaque mois un indice du coût des produits par secteur d’activité. Pour le secteur des pièces automobiles, on note depuis le début de l’été 2021 une hausse mensuelle moyenne d’un peu plus de 10 % des prix. Le marché automobile nord-américain est très imbriqué : ce qui se passe en matière de variation des prix au sud de la frontière se produit généralement aussi chez nous.

C’est un changement assez important si on considère que le prix des pièces automobiles n’avait à peu près pas changé depuis 2011… Et si on compare le coût moyen des pièces en septembre 2023 par rapport aux prix affichés trois ans plus tôt (soit avant que les prix se mettent à grimper), on constate qu’il a carrément doublé.

La mince bonne nouvelle est que, comme pour les prix en général, la hausse du prix des pièces automobiles semble vouloir se calmer cet automne. L’indice américain observe un recul de 0,3 % du prix moyen en septembre, ce qui pourrait amorcer la première accalmie durable depuis avril 2018.

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Les salaires des mécaniciens sont en hausse

Ce n’est pas tout. À cette augmentation du prix des pièces s’ajoute, au Québec, une hausse non négligeable du salaire horaire pour plus d’un quart (27 %) des quelque 4349 travailleurs et travailleuses du secteur de l’automobile.

C’est l’effet d’une modification effectuée en août dernier par le gouvernement provincial à son Décret sur l’industrie des services automobiles pour les régions de Montréal et de Québec, ce qui a un impact sur les salaires partout dans la province.

La hausse moyenne des taux de salaire minimaux, qui s’étale jusqu’en 2025, est de 36 % pour les emplois touchés à travers la province. Dans la région de Montréal, cette hausse pourrait atteindre jusqu’à 53 % pour certaines catégories d’emplois. À Québec, l’augmentation moyenne est de 25,4 %.

Ce ne sont pas tous les travailleurs du secteur automobile qui sont concernés. Ces hausses touchent surtout des métiers qui étaient jusque-là moins bien payés, comme les apprentis mécaniciens. Environ le quart des travailleurs québécois du secteur de l’automobile ont ainsi vu leurs conditions salariales s’améliorer cet automne.

Pour ces travailleurs, c’est évidemment une excellente nouvelle puisque ces hausses représentent un rattrapage par rapport au salaire horaire moyen dans d’autres provinces et dans d’autres industries. Pour les consommateurs, cela se traduira, bien entendu, par une hausse du coût des réparations automobiles…

Avec ces ajustements, le gouvernement répond aussi à une demande faite conjointement par les patrons et les syndicats de rendre plus attractifs les métiers de techniciens et de spécialistes automobiles.

Car, depuis au moins 2017, l’industrie automobile constate un manque de main-d’œuvre croissant. Et une partie du problème venait des conditions salariales moins attrayantes que celles d’autres métiers techniques.

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Électrification et entretien

Le virage électrique dans l’automobile, lui aussi, a des impacts sur le coût des réparations.

Les ateliers mécaniques doivent investir dans la formation de leurs employés pour qu’ils sachent comment bien entretenir des véhicules dont le moteur est électrique. Et bien sûr, il faut continuer de prendre soin régulièrement des autres composants.

Les ateliers doivent se munir de certains équipements spécialisés pour assurer la sécurité de leurs installations, au cas où il y aurait un accident avec une voiture électrique.

Bref, même si les visites au garage sont peut-être moins fréquentes quand on conduit une auto électrique, elles ne disparaissent pas pour autant. Et là aussi, le secteur souffre de la rareté d’une main-d’œuvre spécialisée, partout dans la province.

L’Atelier Branché, un centre de formation établi à Saint-Hubert, sur la rive sud de Montréal, offrant une formation axée sur l’entretien et la réparation de véhicules électriques, compte 150 garages capables d’accueillir des véhicules électriques sur les quelque 1900 ateliers automobiles qu’on trouve au Québec.

Et dans l’électrique, il n’y a quasiment pas de pièces reconditionnées qui coûtent généralement moins cher que les pièces de rechange neuves et certifiées. C’est donc dire que les réparations du côté de l’électrique coûtent aussi plus cher.

Bref, voilà pourquoi la facture sera si salée…

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