Le régime FODMAP: contre le syndrome du côlon irritable
L’adoption du régime pauvre en FODMAP (glucides fermentescibles) constitue un motif fréquent de consultation chez les personnes souffrant d’affections digestives, comme le syndrome du côlon irritable.
Promesse : Il s’adresse en particulier aux personnes souffrant de maladies digestives, notamment du syndrome du côlon irritable (SCI), et parfois de la maladie de Crohn, de la colite ulcéreuse ou du SIBO (small intestinal bacterial overgrowth, ou pullulation bactérienne de l’intestin grêle).
L’acronyme FODMAP signifie fermentable oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides and polyols, soit, en français, oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles. Ce terme désigne les glucides qui, lorsqu’ils sont mal absorbés par l’intestin grêle, fermentent dans le côlon, provoquant des gaz, des ballonnements et de la diarrhée.
Description : « Le but est de déterminer s’il y a des irritants parmi les différentes catégories de FODMAP, et, si oui, en quelles quantités », explique Nadine Moukheiber, nutritionniste clinicienne à la Clinique universitaire de nutrition de l'Université de Montréal. Au menu : un régime personnalisé vous permettant de maitriser vos symptômes gastro-intestinaux et comportant le moins de restrictions possible.
Ce régime est structuré en trois étapes. La première vise à éviter les principales sources de FODMAP pendant un maximum de deux mois. La seconde consiste à tester un à un les aliments riches en FODMAP pour évaluer votre tolérance digestive. La dernière correspond à l’élaboration d’une diète personnalisée, avec la réintroduction progressive des aliments bien tolérés, ainsi que des aliments problématiques, dans des quantités compatibles avec le maintien de votre confort intestinal. Le processus global ne devrait pas excéder six mois, indique Nadine Moukheiber.
Les aliments riches en FODMAP sont nombreux. Ils incluent notamment ceux riches en fructose (pommes, poires, asperges, bonbons, etc.), en lactose (lait de vache, yogourts classiques, crème, etc.), en fructanes (ail, oignon, pâtes, couscous, etc.), en galactanes (légumineuses, soja, etc.) et en polyols (avocat, chou-fleur, édulcorants, etc.).
Si vos symptômes sont modérés, ou si vous n’êtes pas capable de suivre un régime strict d’élimination, vous pourriez vous tourner vers le régime appauvri en FODMAP simplifié. Plutôt que d’éliminer de façon exhaustive tous les aliments riches en FODMAP, vous évitez seulement ceux que vous soupçonnez de constituer des déclencheurs importants pour vous.
Contrindications : Ce régime est déconseillé en l’absence d’atteinte du système digestif. « Si vous n’avez pas de problèmes particuliers de santé, retirer les FODMAP ne procure aucun bienfait, affirme la nutritionniste. Au contraire, cela peut causer des restrictions inutiles et des carences importantes ». De plus, les personnes qui ont des antécédents de troubles alimentaires (par exemple, l’anorexie ou la boulimie) devraient privilégier le régime pauvre en FODMAP simplifié, dont l’approche est moins restrictive.
Effets reconnus par la science sur la santé : La recherche montre que le régime pauvre en FODMAP permet de réduire les symptômes de gaz et de ballonnements associés au SCI dans environ 75 % des cas. Des études de plus longue durée sont nécessaires pour déterminer l’efficacité de ce régime à long terme.
Possibilité d’adoption à long terme : Suivre un régime pauvre en FODMAP à long terme n’est pas recommandé, car il pourrait réduire la quantité de bonnes bactéries dans votre intestin. Il importe de réintroduire les aliments riches en FODMAP que vous pouvez tolérer dans votre alimentation.
Avis de la nutritionniste : Vous devriez commencer par consulter une nutritionniste pour écarter d’autres causes possibles à vos problèmes digestifs, par exemple l’intolérance au gluten. « Les FODMAP et le gluten sont deux choses différentes, rappelle Nadine Moukheiber. Les FODMAP sont des sucres fermentescibles, tandis que le gluten est une protéine. » « L’adaptation alimentaire liée au régime FODMAP est difficile », prévient-elle. Seule une nutritionniste sera à même d’évaluer vos habitudes alimentaires, de déterminer quel régime vous conviendrait le mieux, de vous donner la liste des aliments à éviter (souvent, les FODMAP ne sont pas mentionnés sur les étiquettes) et de faire un suivi de vos progrès.
Évaluation Protégez-Vous :
Jaune (neutre) : régime proche de nos besoins nutritionnels. Réservé aux personnes souffrant d’affections digestives.
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