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Le jeûne intermittent: attention aux troubles alimentaires!

Par Florence Dujoux
Le jeûne intermittent: attention aux troubles alimentaires! Food Photo Master/Shutterstock.com

En mangeant selon un horaire restrictif, vous êtes susceptible de perdre du poids, mais pas de détoxifier votre organisme. Sans compter que vous pourriez mettre votre santé en danger.

Promesse : Le jeûne intermittent consiste à alterner des périodes courtes pendant lesquelles vous mangez et d’autres plus longues pendant lesquelles vous jeûnez. Il est généralement adopté par des personnes désireuses de perdre du poids. Ses adeptes vantent aussi ses mérites pour réduire les risques de diabète, de maladies cardiovasculaires, de démence et même de certains cancers.

Description : Le plus populaire est le jeûne intermittent à fenêtre d’alimentation restreinte 16/8 (16 heures de jeûne et 8 heures où il est permis de manger par jour). Certaines personnes adoptent un rythme 18/6 ou encore 20/4, tandis que d’autres jeûnent pendant un ou deux jours complets.

Lorsque vous jeûnez, le corps n’a plus accès au glucose (sucre) contenu dans vos aliments, qui constitue habituellement sa principale source d’énergie. Il doit donc puiser dans ses réserves de gras pour en fabriquer. La dégradation des gras par le foie entraine la production de corps cétoniques, qui produisent une énergie de substitution à celle des glucides, comme c’est le cas dans une diète cétogène.

Contrindications : Le jeûne intermittent comporte des risques pour la santé. Ainsi, il est particulièrement déconseillé aux personnes qui présentent des troubles des comportements alimentaires, des déséquilibres hormonaux (problèmes de thyroïde, syndrome des ovaires polykystiques), des problèmes rénaux, ou des troubles cardiaques ou du sommeil. Les femmes enceintes ou qui allaitent ne devraient pas entreprendre de jeûne intermittent, pas plus que les personnes souffrant de dénutrition. Chez les personnes atteintes de diabète, il pourrait accroitre le risque d’hypoglycémie.

Effets reconnus par la science sur la santé : Les études sur le jeûne intermittent sont incomplètes. D’abord, il n’en existe pas de définition précise, ce qui rend les comparaisons de résultats difficiles. De plus, la plupart des recherches ont été effectuées sur les souris et ne peuvent pas être transposées aux humains. Quelques études ont été menées auprès de patients atteints de cancer ou de fibromyalgie, mais très peu se sont intéressées aux personnes en bonne santé. Enfin, il existe peu de données sur les effets de ce régime à long terme.

Une revue systématique de centaines d’études menées sur les animaux et les humains publiée en 2019 dans le New England Journal of Medicine montre que le jeûne intermittent réduit l’obésité, la résistance à l’insuline, la dyslipidémie, l’hypertension et l’inflammation chez l’humain.

D’autres études laissent supposer que le jeûne protègerait contre l’hypersécrétion d’insuline et éventuellement contre la résistance à cette hormone. Sauf que des résultats similaires sont observés chez des patients qui suivent d’autres types de régimes restrictifs en calories. Il est d’ailleurs démontré que la perte de poids améliore le contrôle glycémique chez les personnes atteintes de diabète de type 2.

Selon une revue de la littérature scientifique datant de 2022, un jeûne intermittent limitant les apports caloriques à 25 % des besoins énergétiques permettrait d’atteindre une baisse de poids significative (supérieure à 5 %) dans les trois premiers mois. Comparable à celle obtenue par d’autres diètes hypocaloriques, celle-ci ne serait pas davantage maintenue à long terme.

Nadine Moukheiber, nutritionniste clinicienne à la Clinique universitaire de nutrition de l'Université de Montréal, explique que « lorsque le jeûne intermittent est suivi pendant un à trois mois, les gens voient des résultats de perte de poids, parce qu’ils utilisent beaucoup de gras pour construire des cétones dans le sang ».

Elle alerte sur ses nombreux effets néfastes sur la santé. « Le jeûne intermittent peut créer une chute glycémique importante, qui peut avoir des conséquences sur notre bien-être à court terme et sur notre santé à long terme », partage-t-elle. Une recherche américaine publiée à l’automne 2022 montre qu’il accroit de 30 % les risques de troubles alimentaires. « La relation avec la nourriture devient encore plus tendue, parce qu’il y a ces journées de triche et cette idée qu’on doit mériter de manger. »

Possibilité d’adoption à long terme : Il est très difficile de maintenir le jeûne intermittent de façon durable.

Avis de la nutritionniste : « Aucune nutritionniste ne va d’emblée recommander le jeûne », affirme Nadine Moukheiber. S’il peut être pertinent de bien distribuer les repas et les collations dans la journée, le fait de sauter des repas ne constitue pas une bonne pratique. Et contrairement aux idées reçues, seul le foie peut détoxifier l’organisme. « Plusieurs personnes, lorsqu’elles sautent un repas, le justifient comme un jeûne intermittent, mais souvent, ce sont des troubles alimentaires camouflés », constate-t-elle. Si vous avez une relation complexe avec la nourriture, mieux vaut consulter une nutritionniste.

Évaluation Protégez-Vous :

moins-rouge

Rouge (non recommandé) : régime déséquilibré et restrictif difficile à tenir à long terme.

L’alimentation méditerranéenne
L’alimentation végétarienne
Le régime DASH
Le régime MIND
Le régime FODMAP
La diète cétogène
Le régime paléo
Les diètes hyperprotéinées

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