Additifs alimentaires : repérer les colorants à l’épicerie
Bonbons, gâteaux, boissons : plusieurs aliments doivent leurs teintes vibrantes aux colorants. Or, certains sont suspectés d’avoir un effet néfaste sur la santé. Et ceux qui sont autorisés au Canada sont parfois interdits en Europe ou aux États-Unis.
Les colorants sont des additifs alimentaires que les fabricants utilisent dans un but purement esthétique. « Leur seul rôle consiste à rendre les aliments plus attrayants visuellement », affirme Marie-Pascale Gagné, professionnelle de recherche au Service de soutien à l’innovation de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF). Ils n’ont donc aucune incidence sur le goût, la conservation ou la valeur nutritionnelle.
Deux grandes familles de colorants
La liste des colorants autorisés par Santé Canada inclut deux types d’additifs :
- Les colorants artificiels (ou synthétiques) sont fabriqués grâce à des procédés chimiques et sont souvent dérivés du pétrole. Ce sont les plus couramment utilisés par les industriels, pour leur faible coût ainsi que pour leur résistance à la lumière, à la chaleur et à l’acidité. Dix colorants synthétiques sont autorisés au Canada : l’amarante, le bleu brillant FCF, l’érythrosine, l’indigotine, le jaune soleil FCF, le ponceau SX, le rouge allura, le rouge citrin n° 2, la tartrazine et le vert solide FCF.
- Les colorants naturels proviennent de végétaux, de minéraux ou d’insectes : de plus en plus de fabricants y ont recours pour répondre à la tendance du « clean label », qui vise notamment à réduire le nombre d’additifs. Les anthocyanines (rouge), le carotène (orange), la chlorophylle (verte) et l’extrait de spiruline (bleu) constituent quelques exemples de la trentaine de colorants naturels autorisés.
Au Canada, les populaires Froot Loops, de Kellogg’s, contiennent des colorants naturels comme les anthocyanines, le curcuma et le rocou, ainsi que plusieurs jus de fruits, plutôt que les jaune soleil FCF, rouge allura, tartrazine et bleu brillant FCF de leur version américaine.
Pourquoi certains colorants sont-ils controversés ?
Les colorants artificiels font l’actualité aux États-Unis. Les Américains avaient déjà annoncé l’interdiction de l’érythrosine — un colorant rouge de synthèse permis au Canada — en janvier 2025. En avril, l’agence américaine de contrôle alimentaire et pharmaceutique (FDA) a demandé aux fabricants d’éliminer de leurs produits huit autres colorants artificiels, dont sept demeurent autorisés ici (bleu brillant FCF, jaune soleil FCF, indigotine, rouge allura, rouge citrin n° 2, tartrazine et vert solide FCF).
Les colorants artificiels sont suspectés de favoriser les troubles de comportement chez les enfants, dont le TDAH. Une méta-analyse américaine publiée en 2021 confirme un lien, et démontre que les niveaux de colorants considérés comme sécuritaires peuvent être dépassés chez les enfants. En Europe, l’étude de Southampton, qui date de 2007, a entraîné l’obligation de la mention « Peut avoir des effets indésirables sur l’activité et l’attention chez l’enfant » sur les aliments contenant les colorants artificiels incriminés.
Qu’ils soient naturels ou artificiels, certains colorants soulèvent aussi des questions quant à leur potentiel cancérigène. Par exemple, le dioxyde de titane, un colorant blanc d’origine minérale, pourrait être problématique sous forme de nanoparticules. Il demeure utilisé ici dans les limites de concentrations établies par Santé Canada, entre autres dans les gommes à mâcher, mais il a été interdit dans l’Union européenne en 2022.
Comment identifier les colorants ?
Les colorants sont particulièrement nombreux dans les produits ciblant les enfants. Selon une étude de l’Agence canadienne de l’inspection des aliments (ACIA), ce sont les sucreries, suivies des desserts glacés, qui atteignent la concentration moyenne la plus élevée.
Pour les repérer, lisez attentivement les listes d’ingrédients. Depuis 2016, les transformateurs alimentaires doivent énumérer tous ceux qui entrent dans la composition de leurs produits. Et gardez en tête que les produits frais contiennent rarement des colorants ajoutés, tout en apportant une valeur nutritive beaucoup plus intéressante que les aliments ultratransformés.
Les colorants à éviter et les colorants peu recommandés
Notre évaluation des additifs alimentaires, qui s’appuie sur la base de données de notre partenaire français UFC-Que Choisir, au sein de l’International Consumer Research & Testing (ICRT), recense 45 colorants, parmi lesquels plus de la moitié sont à éviter ou peu recommandés en raison de leurs risques potentiels pour la santé.
Les 19 colorants à éviter incluent notamment les trois formes de dioxyde de titane, ainsi que plusieurs autres additifs interdits dans l’Union européenne. On y trouve aussi la majorité des colorants artificiels autorisés au Canada (érythrosine, jaune soleil FCF, ponceau SX, rouge allura, rouge citrin n° 2, tartrazine, vert solide FCF). Un autre colorant synthétique (amarante) est, quant à lui, classé parmi les six additifs peu recommandés.
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