REER : emprunter pour cotiser, est-ce une bonne idée?
Les institutions financières proposent des prêts pour vous aider à mieux garnir votre régime enregistré d’épargne-retraite (REER). Attention, cette stratégie n’est pas toujours payante.
L’avantage du prêt REER repose sur son effet de levier : vous empruntez une somme d’argent afin d’investir davantage que ce que vous aurait permis votre épargne, et vous bénéficiez par ailleurs d’un remboursement d’impôt non négligeable.
Le prêt REER est utile dans diverses situations. C’est le cas, par exemple, si vous souhaitez :
• Disposer de droits de cotisation REER inutilisés. Vous approchez de la retraite ? Dans ce cas, ce type de prêt pourrait être une bonne option pour rattraper le temps perdu et augmenter vos cotisations lors de vos années les plus payantes.
• Optimiser vos dépôts actuels au REER avec un prêt REER qui sera remboursé lors de votre déclaration d’impôt.
• Acheter bientôt une première résidence. « Une personne qui voudrait gonfler rapidement sa mise de fonds pour acheter une résidence dans le cadre du Régime d’accession à la propriété (RAP) pourrait tirer avantage de cette stratégie d’emprunt », indique Antoine Chaume Legault, conseiller en gestion de patrimoine chez Gestion de Capital Assante Ltée – Équipe Major. Le RAP permet de retirer jusqu’à 35 000 $ de votre REER pour vous aider à financer l’achat d’une première habitation, sans toutefois oublier le nouvel outil CELIAPP.
Prêt REER, trois conditions gagnantes
Ce type de prêt n’est toutefois avantageux que si vous remplissez les trois conditions suivantes :
• Vous pouvez rembourser l’emprunt dans de courts délais, idéalement en 12 mois, et en 18 mois au maximum. Ainsi, l’intérêt que vous aurez à payer sur le prêt ne grugera pas trop votre remboursement d’impôt. Il faut toutefois vous assurer que les paiements mensuels qui permettent d’y arriver sont réalistes. À titre d’exemple, un prêt de 2 500 $ assorti d’un taux d’intérêt annuel de 8,20 % se rembourse en 12 paiements de 217,70 $. Au bout du compte, vous aurez payé 112,40 $ en intérêts.
• Vous avez un taux d’imposition marginal de plus de 36 %. Dans le système d’imposition progressif canadien, il s’agit du taux auquel est imposée la dernière tranche de vos revenus. En 2017, il fallait gagner au moins 53 400 $ pour avoir un taux d’imposition marginal de plus de 36 %. C’est ce pourcentage qui détermine le remboursement ou réduction d’impôt que vous recevrez après avoir effectué une cotisation à un REER. À un taux d’imposition marginal de 40 %, par exemple, une cotisation de 2 500 $ à un REER vous vaudra une réduction ou remboursement d’impôt de 1 000 $. De ce montant, il vous faut déduire les intérêts à payer sur le prêt (112,40 $ dans notre exemple au point 1) pour bien voir ce que vous retirez (887 $), en plus du remboursement d’impôt immédiat que vous recevrez.
• Votre ratio d’endettement* est faible. Lorsque ce ratio atteint ou dépasse 35 %, il vaut mieux ne pas emprunter. « Même si cela permet de cotiser davantage à son REER, c’est quand même une dette supplémentaire », prévient Antoine Chaume Legault. Il recommande plutôt d’adopter une stratégie de saine planification financière et de privilégier l’épargne systématique sur une base régulière, par l’entremise de prélèvements automatiques mensuels par exemple.
* Pour établir votre ratio d’endettement :
Total des paiements mensuels pour rembourser vos dettes
÷
Total de vos revenus mensuels
x 100
Si le ratio atteint ou dépasse 35 %, mieux vaut ne pas emprunter.
En somme, le prêt REER est utile à condition que vous utilisiez votre remboursement d’impôt à bon escient. « Vous pouvez vous en servir pour rembourser rapidement une partie de votre prêt, ou encore pour liquider une dette qui vous coûte cher en intérêts – les [dettes de] cartes de crédit, par exemple », conseille Bruno Therrien, directeur régional de Services financiers Groupe Investors.
Attention aux taux fixes
Antoine Chaume Legault, de chez Gestion de Capital Ltée – Équipe Major, précise que les récentes hausses du taux directeur par la Banque du Canada ont des répercussions sur les prêts à taux fixes – notamment les prêts REER. « Plus les taux d’intérêt sont élevés, moins la stratégie d’emprunt REER sera intéressante », rappelle-t-il. Les taux peuvent varier selon le dossier de crédit, la durée du prêt, l’institution prêteuse, etc. Renseignez-vous bien avant de choisir entre un prêt à taux fixe ou à taux variable, surtout dans une période où ceux-ci pourraient éventuellement décroître. Le taux variable pourrait alors se révéler beaucoup plus avantageux.
À lire aussi : Comment ouvrir un CELIAPP? et Comment maximiser le CELIAPP
Version mise à jour d’un texte publié le 19 décembre 2017

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