Connecteurs corrodés sur les hybrides Toyota : un règlement final

L’action initiale entreprise par Constantin Sultana, un membre de l’Association pour la protection des automobilistes (APA), au nom des propriétaires des RAV4 Hybrid — résidant au Québec — a été élargie pour comprendre au total sept modèles hybrides Lexus et Toyota :

• Highlander hybride (2020-2022)
• RAV4 hybride (2019-2022)
• RAV4 Prime (2021-2022)
• Venza hybride (2021-2022)
• Sienna hybride (2021-2022)
• NX350h hybride 
• NX450h[+] plug-in hybride 2022

Le juge Sylvain Lussier de la Cour supérieure du Québec a entériné l’entente conclue au terme de cette demande d’action collective : au total, presque 100 000 véhicules (91 742 Toyota et 4 530 Lexus) sont inclus dans la prolongation de la garantie, qui passe ainsi de 3 ans/60 000 km à 8 ans/160 000 km selon le premier terme atteint (les années ou les kilomètres).

Toyota évalue la valeur du programme à 40 millions de dollars pour l’ensemble du Canada.

Le programme inclut aussi les modalités suivantes :

• Couverture à 100 % des consommateurs qui avaient accepté un règlement partiel en renonçant à leurs droits futurs de réclamation.
• Remboursement des frais de location pendant que les véhicules Toyota sont immobilisés en attente de la pièce, ou chez le concessionnaire pour plus qu’une journée en attendant la réparation. 

Rappelons que des propriétaires de RAV4 Hybrid avaient payé jusqu’à 7 000 $ pour faire réparer les câbles haute tension défectueux de leur véhicule sur lequel Toyota appliquait la garantie d’origine de 3 ans ou 60 000 km. Le fabricant, depuis, avait autorisé les concessionnaires à remplacer, sans frais, le câble d’alimentation du moteur arrière des RAV4 Hybrid et Prime.

Des propriétaires de RAV4 inquiets

Une quarantaine de propriétaires de RAV4 Hybrid et Prime étaient présents, dans la salle et à distance, le 9 septembre, lors de l’audience pour faire approuver le règlement. Il s’agit d’une présence impressionnante qui montre l’attachement que les consommateurs ont pour leurs véhicules et de l’important travail du groupe d’usagers sur Facebook. 

Les intervenants qui ont témoigné ont fait part de leurs préoccupations quant à l’entente. Ils auraient préféré une garantie à vie ou de plus longue durée ou sans limite de kilométrage. Ils s’inquiètent du prix de la réparation après la fin de la prolongation de la garantie (entre 5 500 $ et 7000 $) et sont d’avis, avec raison, que le connecteur du câble n’est pas une pièce d’entretien dont le coût de remplacement devrait incomber aux propriétaires. 

D’autres avaient des doutes sur la durabilité de la pièce de remplacement, étant donné que Toyota en est à la quatrième version du connecteur. 

Certains consommateurs affirmaient ne plus faire confiance à Toyota et craignaient la perte de valeur de leur RAV4 Hybrid parce que leur « citron » était devenu presque invendable. Cette prétention n’a pas de fondement ; présentement, les RAV4 Hybrid et Prime connaissent les meilleures valeurs de revente de leur catégorie !

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Une bonne entente, des actions en justice toujours possibles

Il s’agit d’une bonne entente, avec des paramètres clairs communiqués directement aux propriétaires et d’une valeur financière importante, selon l’APA. 

L’entente finale, par le nombre de modèles et la couverture pour l’ensemble du Canada, règle par anticipation des bris à venir. L’action collective menée au Québec a déclenché un programme similaire aux États-Unis et a convaincu Toyota d’améliorer la pièce de remplacement pour les marchés mondiaux.

Et si un bris survient après 8 ans ou 160 000 km ? M^e Hubert Lamontagne, qui œuvre avec l’APA, affirme que les consommateurs au Québec disposent encore de recours contre leur concessionnaire. Ce dernier, en effet, est tenu à la même garantie de durabilité que le fabricant en vertu de l’article 38 de la Loi sur la protection du consommateur, qui prévoit qu’un « bien qui fait l’objet d’un contrat doit être tel qu’il puisse servir à un usage normal pendant une durée raisonnable, eu égard à son prix, aux dispositions du contrat et aux conditions d’utilisation du bien ». 

Le règlement de l’action collective, rappelle M^e Lamontagne, n’intervient aussi qu’entre les membres de cette action collective et le fabricant. Un recours contre un concessionnaire qui aurait vendu un véhicule défectueux au consommateur demeure toujours possible pour vice caché. Vu qu’il s’agirait d’une réclamation individuelle, il faudrait cependant faire la preuve que le vice existe et que le bris du câble est prématuré, même après 8 ans ou 160 000 km. De l’avis de Me Lamontagne, le défi paraît surmontable avec l’aide d’un expert et les infos techniques émanant de Toyota et du groupe Facebook des membres. 

Enfin, l’APA espérait que Toyota réduise le prix exagéré de la pièce de remplacement et offre un nécessaire de protection supplémentaire (un « kit ») que les propriétaires pourraient faire installer, afin d’améliorer la résistance de la connexion aux infiltrations d’eau et de sel. Toyota le fera peut-être un jour : en attendant, certains réparateurs indépendants spécialisés dans l’entretien des hybrides proposent déjà des solutions. 

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