Le prix du café se «tassera-t-il» enfin en 2026?
Les buveurs de café filtre, d’espresso ou de cappuccino auront-ils enfin droit à une pause-café pour leur portefeuille en 2026 ? Nous avons posé cinq questions à un importateur montréalais et les nouvelles sont encourageantes.
Le café est le champion de l’inflation alimentaire au pays, dans la dernière année, toutes catégories confondues : une hausse de près de 28 %, devant le bœuf frais ou surgelé (+17,7 %), les préparations alimentaires (+6,6 %) et les fruits frais (+4,4 %).
Nous avons demandé à Statistique Canada de nous fournir des chiffres détaillés pour les sous-catégories de café depuis cinq ans. Accrochez-vous ! Le prix du café torréfié ou moulu a augmenté de près de 83 % depuis novembre 2020 ! À titre comparatif, la hausse d’environ 40 % du café soluble (instantané) et autres cafés, durant cette période, apparaît presque modeste.
Variations en % du prix du café au Canada
| Nov. 2020 à nov. 2025 | Nov. 2021 à nov. 2025 | Nov. 2022 à nov. 2025 | Nov. 2023 à nov. 2025 | Nov. 2024 à nov. 2025 | |
| Café | 60,5 % | 55,7 % | 34,0 % | 30,2 % | 27,8 % |
| Café torréfié ou moulu | 82,8 % | 71,5 % | 46,1 % | 41,1 % | 36,4 % |
| Café soluble et autres cafés | 39,9 % | 39,6 % | 21,0 % | 18,4 % | 18,1 % |
Source : Statistique Canada
Nous avons discuté de la flambée du prix du café avec un importateur et négociant de café vert qui œuvre pour RGC Coffee, une entreprise de Montréal possédant aussi des filiales à Bogota, en Colombie, et à Los Angeles, en Californie.
- Sam Mazzella, commerçant principal pour RGC Coffee. Photo : Courtoisie
Comment expliquez-vous la hausse du café en 2025?
Grosso modo, la quantité de café disponible y est pour beaucoup. La production des deux plus gros fournisseurs de café au monde – le Brésil et le Vietnam – a diminué en raison des changements climatiques. Ça nous a vraiment donné un paquet de problèmes au début de l’année 2025. Le café a atteint en février le prix le plus haut de son histoire à la bourse.
Le deuxième coup de pied qu’on a reçu est venu du président américain Donald Trump qui a imposé des tarifs sur le café vert. Si la livre de café coûte 4 $ et qu’on ajoute 50 % au prix, elle coûte subitement 6 $, et à ce prix-là, le café n’a pas encore été torréfié, moulu et expédié dans les épiceries. Ça a fait en sorte que les torréfacteurs et tous ceux qui vendent du café ont dû augmenter le prix du café en moyenne de 28 % en 2025.
Le Canada, pourtant, n’a pas imposé de tarifs additionnels sur le café importé. Pourquoi cela nous a-t-il tant affecté?
C’est vrai que, si je suis un torréfacteur à Montréal par exemple, je peux recevoir du café directement de la Colombie ou du Brésil sans payer les tarifs. Mais les tarifs des États-Unis ont eu un effet mondial. Ça a bousculé les chaînes d’approvisionnement et ça a changé la façon dont on achète et on vend le café.
Le plus gros acheteur de café au monde, ce sont les États-Unis. Si on doit aller acheter du café qui est juste disponible aux États-Unis, ça va nous affecter. Le deuxième facteur qui contribue à cela, c’est la faiblesse de notre devise : c’est environ 40 % de plus. On achète en dollars US, on vend en dollars US, mais on doit toujours appliquer le taux de change en dollars canadiens. Ça nous désavantage et c’est pour ça que le café est aussi cher au Canada.
La pandémie a-t-elle également eu un impact majeur sur les prix depuis 2020 ?
Oui. Durant la pandémie, on a eu des problèmes de logistique. Les exportations ont diminué parce que des employés étaient malades ou devaient rester chez eux pour les raisons que vous connaissez. Et ça a commencé à affecter les prix du café à la Bourse de New York.
En 2019, avant la pandémie, un café vert du Brésil ou de la Colombie de bonne qualité se négociait aux environs de 1,50 $ US la livre. En 2025, on a atteint un sommet à environ 4,40 $ US la livre. Le café vert, c’est différent du café torréfié et moulu. Pour la matière première, il y a eu une augmentation de 300 % si on veut donner des chiffres exacts à vos lecteurs.
Que voyez-vous dans votre boule de cristal pour 2026 ?
Présentement, c’est assez positif après les difficultés qu’on vient de connaître. Déjà, on sait que la température au Brésil et au Vietnam est plus favorable. On anticipe une récolte d’environ 70 millions de sacs de café au Brésil cette année ; alors, les exportations s’annoncent prometteuses.
Avec l’annulation des tarifs sur le café vert aux États-Unis [en novembre dernier] et une météo clémente, je pense que ça va aller mieux pour le consommateur au milieu de 2026.
Peut-on espérer une baisse des prix ?
C’est difficile de répondre à cela. Il y a beaucoup de torréfacteurs qui ont vendu du café en 2025 sans faire de profit, ou même à perte. Les prix ont tellement bondi que ça a été difficile pour eux d’augmenter les prix davantage pour leurs clients ; ils ont absorbé une partie de la hausse. Je crois que les prix vont se stabiliser et rester hauts pour un petit moment – jusqu’à l’été – parce qu’ils ont un rattrapage à faire de leur côté.
Si on observe bel et bien une diminution des prix à la bourse et une augmentation de la production de café, mondialement, ça va devenir moins cher. Je crois que les prix vont diminuer. On peut espérer que, cet été, ça va aller mieux pour nos buveurs de café !
*L’entretien a été édité pour plus de clarté et de concision.
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