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Ticketmaster : une autre demande d’action collective

Par Laurent Fontaine
ticketmaster-2 Burdun Iliya/Shutterstock.com

Le cabinet LPC Avocat Inc. allègue que Ticketmaster vend en toute connaissance de cause des billets réguliers à un prix artificiellement gonflé. La billetterie en ligne utiliserait aussi des pratiques de concurrence déloyale en imposant un prix plancher pour la revente de billets.

La demande en action collective, qui vient d’être déposée et n’a pas encore reçu l’approbation des tribunaux, est portée par la cause de Valérie. Le 21 février dernier, cette fan de P!NK achète trois billets pour le spectacle que la chanteuse donnera au Centre Bell. Valérie réserve d’abord trois billets « platine officiel » pour le spectacle du 1er novembre, présentés comme des places de première qualité (premium) mises à disposition par les artistes et les organisateurs d’évènements et qui permettent d’accéder aux meilleurs emplacements dans la salle.

Sous l’effet de la tarification dynamique, le prix des places s’est rapidement envolé. Les billets de Valérie coûtent chacun une soixantaine de dollars de plus que d’autres sièges « platine officiel » pourtant proches de ceux qu’elle a trouvés et mieux situés que les siens. Autrement dit, elle paie plus cher pour moins bien voir.

Valérie découvre quelques heures plus tard que Ticketmaster met en vente des billets pour un deuxième concert de P!NK, le 2 novembre, qui n’était pas annoncé sur la plateforme. Elle acquiert trois autres billets légèrement plus chers mais mieux placés, en se disant qu’elle pourra revendre les premiers sur la plateforme Verified Resale de Ticketmaster.

Mais, quand elle veut le faire, la billetterie en ligne impose un prix plancher de 345 $ pour la revente, alors que la plateforme continue de proposer, de son côté, des billets dans la même section, pour 231 $ seulement. Un message sur le site de revente indique que « l’organisateur de cet évènement a fixé un prix de revente minimum ».

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Billets au prix fort, prix plancher à la revente

En s’appuyant sur le cas de Valérie, mais aussi sur des situations similaires pour d'autres événements (des concerts de Drake, par exemple), le cabinet LPC Avocat Inc. allègue que Ticketmaster fait une déclaration fausse et trompeuse en proposant sur ses plateformes l’option de sièges « platine officiel ».

Dans les documents de la poursuite déposée devant la Cour supérieure de Laval, le cabinet d’avocats spécialisés en actions collectives veut démontrer que Ticketmaster décide unilatéralement des billets qu’elle annonce et vend sous ce label, mais que la plupart des « platine officiel », sinon la totalité des billets annoncés et vendus comme tels, ne sont ni des billets de première qualité ni les meilleures places de la salle. Ce ne sont, en fait, que des billets réguliers pour lesquels les consommateurs ne bénéficient d’aucun avantage supplémentaire.

De plus, indique la poursuite, dans plusieurs cas les consommateurs ne peuvent pas savoir que des places seront proposées pour un deuxième spectacle, ce qui provoque un effet de rareté au moment de leur achat et gonfle artificiellement les prix.

Enfin, allègue LPC Avocat, Ticketmaster adopte un comportement anticoncurrentiel en imposant un prix plancher à la revente des billets. Cette pratique est interdite par les règles du droit civil québécois et contraire à la Loi sur la concurrence, lit-on dans les documents de la poursuite.

300 $ en dommages et intérêts par personne

La requête a été déposée à la Cour supérieure du Québec, qui n’a pas encore statué sur la demande. Celle-ci est déposée au nom de toutes les personnes qui ont acheté un billet « platine officiel » sur le site web ou sur l’application mobile de Ticketmaster au Canada, y compris celles qui ont cherché à revendre un billet sans pouvoir le faire en dessous d’un prix plancher.

La poursuite souhaite obtenir des dommages et intérêts compensatoires de 300 $ par membre de l’action collective, le remboursement de certains billets, ainsi qu’une injonction ordonnant à Ticketmaster de modifier ses plateformes (mobile et site web) et de cesser ces pratiques commerciales interdites.

La date de l’audition sur l’autorisation ou le refus de cette demande d’action collective n’est pas encore fixée.

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