Comment choisir un casque de vélo pour enfant
À vélo, le casque constitue l’accessoire de sécurité par excellence. Voici tout ce que vous devez savoir afin de choisir le modèle approprié pour votre enfant.
Choisir la bonne grandeur
« Un casque, ça peut tout changer lors d’un accident; on ne le dira jamais assez », affirme d’emblée Ugo Pinelli, gérant d’une boutique Bicycles Quilicot à Montréal.
Avant toute chose, un casque doit être parfaitement ajusté et adapté au périmètre crânien de votre enfant.
La taille du casque, indiquée en centimètres (cm), doit correspondre à la circonférence de la tête de votre enfant. Les plus petits font 44 cm, et les plus grands, 59 cm; chaque taille couvre une échelle de mesures (par exemple, de 46 à 51 cm), ce qui vous procure de la latitude pour l’ajustement. Afin de choisir la taille adéquate, il importe donc de vous fier à cette mesure et non à l’âge de votre rejeton.
Si vous magasinez en boutique, il n’est pas nécessaire de mesurer la tête de votre enfant au préalable, puisqu’il aura l’occasion de les essayer. Ugo Pinelli fait remarquer que la taille adéquate peut légèrement varier d’une marque ou d’un modèle à l’autre, à l’instar d’une chaussure.
En revanche, si vous achetez un casque d’un marchand sur le Web ou directement du fabricant, vous devrez prendre la mesure nécessaire. Si le site d’un détaillant n’affiche pas le guide de tailles d’un modèle, tournez-vous vers le site du fabricant.
Bien que votre enfant grandisse rapidement, ne lui achetez pas un casque trop grand dans l’espoir qu’il lui fasse encore l’an prochain.
« C’est l’accessoire sécuritaire numéro un; je comprends le besoin d’économiser, mais je ne pense pas que c’est sur le casque qu’on doit réduire son budget, estime Ugo Pinelli. L’idée de vouloir rendre son achat durable ne doit pas s’appliquer sur un article qui protège la vie de votre enfant. »
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Comment mettre et ajuster le casque
Tour de tête
Lorsque votre enfant essaie un casque, assurez-vous que celui-ci couvre la moitié de son front et l’inion, soit la partie proéminente de l’os occipital, à l’arrière du crâne. Vous devez ensuite ajuster deux éléments : le tour de tête, à l’aide de la molette de serrage, et les sangles, qui s’attachent sous la mâchoire.
Dévissez d’abord la molette au maximum, puis tournez-la progressivement jusqu’à ce que le casque – qui ne doit en aucun cas gêner la vue de votre enfant – ne bouge plus lorsque votre enfant secoue légèrement la tête.
Le confort est primordial : le casque ne doit notamment pas être trop serré et compresser les tempes de votre enfant. « Il ne devrait y avoir aucun point de pression, souligne Ugo Pinelli. Il ne doit surtout pas faire mal quand votre enfant le porte. »
Si vous avez dû desserrer au maximum la molette pour que votre enfant soit confortable, le gérant vous recommande d’opter pour la taille supérieure.
De plus, si votre enfant porte des lunettes, veillez à les lui laisser au moment de l’essayage pour vous assurer que les branches n’exercent pas de pression sur ses tempes et que le haut de la monture ne bute pas contre le casque.
Sangles
L’attache de maintien sous la mâchoire doit être bien ajustée sans que les sangles irritent la peau fine au niveau des lobes d’oreilles.
Une sangle mal ajustée est l’erreur la plus commune qu’observe la directrice des programmes à Vélo Québec, Magali Bebronne, notamment lors d’événements, scolaires chapeautés par l’organisme.
Pour aider les enfants à ajuster leur casque adéquatement, elle leur inculque l’astuce toute simple du « 2V1 » : deux doigts de largeur au-dessus des sourcils, sangles formant un « V » sous les oreilles, et un doigt entre l’attache et le menton.
Si votre enfant parcourt de longues distances à vélo, mieux vaut choisir un casque bien ventilé.
Photo : Specialized
Ville, route, montagne
Est-ce que votre enfant préfère se balader en ville, sillonner les routes en famille, dévaler les pentes en montagne? Sachez qu’il existe des casques pour chacune de ces pratiques : la forme, le poids, la ventilation et le confort sont adaptés en conséquence.
Grosso modo, les casques de vélo urbain, souvent bombés, mettent l’accent sur le style et sont en général moins bien ventilés que les casques de vélo de route et de vélo de montagne, conçus pour des sorties plus actives. Les casques de vélo de montagne descendent plus bas à l’arrière de la tête que ceux de route et sont toujours munis d’une visière afin de protéger le visage des branchettes d’arbre.
Quant à la ventilation, le nombre d’orifices sur un casque varie d’un modèle à l’autre. Si votre jeune parcourt de longues distances, mieux vaut considérer cette caractéristique. Sans compter que, par temps chaud, un casque fournissant une bonne aération rehausse le confort.
Souvent bombés, les casques de vélo urbain misent surtout sur le côté esthétique.
Photo : Giro
Les casques de vélo de montagne sont pourvus d’une visière qui protège le visage des branchettes d’arbre.
Photo : Fox
Visibilité
Pour que votre jeune cycliste soit bien visible sur les routes et les pistes cyclables, Ugo Pinelli préconise un casque aux couleurs claires ou vives – « c’est une petite sécurité de plus » –, bien qu’elles soient plus salissantes que les foncées, il en convient. Une couleur pâle réfléchit de surcroît mieux la lumière qu’une couleur sombre, qui absorbe la chaleur.
Équipez en outre l’arrière du casque d’une lumière rouge clignotante afin que votre enfant se fasse voir à la tombée du jour. Vous devrez l’acheter en sus, les casques pour enfant dotés d’une lumière intégrée étant rares.
Un casque qui lui plaît
Vous avez sélectionné des casques confortables et parfaitement ajustés à la tête de votre enfant? S’il ou elle exprime une préférence, optez pour celui qui lui plaît vraiment.
« Ça peut sembler niaiseux, mais un enfant qui aime son casque sera content de le porter; ce ne sera pas une lutte chaque fois que vous voudrez le lui mettre, et il va acquérir un réflexe de sécurité qu’il va perpétuer en grandissant », souligne Ugo Pinelli.
Prix d’un casque
Généralement, les casques pour enfant coûtent entre 25 et 120 $ avant taxes. Vous pouvez en trouver en liquidation à 20 $.
Qu’est-ce qui fait augmenter le prix d’un casque? Diverses caractéristiques, comme une meilleure finition, un design élaboré ou aérodynamique, un système d’ajustement ou de ventilation sophistiqué, des raffinements sur le plan du confort ou encore une coque arborant des motifs.
Certains fabricants investissent davantage dans la conception que d’autres, constate Ugo Pinelli, « pour que vous ayez l’impression de ne rien porter, par exemple ».
Un casque doté de la technologie MIPS (pour Multi-directional Impact Protection System), de plus en plus répandue, coûte également plus cher que les autres. Il s’agit d’une doublure protectrice supplémentaire qui, lors d’une chute, bougera en imitant le mouvement du liquide cérébrospinal, situé entre le cerveau et le crâne, afin de l’aider à absorber et à répartir le choc, et ce, dans le but d’empêcher que le cerveau ne percute les parois de la boîte crânienne, mouvement dit rotationnel à l’origine d’une commotion cérébrale.
Chaque année, des groupes de chercheurs et d’ingénieurs aux États-Unis testent des casques en laboratoire, sur des têtes de mannequin robotisées, afin d’en comparer les facteurs de protection.
Par contre, la capacité des casques à réduire les risques de commotion cérébrale, elle, n’a pas été « mise à l’épreuve et comparée de façon scientifique sur le terrain », explique Dave Ellemberg, professeur à l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique de l’Université de Montréal.
Ce père de deux jeunes garçons opterait-il pour une technologie comme le MIPS? « Si je peux choisir un casque certifié qui peut réduire les forces d’accélération et de rotation de la tête lors d’un choc, et que je peux me permettre les 20 ou 30 $ de plus, je vais le faire. Mais est-ce que mon enfant est réellement plus en sécurité avec ça? La science ne le confirme pas », nuance-t-il. Le professeur ne veut donc surtout pas culpabiliser les parents qui craignent que leur enfant soit moins bien protégé s’ils ne peuvent pas payer la somme supplémentaire.
Ugo Pinelli, de Bicycles Quilicot, abonde dans son sens : « Même si votre casque n’a pas le MIPS, il reste protecteur. »
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Quand remplacer un casque?
Au premier choc. En cas d’impact, qu’il soit violent ou non, remplacez le casque. « C’est non négociable », signale Ugo Pinelli. Jetez-le au rebut, car ce produit ne se recycle pas.
S’il est fissuré à la suite d’une chute, cela ne signifie pas qu’il est de mauvaise qualité, mais, au contraire, qu’il a joué son rôle.
Le casque paraît intact après un choc? Ne courez aucun risque et changez-le, même s’il est récent, car le polystyrène expansé (connu sous l’acronyme PSE) qu’il contient pourrait avoir subi des dommages suffisants pour réduire sa capacité d’absorption des impacts (ce qui protège des fractures crâniennes).
Signes d’usure. Si un casque montre des signes de dégradation, comme des fissures dans le polystyrène, remplacez-le. Vérifiez aussi au fil du temps l’état des sangles, car si elles sont abîmées, elles risquent de se rompre en cas de choc.
Tous les cinq ans. La durée de vie d’un casque est de cinq ans, car le polystyrène expansé, exposé aux rayons UV et à la sudation, s’assèche au fil du temps. Passé ce cap, il absorbe de moins en moins les impacts. L’année de fabrication est indiquée à l’intérieur du casque, mais si celui-ci est resté protégé dans sa boîte d’origine jusqu’à ce que vous l’achetiez, Ugo Pinelli affirme que vous pouvez l’utiliser sans crainte durant les cinq ans suivant votre achat.
Acheter un casque d’occasion?
Ugo Pinelli est catégorique : n’achetez pas un casque d’une personne que vous ne connaissez pas, que ce soit en ligne ou dans une vente-débarras. La Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) corrobore cette mise en garde, puisque vous ignorez s’il a été endommagé. Et il en va de la sécurité de votre progéniture.
Le gérant consentirait strictement à un achat de casque d’occasion « si vous connaissez bien la personne, pouvez lui faire confiance, savez qu’elle n’a jamais chuté avec son casque et à quelle date elle a commencé à le porter ».
Normes de sécurité
Un casque de vélo à 40 $ est-il moins sécuritaire qu’un casque à 400 $? Voilà le genre de question qu’entend fréquemment le gérant d’un magasin Bicycles Quilicot : « La réponse est non. »
En effet, tout casque mis en marché au Canada passe des tests et répond à des normes de sécurité. Les certifications sont indiquées sur un autocollant à l’intérieur du casque.
« S’il est commercialisé au Canada, c’est qu’il est validé par la CPSC [Consumer Product Safety Commission, un organisme états-unien] et donc sécuritaire », explique-t-il.
Les casques doivent respecter au moins l’une des normes suivantes, selon le site de la SAAQ :
• CAN/CSA-D113.2 (Association canadienne de normalisation)
• 16 CFR Part 1203 (Consumer Product Safety Commission)
• ASTM F1447 ou ASTM F1898 (American Society for Testing and Materials)
• EN 1078 (Comité européen de normalisation)
• B-90 et B-95 (Snell Memorial Foundation)
Casque pour bébé
Pour transporter votre tout-petit dans un siège de vélo ou une remorque, la SAAQ recommande qu’il soit âgé d’au moins 1 an, car avant cet âge, les muscles de son cou ne sont pas assez forts pour supporter sa tête en cas d’accident.
Votre enfant pourra commencer à porter un casque lorsque sa tête sera assez grosse pour qu’il soit bien ajusté, et son cou, assez fort pour en supporter le poids, comme l’indique l’organisme.
Ugo Pinelli souligne en outre l’importance que la fontanelle, sur le dessus du crâne, soit bien formée si vous voulez la couvrir d’un casque. Selon le site d’information Naître et grandir, « elle se referme petit à petit entre 9 mois et 2 ans ».
Pour transporter votre enfant en âge de l’être, assurez-vous que la forme du siège est compatible avec son casque afin d’éviter tout désagrément.
Le port du casque est-il obligatoire?
Au Québec, le port du casque chez les enfants comme chez les adultes est facultatif, hormis dans la ville de Sherbrooke, où les cyclistes de moins de 18 ans doivent obligatoirement en mettre un, et à Westmount, où il est obligatoire pour tout le monde. Toutefois, si vous conduisez un vélo à assistance électrique dans la Belle Province, le port du casque est obligatoire.
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« La question du port obligatoire a été chaudement débattue par les experts en santé publique », mentionne Magali Bebronne, de Vélo Québec.
Il y a quelques années, l’Institut national de santé publique du Québec a été mandaté pour évaluer les répercussions d’une loi obligeant le port du casque au Québec. L’organisme n’a finalement pas recommandé l’adoption d’une telle mesure, notamment parce que la proportion de cyclistes portant déjà un casque était relativement élevée, mais aussi par crainte qu’une loi en ce sens réduise la pratique du vélo.
Aujourd’hui, bien que le casque à vélo ne soit pas obligatoire, « il est devenu une norme sociale, relève la directrice de programmes. Il est largement porté. Les gens en ont fait un automatisme; les enfants ne me posent même plus la question. »
« Même chez les usagers BIXI [vélos en libre-service] qui les prennent régulièrement, les gens sont de plus en plus casqués », conclut-elle.
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