Le suremballage dans les boîtes-repas

Gaspillage alimentaire vs suremballageEmballages recyclables vs r&eacute;duction &agrave; la sourceLe choix des aliments : un enjeu centralRomina est une adepte des bo&icirc;tes-repas HelloFresh. Son probl&egrave;me? Elle ne sait plus quoi faire des cartons et des contenants qui viennent avec ses petits plats. Avant de les envoyer au recyclage, elle a publi&eacute; un message sur les r&eacute;seaux sociaux afin de trouver quelqu&rsquo;un qui serait int&eacute;ress&eacute; par le carton qu&rsquo;elle conserve. Elle a finalement trouv&eacute; preneur : une artiste qui utilise ce mat&eacute;riau pour concevoir ses &oelig;uvres.Comme Romina, de nombreux consommateurs &laquo;collectionnent&raquo; emballages en carton, bo&icirc;tes r&eacute;frig&eacute;r&eacute;es, blocs r&eacute;frig&eacute;rants et autres sacs en plastique. Parmi tous les crit&egrave;res &eacute;valu&eacute;s dans le cadre de notre sondage sur la satisfaction &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des bo&icirc;tes de repas pr&ecirc;ts &agrave; cuisiner, celui qui porte sur les efforts per&ccedil;us pour r&eacute;duire la quantit&eacute; de d&eacute;chets pr&eacute;sente la note moyenne sur 10 la plus basse. Il s&rsquo;agit &eacute;galement d&rsquo;une frustration exprim&eacute;e par plusieurs r&eacute;pondants en commentaire.Certaines entreprises ont mis en &oelig;uvre diverses strat&eacute;gies en vue d'am&eacute;liorer leur empreinte &eacute;cologique. Il reste que, lorsque les bo&icirc;tes de pr&ecirc;t-&agrave;-cuisiner arrivent pour la premi&egrave;re fois chez vous, vous pourriez &ecirc;tre d&eacute;sagr&eacute;ablement surpris par la quantit&eacute; substantielle de plastique qu&rsquo;elles renferment. Quelques contenants sont r&eacute;utilisables, mais la majorit&eacute; se transforment&hellip; en d&eacute;chets.&laquo; L&rsquo;impact environnemental des bo&icirc;tes-repas est complexe &agrave; &eacute;valuer, mais il n&rsquo;est pas nul, c&rsquo;est certain &raquo;, confirme Sylvain Allard, professeur &agrave; l'&Eacute;cole de design de l'Universit&eacute; du Qu&eacute;bec &agrave; Montr&eacute;al (UQAM) et sp&eacute;cialiste du design d&rsquo;emballage.Nous avons confront&eacute; les pr&eacute;tentions environnementales des entreprises &agrave; la r&eacute;alit&eacute; de ce qui se trouve dans leurs bo&icirc;tes-repas.Lutte contre le gaspillage alimentaire vs suremballageLes entreprises avancent toutes comme argument qu&rsquo;elles contribuent &agrave; combattre le gaspillage alimentaire, en particulier gr&acirc;ce aux aliments pr&eacute;portionn&eacute;s. En effet, elles ne vous donnent pas plus que ce dont vous avez besoin pour r&eacute;aliser votre recette. Plusieurs r&eacute;pondants &agrave; notre sondage de satisfaction confirment qu&rsquo;ils appr&eacute;cient la pr&eacute;cision des portions et l&rsquo;absence de restes qui en d&eacute;coule. Selon Sylvain Allard, toutefois, l&rsquo;argument de la lutte contre le gaspillage ne suffit pas n&eacute;cessairement &agrave; contrebalancer l&rsquo;utilisation de nombreux contenants pour emballer les aliments pr&eacute;portionn&eacute;s.Estelle Louineau, analyste au Centre international de r&eacute;f&eacute;rence sur le cycle de vie des produits, proc&eacute;d&eacute;s et services (CIRAIG), souligne qu&rsquo;il n&rsquo;existe pas, pour les bo&icirc;tes de repas &agrave; cuisiner, d&rsquo;&eacute;tude effectu&eacute;e en contexte qu&eacute;b&eacute;cois qui se penche sur l'incidence de la lutte contre le gaspillage alimentaire par rapport au suremballage.&laquo; Ce que l&rsquo;on sait, en revanche, c&rsquo;est que 20 % de l'empreinte carbone de l&rsquo;alimentation des Qu&eacute;b&eacute;cois vient du fait qu'on produit, transporte et g&egrave;re en fin de vie des aliments qui sont gaspill&eacute;s &agrave; la maison, explique la chercheuse. Donc, les questions de gaspillage alimentaire sont effectivement importantes. &raquo; Elle ajoute qu&rsquo;environ 6 % de cette empreinte carbone est li&eacute;e &agrave; l&rsquo;emballage.Ces donn&eacute;es, extraites d&rsquo;une &eacute;tude r&eacute;alis&eacute;e en 2020 par le CIRAIG, ne s&rsquo;appliquent pas au cas particulier des bo&icirc;tes-repas. Mais, de fa&ccedil;on g&eacute;n&eacute;rale, les leviers &ndash; c&rsquo;est-&agrave;-dire les actions &agrave; prendre pour att&eacute;nuer les gaz &agrave; effet de serre associ&eacute;s aux repas &ndash; sont les m&ecirc;mes.Mais o&ugrave; les entreprises doivent-elles s&rsquo;arr&ecirc;ter dans cette habitude qui consiste &agrave; pr&eacute;portionner des ingr&eacute;dients? Dans de nombreuses situations, l&rsquo;utilisation d&rsquo;un film ou d&rsquo;un contenant en plastique est indispensable pour pr&eacute;server la fra&icirc;cheur d&rsquo;aliments tels que le concombre ou les herbes, comme le rappelle Sylvain Allard.Cela dit, est-il vraiment n&eacute;cessaire, &agrave; titre d&rsquo;exemple, d'&eacute;craser pr&eacute;alablement une gousse d&rsquo;ail et de la placer dans un r&eacute;cipient en plastique &ndash; m&ecirc;me si ce dernier est recyclable &ndash;, comme le fait Goodfood, plut&ocirc;t que de laisser la gousse enti&egrave;re, sans emballage (&agrave; l&rsquo;instar de Cook it)?Emballages recyclables vs r&eacute;duction &agrave; la sourceC&rsquo;est le deuxi&egrave;me engagement des entreprises : n&rsquo;offrir que des emballages recyclables. &laquo; Tous nos emballages de livraison proviennent de produits recycl&eacute;s et sont recyclables &raquo;, indique Goodfood. &laquo; Notre bo&icirc;te est constitu&eacute;e de mat&eacute;riaux 100 % recyclables &raquo;, assure Cook it. HelloFresh affirme de son c&ocirc;t&eacute; n&rsquo;utiliser des emballages de plastique alimentaire qu&rsquo;au besoin, et l'entreprise se dit &laquo; fi&egrave;re &raquo; de proposer &laquo; des emballages en papier pour [ses] bo&icirc;tes-repas, ces derniers pouvant &ecirc;tre recycl&eacute;s ou compost&eacute;s selon les directives locales &raquo;. L'entreprise &eacute;voil&agrave;5, enfin, emploie &laquo; des sacs de papier brun compostables pour les cinq repas de la semaine &raquo;, pr&eacute;cise Jos&eacute;e Corbeil, cofondatrice de l&rsquo;entreprise.Les experts interrog&eacute;s confirment l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t d&rsquo;utiliser des mat&eacute;riaux recycl&eacute;s et recyclables. &laquo; Avec de tels emballages, il y a une volont&eacute; de prendre en compte l&rsquo;ensemble du cycle de vie, donc c&rsquo;est un bon point &raquo;, estime Sylvain Allard.Cependant, les emballages, m&ecirc;me recyclables, demeurent des d&eacute;chets, et les entreprises ne peuvent garantir qu&rsquo;ils seront bel et bien recycl&eacute;s. &laquo; Les bo&icirc;tes en carton utilis&eacute;es par presque toutes les compagnies ont la capacit&eacute; d&rsquo;avoir plusieurs vies, note Sylvain Allard. Mais il faut, pour cela, avoir la certitude qu&rsquo;elles ne partent pas &agrave; l&rsquo;enfouissement ou ne sont pas envoy&eacute;es en ballots &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger. &raquo; Quant aux contenants r&eacute;utilisables (bo&icirc;te avec couvercle, petite bouteille de plastique dur, etc.), les accumuler ind&eacute;finiment n&rsquo;est pas une solution viable.Cela dit, ne vaut-il mieux pas, compte tenu de la crise de l&rsquo;industrie du recyclage que conna&icirc;t le Qu&eacute;bec ces derni&egrave;res ann&eacute;es, privil&eacute;gier la r&eacute;duction &agrave; la source? &laquo; Si vous faites de la r&eacute;duction d&rsquo;emballage &agrave; la source, vous ne g&eacute;n&eacute;rez pas de d&eacute;chets, mais surtout vous &eacute;vitez toutes les &eacute;missions qui auraient eu lieu et toutes les ressources qui auraient &eacute;t&eacute; utilis&eacute;es pour la production de cet emballage, son transport et son traitement de fin de vie. C&rsquo;est donc un gain plus grand pour l&rsquo;environnement que de le recycler &raquo;, atteste Estelle Louineau.Certaines entreprises ont pris ce parti. HelloFresh pr&eacute;cise qu'elle a diminu&eacute; sa quantit&eacute; d&rsquo;emballages de 45 % depuis sa cr&eacute;ation, en 2016, et &eacute;limin&eacute; le plastique dans de nombreux cas pour les fruits et l&eacute;gumes, comme les patates, les asperges et l&rsquo;ail. Du c&ocirc;t&eacute; de Cook it, &laquo; tous les aliments qui ne requi&egrave;rent pas d'&ecirc;tre pr&eacute;portionn&eacute;s ne sont pas emball&eacute;s &raquo;, dit-on. Quant &agrave; l&rsquo;entreprise &eacute;voil&agrave;5, elle pr&eacute;cise qu&rsquo;elle ne fournit pas de petits contenants pour les ingr&eacute;dients que la plupart des gens ont &agrave; la maison, par exemple l&rsquo;huile d&rsquo;olive ou la sauce soya. - Seule Goodfood ne semble pas avoir mis&eacute; sur la r&eacute;duction de ses emballages. La preuve en image. Le choix des aliments : un enjeu central, mais souvent occult&eacute;Estelle Louineau estime que les consommateurs peuvent r&eacute;duire l&rsquo;empreinte de leurs bo&icirc;tes de repas &agrave; cuisiner en s&eacute;lectionnant avec soin, parmi les menus propos&eacute;s, les aliments qu&rsquo;ils consomment. &laquo; Quatre-vingt-deux pour cent [82 %] de l&rsquo;empreinte carbone de notre alimentation au Qu&eacute;bec vient de la production, de la transformation et de la distribution des aliments, rappelle-t-elle, donc nous avons un grand potentiel de r&eacute;duction de l&rsquo;empreinte carbone de notre alimentation par le choix des aliments que nous faisons. &raquo;C&rsquo;est notamment le cas en r&eacute;duisant votre consommation de viande et de poisson, lesquels repr&eacute;sentent 7 % des aliments qui se retrouvent dans votre assiette, mais 36 % de l&rsquo;empreinte carbone totale de ce plat.Si toutes les entreprises proposent des options v&eacute;g&eacute;tariennes, seule Cook it fait explicitement r&eacute;f&eacute;rence &agrave; l&rsquo;enjeu susmentionn&eacute; sur son site internet. Son &laquo; Plan v&eacute;g&eacute;tarien &raquo; fait d&rsquo;ailleurs partie int&eacute;grante de sa &laquo; Politique de d&eacute;veloppement durable &raquo;.&gt;&gt; &Agrave; lire aussi : notre comparatif de 4 entreprises de bo&icirc;tes de repas pr&ecirc;ts &agrave; cuisiner

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