Le rôle du conseiller en services financiers à l’étape du décaissement
Par Chambre de la sécurité financière Partenaire de Protégez-Vous Mise en ligne : 12 février 2024

Lorsque l’on approche de la retraite et qu’il faut songer à la manière de décaisser ses avoirs, l’aide du conseiller en services financiers est plus précieuse que jamais. Voici pourquoi.
Le passage à la retraite peut être stressant car, en devenant retraité, il faut en quelque sorte commencer à penser autrement en matière de revenus et de dépenses. Alors que, tout au long de sa vie, on a mis des sous de côté, on doit désormais puiser dans ses avoirs pour réaliser ses projets ou vivre au quotidien.
Pour que cette transition se fasse sereinement, il est important d’établir un plan de décaissement. « Essentiellement, ce document permet de s’assurer d’avoir accès à l’argent dont on aura besoin au moment où l’on en aura besoin », dit Nathalie Bachand, planificatrice financière chez Bachand Lafleur. Évidemment, ceux qui désirent en laisser à leurs proches devront en tenir compte. Notons qu’idéalement, un plan de retraite aura été réalisé quelque dix ans auparavant – celui-ci permet de s’assurer d’avoir des revenus suffisants et, si ce n’est pas le cas, de prendre des mesures en conséquence.
Planifier ainsi sa retraite et le décaissement de ses avoirs procure plusieurs bienfaits. Selon un sondage réalisé en 2023 par Fidelity Investments, 91 % des Canadiens qui ont un plan financier écrit (ce qui inclut un plan de retraite et un plan de décaissement) se sentent bien préparés financièrement pour leur retraite – c’est le cas de seulement 58 % de ceux qui n’en ont pas. « À cette étape de leur vie, les gens ont besoin d’être rassurés, dit Nathalie Bachand. Ils veulent savoir comment organiser leur situation financière à la retraite et ils ont besoin de quelqu’un pour les accompagner. »
Danger : survivre à ses épargnes
Pour que leurs clients puissent avoir suffisamment d’argent tout au long de leur retraite, les conseillers en services financiers leur proposent diverses stratégies de revenu. Certaines visent précisément à réduire leur risque de survivre à leurs épargnes. Selon Nathalie Bachand, il s’agit là du plus grand danger que courent actuellement les retraités ou les futurs retraités. « Les gens croient souvent qu’à 80 ans, ils auront besoin de peu pour vivre, dit-elle. Or, ce n’est pas le cas. Des dépenses importantes peuvent survenir tout au long de la retraite. »
Pour aider ses clients à se prémunir contre ce risque, la spécialiste réalise le plan de décaissement de ses clients en prenant en compte qu’ils vivront jusqu’à 94 ans (pour les hommes) ou jusqu’à à 96 ans (pour les femmes). Les suggestions de Retraite Québec vont d’ailleurs dans le même sens. Selon les Normes d’hypothèses de projection de l’Institut de planification financière, 25 % des personnes qui ont 65 ans aujourd’hui atteindront l’un ou l’autre de ces âges.
Dans certains cas, souscrire une rente viagère peut aussi être une bonne idée. Ce produit, offert par les compagnies d’assurance, est proposé par le conseiller en sécurité financière. Moyennant une somme d’argent substantielle (100 000 ou 200 000 $, par exemple), il est ainsi possible d’obtenir une rente versée jusqu’à la fin de ses jours. Cette option est particulièrement avantageuse pour les personnes qui vivent longtemps. Notons que certaines de ces rentes sont indexées, ce qui contribue à contrer l’inflation, et que l’on peut souvent y adjoindre une garantie (au bénéfice de la succession) ou une option de réversibilité (au bénéfice du conjoint).
Augmenter ses revenus sans s’inquiéter
D’autres stratégies aident à augmenter ses revenus. C’est le cas du report des rentes gouvernementales. C’est que la rente versée par chacun des deux paliers de gouvernement varie selon l’âge auquel on commence à la recevoir. En guise d’exemple, mentionnons qu’une personne qui reporte sa rente du Régime de rentes du Québec (RRQ) de 65 à 70 ans recevra 42 % de plus et que celle qui fera de même avec sa rente fédérale de la Sécurité de la vieillesse (SV) recevra 36 % de plus. Comme ces rentes sont indexées, elles constituent elles aussi une bonne protection contre l’inflation. Selon Nathalie Bachand, les reporter est généralement une bonne idée.
Évidemment, même à la retraite, on continue à faire fructifier ses épargnes. Mais on tient aussi à ne pas manquer d’argent et à dormir sur ses deux oreilles. Pour cela, diverses solutions existent. « Celles-ci varient en fonction du client », dit Martin Dupras, planificateur financier et président de ConFor Financier. Pour parer aux fluctuations boursières qui arrivent régulièrement, le professionnel conseille par ailleurs à ses clients qui n’ont pas de fonds de pension de s’assurer d’avoir devant eux deux ou trois ans de revenus provenant de placements relativement sûrs.
Diminuer sa facture fiscale
La fiscalité est un autre aspect important à prendre en considération. Pour obtenir un traitement fiscal avantageux, il faut faire en sorte que ses revenus ne dépassent pas certains paliers d’imposition tout en prenant soin de décaisser ses placements dans le bon ordre et au bon moment. C’est que, selon le régime dans lequel on a investi – REER, CELI, CRI, placements non enregistrés ou autres – le traitement fiscal sera différent. Ainsi, toutes les sommes provenant d’un REER sont imposables, tandis que seuls les intérêts provenant d’un placement non enregistré le sont, et aucune des sommes provenant d’un CELI n’est assujettie à l’impôt. Tenir compte de ces particularités au moment du décaissement peut faire une bonne différente sur la facture fiscale à payer.
Tout cela semble compliqué? Ça l’est. C’est pour cette raison qu’au seuil de la retraite, l’aide du conseiller en services financiers est quasi incontournable. Idéalement, celui-ci aura des connaissances en fiscalité ou travaillera en collaboration avec un expert en ce domaine. Et il offrira un suivi des années durant. Car le plan de décaissement doit pouvoir être modifié au besoin, histoire de s’adapter aux changements pouvant survenir à tout âge.
Pour en savoir plus
ÉducÉpargne, dont la mission est de sensibiliser les Québécois à l’importance de l’épargne, publie de l’information sur le décaissement. Sur son site internet, on trouve un guide sur ce sujet ainsi qu’un guide sur la planification de la retraite. L’organisme diffuse également sur YouTube le webinaire sur le décaissement qu’il a organisé en 2022 de même que cinq capsules vidéo qu’il a réalisées l’année suivante. « Celles-ci ont été conçues pour répondre aux questions des participants au webinaire », dit Louis-Alexandre Lacoste, directeur général de l’organisme. Voilà de quoi acquérir une bonne base pour se préparer à sa retraite et au décaissement qui l’accompagne.

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