Vacances estivales : les Québécois boudent les États-Unis

Seuls 4 % des gens qui prendront des vacances cet été ont l’intention de visiter les États-Unis, selon le 16^e sondage sur les intentions de vacances estivales des Québécois de CAA-Québec, que l’organisme a réalisé avec Léger à la fin avril. Il s’agit d’une baisse de 8 % par rapport à l’an dernier.

Près de la moitié (45 %) du millier de répondants issus du panel de la firme de recherche affirment que « le conflit entre les gouvernements du Canada et des États-Unis a un impact sur la planification de leurs vacances ». Une proportion qui atteint 61 % chez ceux qui ont choisi de visiter d’autres provinces canadiennes.

Le Canada gagne des points

Voilà sans doute l’une des raisons pourquoi la popularité du Canada est en hausse : il a été choisi par 16 % des vacanciers sondés, comparativement à 10 % l’an dernier.

Les provinces canadiennes les plus populaires chez les Québécois pour l’été 2025

Les provinces les plus populaires sont l’Ontario (43 %), le Nouveau-Brunswick (29 %), la Nouvelle-Écosse (22 %), l’Île-du-Prince-Édouard (12 %) et l’Alberta (11 %).

Étonnamment, la Colombie-Britannique a disparu du palmarès. Après avoir recueilli 15 % d’intentions de voyage en 2023 et 16 % en 2024, la province est tombée à 4 %. « Les répondants n’ont pas évoqué de raisons, mais nous croyons que le prix du billet d’avion et le coût de la vie élevé ont une influence », avance Simon Bourassa, porte-parole de CAA-Québec.

La hausse de popularité des destinations nationales est une source d’inquiétude pour l’organisme, qui constate une forte méconnaissance en matière d’assurance voyage à l’intérieur du pays. Seul le tiers (22 %) des répondants à leur sondage est au courant que la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) ne couvre pas l’ensemble des frais médicaux pour des soins reçus dans d’autres provinces. Donc il est important de bien s’assurer avant de partir.

Le Québec toujours aussi populaire

Depuis quelques années, CAA-Québec remarque que plus de la moitié des répondants qui prennent des vacances le font dans leur province. Cette année, la proportion s’établit à 54 %. Si 15 % d’entre eux prévoient rester à la maison, 39 % entendent sillonner les routes locales. Ces vacanciers visent surtout la région de Québec (21 %), la Gaspésie (18 %), Charlevoix (16 %), les Cantons-de-l’Est (14 %) et le Bas-Saint-Laurent (13 %).

« Montréal recueille seulement 6 %, note Simon Bourassa. Ce qui n’est pas différent des dernières années, étant donné que, depuis 2019, la région n’a pas passé la barre des 10 % d’intentions. »

Peu importe la région qu’elles choisissent, les familles auront l’embarras du choix en matière d’activités, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur.

Les destinations soleil même en été

Ceux qui souhaitent s’éloigner du pays choisissent surtout de s’envoler vers l’Europe (11 %), ainsi que vers le Mexique et les Caraïbes.

Bien que la proportion de ceux qui mettent le cap vers les destinations soleil durant l’été ait doublé en un an, passant de 2 % à 4 %, celles-ci demeurent beaucoup plus populaires lorsque la province est recouverte d’un manteau blanc. À preuve : en octobre 2024, ce sont 36 % des répondants qui avaient l’intention de voyager au Mexique et les Caraïbes « au cours des 12 prochains mois », d’après le dernier sondage de CAA-Québec sur les intentions de voyages annuelles des Québécois.

L’inflation et le renouvellement hypothécaire pèsent dans la balance

Au-delà des considérations politiques, « le portefeuille continue de dicter la boussole », conclut CAA-Québec. Ainsi, plus de la moitié de répondants (56 %) déclarent que « l’inflation a des conséquences sur leurs intentions de vacances ».

Du côté des propriétaires, 43 % de ceux dont le renouvellement hypothécaire est prévu cette année évoquent cette raison comme l’un des facteurs qui influencent leur planification – soit 4 % de moins qu’en 2024.

Cela dit, le budget moyen alloué aux vacances demeure assez stable à 2095 $ par famille. Statistiquement, cette dernière est composée « de deux parents et d’un peu moins de deux enfants, afin de refléter l’indice de fécondité », précise Simon Bourassa.

« Selon Léger, depuis deux ou trois ans, [le budget moyen] ne varie pas vraiment plus que l’indice des prix à la consommation », ajoute le porte-parole de CAA-Québec.

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