Prêts d’argent rapides: quand emprunter 1 000$ coûte 490$ en intérêts
Endetté ? À l’émission de Pierre-Yves McSween, j’explique comment un petit prêt d’argent peut planter le dernier clou dans le cercueil.
L’industrie du prêt privé facilement accessible est bien implantée au Québec. Le public cible ? Les gens à qui les banques refusent d’accorder un prêt.
Pour ces personnes, il peut devenir difficile de trouver 3 000 $ pour traiter une douleur dentaire qui empêche de dormir, ou encore 10 000 $ pour réparer en urgence un toit qui menace de s’effondrer.
À l’émission Sauve qui peut ! diffusée à ICI Radio-Canada Première, j’explique pourquoi ce genre de situation peut rapidement tourner au cauchemar. Pour en savoir plus, écoutez la chronique ou lisez ce qui suit.
Les nouveaux prêteurs d’argent
Pour emprunter hors du système bancaire, nul besoin de se rendre comme autrefois dans une petite boutique éclairée au néon pour laisser son ordinateur à un prêteur sur gages. Aujourd’hui, les entreprises font la file pour vous prêter de l’argent !
Prêteurs hypothécaires privés, plateformes de prêts entre individus (comme goPeer), entreprises affiliées à Walmart qui financent vos pantalons à 40 $ (comme Klarna ou Affirm), compagnies qui financent vos électroménagers (comme Fairstone), les options ne manquent pas !
Parmi les prêts obtenus hors du réseau bancaire, l’un est particulièrement insidieux : celui des entreprises privées, souvent locales, qui prêtent des montants allant de 300 $ à 20 000 $ sans enquête de crédit.
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Un taux d’intérêt 20 fois plus élevé
Au Québec, il est illégal de ne pas inclure tous les frais dans le taux d’intérêt affiché, mais comme le rapportait récemment Protégez-Vous, certains prêteurs font fi de cette interdiction.
Et ce que les gens ne comprennent pas toujours, c’est qu’avec les nombreux frais supplémentaires exigés en toute illégalité, le taux de 20 % ou 25 % affiché dans les publicités est parfois en réalité 10 ou 20 fois plus élevé.
Prenons un exemple : une publicité affirme « Prêt d’argent rapide à 25 % d’intérêt sans enquête de crédit ». À première vue, cela semble raisonnable pour ce type de prêt. Mais si l’entreprise décide d’ajouter des frais d’administration, de courtage ou toutes sortes d’autres frais, le taux peut exploser à 150 %, à 300 % voire à 500 % lorsqu’on les inclut dans le calcul.
Pour évaluer l’ampleur de la démesure, gardez en tête les taux d’intérêt suivants :
• Prêt bancaire : généralement entre 5 % et 15 %
• Carte de crédit : souvent autour de 20 % ou 21 %
• Selon la loi canadienne, un prêt à un particulier dépassant un taux de 35 % est criminel.
Exemple de cauchemar financier pour un emprunt de 1 000 $
• Scénario 1 : j’emprunte 1000 $ pour faire réparer mon auto. Je fais affaire avec un prêteur qui annonce 30 % d’intérêt et qui me prête vraiment à 30 %. Si je rembourse mon prêt en 90 jours sans retard, je paierai 75 $ en intérêts. Il s’agit là du meilleur des scénarios.
• Scénario 2 : je tombe sur un autre prêteur qui annonce lui aussi un taux de 30 %, mais qui ajoute toutes sortes de frais qui font grimper le taux à 200 %. Au bout de 90 jours, les intérêts auront grimpé à… 490 $ ! Et si j’oublie un paiement, les frais de retard peuvent facilement faire gonfler le total à rembourser à 1 800 $ ou 2 000 $. Et c’est là que le cauchemar commence.
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Que faire en cas d’urgence financière
Si vous avez une urgence et que vous ne pouvez obtenir un prêt classique auprès d’une institution financière, l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) suggère par exemple ces options :
• Obtenir une avance de fonds sur votre carte de crédit (taux variant de 22 % à 28 %)
• Demander un report d’hypothèque (ça se négocie !)
• Demander un congé de paiement sur carte de crédit (ça se négocie aussi, mais les intérêts continuent de s’accumuler)
• Utiliser la protection de découvert de votre compte chèques (ex. vous avez 0 $ et vous retirez 300 $ : la banque assume les 300 $, en échange, vous payez, par exemple, des frais de 5 $ et des intérêts de 20 %)
Toutes ces options sont coûteuses… mais elles sont souvent moins chères que de faire affaire avec un prêteur privé. Le site de Protégez-Vous présente d’ailleurs plusieurs articles pour vous aider à sortir la tête de l’eau.
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