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Comment trouver un planificateur financier indépendant

Par Jean-Luc Lavallée
Comment trouver un planificateur financier indépendant Natalya Kosarevich/Shutterstock.com

Vous êtes en quête de conseils financiers pour vos projets, vos placements, votre retraite ou votre succession? Avez-vous déjà songé à consulter un professionnel à honoraires? Nous vous donnons quelques pistes pour dénicher un planificateur financier indépendant.

Quel que soit votre niveau de connaissances, le recours à un expert impartial peut s’avérer fort utile pour éviter des erreurs coûteuses et vous assurer que tous les angles morts de vos finances sont couverts.

Même les investisseurs autonomes chevronnés – qui utilisent des plateformes en ligne pour gérer leurs actifs – sont en mesure de tirer des avantages en faisant évaluer leur stratégie par un professionnel qui s’y connaît vraiment… et pas seulement en matière de placements. Pour obtenir un plan de décaissement personnalisé à la retraite, par exemple, c’est un planificateur financier qu’il vous faut.

Dans son livre intitulé Qu’allez-vous faire de tout cet argent?, Fabien Major, figure médiatique bien connue, compare sa profession de planificateur à celle d’un « généraliste des finances personnelles », un peu comme « le médecin de famille de votre santé financière et fiscale ».

Il rappelle que le planificateur financier a une vue d’ensemble sur vos finances et qu’il vous donnera des conseils sur mesure, en fonction de vos besoins, sans négliger un seul aspect. Il n’hésitera pas à vous diriger vers un autre spécialiste, si nécessaire, comme un comptable, un avocat ou un notaire, pour des questions plus pointues.

Quelle est la différence entre un conseiller et un planificateur financier?

Histoire de dissiper toute confusion, réglons cette question qui revient souvent. Pour le non-initié, il est facile de s’y perdre tant il y a de titres différents, de professions et d’acronymes liés au monde de la finance et des assurances.

Contrairement à la situation dans d’autres provinces, comme en Ontario, le titre de « conseiller financier » n’existe pas au Québec. Point final! Il ne désigne aucun représentant officiel et n’est pas encadré par l’Autorité des marchés financiers (AMF), bien que son usage soit encore largement répandu.

Il s’agit d’un terme générique fourre-tout, lequel pourrait désigner à la fois un représentant en épargne collective (qui distribue des fonds communs), un conseiller en sécurité financière (qui concentre son activité sur les produits d’assurance vie, maladie ou invalidité) et… un planificateur financier. Il est donc important de savoir à qui vous avez affaire.

Le planificateur financier a un haut niveau de compétences. Contrairement à plusieurs autres acteurs du domaine de la finance, il doit avoir réalisé des études universitaires avant d’obtenir son diplôme de l’Institut de planification financière (IPF).

Les 7 domaines d’expertise du planificateur financier

  • Aspects légaux (droit familial, mandats de protection et de tutelle, droit sur la propriété, etc.)
  • Assurance et gestion des risques
  • Finances
  • Fiscalité
  • Placements
  • Retraite
  • Succession

Source : Institut de planification financière.

Bien qu’ils doivent avoir des connaissances dans ces sept domaines, plusieurs planificateurs se spécialisent davantage dans l’un ou l’autre des champs de compétence mentionnés ci-dessus.

Précision importante : le planificateur financier (Pl. Fin.), s’il possède ce seul titre officiel, ne peut vous conseiller des produits précis, ou encore vendre lui-même un produit de placement ou d’assurance.

Ils sont toutefois nombreux à pouvoir le faire – si vous souhaitez une plus grande prise en charge de vos finances –, puisqu’ils portent souvent plusieurs chapeaux, tels que ceux de représentant en épargne collective ou de conseiller en sécurité financière. Certains gèrent aussi votre portefeuille, seuls ou avec l’aide de collègues.

Pour en savoir davantage sur les différents titres qui existent, consultez cette excellente synthèse rédigée par l’auteur du blogue Retraite 101, Vincent Morin, sur la plateforme Educfinance.

Pourquoi choisir un « indépendant »?

Les « indépendants » peuvent être à leur compte (travailleurs autonomes) ou à l’emploi de petits ou grands cabinets privés dits indépendants plutôt que d’une banque ou d’une caisse populaire, où l’on oriente la plupart du temps le client vers des produits maison (des fonds communs de placement, par exemple).

Un planificateur indépendant – qui n’est pas affilié à une institution financière (ou rémunéré par elle) – a accès à la quasi-totalité des produits offerts sur le marché. Cela limite les biais et les potentiels conflits d’intérêts si le mandat que vous lui confiez l’amène à vous recommander certains produits financiers.

Des enquêtes des autorités réglementaires (et médiatiques, notamment de l’émission Marketplace de CBC) ont démontré, dans les dernières années, que les quotas de vente dans les grandes banques incitaient parfois leurs employés à recommander des produits qui ne sont pas dans l’intérêt du client. De tels constats suscitent inévitablement la méfiance.

« Ça ne veut pas dire que les produits des banques ne sont pas bons. Que ça soit RBC, Banque Nationale [ou d’autres institutions bancaires], ils ont des super produits, relativise le planificateur financier Alexandre Leblond, de Leblond Planification Financière, à Québec. Mais c’est aussi possible d’aller chercher ces produits-là via un conseiller indépendant; à ce moment-là, le conflit d’intérêts est peut-être un peu moins présent. »

Vous pourriez aussi obtenir d’excellents conseils « gratuitement » dans une banque ou une caisse, si vous en êtes déjà un client. Or, pour obtenir une planification financière complète (et un rapport détaillé), il faut généralement investir dans les produits qui sont mis en marché par l’institution et détenir un montant minimal d’actifs (entre 50 000 et 250 000 $).

Pas facile de dénicher la perle rare!

Trouver un planificateur financier, qu’il soit indépendant ou non, peut relever de l’exploit, surtout dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre. Salomon Gamache, directeur général intérimaire de l’IPF, confirme que la demande actuelle surpasse l’offre.

« Les besoins sont là. Avec moins de 5 000 planificateurs financiers au Québec pour une population d’à peu près 9 millions de personnes [plus de 7 millions d’adultes, selon le plus récent Bilan démographique du Québec], il en manque. »

Son école – la seule autorisée à former des gens dans ce champ d’expertise au Québec – a diplômé 132 nouveaux planificateurs financiers dans la dernière année. Il s’agit de la plus grosse cohorte depuis 2020, un « signe encourageant » pour assurer la relève, mais cela demeure insuffisant.

Les planificateurs financiers indépendants, rémunérés exclusivement par les honoraires, sont encore plus rares. Pourquoi ? Parce que les commissions sur la vente de produits ainsi que la gestion de portefeuille (qui procure un revenu annuel récurrent au professionnel, soit un pourcentage d’environ 2 % de la totalité de vos actifs) rapportent beaucoup plus.

« Si c’était plus payant de faire des plans à honoraires, il y en aurait pas mal plus! C’est beaucoup plus rentable d’avoir l’actif du client sous gestion », expose le planificateur financier et formateur Jean-Sébastien Jutras, de Jutras Gestion de Patrimoine, dans la région de Québec.

Les plus expérimentés, qui ont mis des années à bâtir leur clientèle, ont l’embarras du choix et refusent régulièrement de nouveaux clients, souvent plus jeunes et/ou moins fortunés.  

« Si tu as entre 0 et 400 000 $ en placements, c’est difficile de trouver quelqu’un, prévient Jean-Sébastien Jutras. Ce n’est pas parce qu’ils regardent de haut les gens qui n’ont pas suffisamment d’actifs; c’est un enjeu de temps investi versus la rémunération. »

Cela dit, plusieurs planificateurs qui privilégient ce mode de rémunération peuvent aussi accepter, à l’occasion, des mandats à la pièce, à honoraires.

Combien ça coûte, un planificateur à honoraires?

Alexandre Leblond, lui, fait partie des rares planificateurs qui mettent de l’avant les mandats à honoraires. Ses forfaits varient entre 499 $ (pour une analyse de placements) et 2 499 $ (pour un plan complet, couvrant tous les aspects, destiné à un couple). Il facture 150 $/heure pour les mises à jour annuelles.

« La porte d’entrée chez nous, [ce sont les honoraires] et non le produit, dit-il. On a commencé ça cette année et la réponse est meilleure que ce que j’avais anticipé. On livre le rapport au client et ensuite, s’il veut appliquer les recommandations sur Wealthsimple ou Questrade [des plateformes de courtage en ligne], libre à lui de le faire. »

En réalité, la majorité de ses clients – environ 75 %, selon ses estimations – choisissent encore le modèle traditionnel et lui demandent d’effectuer des placements à leur place, puis de faire le suivi. Dans un tel cas de figure, le client n’a plus à assumer les honoraires facturés en amont pour les services-conseils.

Les prix d’autres planificateurs à forfait et à taux horaire sont comparables, mais ils peuvent aussi être plus ou moins élevés, selon la complexité du mandat.

Payer 1 000 $ ou 2 000 $ à la pièce, ça peut sembler beaucoup, mais si vous avez des actifs de 100 000 $ sous gestion, avec des frais annuels de 2 %, cela vous coûtera aussi 2 000 $ (par année!) sans que vous vous en aperceviez, puisqu’ils seront déduits de vos rendements. Rien n’est gratuit dans la vie…

« Il y a encore une perception du consommateur que de payer pour ces conseils-là, c’est quelque chose d’onéreux. Les gens ont tellement été habitués à ce que ces frais-là soient inclus dans une structure de rémunération un peu plus opaque », souligne Antoine Bédard, directeur principal de l’assistance aux clientèles et à l’éducation financière à l’AMF.

5 conseils pour vous guider dans vos recherches

Évidemment, vous chercherez sans doute à recruter un bon, sinon le « meilleur » des planificateurs! À vrai dire, il n’existe aucun registre qualitatif ni palmarès propre à ce domaine, ni quelconque moyen d’évaluer les services offerts par un planificateur financier, tant que vous ne l’avez pas rencontré et que vous n’avez pas fait affaire avec lui.

« Il n’y a pas de recette magique, convient Antoine Bédard. C’est un peu la même chose quand on veut choisir un bon dentiste : on ne sait pas ce qui va se passer réellement avant d’être sur la chaise… Il peut y avoir des essais-erreurs avant de trouver quelqu’un qui nous convient. »

Pour faciliter vos recherches, suivez les étapes ci-dessous :

1. Sollicitez les recommandations de votre entourage.

Le bon vieux bouche-à-oreille s’avère souvent très efficace pour dénicher la perle rare. N’hésitez pas à demander conseil à vos proches, amis, connaissances et collègues qui, eux, ont déjà franchi le pas en établissant une relation de confiance avec un professionnel. C’est un bon point de départ.

2. Consultez le répertoire de l’Institut de planification financière.

L’IPF, seule école autorisée à former les diplômés dans ce champ d’expertise au Québec, a élaboré un moteur de recherche très bien fait sur son site web. Vous pouvez effectuer une recherche par code postal, par nom ou par domaine d’intervention pour trouver rapidement des professionnels près de chez vous. Vous verrez rapidement s’ils sont associés ou non à une grande institution. Sélectionnez quelques noms, utilisez Google pour trouver leur site web et consultez-le; cela vous permettra de vous faire une idée de leur profil et de la gamme de services qu’ils proposent.

3. Consultez le registre public de l’AMF.

Vous pensez avoir trouvé un bon candidat? Avant de le contacter, assurez-vous d’abord qu’il a bel et bien le droit d’exercer la profession de planificateur financier et qu’il porte le titre officiel de « Pl. Fin. » en consultant le Registre des entreprises et des individus autorisés à exercer de l’AMF. S’il détient seulement ce titre, cela signifie qu’il y a de fortes probabilités qu’il accepte les mandats à honoraires. À supposer qu’il porte d’autres chapeaux (et qu’il soit autorisé à vous vendre des produits de placement), vous devrez communiquer avec lui pour en avoir le cœur net.

4. Planifiez une rencontre exploratoire.

C’est crucial. Le courant doit absolument passer avec le planificateur financier, puisque vous chercherez peut-être à établir une relation à long terme, et parce que vous devrez lui transmettre des renseignements confidentiels sur votre vie et vos finances. Avant de vous engager, vous devez donc savoir à qui vous avez affaire! Préparez-vous aussi adéquatement afin de bien lui faire comprendre quelles sont vos attentes. Cette première rencontre devrait idéalement avoir lieu en personne, mais elle peut aussi être virtuelle ou téléphonique.

5. Posez les bonnes questions sur la rémunération du planificateur.

En vue de déterminer son niveau d’indépendance, vous devez discuter ouvertement avec lui de son mode de rémunération, pour savoir si cela influencera son approche et/ou les produits qu’il est susceptible de vous recommander. Premièrement, est-il autorisé à vous vendre des produits? Si oui, lesquels? Est-il rattaché à une institution financière et propose-t-il seulement les produits de cette dernière? Est-il payé par des honoraires, à forfait ou à commission, ou sur un pourcentage de vos actifs, s’il gère votre portefeuille? Reçoit-il un salaire, des bonis? S’il demeure évasif sur ces questions, ce n’est pas bon signe. Demandez-lui aussi combien il a de clients, le type de suivi qu’il sera en mesure de vous offrir ainsi qu’un exemple de rapport personnalisé qu’il pourrait produire pour vous.

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