Fraude en ligne : Danièle Henkel alerte le public et interpelle le gouvernement

Comme plusieurs autres personnalités avant elle, l’entrepreneure, connue notamment pour sa participation à l’émission Dans l’œil du dragon, à ICI Radio-Canada Télé entre 2012 et 2017, a été ciblée par des escrocs, qui ont misé sur sa notoriété et sa crédibilité pour tenter d’appâter de nouvelles victimes.

Dans cette vidéo, que plusieurs ont pu remarquer en juillet dans leur fil d’actualité sur Facebook, on voit et entend M^me Henkel faire miroiter de belles perspectives d’investissement et des gains mirobolants. Il s’agit d’un mirage, bien évidemment.

« Chaque citoyen qui investit à partir de 350 $ CAD est garanti de gagner 60 000 $ CAD dès le premier mois ! Places limitées », peut-on lire au pied d’une capture d’écran qu’elle a elle-même partagée sur ses réseaux sociaux afin de prévenir le public de cette supercherie.

« C’est faux ! », a-t-elle écrit à l’intention de ses abonnés, déplorant l’utilisation d’un deepfake pour imiter sa voix et son image. « Jamais je ne vous solliciterai pour de l’argent ou des coordonnées bancaires », insiste la vraie Danièle Henkel.

Meta reste les bras croisés

Des gens de son entourage qui la connaissent bien ont eu tôt fait de signaler cette publicité frauduleuse à Meta, la maison mère de Facebook, qui n’aurait pas cru bon de la retirer, si l’on se fie à certains témoignages sous la publication de M^me Henkel.

Rappelons qu’une action collective a été lancée contre Meta au Québec, en mars 2024, pour des motifs semblables. Les requérants — un citoyen victime de fraude ainsi que l’animatrice Marie-Claude Barrette — reprochent à Facebook de laisser circuler librement, en dépit des signalements, des publicités frauduleuses mettant en scène des personnalités publiques.

En entrevue, Danièle Henkel dit soutenir cette action collective et pointe à son tour l’inaction du réseau social. « Je ne comprends pas pourquoi Meta ne fait rien […] Il doit y avoir moyen de changer les choses. C’est assez ! Il faut faire de quoi. »

Dès qu’elle a été mise au fait de l’existence de la vidéo, elle a publié un message, le 3 juillet, afin d’alerter le public pour éviter que quiconque ne tombe dans le panneau. À ce jour, heureusement, aucune victime ne s’est encore manifestée.

« Il faut demander à Facebook [de l’enlever], et comme vous le savez, il est impossible de parler à qui que ce soit. On a fait plusieurs appels et envoyé plusieurs courriels, puis on attend encore », déplore Danièle Henkel, près d’une semaine après avoir dénoncé la situation. Protégez-Vous a également tenté, en vain, d’obtenir une réaction de Meta.

« Moi, je pense à des personnes qui sont démunies, et ce qui m’inquiète le plus, ce sont surtout les personnes d’un certain âge qui vont croire un peu tout, surtout venant d’une madame Henkel en qui ils ont confiance. C’est ça qui m’a perturbée le plus », témoigne-t-elle, se disant « particulièrement sensible aux enjeux liés à la protection du public face aux dérives numériques et à la responsabilité des grandes plateformes ».

Le gouvernement prié d’agir

« De par la position que j’occupe aujourd’hui [comme sénatrice indépendante], c’est un sujet qui va revenir sur la table. Ce n’est pas possible que nos gouvernements ne fassent rien. Ce n’est pas possible qu’on appelle [chez Facebook] et qu’il n’y ait personne qui réponde, puis qu’on trouve ça normal », renchérit-elle au bout du fil.

Pourrait-elle aller jusqu’à déposer elle-même un projet de loi au Sénat ? Pour l’heure, Danièle Henkel dit surtout vouloir échanger avec ses collègues ainsi que les députés de tous les horizons et le gouvernement libéral pour établir une stratégie afin de mener une action coordonnée.

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