Garderies privées: niveler par le bas
Les garderies privées sont souvent de moins bonne qualité. C’est pourtant la voie que privilégie Québec depuis 2004 pour l’expansion du réseau à 7 $.
Le 21 janvier 2010, quand l’inspectrice Christiane Dallaire s’est présentée à la Garderie éducative La bergerie des petits, elle ne se doutait probablement pas à quel point le loup y était bien installé. Un matelas recouvert d’un sac en plastique dans le lit d’un bébé, une cuvette et des tables sales, une clé laissée dans une serrure censée empêcher l’accès aux produits d’entretien, des surfaces de lits décollées, voilà un échantillon des 21 manquements notés dans cette garderie privée.
Garderie privée à 7 $?
Le portrait n’était guère mieux au rayon de la qualité du service. Ce jour-là, personne n’a répondu à la porte ni au téléphone entre 14h30 et 15h. Pas étonnant, puisque l’inspectrice a constaté que le nombre d’éducatrices était insuffisant par rapport au nombre d’enfants. Et aussi que la garderie «éducative» manquait d’éducatrices qualifiées pour respecter les normes. Et encore, l’inspectrice était déjà passée six mois plus tôt. Elle ne faisait qu’un suivi pour s’assurer que tout était rentré dans l’ordre.
Des enfants qui gèlent dans des locaux maintenus à 17,5 °C, d’autres qui couchent sur des matelas sans drap pour éviter une corvée de lavage, un bambin oublié dans le couloir depuis on ne sait quand, voilà le genre de problèmes notés dans les quelque 200 rapports d’inspection du ministère de la Famille et des Aînés (MFA) rédigés entre décembre 2009 et avril 2010 et que nous avons obtenus en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics.
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Dans la majorité des cas, il s’agissait de garderies privées subventionnées, et non de centres de la petite enfance (CPE). Au Québec, le cinquième des 210 000 enfants qui ont accès au tarif quotidien de 7 $ sont envoyés dans une garderie privée. Plusieurs parents ne font pas la différence entre une garderie privée et un CPE, et ça se comprend. Dans les deux cas, il s’agit de garderies «en installation» qui peuvent accueillir jusqu’à 80 enfants et qui sont régies par des règles semblables. La grande différence: le CPE est un organisme d’économie sociale, alors que la garderie privée est une entreprise à but lucratif.
«Quand ton but premier est de faire de l’argent, tu coupes dans la qualité des repas, dans le salaire des éducatrices, dans l’entretien des locaux et dans le matériel destiné aux enfants», dit Christa Japel, professeure d’éducation à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et auteure de plusieurs études sur les garderies. La plus importante analyse jamais réalisée du réseau québécois, intitulée Grandir en qualité, confirme ses propos. En 2003, sur 605 services de garde, 37 % des garderies privées visitées ont été jugées insatisfaisantes comparativement à 6 % des CPE visités.
Faire de l'argent et offrir de la qualité
«Il est possible de faire de l’argent et d’offrir de la qualité », rétorque Samir Alahmad, propriétaire de trois garderies privées, dont la Garderie éducative Les Babioles, à Blainville, où nous nous sommes rendus. De grands locaux lumineux, un terrain de jeux dernier cri avec jeux d’eau et des éducatrices encensées par les directeurs de stage qui y passent avec leurs élèves. «Ce n’est pas une vraie garderie privée!» nous a lancé, à peine à la blague, un professeur d’éducation à l’enfance d’un cégep. La recette de M. Alahmad ? Une gestion des finances serrée, mais pas de compromis sur le plus important : le salaire des éducatrices, question d’attirer les meilleures et de les garder. «Oui, il y a encore des dépanneurs qui se transforment en garderies privées, mais j’en vois aussi beaucoup qui mettent l’accent sur la qualité», assure-t-il.
«Malgré des initiatives louables, la situation stagne», dit Christa Japel. Encore là, les statistiques semblent lui donner raison. L’an dernier, le MFA a reçu 2 046 plaintes. Parmi elles, 62 % concernaient des garderies privées. Or, elles accueillent moins de 19 % des enfants.
«Dans un CPE, plusieurs plaintes passent d’abord par le conseil d’administration, composé majoritairement de parents, qui en règle plusieurs. Dans les garderies privées, les parents craignent de s’adresser directement à la direction», explique Jacques Robert, sous-ministre adjoint au MFA. Si on se fie aux rapports d’inspection que nous avons examinés, les garderies privées n’ont qu’elles à blâmer. La loi leur impose de former un comité consultatif de parents. Or, dans le quart des rapports les concernant, il était noté qu’on avait négligé de mettre en place un tel comité.
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Le nombre de places a doublé
De 1997 à 2003, le nombre de places en garderie, tous types confondus, a doublé, passant de 82 000 à 163 000. En 2003, le gouvernement a souligné son intention de mettre davantage d’énergies à améliorer la qualité. «On a mis en place des programmes de valorisation des éducatrices, mais on n’a pas abordé les problèmes de fond, estime Nathalie Bigras, professeure à l’UQAM qui a participé à l’étude Grandir en qualité en 2003. Pour améliorer la qualité des services, il faut diminuer le nombre d’enfants par éducatrice, surtout chez les poupons, s’attaquer à la petitesse des locaux, améliorer le suivi et, surtout, hausser le niveau de formation. Sans ce type de mesures, nous n’y arriverons pas.»
«Depuis l’arrivée des libéraux au pouvoir, en 2003, on a fait une plus grande place au privé, ce qui n’est pas pour rehausser le niveau de qualité», déplore le député Nicolas Girard, critique du Parti Québécois sur les questions familiales.
«Le gouvernement du Parti Québécois ne voulait pas développer le privé, répond Yolande James, qui a remplacé Tony Tomassi comme ministre de la Famille en mai. Mais ça ne veut pas dire qu’on arrête de travailler avec les CPE et le milieu familial, bien au contraire.»
Depuis 2004, la proportion de places à 7 $ dans les garderies privées est passée de 15,5 à 18,5 %. Pendant ce temps, la part des CPE passait de 38,4 à 37,9 %, une baisse de 0,5 %. Pour le gouvernement, qui assume les coûts de construction des CPE, mais pas des garderies privées, il s’agit d’une économie substantielle. Et si les budgets alloués aux garderies à 7 $ augmentent bel et bien chaque année, la plus grande part de l’enveloppe est investie pour ouvrir de nouvelles places subventionnées et pour s’ajuster à l’échelle salariale des éducatrices. Après, l’enveloppe est bien souvent vide. «Ça paraît bête à dire, mais la qualité, ça coûte de l’argent», dit Christa Japel.
Les garderies à 7 $
• Garderies privées: 680 établissements, 38 865 enfants
• Centres de la petite enfance: 980 établissements, 79 547 enfants
• Garderies en milieu familial: 14 700 établissements, 91 607 enfants
Top 5 des plaintes
Durant l’année financière qui se terminait le 31 mars 2010, le ministère de la Famille et des Aînés a reçu 2 046 plaintes à propos des garderies, la plupart provenant de parents insatisfaits. C’est 272 de plus que l’année précédente. «Quand le parent se plaint au ministère, c’est souvent que la situation est devenue grave», dit Christa Japel, professeure de l’UQAM spécialisée dans les questions de qualité des services de garde. Voici les cinq catégories de plaintes les plus importantes.
1- Les éducatrices: 292 plaintes | ||
Garderies privées: 154 | CPE: 53 | Garderies en milieu familial: 85 |
Le roulement de personnel est élevé, ou le parent se plaint des qualifications ou du type d’intervention de l’éducatrice. Lors des inspections gouvernementales, on semble peu s’intéresser au problème numéro un des parents. Le type d’intervention de l’éducatrice n’est abordé qu’une fois dans les quelque 200 rapports du MFA pour les inspections effectuées de décembre 2009 à avril 2010 et dont nous avons obtenu copie à la suite d’une demande d’accès aux documents publics. «Calmez-vous sinon je m’en vais chez moi, là j’en ai assez, qu’est-ce que je vous ai dit encore, là vous allez m’écouter!» a par exemple entendu une inspectrice dans le CPE Fleur de Soleil, à Plessisville. Des interventions «empreintes de menaces» qui ne cadrent pas avec le programme éducatif du ministère.
2- L'alimentation: 205 plaintes | ||
Garderies privées: 178 | CPE: 20 | Garderies en milieu familial: 7 |
Absence de collations, repas peu équilibrés et menu non affiché, contrairement à ce qu’impose le règlement. Et quand il est affiché, il ne correspond pas toujours au repas servi. À la Garderie éducative Sainte-Rose, le riz à l’italienne inscrit au menu du 2 mars s’est transformé en croquettes de poulet et frites, a constaté l’inspectrice. Ce ne sont pas les enfants qui vont s’en plaindre…
3- Les frais illégaux: 167 plaintes | ||
Garderies privées: 134 | CPE: 22 | Garderies en milieu familial: 11 |
Pour des produits comme les couches, l’acétaminophène ou la brosse à dents, la garderie peut fournir les produits gratuitement ou demander aux parents de les acheter pour leur enfant, mais elle n’a pas le droit d’exiger un montant d’argent. Les articles que tous utilisent, comme les mouchoirs ou les débarbouillettes, doivent être fournis par la garderie. Si elle veut se servir de serviettes humides au lieu de débarbouillettes, elle doit assumer les coûts de ce choix. Pour le reste, les rapports d’inspection témoignent d’une débordante créativité des garderies pour saler la note. Parmi les frais interdits, notons des cahiers souvenir (15 $), des agendas (10 $), des frais d’inscription (50 $), des frais annuels de membership (25 $), un forfait quotidien de 2 $ pour les couches et la crème solaire, un forfait de 15 $ par jour de garderie (!) pour les sorties de l’année et les produits d’hygiène, un extra de 23 $ pour une clé de la porte d’entrée (et le remboursement de seulement 10 $ à la remise de la clé) et même des «frais d’assurance» et une «levée de fonds» pour organiser une tombola!
4- Les ratios: 150 plaintes | ||
Garderies privées: 131 | CPE: 13 | Garderies en milieu familial: 6 |
La garderie accueille trop d’enfants par éducatrice ou compte trop peu d’éducatrices qualifiées. On doit trouver une éducatrice pour cinq poupons de moins de 18 mois et une éducatrice pour huit enfants de 18 mois à quatre ans. De plus, dans chaque CPE, au moins deux éducatrices sur trois doivent avoir obtenu une des formations reconnues par le gouvernement, comme le diplôme collégial de techniques d’éducation à l’enfance. Dans les garderies privées, la barre est moins haute; actuellement, et jusqu’au 31 août 2011, seul le tiers des éducatrices doivent être qualifiées. Même avec un ratio inférieur, le privé se fait souvent prendre en défaut. À la Garderie prématernelle Shekinah Kids, à Pierrefonds, il manquait une éducatrice qualifiée sur les deux requises lors du passage de l’inspectrice du MFA, en novembre 2009. La même inspectrice est passée deux mois plus tard pour vérifier si la situation s’était normalisée. Surprise: il n’y avait plus aucune éducatrice qualifiée!
5- L'hygiène: 127 plaintes | ||
Garderies privées: 101 | CPE: 19 | Garderies en milieu familial: 7 |
Jouets collants, plancher sale, plafond taché par l’humidité, etc., la liste est longue. Un cas parmi d’autres: en mars, l’inspectrice qui s’est rendue au CPE Bouton de rose, à Berthierville, a constaté que de l’huile végétale, du sel, de l’essence d’érable et un bol contenant probablement de la farine se trouvaient… sur une table à langer.
Trois conseils pour vérifier la qualité
• Circuler dans la garderie. Au moment d’aller chercher votre bambin, on vous demande de demeurer dans l’entrée pour ne pas perturber le bon fonctionnement de la garderie? Cela peut signifier que l’entrée n’est que la portion maquillée d’une garderie de mauvaise qualité. Plusieurs garderies en installation ont mis en place un système de déverrouillage électronique de la porte d’entrée. Le parent n’a qu’à y entrer son code.
• Écouter sa petite voix. Les chercheurs qui évaluent la qualité passent bien souvent six heures dans une garderie, ce qui leur permet de noter des centaines d’aspects. Les parents n’ont pas cette chance. Solution: vérifier certains points stratégiques et se fier à son instinct. Car lorsqu’on visite un endroit dans lequel on songe à laisser 10 heures par jour l’être le plus précieux qui soit, les sens sont en éveil. Tout d’abord, il faut s’assurer que ça clique avec l’éducatrice ou la responsable de la garderie. Pour le savoir, demandez-lui qu’elle vous parle de son programme éducatif. Vous risquez de vite faire la différence entre la passionnée et celle qui débite un programme appris par cœur. Pour ajouter un peu de concret à vos impressions, tentez de la rencontrer pendant les heures ouvrables pour juger du travail du personnel. Si les éducatrices vont au parc, allez les voir à l’œuvre.
• Bien comparer. Visitez quelques établissements; vous pourrez en comparer l’éclairage, la propreté générale et la variété des jouets. Le mieux est de visiter avant d’y inscrire votre enfant. «Je ne m’en cache pas, je choisis des parents, pas des enfants, dit Élisabeth Greene, qui gère une garderie familiale depuis huit ans. Si le contact est bon avec un parent, c’est de lui que je me souviens si une place se libère. Et si j’ai un problème avec l’enfant, je sais que j’aurai du soutien des parents.» Vous aussi voudrez faire bonne impression et ne pas avoir l’air trop inquisiteur. Une façon discrète de vérifier certains éléments est d’aller à la salle de bains. C’est propre? Les armoires sont verrouillées? Repérez aussi des failles de sécurité faciles à voir, comme des cordons de stores accessibles aux enfants ou des prises électriques non protégées. Et si un inspecteur a visité la garderie convoitée depuis novembre 2009, vous pouvez connaître ses conclusions en vous rendant sur le site Web du ministère.
Garderies à 7 $ ou... 8,84 $
L’annonce de 20 000 nouvelles places à 7 $ en 2010 donne l’impression qu’on va augmenter l’accessibilité aux garderies subventionnées. Ce qu’on ne dit pas, c’est que depuis quatre ans la hausse du taux de natalité fait constamment diminuer le pourcentage d’enfants qui peuvent accéder à une garderie subventionnée. En 2006, 52,2 % des Québécois de quatre ans et moins pouvaient obtenir une place à 7 $ comparativement à 49,5 % en 2009. Juste pour maintenir le niveau d’accessibilité, il aurait fallu ouvrir 11 000 places supplémentaires pendant cette période. «J’ai une liste d’attente d’environ 1 500 noms, dit Samir Alahmad, propriétaire de trois garderies privées. Quand on va se chicaner pour accueillir des enfants, les poules vont avoir des dents!»
* Places subventionnées: au 31 mars. Nombre d’enfants de 0 à 4 ans: au 1er juillet. Sources: Agence des services à la famille; Institut de la statistique du Québec; Institut de recherche en politiques publiques.
n.d.: donnée non déterminée
La garderie à... 8,84 $
Incapable de dénicher une garderie à 7 $, vous vous rabattez sur une garderie privée non subventionnée et pestez contre le tarif de 30 $. Mais dans les faits, si par exemple votre revenu familial est de 100 000 $, vous ne payez que 8,84 $ par jour. La chose n’est pas évidente à première vue, mais Québec et Ottawa compensent le manque de places subventionnées par des crédits d’impôt, des prestations variables et des déductions supplémentaires. Deux irritants, toutefois. Tout d’abord, vous devez payer de votre poche le tarif de 30 $ avant d’être remboursé à différentes fréquences selon qu’il s’agisse d’un crédit d’impôt ou d’une déduction. Ensuite, si une garderie compte six enfants ou moins, elle n’a pas à suivre les règles gouvernementales, comme le programme éducatif. Pour une estimation de vos remboursements, cliquez ici.
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Entrevue avec la ministre de la Famille, Yolande James
Au moment où nous entamions ce reportage sur la qualité des services de garde, en mai 2010, le premier ministre Jean Charest congédiait le ministre de la Famille Tony Tomassi, en raison d’allégations de partisanerie pour l’octroi de permis de garderies privées. Il a confié ce ministère à une étoile montante au cabinet, Yolande James, 33 ans, déjà ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles. Protégez-Vous l’a rencontrée en juin à ses bureaux du Vieux-Montréal.
En 2003, l’enquête Grandir en qualité, commandée par le gouvernement, pointait la qualité déficiente des garderies privées. Est-ce que la situation s’est améliorée?
Tout d’abord, ce sont les mêmes exigences pour tout le monde. En 2003, le gouvernement du Parti Québécois a fait le choix des CPE [centres de la petite enfance] à tout prix et n’a pas développé les garderies privées. Mais c’est le parent qui choisit. J’en connais plusieurs qui sont satisfaits de leur garderie privée.
Depuis 2003, le privé a reçu davantage de nouvelles places subventionnées que les CPE.
De 1997 à 2003, le gouvernement du Parti Québécois ne voulait pas développer le privé. Donc, c’est normal de voir sa part augmenter, puisque c’était stagnant jusqu’en 2003. Ça ne veut pas dire que nous arrêtons de travailler avec les CPE et le milieu familial, bien au contraire.
Comment expliquez-vous que l’an dernier plus de 60 % des plaintes envoyées au ministère concernent des garderies privées, qui ne représentent pas 20 % du marché?
Il y a plusieurs choses. Tout d’abord, en 2003, la grande majorité des plaintes concernaient la surtarification. Nous avons adopté un règlement à ce sujet. Depuis, c’est «tolérance zéro». De plus, les parents ne se plaignent pas de la même façon. Au CPE, on s’adresse souvent au conseil d’administration, alors qu’au privé on appelle plus souvent au ministère. Dans tous les cas, le but est de répondre aux besoins des parents.
L’enquête Grandir en qualité indique pourtant qu’il y a davantage de problèmes dans le privé…
Il faut faire très attention à ça. Il y a un réseau et plusieurs partenaires. Ce n’est pas vrai que nous allons laisser un partenaire offrir un service de moindre qualité qu’un autre. Mon rôle de ministre, c’est de m’assurer que les services sont de la même qualité pour tous. Mais au moment où on se parle, je ne dirais pas qu’il y a un moindre service dans une partie du réseau.
Que pensez-vous de l’évolution du réseau de garderies depuis cette enquête?
Tout d’abord, je suis fière et impressionnée du réseau. Partout dans le monde, on nous cite en exemple. Le baby-boom de 2006, c’est le fruit de politiques familiales généreuses. Le réseau des services de garde a évolué énormément et rapidement. Si nous sommes aujourd’hui un modèle, c’est parce que nous avons pris de bonnes décisions. Qu’on parle de garderies privées, de CPE, de milieu familial ou de garde chez soi, c’est le parent qui doit avoir le choix.
Le gouvernement augmente le nombre de places en garderies subventionnées, mais on fait de plus en plus d’enfants. Résultat: l’accessibilité diminue depuis quelques années.
Avec le baby-boom, nous sommes un peu victimes de notre succès. Nous avons pris l’engagement de développer 15 000 places d’ici la fin de notre mandat et c’est ce que nous allons faire. On est capables de développer des places de qualité avec l’ensemble du réseau. Pour le budget, nous avons des décisions importantes à prendre pour notre avenir. C’est important de continuer le développement de la politique familiale.
Il n’y a que 18 inspecteurs pour presque 2 000 CPE et garderies privées. Plusieurs observateurs trouvent que c’est trop peu pour faire respecter la réglementation.
Sur le plan des inspectrices [ndlr: la majorité sont des femmes], je souhaite qu’on en ait davantage pour améliorer la situation. Ça fait partie des choses sur lesquelles nous travaillons actuellement. Notre vision, c’est d’être capables d’assurer la qualité et que les parents aient une entière confiance dans notre réseau.
Depuis 2009, le site Web du ministère publie les résultats des inspections. Mais les parents nous disent avoir de la difficulté à évaluer la réelle conséquence d’une entorse à tel ou tel règlement. Pour simplifier la lecture, songez-vous par exemple à noter les services de garde?
C’est une des premières choses que m’ont mentionnée les gens que j’ai rencontrés quand j’ai été nommée ministre de la Famille. Il y a des améliorations à apporter à la façon dont on présente l’information. La difficulté, c’est de donner une information utile et juste sur la situation actuelle, parce qu’il faut aussi songer à la réputation de ces services de garde.
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