Finances au féminin: 3 portraits financiers analysés

Le salaire moyen des Qu&eacute;b&eacute;coises est de 21,04&thinsp;$ l&rsquo;heure, contre 23,95&thinsp;$ pour les hommes, selon les donn&eacute;es de 2013 de l&rsquo;Institut de la statistique du Qu&eacute;bec. Mine de rien, sur un an, les travailleuses gagnent en moyenne 5&thinsp;000&thinsp;$ de moins que leurs homologues masculins.&laquo;&thinsp;En ayant un salaire plus bas, elles cotisent moins &agrave; la R&eacute;gie des rentes du Qu&eacute;bec (RRQ) et accumulent moins d&rsquo;argent dans un REER&thinsp;&raquo;, affirme Jocelyne Houle-LeSarge, pr&eacute;sidente-directrice g&eacute;n&eacute;rale de l&rsquo;Institut qu&eacute;b&eacute;cois de planification financi&egrave;re (IQPF). &Agrave; la retraite, d&rsquo;ailleurs, les femmes touchent en moyenne 390&thinsp;$ par mois de la RRQ et les hommes, 577&thinsp;$.Pourquoi ces &eacute;carts&thinsp;? La vie des femmes est jalonn&eacute;e d&rsquo;&eacute;v&eacute;nements qui influent sur leur situation financi&egrave;re. &laquo;&thinsp;Elles vivent plus longtemps que les hommes, rappelle Julie Miville-Dech&ecirc;ne, pr&eacute;sidente du Conseil du statut de la femme. Ce sont elles qui arr&ecirc;tent de travailler lors des grossesses et des cong&eacute;s de maternit&eacute;, et elles sont plus souvent proches aidantes.&thinsp;&raquo;Par ailleurs, la majorit&eacute; des travailleurs autonomes et &agrave; temps partiel sont des femmes. Et 76&thinsp;% des familles monoparentales ont une chef &agrave; leur t&ecirc;te, indique Julie Miville-Dech&ecirc;ne. Le fait de ne pas &ecirc;tre mari&eacute; complique encore les choses, car &laquo;&thinsp;cela ne donne aucune protection en cas de s&eacute;paration, contrairement au mariage, qui impose alors un partage automatique des biens du patrimoine familial&thinsp;&raquo;, dit-elle.Selon une enqu&ecirc;te r&eacute;alis&eacute;e en mars&#8239;2015 par la soci&eacute;t&eacute; d&rsquo;investissement BlackRock, les femmes canadiennes consacrent &eacute;galement &laquo;&thinsp;une grande part de leur revenu aux d&eacute;penses de base, comme le remboursement du pr&ecirc;t hypoth&eacute;caire, le loyer et les services publics&thinsp;&raquo;, plut&ocirc;t qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;&eacute;pargne ou &agrave; l&rsquo;investissement.Si la sant&eacute; financi&egrave;re des femmes est plut&ocirc;t fragile, le portrait n&rsquo;est pas tout noir, et de nombreuses travailleuses s&rsquo;en sortent bien, estime la pdg de l&rsquo;IQPF. Selon un sondage effectu&eacute; en 2013 par la Banque de Montr&eacute;al, 82&thinsp;% des Canadiennes qui vivent en couple prennent l&rsquo;essentiel des d&eacute;cisions ou partagent les responsabilit&eacute;s financi&egrave;res du m&eacute;nage.Malgr&eacute; cela, les contraintes restent nombreuses. Comment y faire face&thinsp;? Des experts en planification financi&egrave;re ont analys&eacute; pour nous le budget de trois femmes ayant des enfants. Inspirez-vous de leurs recommandations&thinsp;!De plus en plus de femmes s&rsquo;occupent non seulement de leurs enfants, mais &eacute;galement d&rsquo;un proche, malade ou &acirc;g&eacute;, explique Julie Miville-Dech&ecirc;ne. Selon Statistique Canada, pr&egrave;s de trois Canadiens sur 10 sont membres de cette fameuse &laquo;&thinsp;g&eacute;n&eacute;ration sandwich&thinsp;&raquo;, qui comprend les adultes de 45 &agrave; 64 ans subvenant aux besoins de leurs enfants, toujours aux &eacute;tudes, et de leurs parents vieillissants.&laquo;&thinsp;Aux contraintes financi&egrave;res s&rsquo;ajoutent celles de temps, pr&eacute;cise la pr&eacute;sidente du CSF. Dans 75&thinsp;% des cas, c&rsquo;est la femme qui est proche aidante, quand elle n&rsquo;est pas en plus monoparentale. Il n&rsquo;est donc pas rare de la voir abandonner son emploi pour s&rsquo;occuper de sa famille&thinsp;&raquo;, ajoute-t-elle. Et c&rsquo;est parfois tout le fragile &eacute;quilibre financier qui s&rsquo;effondre.Rachel: monoparentale en &eacute;quilibreLa priorit&eacute; de Rachel : &eacute;ponger ses dettes.Rachel* a 44 ans et est m&egrave;re de deux jeunes filles. L&rsquo;une va &agrave; l&rsquo;&eacute;cole primaire et l&rsquo;autre au secondaire. Elle est s&eacute;par&eacute;e depuis cinq ans et vit avec ses enfants &agrave; Longueuil. Elle va travailler chaque jour &agrave; Montr&eacute;al en voiture. Infirmi&egrave;re scolaire de profession, elle a obtenu sa permanence en 2015.Lorsque Rachel vivait en couple, le salaire de son conjoint &eacute;tait confortable et suffisait &agrave; faire vivre la famille quand elle &eacute;tait sans emploi. C&rsquo;est elle qui s&rsquo;occupait des d&eacute;penses courantes. &laquo;&thinsp;Quand je me suis s&eacute;par&eacute;e, j&rsquo;ai rachet&eacute; la part de maison de mon conjoint et j&rsquo;ai amorti mon emprunt hypoth&eacute;caire sur 25 ans pour r&eacute;duire mes paiements mensuels. Depuis que je vis seule, je dois composer avec un budget beaucoup plus serr&eacute; et g&eacute;rer mon argent &agrave; la semaine&thinsp;&raquo;, explique-t-elle. Pour mieux suivre ses d&eacute;penses, elle a ouvert plusieurs comptes bancaires&thinsp;: taxes, &eacute;picerie, pr&ecirc;t hypoth&eacute;caire, &eacute;cole, etc.Son ex-conjoint lui verse une pension alimentaire, et elle per&ccedil;oit des allocations familiales. &laquo;&thinsp;Malgr&eacute; cela, je suis tr&egrave;s angoiss&eacute;e par ma situation financi&egrave;re, surtout par la planification de ma retraite. Je ne cotise plus &agrave; mon REER depuis ma s&eacute;paration, mais je parviens &agrave; mettre 100&thinsp;$ par mois dans un CELI&thinsp;&raquo;, confie-t-elle.Sa priorit&eacute; depuis cinq ans&thinsp;: &eacute;liminer ses dettes. Elle n&rsquo;a aucun solde sur sa carte de cr&eacute;dit et ne s&rsquo;en sert plus, mais elle consacre 325&thinsp;$ chaque mois au paiement de sa voiture neuve et 55&thinsp;$ au remboursement d&rsquo;un emprunt fait &agrave; son REER au moment de sa s&eacute;paration. &laquo;&thinsp;Avec tout &ccedil;a, j&rsquo;ai mis une croix sur les voyages avec les enfants. Pour les vacances, on se contente de sorties quotidiennes&thinsp;&raquo;, dit-elle.Le constat de nos experts&laquo;&thinsp;Une s&eacute;paration repr&eacute;sente un choc budg&eacute;taire important, rappelle Martine Marleau, conseill&egrave;re budg&eacute;taire &agrave; l&rsquo;ACEF de l&rsquo;Est de Montr&eacute;al. Et &ccedil;a appauvrit.&thinsp;&raquo; Dans le cas de Rachel, qui assurait d&eacute;j&agrave; le suivi des d&eacute;penses avant sa s&eacute;paration, &laquo;&thinsp;l&rsquo;adaptation n&rsquo;a pas eu de cons&eacute;quences d&eacute;sastreuses, comme un surendettement ou une faillite&thinsp;&raquo;, note-t-elle.L&rsquo;argent que Rachel consacrait &agrave; son REER lui sert d&eacute;sormais &agrave; payer les factures et les d&eacute;penses du quotidien. Dans une situation comme celle-l&agrave;, &laquo;&thinsp;la retraite n&rsquo;est plus la priorit&eacute;&thinsp;&raquo;, constate Julie Miville-Dech&ecirc;ne. Certains postes occupent une part importante du budget, notamment l&rsquo;auto, dont Rachel se sert quotidiennement pour aller au boulot. Au total, elle consacre 600&thinsp;$ par mois, soit environ 15&thinsp;% de son revenu mensuel net disponible, &agrave; faire rouler son v&eacute;hicule (essence, permis, assurance, etc.).Pour parer aux impr&eacute;vus, l&rsquo;infirmi&egrave;re a un coussin suffisant. &laquo;&thinsp;Son CELI lui procure &agrave; la fois un fonds de roulement, qui correspond &agrave; un mois de d&eacute;penses environ, et un fonds d&rsquo;urgence &eacute;quivalant &agrave; trois mois de d&eacute;penses&thinsp;&raquo;, note Martine Marleau. L&rsquo;absence de dettes de cr&eacute;dit est &eacute;galement un bon point.Une grande partie du revenu net disponible de Rachel &laquo;&thinsp;provient des prestations fiscales pour enfants et de la pension alimentaire&thinsp;&raquo;, constate Jos&eacute;e Jeffrey, planificatrice financi&egrave;re et fiscaliste &agrave; Focus Retraite &amp; Fiscalit&eacute;. Or, elle ne recevra plus ces sommes quand ses enfants auront 18 ans, ce qui ram&egrave;nera son revenu net disponible &agrave; 31&thinsp;200&thinsp;$, contre 45&thinsp;600&thinsp;$ &agrave; l&rsquo;heure actuelle.Pour optimiser ses finances actuelles et futures, Rachel doit avant tout &eacute;ponger ses dettes.Priorit&eacute; 1 &ndash; Rembourser son pr&ecirc;t-auto et l&rsquo;emprunt fait &agrave; son REERRachel dispose d&rsquo;un surplus annuel d&rsquo;environ 5&thinsp;000&thinsp;$. Pour Jos&eacute;e Jeffrey&shy;, &laquo;&thinsp;elle doit acc&eacute;l&eacute;rer le remboursement de son pr&ecirc;t-auto en faisant passer sa p&eacute;riode d&rsquo;amortissement de huit &agrave; cinq ans&thinsp;&raquo;. Ses mensualit&eacute;s passeraient de 325&thinsp;$ &agrave; environ 470&thinsp;$, mais Rachel &eacute;pargnerait environ 3&thinsp;000&thinsp;$ d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;ts.Rachel devrait ensuite augmenter les mensualit&eacute;s li&eacute;es au remboursement de l&rsquo;emprunt fait &agrave; son REER. La planificatrice financi&egrave;re rappelle qu&rsquo;un tel remboursement devrait, en g&eacute;n&eacute;ral, se faire dans la premi&egrave;re ann&eacute;e suivant le retrait, &laquo;&thinsp;sinon cette strat&eacute;gie n&rsquo;est pas tr&egrave;s avantageuse, car l&rsquo;emprunteur paye des int&eacute;r&ecirc;ts sur son pr&ecirc;t, et ceux-ci ne sont pas d&eacute;ductibles. Par ailleurs, le rendement du REER doit &ecirc;tre excellent pour compenser les int&eacute;r&ecirc;ts&thinsp;&raquo;.Priorit&eacute; 2 &ndash; Assurer ses arri&egrave;resSi son r&eacute;gime de retraite le lui permet, Rachel devrait faire pr&eacute;lever davantage d&rsquo;argent sur sa paye pour augmenter ses futurs revenus de retraite, sugg&egrave;re Jos&eacute;e Jeffrey. Dans les prochaines ann&eacute;es, la pension de la S&eacute;curit&eacute; de la vieillesse pourrait &ecirc;tre vers&eacute;e &agrave; 67 ans plut&ocirc;t qu&rsquo;&agrave; 65 ans, comme c&rsquo;est le cas actuellement. Rachel doit en tenir compte en comblant le manque &agrave; gagner de deux ann&eacute;es suppl&eacute;mentaires sans pension.Priorit&eacute; 3 &ndash; Tirer le maximum des programmes d&rsquo;aide financi&egrave;reSelon ses revenus bruts, Rachel est admissible au cr&eacute;dit d&rsquo;imp&ocirc;t provincial pour solidarit&eacute;, estime Jos&eacute;e Jeffrey, ce qui repr&eacute;sente 45&thinsp;$ par mois. &laquo;&thinsp;Mais ce cr&eacute;dit est r&eacute;&eacute;valu&eacute; chaque ann&eacute;e lors de la d&eacute;claration de revenus&thinsp;&raquo;, rappelle-t-elle. Rachel peut aussi demander la d&eacute;duction pour enfant &agrave; charge &ndash; un plus qui ne s&rsquo;applique toutefois qu&rsquo;&agrave; un seul mineur par famille. Ce cr&eacute;dit d&rsquo;imp&ocirc;t non remboursable &eacute;tait de 11&thinsp;138&thinsp;$ en 2014, soit un remboursement net annuel de 1&thinsp;395&thinsp;$.Autres avantages fiscaux dont Rachel peut se pr&eacute;valoir, compte tenu de ses revenus&thinsp;: le cr&eacute;dit sur la TPS f&eacute;d&eacute;rale, qui pourrait lui rapporter 600&thinsp;$ environ (en quatre versements), et le cr&eacute;dit pour personne vivant seule, au provincial (720&thinsp;$ en 12 versements mensuels).La bonification, en 2015, de la Prestation universelle pour garde d&rsquo;enfants (PUGE) repr&eacute;sente un bon montant pour les familles (720&thinsp;$ par ann&eacute;e et par enfant). Toutefois, pr&eacute;vient Jos&eacute;e Jeffrey, Rachel devrait en r&eacute;server une bonne partie en pr&eacute;vision du paiement en 2016 de ses imp&ocirc;ts de 2015, en particulier pour compenser la suppression du cr&eacute;dit d&rsquo;imp&ocirc;t pour enfants (qui correspond &agrave; une perte financi&egrave;re de 287&thinsp;$ par enfant). L&rsquo;ACEF de l&rsquo;Estrie recommande de mettre les deux tiers du montant de la PUGE de c&ocirc;t&eacute; et de ne pas y toucher.PORTRAIT FINANCIER de Rachel Revenu Salaire net annuel31&thinsp;200&thinsp;$Pension alimentaire (par an)8&thinsp;400&thinsp;$Prestations, allocations (par an)6&thinsp;000&thinsp;$REVENU NET DISPONIBLE45&thinsp;600&thinsp;$&Eacute;pargnes Liquidit&eacute;s (CELI)14&thinsp;000&thinsp;$Placements (REER)72&thinsp;000&thinsp;$TOTAL86&thinsp;000&thinsp;$Principales d&eacute;penses Pr&ecirc;t hypoth&eacute;caire (165&thinsp;000&thinsp;$)795&thinsp;$/moisTaxes municipales et scolaire2&thinsp;700&thinsp;$/anAssurances (habitation, auto, m&eacute;dicaments, etc.)2&thinsp;640&thinsp;$/an&Eacute;lectricit&eacute;, chauffage, t&eacute;l&eacute;communications3&thinsp;840&thinsp;$/anPr&ecirc;t-auto (amorti sur 8 ans)325&thinsp;$/moisCartes de cr&eacute;dit0&thinsp;$Entretien maison1&thinsp;200&thinsp;$/anEnfants (fournitures scolaires, orthodontie, etc.)3&thinsp;160&thinsp;$/anRemboursement au REER (solde de 4&thinsp;000&thinsp;$)55&thinsp;$/mois&Eacute;picerie et v&ecirc;tements7&thinsp;200&thinsp;$/anLicence d'infirmi&egrave;re480&thinsp;$/anTransports (essence, immatriculation, etc.)3&thinsp;000&thinsp;$/an&Eacute;pargne (CELI)1&thinsp;200&thinsp;$/anD&eacute;penses diverses1&thinsp;000&thinsp;$/anTOTAL DES D&Eacute;PENSES DE RACHEL40&thinsp;520&thinsp;$ Sylvie: apprivoiser l'argentCommencer &agrave; &eacute;pargner pour sa retraite, un objectif r&eacute;alisable.Sylvie* vit en couple depuis 18 ans. Mari&eacute;e depuis une dizaine d&rsquo;ann&eacute;es, elle est m&egrave;re d&rsquo;un gar&ccedil;on de 12 ans. &Agrave; 38 ans, Sylvie n&rsquo;a jamais travaill&eacute; r&eacute;guli&egrave;rement jusqu&rsquo;en 2013. Elle occupe depuis un an et demi un emploi d&rsquo;attach&eacute;e politique et touche un revenu brut annuel de 31&thinsp;800&thinsp;$. Son conjoint gagne 46&thinsp;800&thinsp;$ par an. Ils vivent sur la rive sud de Montr&eacute;al et sont propri&eacute;taires de leur maison, mais ils ont d&ucirc; la r&eacute;hypoth&eacute;quer pour &eacute;ponger des dettes.&laquo;&thinsp;Notre situation financi&egrave;re n&rsquo;a jamais &eacute;t&eacute; tr&egrave;s rose, et j&rsquo;avoue que je ne me suis jamais int&eacute;ress&eacute;e aux aspects financiers de la vie familiale&thinsp;&raquo;, raconte Sylvie. C&rsquo;est son conjoint qui g&egrave;re le budget. &laquo;&thinsp;Depuis que je travaille &agrave; temps plein, je suis plus autonome et je participe aux d&eacute;penses du foyer&thinsp;&raquo;, ajoute-t-elle. Sylvie et Richard* ont chacun un compte personnel et disposent d&rsquo;un compte conjoint dans lequel ils versent une partie de leur salaire. Elle rembourse encore un pr&ecirc;t &eacute;tudiant, &agrave; raison de 125&thinsp;$ par mois.Seul son conjoint contribue &agrave; un REER. &laquo;&thinsp;Pendant longtemps, je n&rsquo;ai pas eu de carte de cr&eacute;dit. Je viens tout juste d&rsquo;en prendre une pour am&eacute;liorer ma marge de cr&eacute;dit, mais je m&rsquo;en sers rarement et je remets le solde &agrave; z&eacute;ro chaque mois&thinsp;&raquo;, explique-t-elle.Le constat de nos experts&Agrave; 38 ans et occupant un bon poste depuis bient&ocirc;t deux ans, c&rsquo;est le temps ou jamais pour Sylvie de s&rsquo;int&eacute;resser &agrave; sa situation financi&egrave;re, croit Martine Marleau. &laquo;&thinsp;Elle a maintenant un revenu stable, analyse Jos&eacute;e Jeffrey, et elle participe &agrave; 45&thinsp;% des d&eacute;penses du m&eacute;nage, une part id&eacute;ale compte tenu des revenus nets des deux conjoints.&thinsp;&raquo;Pour Martine Marleau, l&rsquo;utilisation raisonnable de la carte de cr&eacute;dit est un bon point, tout comme le fait d&rsquo;avoir un compte personnel en plus du compte conjoint (en cas de d&eacute;c&egrave;s, le compte conjoint sera gel&eacute; pendant plusieurs mois). Et &ecirc;tre mari&eacute;e lui assure un partage &eacute;quitable des biens du patrimoine familial en cas de s&eacute;paration.Sylvie devrait commencer au plus vite &agrave; mettre de l&rsquo;argent de c&ocirc;t&eacute; pour sa retraite.Priorit&eacute; 1 &ndash; &Eacute;pargner, et viteSylvie commence tout juste &agrave; contribuer &agrave; la R&eacute;gie des rentes du Qu&eacute;bec. Avec l&rsquo;emploi qu&rsquo;elle a trouv&eacute; et le portrait financier du m&eacute;nage, elle devrait avant tout &eacute;pargner pour sa retraite. Pour ce faire, Jos&eacute;e Jeffrey lui recommande d&rsquo;acc&eacute;l&eacute;rer le remboursement de son pr&ecirc;t &eacute;tudiant par un pr&eacute;l&egrave;vement automatique sur son salaire. Elle rappelle aussi que les int&eacute;r&ecirc;ts que Sylvie paie sur son pr&ecirc;t &eacute;tudiant sont d&eacute;ductibles dans sa d&eacute;claration de revenus.Parall&egrave;lement, Jos&eacute;e Jeffrey lui sugg&egrave;re de placer une partie de son salaire dans un CELI plut&ocirc;t que dans un REER, dont les sommes d&eacute;caiss&eacute;es viendraient gonfler son revenu imposable lorsqu&rsquo;elle sera &agrave; la retraite. &laquo;&thinsp;Le CELI serait plus avantageux, &agrave; condition d&rsquo;y contribuer en faisant un pr&eacute;l&egrave;vement automatique sur sa paye pour que l&rsquo;habitude d&rsquo;&eacute;pargner s&rsquo;installe graduellement.&thinsp;&raquo;En supposant que le salaire de Sylvie soit index&eacute; de 2&thinsp;% par ann&eacute;e, la planificatrice estime qu&rsquo;elle touchera 47&thinsp;925&thinsp;$ bruts l&rsquo;ann&eacute;e avant sa retraite, si elle la prend &agrave; 60 ans&thinsp;: &laquo;&thinsp;Si elle conserve un emploi permettant une participation &agrave; un r&eacute;gime de retraite &agrave; prestations d&eacute;termin&eacute;es, elle pourrait avoir droit &agrave; une rente de retraite de 22&thinsp;046&thinsp;$ par ann&eacute;e.&thinsp;&raquo; &Agrave; l&rsquo;avenir, la pension de la S&eacute;curit&eacute; de la vieillesse pourrait &ecirc;tre vers&eacute;e &agrave; 67 ans et non plus &agrave; 65 ans, comme c&rsquo;est le cas actuellement. Sylvie et Richard devront combler le manque &agrave; gagner de ces deux ann&eacute;es suppl&eacute;mentaires sans pension.Priorit&eacute; 2 &ndash; &Eacute;tablir un fonds d&rsquo;urgenceLe couple dispose d&rsquo;un surplus annuel de pr&egrave;s de 15&thinsp;000&thinsp;$. Jos&eacute;e Jeffrey conseille aux conjoints de faire un budget plus pr&eacute;cis afin de mieux contr&ocirc;ler les sorties de fonds et de d&eacute;finir la portion de leurs revenus consacr&eacute;e &agrave; l&rsquo;&eacute;pargne. Elle leur recommande notamment de se constituer un fonds d&rsquo;urgence &eacute;quivalant &agrave; trois mois de d&eacute;penses courantes.Priorit&eacute; 3 &ndash; Se constituer une r&eacute;serveJos&eacute;e Jeffrey sugg&egrave;re aussi &agrave; Sylvie et &agrave; Richard de mettre 3&thinsp;500&thinsp;$ de c&ocirc;t&eacute; par ann&eacute;e pour des d&eacute;penses futures, comme l&rsquo;achat d&rsquo;un v&eacute;hicule. Cela leur permettra de ne pas avoir alors &agrave; s&rsquo;endetter en empruntant.PORTRAIT FINANCIER de Sylvie Revenu Salaire net annuel (Sylvie)22&thinsp;800&thinsp;$Salaire net annuel du conjoint (Richard)27&thinsp;600&thinsp;$Prestations, allocations (par an)1&thinsp;800&thinsp;$REVENU NET DISPONIBLE52&thinsp;200&thinsp;$&Eacute;pargnes Placements (REER de Sylvie)0&thinsp;$Placements (REER de Richard)35&thinsp;000&thinsp;$Placements (REEE)3&thinsp;000&thinsp;$TOTAL38&thinsp;000&thinsp;$Principales d&eacute;penses Pr&ecirc;t hypoth&eacute;caire (203&thinsp;000&thinsp;$)1&thinsp;150&thinsp;$/moisTaxes municipales et scolaire3&thinsp;060&thinsp;$/an&Eacute;lectricit&eacute;, chauffage, t&eacute;l&eacute;communications3&thinsp;300&thinsp;$/anAssurances (maison, auto, vie, m&eacute;dicaments)290&thinsp;$/moisPr&ecirc;t &eacute;tudiant de Sylvie (solde de 7&thinsp;800&thinsp;$)1&thinsp;500&thinsp;$/anCartes de cr&eacute;dit0&thinsp;$Entretien maison500&thinsp;$/anEnfant (fournitures scolaires, frais divers)800&thinsp;$/anTransports (essence, immatriculation, etc.)2&thinsp;020&thinsp;$/an&Eacute;picerie et v&ecirc;tements5&thinsp;880&thinsp;$/anVacances et voyages2&thinsp;000&thinsp;$/anD&eacute;penses diverses1&thinsp;000&thinsp;$/anTOTAL DES D&Eacute;PENSES DE SYLVIE37&thinsp;340&thinsp;$ Myriam: bien dans ses financesSon principal objectif consiste &agrave; consolider son REER.Myriam* a 40 ans et travaille dans un centre hospitalier universitaire. Ses conditions d&rsquo;emploi sont bonnes&thinsp;: salaire, &eacute;pargne-retraite, assurances collectives, etc. Apr&egrave;s 13 ans au m&ecirc;me poste, entrecoup&eacute;s de deux cong&eacute;s de maternit&eacute;, elle a atteint le sommet de l&rsquo;&eacute;chelle salariale. Son conjoint, Pierre*, a 54 ans. Ils ont deux jeunes enfants, l&rsquo;un au primaire, l&rsquo;autre &agrave; la garderie.Le couple est propri&eacute;taire du rez-de-chauss&eacute;e d&rsquo;un duplex dans Rosemont, &agrave; Montr&eacute;al, dans lequel ils ont fait d&rsquo;importants travaux de r&eacute;novation. Il leur reste encore 84&thinsp;000&thinsp;$ &agrave; rembourser sur leur pr&ecirc;t hypoth&eacute;caire. &laquo;&thinsp;Nous utilisons notre marge de cr&eacute;dit pour les grosses d&eacute;penses, comme l&rsquo;achat d&rsquo;une voiture, les r&eacute;novations et les impr&eacute;vus. Nous nous sommes fix&eacute; un remboursement mensuel de 250&thinsp;$, mais nous ne sommes pas tr&egrave;s assidus&thinsp;&raquo;, avoue Myriam. La petite famille fait un voyage par an et d&eacute;pense environ 3&thinsp;000&thinsp;$ pendant les vacances.Myriam et Pierre ont un compte conjoint, dans lequel sont vers&eacute;s leurs deux salaires. C&rsquo;est madame qui g&egrave;re les d&eacute;penses courantes. Chacun dispose d&rsquo;un REER et d&rsquo;un CELI. Si elle prend sa retraite &agrave; 65 ans, Myriam touchera 70&thinsp;% de ses revenus. Elle n&rsquo;a cependant pas cotis&eacute; au r&eacute;gime d&rsquo;&eacute;pargne-retraite de son employeur pendant ses deux cong&eacute;s de maternit&eacute;. &laquo;&thinsp;Je songe d&rsquo;ailleurs &agrave; racheter les ann&eacute;es de service pendant lesquelles je n&rsquo;ai pas cotis&eacute;&thinsp;&raquo;, pr&eacute;cise-t-elle.Le constat de nos expertsMyriam et Pierre ont des dettes &agrave; la consommation importantes. Martine Marleau estime que le solde de 14&thinsp;000&thinsp;$ de leur marge de cr&eacute;dit est le principal point n&eacute;gatif de leur situation financi&egrave;re. &laquo;&thinsp;Il faut changer sa philosophie et arr&ecirc;ter de voir la marge de cr&eacute;dit comme l&rsquo;extension de son compte de banque, dit-elle. C&rsquo;est comme cela que les institutions financi&egrave;res le pr&eacute;sentent, parce qu&rsquo;elles ont tout &agrave; gagner&thinsp;: chaque fois qu&rsquo;on paie un sou d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t, on s&rsquo;appauvrit et elles s&rsquo;enrichissent.&thinsp;&raquo;La situation professionnelle de Myriam, tr&egrave;s bonne, lui permet de pr&eacute;parer sereinement sa retraite. Leur gestion conjointe du budget est &eacute;galement un atout. Jos&eacute;e Jeffrey insiste toutefois sur l&rsquo;importance de disposer d&rsquo;un compte personnel en plus du compte conjoint&thinsp;: &laquo;&thinsp;C&rsquo;est vrai pour la femme comme pour l&rsquo;homme, car en cas de d&eacute;c&egrave;s, par exemple, le compte conjoint sera bloqu&eacute; le temps que la succession se r&egrave;gle.&thinsp;&raquo;Myriam a une excellente sant&eacute; financi&egrave;re. Principal objectif &agrave; atteindre&thinsp;: consolider son REER.Priorit&eacute; 1 &ndash; R&eacute;gler le solde de la marge de cr&eacute;dit&laquo;&thinsp;Avec les revenus dont ils disposent, Myriam et Pierre ne devraient pas avoir de dettes de cr&eacute;dit, insiste Martine Marleau. Ils devraient revenir &agrave; leur objectif de rembourser 250&thinsp;$ par mois sur le solde de leur marge de cr&eacute;dit.&thinsp;&raquo; Mieux, note Jos&eacute;e Jeffrey, &laquo;&thinsp;ils pourraient rembourser une partie de ce montant &agrave; m&ecirc;me le surplus budg&eacute;taire d&rsquo;environ 13&thinsp;000&thinsp;$ dont ils disposent&thinsp;&raquo;.Priorit&eacute; 2 &ndash; G&eacute;rer les surplusSi les d&eacute;penses courantes et les investissements &agrave; venir, comme la r&eacute;fection de la toiture ou des travaux de r&eacute;novation, ont &eacute;t&eacute; bien budg&eacute;t&eacute;s, une partie du surplus pourra constituer un fonds d&rsquo;urgence, propose Jos&eacute;e Jeffrey. Ce fonds doit &eacute;quivaloir &agrave; au moins trois mois des d&eacute;penses courantes, soit environ 13&thinsp;400&thinsp;$ par ann&eacute;e dans leur cas. Par ailleurs, &laquo;&thinsp;comme le pr&ecirc;t hypoth&eacute;caire sera rembours&eacute; dans 12 ans, &eacute;value Jos&eacute;e Jeffrey, Myriam pourra investir le surplus dans son CELI&thinsp;&raquo;.Priorit&eacute; 3 &ndash; Racheter deux ans de cotisation au REERTout en conseillant au couple d&rsquo;&eacute;tablir un budget plus pr&eacute;cis, en distinguant notamment les d&eacute;penses fixes des d&eacute;penses variables, Jos&eacute;e Jeffrey recommande &agrave; Myriam le rachat des ann&eacute;es de service pendant lesquelles elle n&rsquo;a pas cotis&eacute; au r&eacute;gime d&rsquo;&eacute;pargne-retraite de son employeur. Pour ce faire, elle doit augmenter le montant affect&eacute; au REER qui est pr&eacute;lev&eacute; automatiquement sur sa paye. Son salaire sera plus bas, mais elle aura 5&thinsp;000&thinsp;$ de plus par ann&eacute;e &agrave; sa retraite.&laquo;&thinsp;En augmentant le montant de sa rente, elle pourra devancer sa retraite.&thinsp;&raquo; Sa situation financi&egrave;re est excellente, conclut Jos&eacute;e Jeffrey, et m&ecirc;me si elle cesse de cotiser &agrave; son REER, cela ne l&rsquo;emp&ecirc;chera pas d&rsquo;avoir une retraite confortable, pour autant que ses placements fructifient &agrave; un rythme sup&eacute;rieur au taux d&rsquo;inflation annuel (l&rsquo;inflation moyenne des 10 derni&egrave;res ann&eacute;es s&rsquo;&eacute;tablit &agrave; 1,7&thinsp;%/an).PORTRAIT FINANCIER de Myriam Revenu Salaire net annuel (Myriam)40&thinsp;800&thinsp;$Salaire net annuel du conjoint (Pierre)23&thinsp;400&thinsp;$Prestations, allocations (par an)2&thinsp;940&thinsp;$REVENU NET DISPONIBLE67&thinsp;140&thinsp;$&Eacute;pargnes Placements (REER de Myriam)32&thinsp;000&thinsp;$Placements (REER de Pierre)50&thinsp;000&thinsp;$Liquidit&eacute;s (CELI de Myriam)13&thinsp;000&thinsp;$Liquidit&eacute;s (CELI de Pierre)13&thinsp;000&thinsp;$Placements (REEE)22&thinsp;850&thinsp;$TOTAL130&thinsp;850&thinsp;$Principales d&eacute;penses Pr&ecirc;t hypoth&eacute;caire (84&thinsp;000&thinsp;$)760&thinsp;$/moisTaxes municipales et scolaire2&thinsp;965&thinsp;$/anAssurances (vie et invalidit&eacute;, habitation, auto, etc.)423&thinsp;$/mois&Eacute;lectricit&eacute;, chauffage, t&eacute;l&eacute;communications4&thinsp;570&thinsp;$/anMarge de cr&eacute;dit (solde de 14&thinsp;000&thinsp;$)250&thinsp;$/moisEnfants (garderie, activit&eacute;s, etc.)4&thinsp;320&thinsp;$/anTransports (essence, immatriculation, etc.)2&thinsp;520&thinsp;$/an&Eacute;picerie et v&ecirc;tements16&thinsp;920&thinsp;$/anVacances et voyages3&thinsp;000&thinsp;$/anD&eacute;penses diverses2&thinsp;400&thinsp;$/anTOTAL DES D&Eacute;PENSES DE MYRIAM53&thinsp;890&thinsp;$ * Noms fictifs

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