Quelles barres tendres choisir?
Les barres tendres constituent une collation pratique et appréciée des enfants autant que des parents. Mais lesquelles privilégier pour s’assurer de faire une pause équilibrée ?
Toutes les barres tendres ne se valent pas
Miser sur les grains entiers
Gare aux barres trop sucrées
Non aux édulcorants !
Limiter les gras saturés
Des protéines selon vos besoins
Peu de barres tendres sans additifs
Cinq additifs problématiques
À l’heure du lunch ou entre deux repas, les barres tendres constituent une collation prisée des enfants comme des adultes. Les ventes de la catégorie regroupant les barres tendres, les biscuits sucrés et les collations aux fruits ont augmenté de plus de 4 % entre 2018 et 2023 au Canada, selon Euromonitor International.
Ces produits font cependant partie des aliments ultratransformés, d’après la classification Nova, le système de référence en matière de transformation alimentaire. « Toutes les barres de granola ne sont pas nécessairement mauvaises, affirme la nutritionniste Sonia Pomerleau. Mais quelqu’un qui en consomme tous les jours doit vraiment faire attention à choisir les meilleures possible, parce qu’opter pour de mauvais choix risque d’avoir un impact majeur sur sa santé. »
Toutes les barres tendres ne se valent pas
Pour vous aider à faire le tri, nous avons évalué la valeur nutritionnelle de 124 barres tendres en collaboration avec l’Observatoire de la qualité de l’offre alimentaire, entité de recherche de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) de l’Université Laval. Les nutritionnistes Sonia Pomerleau, professionnelle de recherche à l’Observatoire, Alicia Corriveau, professionnelle de recherche à l’INAF, et Annie Ferland, docteure en pharmacie et fondatrice de Science et Fourchette, ont notamment participé au projet. Devant la richesse de l’offre, nous avons exclu les barres pour sportifs, celles protéinées ou complètement enrobées, de même que les barres molles et à base de gâteaux.
Nous avons déterminé 19 meilleurs choix et 7 bons choix, sur la base de la qualité des principaux ingrédients, des additifs alimentaires présents dans la recette, et du score nutritionnel global. Ce dernier est établi selon le tableau de valeur nutritionnelle. Il prend en compte la proportion de nutriments figurant dans une portion de 100 calories du produit, par rapport aux valeurs quotidiennes recommandées par Santé Canada. Le gout, très personnel, n’a pas été pris en compte.
Nous avons constaté que les écarts de prix – de 0,78 $ à 9 $ les 100 g – ne sont pas toujours justifiés : les barres les plus chères ne sont pas forcément les plus intéressantes. De plus, des produits d’un même fabricant peuvent obtenir des notes très éloignées.
Miser sur les grains entiers
Les grains entiers fournissent aux barres tendres la majorité de leurs fibres, devant les fruits séchés, les noix et les graines de lin ou de chia. Les produits analysés contiennent en moyenne 2,5 g de fibres, ce qui représente 9 % de la valeur quotidienne (VQ) recommandée. Nos recommandations, à l’exception d’une, en renferment de 4 à 8 g. Les fibres limitent les pics de glycémie, augmentent l’effet de satiété et favorisent la régularité intestinale. Nous avons donné des points aux produits qui affichaient un grain entier en premier ingrédient, ou en deuxième s’il précédait le sucre. C’est le cas de 62 % (77) des barres évaluées.
Pour repérer les grains entiers, cherchez des composants comme l’avoine entière, l’avoine à grains entiers ou les flocons d’avoine. Très peu transformés, ceux-ci s’apparentent à du gruau. Le riz brun, premier ingrédient des carrés croustillants double chocolat Healthy Crunch, constitue un autre exemple de grains entiers, mais pas la farine de blé entier, qu’on trouve parfois dans les barres de granola, qui ne contient pas toutes les parties du grain.
Des fabricants ajoutent de l’inuline, une fibre naturelle présente dans des végétaux comme la chicorée, pour accroitre la teneur en fibres. Cette pratique ne fait pas l’unanimité, car elle peut constituer une tactique pour présenter le produit comme étant plus nutritif qu’il ne l’est réellement. Mais Stéphanie Côté, nutritionniste, auteure et conférencière, estime que cet ajout n’est pas dénué d’intérêt, à condition que les autres ingrédients soient sains. Des études sur le microbiote intestinal ont en effet démontré que l’inuline est un prébiotique, une substance qui nourrit les bonnes bactéries de l’intestin.
Gare aux barres trop sucrées
Les analyses de l’Observatoire de la qualité de l’offre alimentaire démontrent que le sucre est le principal ingrédient problématique dans les barres de granola. Les produits évalués en contiennent en moyenne 7,3 g, soit environ une demi-cuillère à soupe. Le sucre n’est cependant pas à bannir, puisqu’il est nécessaire pour agglomérer les ingrédients et donner de la saveur. De plus, il calme rapidement la faim et donne de l’énergie à court terme. Un bon choix devrait toutefois « contenir une quantité de sucre la plus faible possible », indique Sonia Pomerleau.
Dans notre évaluation, nous avons pénalisé les collations ayant des enrobages partiels ou des filets (voir photos), plus riches en sucre que celles qui en sont exemptes.
- À gauche, une barre tendre à enrobage partiel, et à droite, une barre tendre à filets.
Nous avons également pénalisé les produits dont la liste d’ingrédients commence par les sucres. Bon à savoir : cette liste vous renseigne sur les types de sucres de la recette. Vous pouvez trouver des sucres naturels, provenant par exemple des fruits (pâte de dattes, pommes déshydratées, etc.), du miel ou du sirop d’érable, mais aussi des sucres raffinés, comme le sirop de tapioca ou de maïs. Or, à quantité égale, tous ne se valent pas. « Même si notre corps traite tous les sucres de la même façon, je préfère voir en premier ingrédient un fruit, qui s’accompagne de fibres, d’antioxydants et de vitamines, plutôt que du sirop de maïs, dénué de tout autre nutriment », partage Sonia Pomerleau.
À partir du 1er janvier 2026, un symbole nutritionnel sur l’emballage permettra de repérer d’un coup d’œil les aliments riches en sucre. Le seuil établi par Santé Canada est fixé à 15 % de la valeur quotidienne pour les barres dotées d’un enrobage et à 10 % pour les autres. Pas moins de 18 produits évalués le dépassent, dont plusieurs de la gamme Fruits et avoine, de Go Pure, de même que des barres pour enfants, comme celles de la marque Sesame Street. Aucune d’entre elles ne fait partie de nos meilleurs ou bons choix.
Non aux édulcorants !
Des fabricants utilisent des édulcorants pour ajouter au gout sucré de leurs barres de granola. « Les édulcorants ne servent à rien, croit Stéphanie Côté. Ils permettent peut-être de réduire le nombre de calories, mais ce sont des saveurs très intenses de sucre qui entretiennent notre attirance à son égard. »
Dans une recommandation émise en mai 2023, l’Organisation mondiale de la Santé déconseille les substituts au sucre dans l’alimentation, sauf aux personnes souffrant de diabète. En effet, les édulcorants artificiels ne contribuent pas à la perte pondérale ou au maintien du poids à long terme, et ils font augmenter le risque de développer le diabète de type 2 et des maladies cardiovasculaires.
Les nutritionnistes consultées dans le cadre de ce dossier recommandent donc d’éviter les 10 barres de granola évaluées contenant du sorbitol, un édulcorant qui peut causer des problèmes intestinaux. Quitte à habituer graduellement votre palais à des saveurs moins sucrées !
Limiter les gras saturés
Nous avons été surpris de constater que plusieurs barres de céréales affichaient un taux de gras saturés élevé. Là encore, mieux vaut éviter les enrobages. Pointés du doigt en raison de leur teneur en sucre, ils constituent aussi l’une des principales sources de gras saturés. Consommés en excès, ceux-ci sont susceptibles d’entrainer une hausse du mauvais cholestérol et d’accroitre le risque de maladies du cœur et d’accidents vasculaires cérébraux.
Tous les gras saturés ne sont cependant pas à mettre dans le même panier. Ceux du chocolat noir, par exemple, ont un effet neutre sur le cholestérol, contrairement à ceux des graisses alimentaires constituées d’huiles végétales solides à température ambiante (aussi appelées shortening). Nous avons pénalisé la présence de celles-ci, ainsi que celle de l’huile de palmiste (provenant du fruit du palmier ; jusqu’à 80 % de gras saturés) et de l’huile de palme (issue du noyau ; jusqu’à 50 % de gras saturés), qui sont néfastes pour le système cardiovasculaire en plus d’avoir un impact dévastateur sur l’environnement. L’huile de noix de coco, présente dans six barres tendres évaluées, fait aussi augmenter leur teneur en gras saturés. Comme celle-ci ne dépasse pas 10 % de la valeur quotidienne recommandée, nous n’avons pas pénalisé les produits concernés.
Neuf produits évalués dépassent le seuil de 15 % fixé par Santé Canada et devront porter un symbole « élevé en gras saturé » d’ici janvier 2026 ou être modifiés. Parmi eux figurent quatre barres de la collection Sucrées et salées, de Val Nature : chocolat noir et noix, arachides, caramel salé et chocolat, noix mélangées grillées.
Des protéines selon vos besoins
Les protéines des barres évaluées viennent des graines de chia et de chanvre, du beurre d’amande, des protéines de soja, des œufs, des noix et, surtout, des arachides. Ces légumineuses constituent le premier ingrédient de six des barres évaluées, mais cela ne suffit pas à leur donner une valeur nutritive suffisante, puisqu’aucune d’entre elles ne fait partie de nos recommandations.
Les produits de notre évaluation contiennent en moyenne un peu plus de 2,5 g de protéines par portion. Parmi les produits, seuls ceux de la marque SimplyProtein montre de fortes disparités à ce chapitre. Celles-ci contiennent jusqu’à 3,5 fois plus de protéines que les autres barres tendres de l’évaluation. Si cette teneur élevée peut s’avérer utile pour réparer les muscles après un entrainement, elle n’est cependant pas nécessaire à tous.
Peu de barres tendres sans additifs
Les additifs alimentaires sont des substances ajoutées aux produits industriels par exemple pour augmenter leur durée de conservation ou pour modifier leurs propriétés sensorielles (gout, odeur, couleur, texture). Outre cet aspect fonctionnel, ils peuvent permettre d’optimiser les couts de fabrication et d’améliorer la qualité nutritionnelle des aliments, notamment en compensant une baisse de la teneur en sucre, en matières grasses ou en sel.
Marie-Pascale Gagné, professionnelle de recherche au Service de soutien à l’innovation de l’INAF, explique qu’à l’image des agents antimicrobiens, qui assurent l’innocuité alimentaire, la grande majorité des additifs alimentaires sont indispensables, mais pas tous. Ainsi, les colorants ne sont pas nécessaires, à condition que le consommateur accepte d’acheter des aliments de couleur terne !
« Plus vous mangez des aliments transformés, plus vous consommez d’additifs alimentaires », indique aussi l’experte. Nous en avons relevé 31 dans les barres évaluées. L’une d’elles, la croustade aux pommes de Chewy, en contient 12. Et seulement quatre produits en sont totalement exempts. Selon nos experts, à barre tendre égale, mieux vaut choisir celles qui contiennent le moins d’additifs alimentaires.
Cinq additifs problématiques
Santé Canada évalue l’innocuité des additifs alimentaires et règlemente leurs conditions d’utilisation. En cas de risque pour la santé, des doses journalières admissibles sont fixées. Aussi, plusieurs n’ont rien d’inquiétant… malgré des noms peu engageants. Par exemple, les tocophérols désignent simplement la vitamine E, et l’acide ascorbique, la vitamine C. Quant au bicarbonate de sodium, c’est un régulateur d’acidité aux multiples fonctions que vous employez probablement comme agent levant dans votre cuisine.
Toutefois, la science évolue, et de nouvelles études jettent régulièrement le doute sur certaines molécules. Pour y voir clair, nous nous sommes appuyés sur la base de données de Que Choisir, notre partenaire français au sein de l’International Consumer Research & Testing (ICRT). Les correspondances établies entre les additifs européens et canadiens ont été réalisées avec l’aide de Marie-Pascale Gagné (M. Sc., professionnelle de recherche, Service de soutien à l’innovation de l’INAF) et Iris Dussault-Chouinard (M. Sc., professionnelle de recherche, Service de soutien à l’innovation de l’INAF).
Cinq additifs entrant dans la composition des barres de notre évaluation se sont révélés problématiques. Le benzoate de sodium, un conservateur relevé dans la croustade aux pommes de Chewy, est lié à un risque d’hypersensibilité et de réaction allergique, en plus d’être soupçonné de favoriser l’hyperactivité chez les enfants. À éviter aussi : le phosphate tricalcique, un antioxydant présent dans les barres tendres avoine et chocolat de Fibre 1. Il pourrait faire augmenter le taux de sulfate dans les vaisseaux sanguins et favoriser le développement de maladies cardiovasculaires. C’est sans compter les risques liés à sa forme nanométrique, aujourd’hui encore inconnus. Les monoglycérides et l’hexamétaphosphate de sodium (agents de texture), ainsi que l’amarante (colorant aussi appelé « F&DC rouge n° 2 ») sont peu recommandables.
Les enfants, mal protégés de la publicité
Les fabricants exploitent les exceptions légales pour cibler les jeunes avec des barres tendres peu nutritives – dont aucune ne fait partie de nos recommandations. Unique au Québec, la Loi sur la protection du consommateur interdit la publicité à but commercial destinée aux moins de 13 ans. Toutefois, les emballages figurent parmi les exceptions à cette interdiction.
Les images ludiques figurant sur certaines barres tendres sont donc parfaitement légales. Par exemple, la marque CLIF KID utilise des dessins de jeunes sportifs pour promouvoir ses collations. Or, celles-ci contiennent entre un tiers et la moitié de sucre de plus que la moyenne des produits évalués.
Des compagnies ont aussi recours à des concours pour attirer les enfants. La marque Val Nature, propriété de la multinationale General Mills, propose ainsi un tirage de jeux Nintendo Switch, tout en apposant Super Mario sur ses barres Sucrées et salées aux arachides. Or, ce produit se situe dans le bas de notre classement, avec une note médiocre de 57 %.

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