Comment se vêtir pour courir l’hiver
L’été n’a guère l’apanage de la course à pied. Pour courir l’hiver, il suffit de se vêtir en conséquence. Voici comment vous garder au chaud sur la piste.
Si vous souhaitez profiter des bienfaits de la course à pied tout au long de la saison hivernale, misez sur quelques morceaux savamment combinés pour braver le froid.
« Plus vous serez bien vêtu, plus vous aurez du fun peu importe la condition dans laquelle vous courrez », assure Alain Dufort, conseiller à la boutique Courir de Montréal, spécialisée en course à pied. « Tous ceux qui commencent à courir l’hiver ont peur d’avoir froid, mais c’est fou, la chaleur qu’on produit en courant! »
- Couche de base en laine mérinos. Photo: Icebraker
Hauts
Le secret pour affronter les températures hivernales réside en une judicieuse superposition de trois couches sur le haut du corps.
Couche de base
En guise de couche de base, enfilez un chandail mince à manches longues au plus près du corps contenant de la laine mérinos ou fait qu’en fibres synthétiques. « Le but de cette couche est d’évacuer l’humidité, donc la sueur, vers l’extérieur », explique Luis Tomas Lopez Villagran, conseiller à la Boutique Endurance, à Montréal.
« Lorsqu’on transpire, on veut que la sueur aille tout de suite sur une couche de tissu et qu’elle ne perle pas sur la peau », ajoute Alain Dufort, qui court lui-même en toute saison depuis plusieurs décennies.
Idéalement, choisissez un modèle au col montant muni d’une fermeture à glissière, que vous pourrez ainsi ouvrir et fermer au gré de la température.
Fibre naturelle par excellence pour les activités en plein air, la laine mérinos vous garde au chaud, même lorsque vous transpirez par temps froid. Notez que vous pouvez porter une couche de base en mérinos quelques sorties d’affilée avant de la laver. « Vous pouvez porter le sous-vêtement trois, quatre fois de suite, et il ne sentira rien », assure Alain Dufort, contrairement à un haut en polyester, qui, dit-il, « porté plus d’une fois d’affilée sent la sueur ».
En revanche, un chandail fabriqué avec de la laine mérinos coûte plus cher qu’un chandail en fibres synthétiques seulement. Pour un bon rapport qualité-prix en magasin, attendez-vous à payer environ 130 $ pour une couche de base en mérinos, comparativement à environ 70 $ pour celle en fibres synthétiques, selon le coureur aguerri.
Cette fibre naturelle est également plus fragile. « Un vêtement en mérinos va s’user plus rapidement au niveau des points de friction, comme les manches ou l’entrejambe », indique-t-il.
Il demeure qu’à ses yeux, les avantages de la laine mérinos supplantent ceux des fibres synthétiques. « Le polyester fait le travail correctement… mais ça se peut que j’aie un frisson en arrêtant à une lumière, par exemple », fait-il remarquer.
- Couche intermédiaire. Photo: Brooks.
Couche intermédiaire isolante
À la couche de base, superposez un autre chandail à manches longues ajusté, dont le tissu, avec ou sans laine mérinos, est un peu plus épais et plus chaud que celui de la couche du dessous. Ce deuxième haut, dont un bon rapport qualité-prix oscille entre 95 et 120 $ environ, selon Alain Dufort, sert à vous procurer de la chaleur supplémentaire lorsque la température l’exige.
Certains modèles sont plus épais que d’autres. « C’est la couche que l’on peut le plus adapter selon l’intensité de notre entraînement ou la température, relève Luis Tomas Lopez Villagran. On va en mettre une plus mince ou plus épaisse; des fois, on n’en met pas du tout. » Afin d’adapter au mieux votre tenue aux fluctuations de températures, le conseiller voit d’un bon œil de posséder deux chandails intermédiaires : un plus épais et un plus mince.
Manteau coupe-vent
La troisième couche consiste en un manteau vous protégeant des éléments, en premier lieu du vent, qui sinon traverserait les sous-couches (dont le rôle n’est pas de parer aux brises froides). Choisissez un tissu déperlant – la pluie fine et la neige glissent dessus sans le pénétrer − et respirant dans des conditions froides.
« Le but, c’est que l’humidité sorte, explique Alain Dufort. Si le tissu ne respire pas, l’humidité reste à l’intérieur. Plus le tissu est mince et respirant, mieux c’est. Et les tissus sont tellement fins aujourd’hui, ils n’entravent aucunement le mouvement. » D’après lui, vous pouvez vous procurer un coupe-vent d’un bon rapport qualité-prix à partir de 120 $ environ.
« C’est probablement la pièce la plus polyvalente de notre arsenal de vêtements de course, parce qu’elle sert aux quatre saisons », ajoute Luis Tomas Lopez Villagran.
« Par contre, prévient-il, si vous l’achetez l’été, réfléchissez à l’hiver et achetez-la assez lousse pour que vous puissiez porter des couches sans vous sentir à l’étroit. Un coupe-vent ne sera pas plus efficace parce qu’il est cintré, au contraire. »
Vous pourriez aussi préférer au coupe-vent une veste sans manches ayant les mêmes caractéristiques. « Avec les hivers qu’on a depuis deux, trois ans, je mets plus souvent ma veste que mon blouson, en jouant avec les bonnes sous-couches », reconnaît Alain Dufort.
Ajuster les couches selon la température
Lors de vos premières courses hivernales, attendez-vous à une succession d’essais et d’erreurs de couches vestimentaires afin de trouver la combinaison idéale pour vous, selon la température.
Par temps très froid, vous voudrez certainement en revêtir trois, mais « il vous faudra apprendre à jouer avec les couches parce que [le confort] varie vraiment d’un individu à l’autre », souligne le coureur d’expérience. Par journée clémente, il se peut qu’une seule couche sous votre coupe-vent suffise. Ce sera à vous de voir : certaines personnes sont plus frileuses que d’autres, simplement.
Outre la température, tenez également compte du niveau d’intensité de votre entraînement. « Si vous faites des intervalles à haute intensité, vous générerez beaucoup de chaleur, illustre Luis Tomas Lopez Villagran. À l’inverse, si vous courez à basse intensité, mais longtemps, vous serez exposé plus longuement aux éléments. Il ne faut alors surtout pas négliger vos couches. »
Une astuce pour savoir si vous êtes adéquatement vêtu avant de filer courir? Mettez le nez dehors quelques secondes. « Si vous êtes bien, rentrez enlever une couche, parce que vous aurez chaud », prévient Alain Dufort, qui vous suggère d’être « légèrement inconfortable » au moment de vous élancer, ce que corrobore Luis Tomas Lopez Villagran.
Dans cette optique, il est normal que vous ayez un peu froid les premières minutes de course, mais gardez en tête que vous vous réchaufferez rapidement.
Pour évaluer votre confort vestimentaire, le conseiller à la Boutique Endurance vous suggère aussi de faire un simple tour de bloc. « Si au bout d’une minute, on commence déjà à avoir chaud, on repasse à la maison, on laisse tomber une couche et on repart! dit-il. Au contraire, vous pourriez vouloir ajouter une couche s’il fait plus froid que vous pensiez. »
Et si vous commencez à avoir un peu trop chaud durant votre trajet, aérez sans attendre votre haut. « Parce que si on commence à avoir vraiment, vraiment chaud, c’est là qu’on se retrouve à saturer nos couches d’humidité et qu’on aura froid », avise Luis Tomas Lopez Villagran.
Au fil des mois, vous vous acclimaterez en outre aux températures. « Plus l’hiver avancera, plus il est possible que vous ne portiez pas les mêmes vêtements pour une même température, fait observer le conseiller. Par exemple, à - 10º C en février, c’est possible que vous ne soyez plus habillé de la même façon qu’à - 10º C en décembre. »
Pantalon
En ce qui concerne le pantalon, vous avez le choix entre des collants doublés ou des modèles légèrement amples. Les collants conçus pour la course hivernale sont plus épais que ceux que vous porteriez l’été, mais rien ne vous empêche de jumeler à ces derniers une combine pour les rendre plus chauds.
Vous trouverez des collants plus épais que d’autres, permettant d’affronter des températures allant sous les - 15º C, ainsi que des pantalons munis de panneaux coupe-vent, fort utiles par temps très froids ou venteux.
Quant aux matériaux, « si on y va en fonction du budget, le synthétique fait le travail aussi bien que le mérinos », estime Alain Dufort. Selon lui, un pantalon en fibres synthétiques offrant un bon rapport qualité-prix coûte environ 60 $, et un pantalon contenant de la laine mérinos, environ 130 $.
Par temps froid et venteux, si vous ne portez pas déjà un pantalon pourvu de panneaux coupe-vent, le conseiller de Courir recommande à la gent masculine d’enfiler un caleçon doublé à l’entrejambe afin de protéger ses organes génitaux, qui peuvent geler. Il existe également des culottes plus rembourrées au fessier.
Grosso modo, Luis Tomas Lopez Villagran estime qu’il vaut le coup de débourser une centaine de dollars pour chaque morceau clé. « Le premier hiver, c’est quand même un investissement, mais ensuite, vous êtes bon pour plusieurs années », souligne-t-il.
Accessoires
Chaussettes
Afin de ne pas exposer vos chevilles à l’air froid, optez pour des chaussettes ¾ en fibres synthétiques ou comprenant de la laine mérinos. Alain Dufort privilégie pour sa part ces dernières (qui peuvent atteindre une trentaine de dollars), plus chaudes que celles en fibres synthétiques uniquement. Cependant, il réitère que la laine mérinos s’usera plus rapidement.
Considérez également l’épaisseur des chaussettes. « Vous ne voulez ni flotter dans vos souliers ni être à l’étroit à cause de vos bas, ce qui peut entraver la circulation sanguine », précise-t-il. D’ailleurs, si vous pratiquez déjà la course à pied par temps chauds, choisissez des bas d’hiver de la même épaisseur que celle de vos bas d’été.
Gants et mitaines
L’hiver, n’oubliez pas que les extrémités du corps sont plus froides que les autres parties du corps. « Puisqu’il se concentre à conserver nos organes au chaud, il y a moins de circulation sanguine vers les extrémités », rappelle Luis Tomas Lopez Villagran. Gants, mitaines ou un modèle combinant les deux garderont donc vos mains au chaud.
Selon Alain Dufort, vous munir d’une paire de gants et d’une paire de mitaines ne sera pas superflu afin de vous adapter aux variations de température au Québec.
Tuques
Isolantes, les tuques conçues pour la course hivernale, qui se détaillent à partir d’environ 10 $, sont constituées de matériaux synthétiques qui évacuent la transpiration; certains modèles contiennent aussi de la laine mérinos. Il se peut que vous voyiez des personnes courir coiffées seulement d’un bandeau et d’une casquette, « mais la majorité des gens optent pour une tuque qui respire », observe Alain Dufort.
Vous souhaitez porter votre tuque d’hiver habituelle? Rien ne vous empêche évidemment de l’essayer, mais vous aurez probablement trop chaud.
Cache-cou
Qu’il soit en laine, en polar ou en fibres synthétiques, un cache-cou préserve la chaleur tout en protégeant des courants d’air. « Et si on a de la difficulté à respirer quand il fait très froid, on peut le monter un peu sur notre bouche », suggère Luis Tomas Lopez Villagran.
Lumières clignotantes
Par souci de sécurité, toute personne courant l’hiver à la nuit tombée ou alors que décline la lumière devrait se doter de voyants rouges clignotants (accrochés sur le haut d’un bras, à un poignet ou à une cheville, par exemple) ou d’une lampe frontale pour signaler sa présence dans les rues. Vous trouverez de tels accessoires d’entrée de gamme à moins de 10 $.
Bien des vêtements sont pourvus de bandes réfléchissantes, mais Alain Dufort n’est guère d’avis qu’elles suffisent à vous rendre visible au maximum sur la route.
Amenez vos vêtements en boutique
Finalement, si vous souhaitez vous équiper pour courir l’hiver, mais possédez déjà des vêtements de plein air à la maison, Alain Dufort vous invite à les apporter lors de votre prochaine visite dans un magasin d’articles sportifs. En les voyant, les conseillers et conseillères pourront pleinement vous aider à cerner les pièces qui vous manquent et vous éviter des achats inutiles.
« On peut avoir les bons morceaux à la maison, mais ne pas savoir les utiliser adéquatement : amenez-les-nous! », conclut l’adepte de course à pied.
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