Inondations: reconstruire différemment
Votre résidence a été inondée à la suite du passage de l’ouragan Debby ? Vous commettriez une erreur en rebâtissant votre sous-sol de la même façon qu’il était avant le sinistre. Voici quelques conseils pour entamer la reconstruction.
Les assureurs du Québec ont reçu environ 70 000 réclamations en assurance habitation à la suite de la tempête tropicale Debby, selon le Bureau d’assurance du Canada (BAC). Les précipitations ont atteint 200 mm en 24 heures dans certaines régions densément peuplées dans le sud du Québec !
Il faut bien constater que la fréquence et l’intensité des événements exceptionnels s’accroissent. Dès lors, si votre sous-sol a été inondé, comment reconstruire pour éviter de devoir recommencer plus tôt que tard ?
Des matériaux imputrescibles
D’abord, « vous devez privilégier des matériaux imputrescibles, c’est-à-dire qui ne peuvent se putréfier au contact de l’eau », indique Marco Lasalle, directeur du service technique de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).
Parmi ces matériaux, notons les revêtements hydrofuges (fibrociment et PVC), des revêtements de sol imperméables (carrelage, vinyle ou époxy) et des isolants résistants à l’eau comme des mousses plastiques ou de la fibre de roche.
Il faut à tout prix éviter les matériaux qui peuvent pourrir, comme le bois ou la laine de verre.
Selon Marco Lasalle, les propriétaires doivent miser sur la sobriété dans le sous-sol. « Moins il y a de matériaux, moins il y a de risques d’avoir des dommages, dit-il. Par exemple, est-ce qu’on est obligé de poser un revêtement de sol dans le sous-sol ? Pourrait-on finir directement sur la dalle de béton ? »
Le professionnel observe que des condos de luxe au Québec se vendent aujourd’hui avec des planchers de béton apparent.
Si vous tenez à avoir un revêtement de sol, il vaut mieux opter pour une pose flottante, c’est-à-dire que les matériaux ne sont pas cloués, collés ou fixés de manière permanente.
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Des bas de mur à quelques pouces du plancher
Votre mur a pris l’eau ? Vous pouvez en refaire un autre en utilisant des panneaux de gypse. Toutefois, ceux-ci ne devraient pas toucher directement au plancher. « Le gypse est un matériau poreux ou semi-poreux qui absorbe l’humidité. Ainsi, lorsque l’eau touche au gypse, elle remonte dans la feuille », souligne Marco Lasalle.
Ce dernier recommande aux gens de commencer le mur à 4 pouces du bas du sol et d’installer pour la partie du bas un panneau de fibrociment d’un demi-pouce. Ensuite, vous pouvez choisir une plinthe de bas de mur de 5 pouces pour recouvrir le panneau de fibrociment.
Évidemment, cela n’aura aucun impact si votre sous-sol a subi une inondation majeure, avec une dizaine de pouces d’eau dans votre maison.
Adaptez l’équipement électrique et mécanique
Vous pouvez profiter de cette reconstruction pour surélever les prises électriques, les tableaux de distribution et les appareils de chauffage, recommande l’APCHQ.
L’installation de chauffe-eaux et les systèmes HVAC (chauffage, ventilation et climatisation) sur des plateformes surélevées sont également conseillés.
De son côté, le panneau électrique doit être situé à au moins 1,7 m du sol, comme l’exige la Régie du bâtiment du Québec (RBQ). Marco Lasalle estime que cette hauteur est généralement suffisante.
Munissez-vous d’une pompe de puisard
Si vous n’avez pas de pompe de puisard, vous devriez vous en procurer une. Celle-ci peut jouer un rôle important dans la prévention d’une inondation en pompant l’eau souterraine à la surface.
Votre pompe doit avoir une batterie de secours qui pourra fonctionner même s’il y a une panne d’électricité, une situation qui est fréquente lors d’une inondation.
Cette pompe doit également évacuer l’eau vers l’extérieur de votre résidence et non vers le réseau municipal qui pourrait être surchargé.
Marco Lasalle conseille aux gens de ne pas attendre de fortes pluies pour acheter ou louer cette pompe. « Il faut rapidement l’utiliser pour éviter les dégâts, précise-t-il. Si tout le monde se précipite au magasin pour s’en procurer une au dernier moment, il se pourrait qu’il n’y en ait plus. »
Vérifiez les drains
Devriez-vous installer de nouveaux drains de fondation pour éviter une autre inondation ? Encore faut-il savoir s’ils sont en cause dans ce sinistre. Si l’eau s’est infiltrée par le bassin de filtration, les drains fonctionnent.
« Cela veut dire que les drains ont amené l’eau jusqu’au puits, mais que celui-ci n’a pas été capable de se vider parce que le réseau municipal était en train de refouler », explique Marco Lasalle.
En revanche, si l’eau ne s’est pas rendue au bassin de rétention, c’est que les drains ne fonctionnent pas. Lorsque l’eau apparaît à la jonction entre un mur de fondation et le plancher du sous-sol, vous avez un indice que les drains sont déficients. Il serait donc temps de les changer.
Notez que la durée de vie habituelle d’un drain est d’environ 25 ans.
Aménagez votre sous-sol sobrement
L’inondation d’un sous-sol peut entraîner d’importantes réclamations auprès des assurances. Et la facture peut grimper davantage si vous y avez installé un cinéma maison ou une bibliothèque contenant des centaines de livres dans le sous-sol.
Marco Lasalle conseille d’éviter des aménagements trop dispendieux dans le sous-sol. Il rappelle que les polices d’assurance sont souvent limitées à 50 000 $ pour les dommages, dans cette partie de la maison.
« Si votre cinéma maison ou votre salle de bains a été inondé, l’indemnité de 50 000 $ va fondre rapidement. Les travaux d’assèchement à eux seuls peuvent coûter 20 000 $, signale le directeur du service technique de l’APCHQ. Et mentionnons que 80 % des réclamations visent le sous-sol en cas d’inondation.
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