Changements climatiques : votre maison est-elle bien assurée ?
Inondations, tornades, incendies : les catastrophes liées aux changements climatiques s’amplifient. Cela vaut la peine de vérifier les clauses de votre assurance habitation.
L’ouragan Fiona dans l’Atlantique, les tempêtes de vents et d’orages (dérécho) au Québec et en Ontario et quelques autres épisodes météorologiques extrêmes à travers le pays ont fait de 2022 la troisième pire année pour les dommages et réclamations en assurance habitation, selon le Bureau d’assurance du Canada (BAC).
En Alberta, les vents violents ont engendré plus de 50 000 réclamations. Et au cours des deux dernières années, les dégâts provoqués par les feux de forêt en Colombie-Britannique pourraient se chiffrer en milliards de dollars, selon l’Institut canadien des actuaires (ICA).
Au Québec aussi, ça brasse. Sur les dix dernières années, notre coin de pays a connu sept événements météorologiques dévastateurs totalisant 561 millions de dollars en indemnisation, selon le Bureau d’assurance du Canada (BAC).
Il n’y a pas de doute, les changements climatiques vont continuer d’avoir un effet sur nos propriétés… et sur nos primes d’assurance : depuis les années 1980, les indemnités versées par les assureurs pour réparer les dégâts causés par des phénomènes météorologiques extrêmes ont doublé tous les 5 à 10 ans.
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L’eau, le vent, le feu
De toutes les causes des sinistres associées aux changements climatiques, l’eau remporte la palme. En 2021, les réclamations en lien avec les inondations, les infiltrations et les refoulements ont représenté près de la moitié des dossiers et plus du tiers des indemnisations.
Selon le consortium scientifique Ouranos, les précipitations ont augmenté de 11 % en moyenne au Québec entre 1948 et 2016, plus rapidement que dans le reste du pays. Les infrastructures municipales peinent à accueillir ces millions de mètres cubes d’eau qui se déversent dans les canalisations.
Ce flot de dégâts s’ajoute au cortège de dommages engendrés par d’autres phénomènes climatiques. Les vents violents abîment les toits, brisent des vitres, renversent des arbres et détruisent des clôtures. Les feux de forêt détruisent des propriétés entières et entraînent des dommages indirects importants avec la fumée et la suie.
En fait, d’après Line Crevier, responsable des affaires techniques au BAC, les édifices existants et les nouvelles constructions ne sont pas très adaptés pour faire face aux conséquences de ces changements. L’organisme milite pour que soient revues les normes de construction afin de rendre les bâtiments plus résistants aux intempéries, par exemple en utilisant des matériaux plus durables pour les toitures ou en améliorant le drainage des terrains.
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S'assurer contre les dégâts d’eau d'un évènement extrême
Un des premiers réflexes à adopter consiste à lire attentivement votre police pour savoir si vous êtes bien protégé contre les risques climatiques qui affectent votre région. Certains de ces risques peuvent être pris en compte quand vous négociez votre contrat d’assurance. Assurez-vous d’avoir les avenants qui vous protègent.
L’assurance habitation de base couvre les dégâts d’eau liés aux installations à l’intérieur du domicile, par exemple un robinet qui coule ou le bris d’un chauffe-eau.
Pour des dégâts causés par de l’eau qui s’infiltre par le sol ou par le toit de la maison, vous devez acheter une protection supplémentaire. L’avenant « Eau du sol et égout » vous protège en cas d’infiltration des eaux souterraines ou de surface, de refoulement ou de débordement d’égout, ou encore de gonflement de la nappe phréatique. L’avenant « Eau au-dessus du sol » couvre les dommages causés par les infiltrations de pluie ou de neige, ou encore en cas de débordement des gouttières.
Pour avoir plus de détails sur les dégâts d’eau couverts par la protection de base et par les différents avenants, consultez cette page sur le site d’Info assurance.
Si votre maison se trouve près d’un cours d’eau ou d’un lac, vous pourriez avoir de la difficulté à vous assurer, indique Line Crevier. En cas de sinistre, vous devrez alors vous tourner vers le gouvernement du Québec, qui dispose d’un programme d’indemnisation pour les propriétaires et les locataires.
Feux et vents violents : quelle protection ?
Pour des dégâts causés par les vents violents (orages, ouragans, tornades) et les feux de forêt, les couvertures varient selon les assureurs.
- La couverture pour les dommages causés à la structure de la maison paie généralement les coûts de réparation ou de remplacement de la structure de la maison, ainsi que les frais de nettoyage et de débris.
- La protection des biens personnels peut permettre de remplacer des meubles, des vêtements et des appareils électroménagers endommagés à la suite d’un sinistre.
- La responsabilité civile couvre les coûts juridiques et les frais de règlement, par exemple si un bardeau s’envole de votre toit et endommage la voiture de votre voisin.
Vous devez porter une attention particulière à ces clauses dans votre contrat pour vous assurer qu’elles couvrent un montant suffisant en cas de réclamation.
Des erreurs à éviter
Lorsque vous négociez votre assurance , vous pouvez être tenté de choisir la prime la moins chère, indique Lise Crevier. Or, se priver des avenants couvrant certains risques liés aux événements climatiques, notamment les infiltrations d’eau, est un mauvais calcul, car ils peuvent engendrer des frais importants en cas de sinistre.
Pour déterminer le montant maximal des dommages pour lesquels on devrait s’assurer, le BAC recommande d’établir la liste des biens et des matériaux qui devront être remplacés en cas de sinistre. L’organisme propose un outil en ligne pour dresser cet inventaire.
Enfin, vous devez également prendre en compte les frais de subsistance pour vous loger à l’hôtel ou louer un appartement durant les travaux de réparation de votre logement. Une fois tous ces montants établis, vous aurez une idée plus claire du montant pour lequel vous devrez vous assurer.
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