Votre garagiste doit reprendre vos vieux pneus
Peu importe où vous achetez vos pneus d'hiver, le garage qui les installe est tenu de récupérer les anciens s'ils sont devenus hors d'usage.
Un de nos lecteurs s’est étonné que le garage de quartier où il a fait poser ses pneus d’hiver achetés sur Internet en suivant nos conseils n’ait pas voulu reprendre ses pneus usagés. «Le garagiste nous a remis les vieux pneus en nous disant que ce n'était pas sa responsabilité d'en disposer. Quelles sont les règles?»
La réponse est claire: l’établissement aurait dû s’en occuper. Il n’existe aucune loi pour l’y contraindre, mais les garagistes québécois participent, depuis 1999, à un ambitieux programme de recyclage de vieux pneus faisant de la province un chef de file mondial en la matière.
«L’accord engage les garages du Québec à accepter les pneus usagés même si le client arrive avec ses propres pneus neufs. De toute façon, ce service ne leur coûte rien», souligne Erwanne Plisson, conseillère en communications et relations médias de RECYC-QUÉBEC, qui pilote le programme québécois de gestion intégrée des pneus hors d'usage.
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Que faire en cas de refus?
Si la mésaventure vécue par notre lecteur devait vous arriver, ne vous dégonflez pas et insistez auprès de votre garagiste pour qu’il garde vos vieux pneus. En cas de refus, contactez RECYC-QUÉBEC qui vous fournira les coordonnées de l’écosite le plus près de chez vous afin que vous puissiez en disposer. À noter que le garage pourrait être contacté afin de s’expliquer sur la raison de son refus.
Vos pneus transformés en terrain de sport!
Lancé en 1999 pour prévenir les dangers environnementaux, le programme du gouvernement provincial associe tous les acteurs de la filière: fabricants, garagistes et magasins spécialisés. Un droit environnemental de 3 $ est prélevé sur chaque pneu neuf afin de financer le programme qui prévoit la valorisation du vieux caoutchouc.
Les résultats sont spectaculaires: depuis 1993, plus de 77 millions de pneus ont été traités et recyclés. On en fait des tapis d'étable, des tuiles pour le revêtement des sols, des billes pour les terrains de sport synthétiques, des coussins anti-vibrations, du bitume caoutchouté, des roues pleines, et bien d’autres choses.
Aujourd’hui, plus de 85 % des vieux pneus seraient récupérés dans la province. Selon RECYC-QUÉBEC, «une quinzaine d'entreprises de transformation ont vu le jour depuis le début du programme, créant plus de 400 emplois directs».
Engagement moral
Ce programme nécessite la collaboration active de tous, notamment des garagistes, tenus par un engagement moral. «L’immense majorité d’entre eux le fait très bien, d’autant plus qu’ils savent que ce ne sont pas forcément eux qui récupéreront les nouveaux pneus qu’ils posent. La plupart acceptent sans difficulté de récupérer les anciens, et cela, même s’ils ne vendent pas les nouveaux», ajoute Erwanne Plisson de RECYC-QUÉBEC.
Souvenir d’une catastrophe
En 1990, un incendie sur le site d’entreposage de pneus usagés de Saint-Amable, en Montérégie, a provoqué une catastrophe environnementale, suivie d’une forte prise de conscience. En plus de polluer l’eau, l’air et le sol, il a coûté 12 millions de dollars au gouvernement. Aujourd’hui, le recyclage des pneus rapporte de l’argent et crée des emplois.
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