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Les coussins gonflables sont-ils dangereux pour des petits passagers?

Par Nadine Filion
Les coussins gonflables sont-ils dangereux pour des petits passagers? Simply Amazing/Shutterstock.com

Un adulte de petite taille ou de poids inférieur à la moyenne devrait-il faire désactiver le coussin gonflable du siège passager avant pour ne pas être blessé par le coussin en cas d’accident ?

Cette question, nous sommes allés la poser à Suzanne Tylko, cheffe de recherche sur la résistance aux chocs pour Transports Canada. C’est elle qui est chargée de « frapper » jusqu’à une centaine de véhicules neufs par année au Centre d’essais pour véhicules automobiles (CEVA), géré par PMG Technologies, à Blainville, au nord de Montréal. C’est aussi elle qui participe au développement international de mannequins de collision, lesquels, test après test, viennent démontrer l’importance des systèmes de retenue de nos véhicules — dont les coussins gonflables.

Rappelons que ces équipements sont obligatoires dans nos véhicules depuis 1999 et qu’ils ont sauvé bien des vies : selon la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), l’équivalent de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), les coussins gonflables ont réduit jusqu’à près du tiers les décès des conducteurs et des passagers avant d’une automobile au cours des 30 dernières années aux États-Unis — plus de 50 000 vies !

Un adulte de petite taille gigote moins qu’un enfant

Les experts en sécurité routière intiment de ne pas faire asseoir les enfants de 12 ans et moins sur le siège avant. Ils recommandent plutôt de les installer sur la banquette arrière. Mais devrait-il être de même pour des adultes de petite taille, s’il y a des enjeux de sécurité ?

« Non, répond Mme Tylko. Si on demande aux enfants de prendre place à l’arrière, ce n’est pas uniquement en raison de leur grandeur ou de leur poids. C’est plutôt parce qu’un enfant, ça bouge. Même assis à l’avant, ils sont vite tannés d’être en voiture, ils s’étirent pour atteindre les boutons de la radio, ils se plaignent d’être mal à l’aise et ils peuvent glisser sous la ceinture… En cas de collision, ils risquent alors de ne pas être dans la bonne position et/ou bien retenus par leur ceinture si le coussin gonflable se déploie. »

Donc, à l’arrière, les turbulents ! Et que les plus jeunes prennent bien place dans le siège de bébé ou le siège d’appoint approprié à leur taille. Et, évidemment, que tout le monde s’attache !

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Des coussins et des sièges intelligents

Dans nos véhicules modernes, les coussins gonflables sont dits « intelligents », c’est-à-dire que leur déploiement s’adapte aux situations et aux occupants d’un siège, comme l’exige Transports Canada depuis 2015. Les coussins qui se trouvent devant nous, mais également sur nos côtés, et même à nos genoux, sont contrôlés par l’ordinateur de bord de l’automobile, qui prend en compte plusieurs paramètres de sécurité — notamment la vitesse et la gravité de la collision. « C’est l’ordinateur qui gère la force de déploiement des coussins, soit “ super rapidement ” pour protéger au maximum ou “ un peu moins rapidement ” lors d’impacts à basse vitesse », explique Mme Tylko.

Les sièges avant de nos voitures sont, eux aussi, devenus « intelligents ». « Bardés de capteurs, ils analysent le poids de l’occupant et sa distribution sur l’assise du siège, poursuit Suzanne Tylko. Certains capteurs vont jusqu’à enregistrer le taux d’humidité, détectant ainsi s’il s’agit d’un être humain… ou d’un sac d’épicerie. » Dans ce dernier cas, le sac gonflable, un accessoire coûteux à remplacer après chaque impact, n’aura pas à se déployer. Dans le cas d’un adulte qui ne pèse pas lourd, l’ordinateur pourrait aussi décider de ne pas faire se déployer le coussin — ce sera alors la ceinture de sécurité qui sera la seule protection.

Rappelons que tout occupant d’une voiture — qu’il soit grand, petit ou qu’il soit lui-même au volant — devrait conserver au moins 25 cm d’écart entre son torse et le socle du sac gonflable. De cette manière, en cas d’impact, il n’entrera en contact avec le coussin protecteur que lorsque celui-ci sera gonflé, réduisant d’autant les risques de blessures. Pour maintenir pareil écart, les conducteurs de petite taille devraient envisager des modèles de véhicules aux pédales réglables ou faire installer des pédales extensibles.

Quand faire désactiver les coussins gonflables ?

À cette autre question, l’experte répond : « Pratiquement jamais. ». La SAAQ et Transports Canada lui font écho : la désactivation des coussins frontaux ne devrait être envisagée qu’en de très rares situations, par exemple si vous possédez une voiture à deux places et que vous n’avez pas le choix d’y transporter un enfant de 12 ans et moins, ou un bébé, à l’avant. (Dans le cas d’un bébé, les experts rappellent d’orienter le siège vers l’arrière.)

Si tel est le cas, votre véhicule pourrait être équipé d’un système de désactivation manuel des sacs gonflables. Sinon, vous devrez faire installer un interrupteur par un garage spécialisé, selon les directives du constructeur automobile. Dans un cas comme dans l’autre, il vous faudra une autorisation de la SAAQ pour rendre vos coussins inactifs — sans quoi, l’amende sera salée : de 300 $ à 600 $. « La désactivation d’un ou de plusieurs coussins gonflables (…) vous prive d’un équipement de sécurité qui a fait ses preuves et qui pourrait vous sauver la vie », rappelle la SAAQ.

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