Changements de pneus: les garages débordés plus que jamais
Chaque année, au mois de novembre, les automobilistes se bousculent dans les ateliers d’installation de pneus d’hiver. Avec les mesures sanitaires imposées par la pandémie de COVID-19, les garagistes peineront à servir tous leurs clients avant le 1er décembre.
«C’est difficile parce que plusieurs régions sont en zone rouge. La propagation du virus demeure élevée et nous connaissons un grand achalandage», explique le président de l’Association des spécialistes de pneu et mécanique du Québec (ASPMQ), Jean-Denis Quenneville.
Moins de mécaniciens
En raison des consignes données par la santé publique, moins de mécaniciens sont affectés à la pose des pneus d’hiver. D’après un sondage réalisé en octobre par l’ASPMQ auprès de ses membres, quatre employés accomplissent en moyenne ces tâches pendant la pandémie, plutôt que six en temps normal.
Qui plus est, les garages fixent généralement les rendez-vous toutes les 15 à 30 minutes, mais ce délai est rallongé à 60 minutes pendant la crise sanitaire. Les corvées de nettoyage, qui doivent être effectuées avant et après le service de changement de pneus, expliquent ce changement d’horaire de travail.
«Entrer dans une voiture, c’est pire que d’entrer chez quelqu’un, souligne M. Quenneville. La plupart des gens ne lavent pas régulièrement leur véhicule. Alors, à l’arrivée du client, on nettoie les clés et tout ce qu’on doit manipuler: poignées, volant, pommeau de vitesse, etc. Et avant de remettre le véhicule au client, on désinfecte de nouveau.»
Le garage A&R Gagnon, qui se trouve dans l’arrondissement de Charlesbourg, à Québec, est parvenu à maintenir la cadence malgré les consignes sanitaires. De 20 à 25 véhicules transitent chaque jour dans ses installations pour la pose de pneus d’hiver. «On essaie d’assurer le service en l’espace d’une heure», dit Normand Parenteau, conseiller technique.
Pas moins de 67 % des garages membres de l’ASPMQ indiquent au contraire qu’ils ne fonctionnent pas à plein régime et 63 % refusent des clients en raison des mesures sanitaires.
Les deux ateliers appartenant à Jean-Denis Quenneville, qui se trouvent dans la région de Québec, en font partie. Le président de l’ASPMQ estime que, pendant les mois d’octobre et de novembre, ils installeront des pneus d’hiver sur 1200 véhicules de moins par rapport à la même période dans les années passées.
Plus de clients
Les garages qui installent les pneus d’hiver sont de plus appelés à servir une clientèle plus nombreuse. Les snowbirds, qui avaient l’habitude de se rendre dans le Sud, mais qui ont révisé leurs plans à cause de la pandémie, doivent préparer leur véhicule pour la saison froide.
«Ces gens ne chaussaient pas leur voiture de pneus d’hiver, mentionne M. Quenneville. [Puisqu’ils restent au Québec cette année], ça fait en sorte que des centaines de milliers de véhicules de plus doivent en être équipés.»
Où attendre
Autre casse-tête: accommoder les clients qui attendent leur véhicule. Pour respecter la consigne de distanciation physique, les garagistes doivent accueillir moins de clients dans leur salle d’attente et plusieurs ont cessé d’offrir le service de raccompagnement ou de prêter des voitures, étant donné qu’elles doivent être nettoyées après chaque utilisation.
Le garage Les Pneus Marquis, situé sur la rue des Chevaliers, à Rimouski, a annulé son service de raccompagnement et conclu une entente avec les chauffeurs de taxi de la région pour reconduire les clients à leur domicile ou leur lieu de travail.
«Notre véhicule de raccompagnement n’a que deux portes. Il n’est pas équipé pour la pandémie», explique Éric Savoie, gérant des Pneus Marquis.
Date limite: 1er décembre
Malgré toutes ces embûches, les véhicules qui roulent sur les routes du Québec doivent être équipés de pneus d’hiver avant le 1er décembre, en vertu du Règlement sur l’utilisation de pneus conçus spécifiquement pour la conduite hivernale.
L’ASPMQ a demandé au gouvernement du Québec de faire preuve de souplesse à l’égard des automobilistes jusqu’au 15 décembre, en raison des circonstances exceptionnelles découlant de la pandémie de COVID-19.
Le ministre des Transports, François Bonnardel, a fermé la porte à la possibilité de reporter la date limite après avoir consulté des ateliers d’entretien automobile. «La majorité a d’ores et déjà prévu le coup en fonction de la nouvelle réalité liée à la pandémie», rapporte l’attachée de presse du ministre, Florence Plourde, dans un échange de courriels.
>> À lire aussi: notre test de pneus d’hiver
L'envoi de commentaires est un privilège réservé à nos abonnés.
Déjà abonné? Connectez-vous
Il n'y a pas de commentaires, soyez le premier à commenter.