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Achat d’une auto: attention aux concessionnaires malhonnêtes!

Par Maïté Belmir
concessionnaire-malhonnete-2 shisu_ka/Shutterstock.com

La pénurie de véhicules entraîne plusieurs concessionnaires à faire pression sur les acheteurs pour forcer la vente ou faire gonfler la facture. Devant ces pratiques frauduleuses, l’Association pour la protection des automobilistes (APA) vous encourage, dans la mesure du possible, à retarder votre achat.

Les exemples de vendeurs de voitures qui abusent de leur pouvoir sur les clients pour conclure des ventes ou ajouter des frais supplémentaires semblent se multiplier. Cinq concessionnaires automobiles, dont le Groupe Park Avenue, qui possède 21 concessionnaires au Québec, ont signé récemment des ententes avec l’Office de la protection du consommateur (OPC), s’engageant à ne plus forcer les ventes ou ajouter de frais supplémentaires, en d’autres mots, à… respecter la loi!

Dans l’entente signée en août 2022, le Groupe Park Avenue s’engage notamment à ne pas afficher un prix de vente qui n’inclut pas tous les frais et à ne pas demander un prix supérieur au prix affiché. Même si c’est ce que dit la loi, il est devenu fréquent que le processus d’achat en concession se déroule autrement.

Des pratiques abusives

Plusieurs cas de frais supplémentaires ont été relevés ces dernières années. Par exemple, si vous achetez un véhicule pour une livraison à l’automne, il arrive que le vendeur vous oblige à acheter quatre pneus hiver. Cela peut s’appliquer à des accessoires, comme des ensembles de tapis, mais aussi à des options sur un véhicule neuf. Or, ces pratiques sont illégales. Un concessionnaire ne doit pas inciter un acheteur à ajouter des options contre son gré ou à rendre la vente conditionnelle à l’ajout de ces options.

Ces cas ne sont pas uniques. Une action collective déposée en janvier 2022 recense le cas d’une soixantaine de clients forcés de payer des frais cachés à l’achat d’un véhicule. En cumulant les trois requêtes présentées en 2021, c’est 220 concessionnaires qui sont accusés d’avoir imposé des frais supplémentaires illégaux.

Les acheteurs potentiels font aussi l’objet de pression de la part des vendeurs. Une technique dénoncée récemment consiste à publier une offre pour un véhicule déjà vendu. Le client qui veut des détails se présente chez le concessionnaire, où le vendeur en profite pour lui faire signer un contrat de vente pour un autre véhicule.

«La conjoncture crée actuellement un déséquilibre entre l’offre et la demande, explique George Iny, directeur de l’APA. La rareté a donné un certain pouvoir aux vendeurs, qui profitent de la situation. Malheureusement, il est difficile de prévenir ces dérives.»

Le nombre de voitures neuves vendues était de 11,2 % moins élevé au deuxième trimestre 2022, en comparaison du même trimestre en 2021. Le temps d’attente s’allonge, allant jusqu’à plusieurs années pour obtenir un véhicule neuf. Les acheteurs, pris au piège, sont donc tributaires du marché.

Selon l’APA, la meilleure protection reste la vigilance.

Prévenir les risques

Le premier conseil de l’APA est de reporter l’acquisition. D’après George Iny, pour les acheteurs qui le peuvent, il est préférable d’éviter d’acheter maintenant. «Les prix sont élevés, les délais sont longs et on a assisté à une dégringolade dans les pratiques de vente au cours de la dernière année», explique l’expert.

Si vous êtes victime d’une pratique abusive, vous pouvez porter plainte. Toutefois, «il est souvent difficile d’en voir les résultats», déplore M. Iny. Et les concessionnaires récidivent. C’est le cas, notamment, de Québec inc. Auto Durocher, à Laval, qui cumule sept mises en demeure sur sa page de commerçant sur le site de l’OPC.

Le concessionnaire a signé un nouvel engagement volontaire en juillet 2021, ce qui lui a évité une annulation de son permis de vente. Et ce, malgré un historique chargé et des preuves concrètes. Même chose chez Hyundai Drummondville, Chomedey Hyundai et www.autozoom.ca, qui se sont tous engagés par entente avec l’OPC à respecter la loi, malgré de nombreuses infractions à leurs dossiers. Ce qui fait dire à certains que l’OPC manque de mordant.

Pour s’y retrouver, l’APA offre à ses abonnés un service qui recense les vendeurs de confiance, une information qui est vérifiée par l’équipe de l’association. Même si cela ne permet pas de diminuer les coûts ou de réduire les délais, cette référence peut offrir une certaine tranquillité d’esprit dans un projet d’achat.

Les mises en demeure et les ententes entre l’OPC et les concessionnaires sont accessibles sur le site de l’OPC. Sur la page d’accueil, vous devez inscrire le nom du concessionnaire dans le champ «Se renseigner sur un commerçant», en cochant la case sur les conditions générales d’utilisation du site. Vous sélectionnez ensuite le concessionnaire concerné dans la liste des résultats. Vous trouverez un onglet «Actions de surveillance de l’Office» et un onglet «Mises en demeure reçues» en bas de la page. Voilà un bon moyen de vérifier la fiabilité d’un concessionnaire, avant de se lancer dans une démarche d’achat.

>> À lire aussi: HGrégoire poursuivie pour pratiques illégales et Déjouez les tactiques de vente des concessionnaires

 

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