Snowbirds : des assurances de plus en plus coûteuses
Les primes d’assurance flambent pour les Québécois qui passent l’hiver dans le Sud en raison de l’inflation et des changements climatiques. Comment protéger ses biens et sa santé au soleil sans griller son portefeuille ?
Pour les quelque 250 000 snowbirds québécois qui préparent leur migration annuelle vers les plages de la Floride, le budget pourrait être plus serré cet hiver. Le taux de change défavorable, l’inflation et les conséquences des catastrophes climatiques font flamber les prix chez nos voisins du Sud, en particulier ceux des contrats d’assurance.
Des propriétaires qui possèdent une maison ou un condo en Floride font mention de hausses importantes de leur prime d’assurance habitation depuis les deux dernières années.
Le prix d’une assurance habitation de base a ainsi connu une augmentation de l’ordre de 25 % pour une maison mobile et de 30 % pour un condo, selon des propriétaires. Pour certains assurés, la prime d’assurance habitation a presque doublé en deux ans.
La hausse touche particulièrement les régions frappées par les ouragans de l’automne dernier, en Floride et sur la côte est de la Californie. Les vents violents et les inondations, comme ceux provoqués cet été par l’ouragan Idalia en Floride, engendrent des dommages importants aux propriétés et poussent les assureurs à hausser les primes.
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Réclamations plus nombreuses
Des retraités rapportent aussi des hausses importantes concernant les assurances soins de santé, dont les coûts peuvent être excessifs aux États-Unis. « Le montant de l’assurance pour un séjour de trois mois ou plus a augmenté de 10 à 25 % depuis 2020 », explique Suzanne Michaud, vice-présidente Assurances chez CAA-Québec. La cause ? Des réclamations plus nombreuses en raison de la COVID-19, l’augmentation des coûts de la main-d’œuvre dans les divers systèmes de santé et le manque de lits dans les hôpitaux du Québec… ce qui prolonge la convalescence des patients québécois dans les hôpitaux américains.
Et c’est sans compter que les exigences des assureurs pour accéder au remboursement des soins de santé engagés aux États-Unis se sont resserrées. Un problème de santé « préexistant » depuis moins de six mois est désormais considéré comme un facteur de risque par certains assureurs. Si le voyageur n’a qu’un seul problème de santé, à condition qu’il soit stabilisé, il peut tout de même acheter une option facultative qui s’ajoute à l’assurance pour soins médicaux d’urgence. Celle-ci ne couvrira qu’une seule maladie existante (ex : diabète, haute pression, certains types de cancer) pour un montant de protection moindre.
S’assurer au Québec ou aux États-Unis ?
C’est le dilemme. Pour assurer une propriété située aux États-Unis, il est souvent préférable de choisir un assureur américain, d’après Suzanne Michaud, car la façon dont sont rédigées les polices d’assurance est différente au Québec et aux États-Unis, et les niveaux de protection inclus dans les primes sont adaptés à la réalité climatique de chaque pays.
Par exemple, l’assureur américain Progressive Insurance mentionne que la police peut exclure en totalité ou en partie certains dommages causés par le vent. Il suggère de prendre une assurance séparée pour couvrir ce risque. Au Québec, les dommages dus au vent sont simplement inclus dans la protection standard des contrats d’assurance tous risques. D’où l’importance d’être attentif à ce qui est précisément couvert par la prime.
En cas d’ennui de santé, choisir un assureur au Québec, en revanche, peut être utile. Au-delà du fait d’avoir accès à du soutien en français, vous pourrez bénéficier du soutien de la part de l’Autorité des marchés financiers (AMF) qui prête assistance aux consommateurs de produits d’assurance, si vous êtes insatisfait du traitement d’une réclamation.
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Réduire la facture
Pour réduire la facture d’assurance maladie, la spécialiste suggère aux snowbirds d’ajouter une franchise à leur assurance voyage, ce qui permet de diminuer le montant de la prime sans toucher aux protections. La franchise peut varier de 500 $ à 2000 $ selon les contrats.
Une autre option consiste à magasiner sa police d’assurance voyage comme on magasine son assurance auto ou habitation. « Un simple appel peut permettre d’économiser des dizaines de dollars », signale Suzanne Michaud.
On peut également vérifier si on possède déjà certaines protections. Un jeune voyageur peut avoir une protection d’assurance voyage plus longue, incluse avec sa carte de crédit. Pour un voyageur de 60 à 64 ans, la durée de la protection voyage des cartes de crédit diminue. Dans ce cas, le snowbird aux tempes grises pourrait souscrire une protection complémentaire en soins médicaux d’urgence pour la portion du séjour qui dépasse la période de couverture de la carte de crédit.
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