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Qu'est-ce qui mène à l'endettement ?

Par Emmanuelle Gril
dettes wavebreakmedia/Shutterstock.com

L'endettement ne concerne pas seulement les moins nantis. Ce fléau caractéristique de notre société de consommation peut atteindre bien du monde si l’on n’y prend garde. Quelles en sont les principales causes ?

Des personnes qui ont de bons revenus peuvent s’endetter à cause de leur train de vie ou du syndrome du « voisin gonflable ». Car, en dépit d’un salaire annuel de 100 000 $, si nous en dépensons 120 000 $, notre situation financière va nécessairement se dégrader. Inversement, un individu gagnant un salaire moyen ou faible, mais qui s’en tient à son budget, pourra tirer son épingle du jeu sans s’endetter.

Imprévus et déficit budgétaire

La consommation excessive est-elle la seule responsable de ce fléau ? Eh bien non, elle ne l’est qu’en partie seulement. Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabilité et président de Jean Fortin & Associés, connaît bien les principales causes qui amènent les consommateurs dans ses bureaux. « Dans 60 % des cas, dit-il, l’insolvabilité vient d’un imprévu ou d’un événement de la vie comme une séparation, une maladie, une perte d’emploi, une automobile à réparer, de gros électroménagers qui brisent, un toit à refaire, etc. »

L’autre 40 % concerne des déficits budgétaires structurels : dans ces dossiers, le recours systématique au crédit vient pallier le manque à gagner. « Certaines personnes à faibles revenus doivent s’endetter constamment pour couvrir leurs dépenses essentielles. Et, même avec un salaire décent ou confortable, si l’on dépense chaque mois un peu plus que ce que l’on gagne, on finira par se retrouver dans le rouge », indique Julie Brissette, conseillère budgétaire à l’ACEF de l’Est de Montréal.

Elle mentionne aussi les situations de dépendance au jeu, à l’alcool ou aux drogues, ou encore le cas des personnes qui gèrent mal leurs finances personnelles en négligeant, par exemple, de faire leur déclaration de revenus ou en accumulant du retard dans le paiement de leurs factures.

En fait, les achats excessifs ne représentent qu’une faible part des dossiers en insolvabilité : « Ce qu’on voit le plus souvent, c’est l’acquisition de véhicules récréatifs ou d’autos trop coûteuses, pour lesquels l’acheteur ne parvient plus à effectuer les paiements », illustre Pierre Fortin.

Une spirale sournoise

Ces différentes situations mènent inévitablement à une spirale de l’endettement dont il sera bien difficile de sortir, à moins d’adopter une stratégie radicale.

Mais en quoi consiste cette fameuse spirale ? Le processus commence progressivement par un solde de carte de crédit qui augmente peu à peu. En ne payant que le montant minimal, la facture grimpe vite et pourrait bien ne jamais se résorber en raison du taux d’intérêt élevé (généralement 19,99 %).

Lorsque la limite d’une carte est atteinte, on s’en procure une autre, c’est si facile ! Celle-ci permettra d’effectuer le paiement minimal de la première et de continuer à avoir accès au crédit. Si on possède une marge de crédit, on peut aussi y puiser pour rembourser le solde des cartes, qu’on continuera à utiliser… Et ainsi de suite, jusqu’à ce que le niveau d’endettement soit tel que le simple versement des paiements mensuels minimaux grugera l’essentiel du revenu. Au bout du compte, nous voilà dans une position intenable après avoir épuisé toutes les sources de crédit disponibles, et c’est l’insolvabilité qui nous guette. Il faudra alors prendre les grands moyens : nous rendre dans une firme de syndic autorisé en insolvabilité qui analysera avec nous les différentes solutions, comme le réaménagement de budget, la consolidation de dettes, la proposition de consommateur et, en dernier recours, la faillite.

Un fonds d’urgence

Pour ne pas en arriver là, il faut revenir à la base : faire un budget pour savoir où va son argent. « Ensuite, il faut dégager des sommes qui permettront de constituer un fonds d’urgence, afin de pouvoir faire face aux événements imprévus, recommande Julie Brissette. C’est le nerf de la guerre. Idéalement, ce fonds devrait contenir l’équivalent de trois mois de dépenses. » Et, lorsqu’on doit l’utiliser, on s’efforcera de le reconstituer dès que possible.

Divers organismes, notamment le réseau des ACEF, présent partout au Québec, offrent gratuitement des consultations budgétaires ; n’hésitez pas à les consulter. Pour savoir quel est votre état de santé financier, calculez régulièrement votre ratio d’endettement à l’aide des outils disponibles sur Internet.

Et si, malgré tout, vous vous endettez et que vous ne voyez pas le bout du tunnel, rendez-vous sans tarder dans un bureau de syndic autorisé en insolvabilité. Rappelez-vous : plus vous attendez, plus votre situation va se dégrader et moins vous aurez de solutions à votre disposition. Prenez le taureau par les cornes et agissez !

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