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Peut-on réellement tirer profit du congé de la TPS?

Par Marie-Ève Martel
Peut-on réellement tirer profit du congé de la TPS? Rudmer Zwerver/Shutterstock.com

Vaut-il vraiment de concentrer ses achats entre le 14 décembre et le 15 février pour bénéficier de la suspension de la taxe fédérale sur les produits et services (TPS) pour économiser quelques dollars sur certains produits ?

​En levant la taxe fédérale sur les produits et services (TPS) du 14 décembre au 15 février, le gouvernement fédéral affirme vouloir aider les Canadiens à « se procurer ce dont ils ont besoin et à économiser pour ce dont ils ont envie ».

Mais le jeu en vaut-il la chandelle ? « Ça va largement dépendre du produit qu’on veut se procurer », nuance Maryse Côté-Hamel, professeure adjointe en sciences de la consommation à l’Université Laval.

Surveiller les promotions est plus payant que 5 % de moins de TPS

La spécialiste relève que plusieurs produits ciblés par le congé de taxe fédérale sont alimentaires. « Logiquement, ça vaut plus ou moins la peine d’attendre si on en a besoin dès maintenant ou si le produit est périssable », indique-t-elle.

Mme Côté-Hamel rappelle que bon nombre de ces produits alimentaires, comme les croustilles, mais également d’autres produits de première nécessité, comme les couches et les produits d’hygiène personnelle, sont régulièrement en promotion, avec une réduction du coût souvent plus intéressante que le rabais de 5 % consenti par le congé de TPS. Elle n’y voit donc aucun avantage à faire des provisions en grande quantité pour épargner à moyen terme.

« Même si c’est apprécié, je ne suis pas convaincue que ce 5 % va faire une grande différence », estime la professeure.

Ainsi, il est plus utile de surveiller ses circulaires si on veut en avoir plus pour son argent.

Produits pour enfants : trop peu, trop tard

Plusieurs produits destinés aux enfants sont inclus dans le congé de taxe temporaire décrété par Ottawa.

« De ce nombre, on trouve les habits de neige, un achat qui a probablement déjà été effectué par les parents qui souhaitaient être prêts à l’arrivée de l’hiver », fait remarquer Mme Côté-Hamel.

En revanche, beaucoup de produits de marque ou haut de gamme ne seront jamais en promotion, ce qui rend le répit de 5 % attrayant pour les parents. « Mais ceux qui songent à s’acheter ces produits ne sont pas dans une situation financière qui les amènerait à modifier leurs habitudes de consommation », avance-t-elle.

Des produits à détaxer en permanence ?

La professeure allègue d’ailleurs que certains produits détaxés durant les deux prochains mois, comme les couches, devraient être exempts de taxes en tout temps en raison de leur caractère essentiel. « Il faudrait que ce soit la même chose que pour les produits d’hygiène féminine qu’on a détaxés il y a quelques années. Ça, ça pourrait faire du bien aux consommateurs », estime-t-elle.

Un rabais bon pour le portefeuille, pas pour la santé

Mme Côté-Hamel comprend moins bien pourquoi on retire la TPS d’articles qui ne sont pas nécessaires, comme l’alcool, les pâtisseries ou les croustilles.

« Ce ne sont pas des produits de base, souligne-t-elle. Ce sont des produits peu susceptibles de se retrouver en grande quantité dans le panier d’épicerie du consommateur moyen. »

« Surtout, il faut se rappeler que les taxes servent, entre autres, à influencer la motivation des consommateurs à se procurer certains produits [par exemple l’alcool, le sucre et le tabac], ajoute la chercheuse. C’est donc surprenant que le gouvernement retire temporairement les taxes sur des aliments comme des chips et des gâteaux au chocolat en se disant que ça va aider les consommateurs. Ça aidera peut-être leur portefeuille, mais pas leur santé. »

Mme Côté-Hamel salue le fait que certains jouets éducatifs seront moins chers, mais elle ne comprend pas pourquoi les consoles de jeux vidéo sont exemptes de TPS. 

« En fait, ce qui me surprend, c’est que les articles de sport n’ont pas été inclus dans le rabais, relève la professeure. J’aurais appliqué le congé de taxes là-dessus plutôt que sur les jeux vidéo. »

Elle soulève également le fait que, si les chaussures pour enfants sont incluses, les chaussures de sport, elles, ne le sont pas en vertu du Règlement fédéral sur la déduction pour le remboursement provincial auquel la Loi fait référence. En effet, celui-ci exclut les chaussures « qui [servent] uniquement à la pratique d’activités sportives ou récréatives ».

« Pourtant, c’est démontré que les moins nantis peinent à acheter des équipements sportifs, pour que leurs enfants puissent faire des activités bénéfiques pour leur santé », déplore la spécialiste. 

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Combiner promotion et rabais TPS, une stratégie gagnante

Pour tirer profit de la pause de la TPS, mieux vaut acheter les produits lorsqu’ils sont en promotion, pour bénéficier alors d’une baisse de prix supplémentaire.

« Le congé de la taxe fédérale arrive après les soldes du Vendredi fou, où plusieurs produits étaient en promotion, mentionne Maryse Côté-Hamel. On peut penser que les parents qui avaient besoin d’un habit de neige pour leur enfant, par exemple, ont profité de ces baisses de prix de l’ordre de 25 % ou 30 % pour faire leur achat. »

Avec le temps des Fêtes à nos portes, les rabais se feront plus rares d’ici là. Elle recommande de patienter jusqu’aux soldes d’après Noël pour combiner les rabais et le congé de taxes.

Enfin, Mme Côté-Hamel rappelle que, si la TPS prend congé pour les Fêtes, la taxe de vente du Québec (TVQ), elle, sera toujours en vigueur.

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