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Jeunes au travail, qui doit payer pour les erreurs ?

Par Mathieu Ste-Marie
fizkes/Shutterstock.com

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, de plus en plus de jeunes travaillent avant même d’avoir 16 ans. Voici quelques informations utiles pour faire ses premiers pas dans le marché du travail.

En règle générale, quel que soit votre âge, vous n’avez pas à payer pour les erreurs commises dans le cadre du travail. Par exemple, l’employeur ne peut vous faire payer pour une caisse qui ne balance pas, des pertes dues au vol à l’étalage, une assiette brisée ou tout autre bris accidentel de matériel.

Ces pertes font partie des frais d’exploitation qui doivent être assumés par l’employeur. Celui-ci ne peut donc les déduire de votre salaire. S’il le fait sans votre autorisation, vous pouvez déposer une plainte à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST).

De plus, si, dans votre contrat, une clause prévoit que votre employeur peut déduire de votre salaire la valeur du matériel perdu ou brisé, elle est illégale.

L’employeur peut soustraire un montant sur votre paie seulement pour remplir une obligation fixée par la loi (par exemple, les impôts), un règlement, une ordonnance d’un tribunal, une convention collective ou un régime complémentaire de retraite à adhésion obligatoire. « Pour faire toute autre retenue sur le salaire, l’employeur doit avoir l’autorisation écrite du travailleur », mentionne le porte-parole de la CNESST, Antoine Leclerc-Loiselle.

Cette autorisation doit préciser la raison de la retenue, le montant concerné, la durée et la fréquence de la retenue et toute autre information nécessaire. « Le travailleur peut annuler son autorisation en tout temps et il doit le faire par écrit », ajoute Antoine Leclerc-Loiselle.

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Mon uniforme est-il fourni ?

Si vous devez porter un uniforme de travail, votre employeur doit vous le fournir gratuitement si vous êtes payé au salaire minimum, soit à 14,25 $ l’heure.

Si vous êtes mieux rémunéré, l’employeur peut vous demander de payer ce vêtement. Toutefois, après avoir payé cet uniforme déduit sur votre salaire, vous devez toujours recevoir au moins le salaire minimum. Évidemment, votre employeur devra avoir votre autorisation écrite pour effectuer cette déduction sur votre paie.

Tout comme pour l’uniforme, l’entreprise doit fournir gratuitement le matériel et l’équipement utilisés pour le travail aux employés à salaire minimum.

Formation payée

Par ailleurs, votre formation doit vous être payée lorsque vous intégrez un nouvel emploi, et ce, même si la date du début du travail est prévue plus tard.

De plus, l’entreprise doit vous rembourser certains frais raisonnables liés à la formation, comme l’hébergement, les repas, le stationnement et le transport. Si votre patron vous fait payer le coût d’une formation et les frais qui en découlent, il doit vous rembourser.

Accidents de travail

La CNESST a publié récemment des chiffres inquiétants sur nombre d’accidents de travail chez les jeunes de 14 ans et moins : il est sept fois plus élevé qu’il y a cinq ans. La présence plus importante des jeunes sur le marché du travail explique, en partie, cette situation.

Tout comme l’ensemble des travailleurs, ceux de 18 ans et moins sont protégés en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle. Les employeurs « doivent prendre toutes les mesures de prévention nécessaires pour protéger la santé et la sécurité des jeunes travailleurs qui sont plus à risque de subir un accident du travail », indique la CNESST sur son site internet.

Par exemple, les employeurs doivent assumer la formation, la supervision et l’entraînement appropriés en plus de fournir les équipements de protection nécessaires.

Déductions à la source

Lorsque vous recevrez votre premier chèque de paie, vous remarquerez certaines déductions. D’abord, il y a l’assurance-emploi qui est de 1,63 $ par tranche de 100 $. Par exemple, si vous gagnez 10 000 $ durant l’année, vous allez payer 163 $ d’assurance-emploi.

Ensuite, les employés doivent cotiser au Régime québécois d’assurance parentale (RQAP), dont le taux de cotisation est de 0,494 %. Vous aurez peut-être à payer une adhésion syndicale ou une cotisation aux assurances collectives.

De plus, des frais de repas et d’hébergement peuvent être retenus sur votre salaire si l’employeur doit vous fournir les repas et l’hébergement. Cela peut être le cas, si un jeune est moniteur dans un camp de vacances, par exemple.

Le montant maximal qui peut être déduit de votre chèque de paie est de 2,37 $ par repas, jusqu’à un maximum de 30,91 $ par semaine, et de 29,72 $ par semaine pour une chambre.

Par ailleurs, si vous avez moins de 18 ans, vous n’avez pas à cotiser pour le Régime de rentes du Québec (RRQ). Aussi, la plupart des employés mineurs n’ont pas à payer l’impôt fédéral ni l’impôt provincial, car leurs salaires se situent au-dessous de 16 000 $ et ne sont donc pas imposés.

Chez vous de 23 h à 6 h

Vous devez savoir que, si vous avez moins de 16 ans et que vous n’avez pas votre diplôme de fin d’études secondaires, votre patron doit s’assurer que votre horaire ne vous empêche pas d’être en classe.

Votre horaire doit également vous permettre d’être chez vous entre 23 h et 6 h le lendemain matin. Toutefois, cette obligation ne s’applique pas si vous faites du gardiennage, livrez des journaux, créez ou interprétez des œuvres dans différents domaines artistiques (théâtre, musique, danse, film, doublage, etc.), ou travaillez pour un organisme à vocation sociale et communautaire, comme un camp de vacances ou un centre de loisirs.

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