Comment choisir une bonne paire de crampons

Des crampons partiels… partiellement performants
Facilité d’utilisation
Confort
Qualité des matériaux

Quand dame Nature fait des siennes et nous laisse un beau manteau de givre, ça complique les déplacements, y compris à pied. Au Québec, entre le 1^er avril 2021 et le 31 mars 2022, 2 218 personnes ont été hospitalisées après être tombées sur la glace, selon l’Institut canadien d’information sur la santé. Le fait d’avoir sous la main une bonne paire de crampons amovibles permet de circuler dehors en sécurité l’hiver.

Protégez-Vous a mis à l’essai 10 paires de crampons de divers types pour se déplacer en ville. Certains modèles couvrent le dessous du pied en entier, alors que d’autre couvrent l’avant ou le talon seulement. Les crampons testés se détaillent entre 12 et 82 $ la paire.

Des crampons doivent bien sûr adhérer à la glace, mais également être faciles à installer et confortables à porter. Nous avons mesuré en laboratoire le coefficient de frottement (aussi dit de friction) des crampons, mais nous avons également testé les produits en situation réelle avec un groupe d’utilisateurs sur une surface glacée et sur des trottoirs non glacés.

Premier constat : l’adhérence varie grandement entre les produits testés. Par exemple, un modèle est à éviter, car il glisse sur la glace et offre à peine plus d’adhérence qu’une botte d’hiver.

Autre constat : le confort est assez important. Le type et la disposition des pics ou pointes – les éléments qui s’accrochent à la glace – jouent notamment un rôle dans le confort.

Des crampons partiels… partiellement performants

La majorité des emballages ou des sites web de fabricants indiquent le genre d’utilisation pour laquelle les crampons sont conçus (glace lisse, marche en ville, randonnée, etc.). Les crampons de ville sont légers et dotés de pics peu prononcés. Ceux de randonnée sont munis de pics proéminents qui mordent dans les surfaces et sont donc plus volumineux et plus lourds que les autres.

Les crampons complets sont généralement constitués d’une semelle en plastique ou en métal avec des pics répartis sur l’avant et l’arrière du pied.

Les crampons partiels couvrent une zone du pied seulement, soit l’avant, le milieu ou l’arrière (talon). Ils conviennent bien dans des situations où l’on bouge peu (par exemple, en attendant l’autobus), mais où l’on requiert une certaine adhérence, car comme ils n’ont pas de pics partout, il est possible de glisser un peu en se déplaçant. Un seul des trois modèles avec crampons partiels que nous avons testés a d’ailleurs obtenu de bons résultats sur le plan de l’adhérence.

Lorsqu’on marche, le pied n’arrive pas à plat sur la surface. Le talon est déposé en premier, suivi de la voûte plantaire, puis le talon se lève, et le devant du pied nous propulse vers l’avant. Les crampons partiels étaient moins efficaces que les autres sur la glace, selon notre groupe de testeurs. À un moment ou un autre du mouvement, aucun pic n’était en contact avec la surface et donc, le pied glissait. Avec les crampons complets, il y a toujours des pics en contact avec le sol pendant le pas.

Pour adhérer à la glace, les crampons peuvent être munis notamment de pointes, de pics, de têtes de vis ou de fils entourés de spirales (voyez les photos ci-dessous). En laboratoire, nous avons évalué si les crampons, lorsqu’ils sont placés sous une botte d’hiver et qu’on les fait glisser à plat sur une surface glacée, offrent une résistance. La mesure obtenue est le coefficient de frottement. Nous avons aussi mis les crampons à l’épreuve en conditions réelles, avec des testeurs, sur une surface glacée.

Résultat? Les modèles avec pointes minces offrent de bonnes performances. À l’opposé, les petits pics offrent une adhérence limitée. Pire encore, les fils entourés de spirales n’offrent aucune adhérence.

- Crampons avec des têtes de vis

- Crampons avec des pointes

- Crampons avec des pics

- Crampons avec des fils entourés de spirales

Facilité d’utilisation

Mettre des crampons à -20 °C demande une certaine dextérité. Une personne qui a l’intention de les enfiler plusieurs fois dans la journée a donc intérêt à opter pour un modèle qui s’installe et se retire rapidement. D’autant plus que les surfaces comme l’asphalte, les planchers et les rochers abîment les crampons et diminuent la stabilité de l’utilisateur, d’où l’importance de pouvoir les retirer aisément.

Lors de votre essai en magasin, profitez-en pour vérifier s’ils s’installent et s’enlèvent aisément. C’est le cas de la majorité des crampons que nous avons testés. Même s’ils sont un peu plus difficiles à mettre que les autres, les crampons plus couvrants ont été préférés par notre groupe de testeurs, car ils tiennent bien.

Nos testeurs ont par ailleurs grandement apprécié la présence de sangles ou de courroies, car elles permettent de bien ajuster les crampons sur les bottes. Certains modèles de notre test en sont munis.

Si vous optez pour des crampons avec des chaînes de soutien sous la semelle, un modèle bien ajusté ne fera pas de bruit, sauf celui de mordre dans la surface. Lors des essais, nos testeurs ont toutefois dû réajuster à plusieurs reprises certains modèles, car les chaînes se balançaient sous la semelle pendant la marche.

À noter : deux produits viennent en outre avec un sac de transport, ce qui facilite leur entreposage.

Confort

Pour plus de confort, il faut privilégier une bonne répartition des pics, car cela réduit les points de pression sous le pied. À titre de mauvais exemple, certains crampons sont faits d’une plaque de métal avec des pics protubérants. Les plaques causent des points de pression sous le talon, la plante du pied et les orteils, ce qui entraîne un inconfort et peut causer des blessures à long terme.  

Comme ils ne couvrent qu’une partie du pied, les crampons partiels donnent l’impression d’avoir une bosse sous le pied lorsque le corps n’est pas en mouvement. C’est le cas, par exemple, des modèles destinés à des bottes ayant un talon défini. Même lorsqu’ils les avaient bien ajustés, nos testeurs avaient la sensation de marcher en permanence avec un bout de bois au milieu du pied.   

L’ajustement des crampons a aussi un effet sur le confort. Un harnais trop serré risque de créer des points de pression inconfortables, alors qu’un dispositif trop ample n’offrira pas assez de stabilité. Dans le deuxième cas, le pied pourrait se renverser, ce qui pourrait causer une entorse.

Enfin, certains crampons s’utilisent sur une grande variété de bottes ou de chaussures, alors que d’autres conviennent uniquement à une botte souple ou rigide. C’est la rigidité de votre semelle qui déterminera à quel point vous sentirez les crampons. Selon la D^re Marie-Michelle Pelletier, podiatre, il est préférable, lorsque possible, d’essayer les modèles en magasin avec les chaussures sur lesquelles vous les porterez et de faire des sorties progressives par la suite.

« Si, pendant vos sorties, vous ressentez des engourdissements ou des points de pression, il vaut mieux cesser l’utilisation des crampons », recommande la D^re Pelletier.

- Ces crampons sont constitués de plaques de métal qui causent des points de pression sous les pieds.

Qualité des matériaux

La qualité du produit est particulièrement importante, car le froid rend les matériaux moins élastiques. Lors de notre test, trois modèles de crampons se sont brisés après quelques utilisations seulement.

Pour ce qui est de l’armature, les chaînes sont plus durables que les sangles en caoutchouc, notamment parce qu’elles peuvent être réparées si un maillon se brise.

Pour assurer la durabilité de vos crampons, il est recommandé de les retirer de vos bottes, de les faire sécher et de les ranger dans un endroit frais, sec et à l’abri de la lumière. La chaleur et la lumière abîment le caoutchouc, et le sel peut causer de la corrosion sur les parties métalliques.

Consultez notre liste des meilleurs crampons.

À lire aussi : Comment choisir des raquettes à neige ?, Comment choisir des skis de fond ? et Comment se chausser pour courir en hiver ?