Comment choisir un revêtement d’entrée d’auto?

Des changements majeurs dans les revêtements
Des options plus vertes
Les types de revêtements
Trouver un entrepreneur

Quand il est question de rénovations résidentielles, vous entendez souvent que refaire la cuisine ou la salle de bains sont des travaux payants qui donnent une plus-value à la maison. Eh bien, cela vaut aussi pour l’allée de garage, selon Pierre Goudreau, évaluateur agréé et président de l’Ordre des évaluateurs agréés du Québec. Si le revêtement de votre entrée d’auto est abîmé, il vaut donc mieux le rénover. « Actuellement, les gens préfèrent souvent acheter des maisons clés en main où il y a peu de travaux à réaliser, alors si votre stationnement est en mauvais état et que vous le refaites, vous récupérerez au minimum 50 % de la somme dépensée et vous aurez plus de chance de vendre votre demeure », souligne l’évaluateur.

Ce conseil est encore plus pertinent dans les secteurs où la construction des entrées d’auto n’est plus permise et où il est difficile de stationner une voiture dans la rue, comme dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, à Montréal.

Si vous êtes décidé à entreprendre des travaux de ce genre, demandez-vous d’abord quel style de revêtement vous désirez et de quel budget vous disposez. Vérifiez également quelles sont les contraintes municipales. Une fois ces informations réunies, vous serez en mesure de choisir le revêtement qui convient le mieux à vos besoins. Vous trouverez même des options qui sauront répondre à vos préoccupations environnementales!

Des changements majeurs dans les revêtements

On pense souvent « asphalte » quand il est question de l’entrée d’auto. Longtemps populaire, ce matériau est devenu aujourd’hui la bête noire à bannir. « L’asphalte est catastrophique d’un point de vue environnemental », confirme Emmanuel Cosgrove, directeur de l’organisme Écohabitation. Ce matériau imperméable est problématique notamment en cas de fortes pluies, car les infrastructures publiques ne sont pas nécessairement adaptées pour les gérer. Or, comme une entrée en asphalte est généralement en pente vers la rue, l’eau de pluie qui tombe dessus ruissellera directement vers la chaussée.

Par ailleurs, ce matériau imperméable est susceptible de créer des îlots caniculaires, puisqu’il emmagasine la chaleur. « Dans les zones urbaines très asphaltées par opposition aux zones avec plus de verdure, il peut y avoir 10 °C d’écart en été, surtout quand les surfaces sont noires », précise Emmanuel Cosgrove.

L’autre grand perdant au chapitre environnemental : le béton coulé, chaud et imperméable également.

Des options plus vertes

Le paysagiste David Rodier constate un réel engouement pour les revêtements perméables depuis une dizaine d’années. Ceux-ci se distinguent des pavés classiques imperméables, dont les joints sont réalisés en polymère. Les joints des pavés qui laissent l’eau s’écouler directement dans le sol sont composés de sable ou de petits graviers. Ceux des modèles végétalisés sont quant à eux faits de terreau et de plantes. Côté apparence, les pavés offrent énormément de possibilités et, quand ils sont de couleur pâle, ils ne créent pas d’îlots de chaleur, car ils reflètent le soleil.

Les graviers décoratifs représentent également une bonne option d’un point de vue écologique. « Si vous voulez aller vers ça, vous devez absolument choisir des graviers qui sont compacts, pour pouvoir les densifier afin que le sol soit stable », recommande David Rodier. Le paysagiste précise aussi qu’ils sont facilement projetés sur le terrain (gazon, plates-bandes, etc.) ou dans la rue; par conséquent, ils sont souvent interdits en milieu urbain.

Un côté bucolique

Outre les pavés entre lesquels des végétaux sont introduits à la place des joints, il existe des structures alvéolées faites de béton ou de plastique recyclé, qui laissent plus d’espace aux plantes. Dans tous les cas, il est possible de mettre du thym, de la menthe, du trèfle, du gazon... « Idéalement, privilégiez des plantes indigènes solides. Il y a même de jolis mélanges à fleurs sauvages qui ajoutent de la verdure en milieu urbain », mentionne Emmanuel Cosgrove.

Une solution de rechange à l’asphalte

Si vous aimez le côté moderne et net de l’asphalte, les revêtements de caoutchouc recyclé, qui ont l’avantage d’être poreux, pourraient vous séduire. Rick Audet, responsable du marketing pour l’entreprise GoRubber (laquelle propose ce type de surface sous le nom d’Écopavage), explique que ce revêtement – offert dans plusieurs couleurs – laisse passer l’eau, qu’il est antidérapant et que la glace n’y adhère pas.

Marie-Ève a fait poser un revêtement de pneus recyclés dans son entrée d’auto il y a six ans, et elle se dit ravie du résultat : « Ça ne craque pas, comparativement à l’asphalte, et l’installation était quasiment au même prix. Comme c’est un revêtement perméable, il n’y a pas de flaques stagnantes en cas de fortes pluies. » Seul bémol : des petits morceaux se sont détachés, mais l’entreprise qui a fait l’installation a posé un scellant perméable à l’eau à la surface pour corriger la situation.

Les types de revêtements

Asphalte 

• Prix au pied carré : de 4 à 10 $*
• Avantages : économique; nécessite peu d’entretien; s’agence bien avec les styles modernes en renforçant leur côté épuré parce que c’est un revêtement uniforme.
• Inconvénients : peu durable; non écologique; teintes limitées allant du noir au gris clair; risque de fissures.
• Perméabilité : nulle
• Durée de vie : moins de 20 ans
• Entretien : appliquer un scellant au minimum tous les cinq ans pour rehausser la couleur; comme des fissures peuvent apparaître, de la poussière s’y accumuler et des herbes s’y développer, il faut donc enlever régulièrement ces matières organiques.

Béton coulé

• Prix au pied carré : de 15 à 25 $*
• Avantage : son fini élégant s’agence facilement aux différents styles de propriétés.
• Inconvénients : peu adapté au climat du Québec, car il réagit mal aux sels de déglaçage; coût d’installation élevé; peut s’abîmer avec les mouvements de gel et de dégel; difficile à réparer.
• Perméabilité : nulle
• Durée de vie : 30 ans, s’il est bien fait.
• Entretien : appliquer un scellant tous les deux ans.

Pavés unis (pavés de béton assemblés avec joints de polymère)

• Prix au pied carré : de 15 à 25 $*
• Avantages : existent en plusieurs formes, dimensions, finis et couleurs que vous pouvez marier pour créer des motifs; résistent bien aux écarts de température; au besoin, possibilité de changer les pavés individuellement.
• Inconvénients : coût élevé; plus il y a d’inégalités dans les épaisseurs ou dans le motif choisi, plus il y a de risques d’égratignures lors du passage de la souffleuse.
• Perméabilité : nulle
• Durée de vie : de 30 à 50 ans, si l’installation est bien faite.
• Entretien : enlever la mousse et les autres matières organiques qui se développent sur les pavés et dans les joints; vérifier que les joints sont toujours bien remplis; au bout de quatre ou cinq ans, possibilité qu’il y ait à remettre du polymère.

 Pavés perméables (pavés unis assemblés avec du sable ou de petits graviers)

• Prix au pied carré : de 20 à 30 $*
• Avantages : grande diversité de formes, dimensions et couleurs; possibilités de styles infinis; écologiques, car ils conservent l’eau sur le terrain grâce à leurs joints perméables.
• Inconvénients : coût élevé; comme tous les types de revêtements, peuvent bouger au fil du temps en raison d’une mauvaise préparation ou d’une mauvaise analyse préalable du sol.
• Perméabilité : très bonne
• Durée de vie : plus de 25 ans
• Entretien : enlever la mousse et les autres matières organiques qui se forment sur les pavés et dans les joints; vérifier que ces derniers sont toujours bien remplis.

Pavés végétalisés (pavés unis dont les joints sont remplacés par du terreau et des plantes)

• Prix au pied carré : de 15 à 25 $*
• Avantages : grande diversité de formes, dimensions et couleurs; possibilités de styles infinis des pavés; écologiques, car l’eau pénètre dans les interstices végétalisés; apportent une touche champêtre grâce aux plantes.
• Inconvénient : entretien des plantes nécessaire, lesquelles peuvent ne pas survivre si le véhicule est souvent stationné dans l’entrée (manque de soleil).
• Perméabilité : très bonne
• Durée de vie : privilégier les plantes indigènes et résistantes qui repoussent chaque année (thym, menthe, trèfle, fleurs sauvages, etc.); plus de 20 ans pour les pavés.
• Entretien : enlever les mauvaises herbes; prendre soin des plantes.

Pavés alvéolés en plastique recyclé ou en béton

• Prix au pied carré : de 15 à 25 $*
• Avantages : écologiques, car l’eau pénètre dans les interstices végétalisés des pavés; apportent une touche bucolique grâce aux plantes.
• Inconvénient : entretien des plantes nécessaire.
• Perméabilité : très bonne
• Durée de vie : plus de 20 ans; privilégier les plantes indigènes et résistantes qui repoussent chaque année (thym, menthe, trèfle, fleurs sauvages, etc.).
• Entretien : enlever les mauvaises herbes; prendre soin des plantes.

Revêtement de pneus recyclés

• Prix au pied carré : de 10 à 12 $*
• Avantages : s’installe directement sur la surface existante; revêtement poreux; grand choix de couleurs; résiste au gel et au dégel; surface antidérapante sur laquelle la glace n’adhère pas; ne fissure pas; écoresponsable (fait à 100 % à base de pneus recyclés).
• Inconvénient : n’est pas conçu pour les stationnements avec un fort trafic de véhicules lourds pour une utilisation commerciale.
• Perméabilité : très bonne, sauf si le revêtement est posé sur une surface imperméable (de l’asphalte, par exemple).
• Durée de vie : 25 ans et plus, si l’entretien du scellant revitalisant est fait au minimum tous les cinq ans.
• Entretien : il faut passer le souffleur à feuilles ou nettoyer la surface avec une machine à pression de temps en temps si votre municipalité l’autorise, et appliquer un scellant tous les cinq ans.

Graviers décoratifs

• Prix au pied carré : de 3 à 4 $*
• Avantages : très abordables; écologiques parce qu’ils filtrent l’eau; faciles à installer; se déclinent dans plusieurs teintes et formats; très durables.
• Inconvénients : entraînent la projection de roches partout sur le terrain, surtout l’hiver, quand vous utilisez une souffleuse; nécessitent un entretien fréquent; salissants pour les voitures; risquent d’endommager le gazon.
• Perméabilité : très bonne
• Durée de vie : illimitée
• Entretien : rajouter des graviers environ aux deux ans; ratisser le terrain fréquemment pour enlever les gravillons.

Trouver un entrepreneur

De l’avis de Charles Tanguay, porte-parole de l’Office de la protection du consommateur (OPC), décider de choisir vous-même l’entreprise qui fera vos travaux est un bon début! « Malheureusement, très souvent, c’est votre allée qui se fait choisir par un commerçant itinérant qui frappe à votre porte en prétextant être dans le secteur et pouvoir réaménager ou traiter votre entrée d’auto », fait-il valoir, ajoutant : « Ces commerçants-là suscitent beaucoup de plaintes, et il vaut mieux les éviter en règle générale. À tout le moins, si vous acceptez d’écouter celui qui vous sollicite, ne signez rien; prenez le temps de comparer avec une ou deux autres offres et de procéder aux vérifications d’usage. » Aussi, méfiez-vous des soumissions particulièrement basses (par rapport aux autres), qui pourraient démontrer l’inexpérience de l’entrepreneur et entraîner des surcoûts ou des travaux inachevés.

Sur le site web de l’OPC, dans « Section pour les consommateurs – Se renseigner sur un commerçant », vous pourrez voir si l’entreprise a reçu des mises en demeure de consommateurs à la suite de plaintes, ou encore si l’OPC a entrepris des actions de surveillance à son endroit ou des actions punitives contre elle. Dans le cas d’un commerçant itinérant, vous serez également en mesure de vérifier s’il est titulaire d’un permis de l’Office, lequel est obligatoire.

N’hésitez pas à demander des références de clients afin de vérifier leur satisfaction à l’égard de l’entrepreneur avec lequel vous souhaitez faire affaire. Sachez que pour des travaux de revêtement à faire sur un terrain privé, l’entrepreneur n’est pas obligé d’être titulaire d’une licence de la Régie du bâtiment du Québec.

Exigez un contrat détaillé

L’entreprise que vous choisirez devra rédiger et signer un contrat en bonne et due forme qui précise le moment et la nature des travaux, et qui déterminera aussi les modalités de paiement.

Si un acompte est demandé, versez le plus petit montant possible, et certainement pas plus de 10 % du montant total des travaux estimés. Idéalement, payez avec une carte de crédit, car elle constitue en elle-même une forme de protection si jamais l’entrepreneur disparaissait. Par ailleurs, surtout si le prix est élevé, gardez une réserve de 10 à 15 % payable 15 jours après la fin des travaux pour vous couvrir au cas où des sous-traitants n’auraient pas été payés, ce qui est courant dans l’industrie, selon Charles Tanguay.

Ce que doit préciser le contrat

• Le nom et les coordonnées de l’entrepreneur; ainsi que ses numéros de licence et de permis, s’il en détient.
• L’adresse de la propriété où les travaux seront faits.
• Le numéro de police de l’assurance responsabilité de l’entrepreneur et le nom de sa compagnie d’assurance. Demandez-en la preuve.
• Une description détaillée des travaux et des matériaux employés.
• Les dates de début et de fin des travaux.
• Le coût total et les modalités de paiement.
• Le ramassage des débris.

À lire aussi : Comment entretenir l’asphalte, une surface en béton ou les pavés unis, Ce que devrait contenir un contrat de construction ou rénovation et Comment entretenir votre porte de garage