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Comment choisir son logement étudiant?

Par Benoîte Labrosse
Comment choisir son logement étudiant? Lee Charlie/Shutterstock.com

Vous devez déménager à Montréal, Québec, Trois-Rivières, Rimouski ou ailleurs pour suivre des cours au cégep ou à l’université ? Plusieurs options s’offrent à vous : en résidence étudiante, en appartement, dans une chambre chez un particulier… Quelques conseils pour faire le bon choix de logement étudiant selon votre style de vie, vos besoins et votre budget.

Les résidences étudiantes de votre établissement d’enseignement
Les résidences étudiantes privées
L’appartement
La chambre chez un particulier
Combien coûte un logement étudiant?
Quel bail pour un logement étudiant?
En résumé : les principales caractéristiques à considérer

Un peu plus de 530 000 étudiants fréquentaient les cégeps et les universités du Québec en 2022-2023, selon Statistique Canada. Bon nombre d’entre eux ont dû quitter le foyer familial pour se rapprocher de leur établissement d’enseignement.

Comme la crise du logement n’épargne personne, se trouver un nid pour le temps de ses études s’est passablement complexifié. « Avant les années 2000, les résidences de l’université affichaient un taux d’occupation d’environ 60 %, mais depuis 3 ans, elles sont au maximum de leur capacité, constate Charles Lamontagne, directeur de l’hébergement aux Services à la vie étudiante de l’Université de Sherbrooke (UdeS). L’année passée, elles se sont remplies deux heures après la mise en ligne du formulaire de réservation ! » Un engouement semblable a été constaté partout dans la province.

Le besoin criant d’hébergement a d’ailleurs amené plusieurs établissements postsecondaires à afficher sur leur site internet, en plus de leur propre offre, un éventail de propositions locales. Un excellent point de départ pour votre course au nouveau toit. « C’est l’ensemble de la ville qui accueille les étudiants, donc nous présentons non seulement plusieurs partenaires privés, mais aussi toutes les personnes qui veulent mettre à la disposition de nos étudiants des lieux où ils peuvent vivre », explique le recteur de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Christian Blanchette.

Une philosophie que partagent entre autres l’Université de Sherbrooke, qui a élaboré un « service de logement officiel » baptisé Uni-Logi, et le Cégep de Jonquière, à Saguenay. « En publiant une banque d’hébergements offerts aux alentours, le cégep agit comme un facilitateur », affirme sa coordonnatrice de la Direction des communications et du développement des effectifs étudiants, Sabrina Potvin. À l’Université du Québec à Montréal (UQAM), il est même possible d’obtenir de l’aide personnalisée pour se trouver un logement auprès de Maude Giguère, conseillère à la vie étudiante spécialisée en la matière.

Mais ce n’est pas tout d’avoir accès à des outils de recherche : encore faut-il savoir ce qu’on veut y trouver. Pour vous guider, voici un survol des principaux types de logements étudiants.

Les résidences étudiantes de votre établissement d’enseignement

Presque tous les établissements postsecondaires québécois offrent un service de résidences à leurs étudiants. « Nous considérons que c’est un contexte qui favorise leur réussite éducative, affirme Guillaume D’Amours, directeur de la vie étudiante et de la réussite éducative au Collège de Bois-de-Boulogne, à Montréal. Nos résidences sont annexées au collège, donc il y a un grand avantage logistique : tu peux aller à tes cours en pyjama et en pantoufles! (rires) » La proximité des installations sportives est également appréciée, particulièrement par les étudiants-athlètes.

« Il y a des activités organisées pour nos résidents et un intervenant de proximité qui s’assure de briser l’isolement », ajoute-t-il en soulignant le fort sentiment d’appartenance que nourrissent ces démarches. Le Cégep de Jonquière emploie une personne jouant un rôle semblable. « Notre intervenante sociale est un peu la “maman des résidences”, constate Sabrina Potvin. En plus de monter un programme d’activités, elle intervient en cas de situations conflictuelles et peut obtenir du soutien psychosocial pour les étudiants qui vivent des difficultés. »

« Certains jeunes n’ont que 16 ans à leur arrivée, donc les résidences sont une belle transition, parce que les responsabilités sont moins nombreuses qu’en appartement, poursuit-elle. Les espaces communs – cuisines, salles de bain, salles d’étude – sont entretenus par le Cégep, le loyer couvre tous les services de base [électricité, chauffage, Internet et buanderie] et des agents de sécurité sont sur place 24 heures sur 24. »

Peu importe l’établissement d’enseignement, les visiteurs sont généralement admis dans les espaces communs jusqu’à une certaine heure en soirée, mais ne peuvent pas dormir sur place. Plusieurs autres règles régissent le quotidien des résidents. « C’est un milieu de vie qui peut être super stimulant et permettre de se créer un grand réseau social, mais ce n’est pas fait pour tout le monde, admet Luis René Ayala Robledo, directeur du Bureau de la vie étudiante de l’Université Laval, à Québec. Il faut être prêt à partager tout son environnement avec beaucoup de gens. »

Dans la plupart des résidences, l’espace individuel se limite à une petite chambre déjà meublée qui peut comporter un petit réfrigérateur (parfois offert en location). Il est parfois permis d’y installer un four à micro-ondes. Cela dit, les cuisines communes en sont toujours munies. Des chambres dites doubles peuvent aussi être occupées en solo afin de bénéficier de plus d’espace, moyennant un loyer un peu plus élevé. Des établissements permettent de vivre à deux dans ce type de chambres, pour peu que chaque résident soit étudiant de l’endroit.

Certaines résidences proposent également des studios individuels comptant cuisine et salle de bain ainsi que des appartements dans lesquels un petit nombre de résidents partagent les pièces communes. C’est dans un tel logement qu’Alice (prénom fictif) s’est installée à son arrivée de France en vue de fréquenter une université montréalaise. « Les résidences étudiantes sont une bonne solution pour les gens qui arrivent d’ailleurs, estime-t-elle. C’est déjà bien aménagé, tu es sûr d’être près de tes cours et tu as beaucoup moins de risques de te faire arnaquer à distance. »

Elle s’est donc retrouvée dans un logement pour huit personnes. « Nous avions été réunis au hasard, mais ça s’est bien passé », raconte-t-elle. L’année suivante, la cohabitation a été beaucoup moins harmonieuse, au point où un de ses colocataires et elle ont dû porter plainte à la police contre une des personnes qui partageaient leur logis.

Cette mésaventure, qui l’a incitée à déménager dans un appartement locatif avec deux amis, n’empêche pas Alice de trouver plusieurs points positifs à son passage en résidence. « C’est un lieu de vie dans lequel tu es entouré de gens qui ont un rythme de vie semblable au tien : si tu travailles jusqu’à 23 h 30 sur un devoir, quelqu’un d’autre va sûrement être en train de faire pareil ! Ce partage d’expériences allège un peu le fardeau des études. En plus, tu as facilement accès à un environnement très stimulant. »

Les loyers des résidences affiliées à un établissement d’enseignement sont aussi moins élevés que ceux du marché locatif privé. À celles de l’UdeS, l’indexation annuelle est par exemple « toujours beaucoup en dessous de ce que permet la grille de calcul du Tribunal administratif du logement », assure Charles Lamontagne. Quant aux résidences de l’UQTR, dont « les loyers sont régis par la Société immobilière de l’Université du Québec », elles affichent « les prix les plus bas du marché locatif de Trois-Rivières », affirme Kathleen Bélanger, directrice du Bureau du recteur et responsable de projets de logements étudiants.

Considérant cette abordabilité, ainsi que leur proximité avec les salles de classe et leur généreuse offre de services, les résidences étudiantes sont un choix très populaire. Par conséquent, selon tous les intervenants concernés, il est devenu assez difficile d’obtenir une place dans leur établissement. « L’étudiant doit créer son compte en ligne à l’avance et être prêt à cliquer dès l’ouverture du système de réservation, car les chambres s’envolent très rapidement », confirme Sabrina Potvin. Elle incite les moins rapides à s’inscrire sur la liste d’attente et à espérer des désistements avant le début de la session.

Attention! Les étudiants à temps partiel doivent s’assurer de bien lire les conditions d’admission des résidences qu’ils convoitent, car certains établissements privilégient les étudiants à temps plein.

Les résidences étudiantes privées

Le Montagnais, Campus1 MTL, Le Within, Evo, Condos Appartements Québec Canada : depuis quelques années, une offre de logement semblable aux résidences des cégeps et des universités – des chambres avec cuisines et salles de bain communes ou des appartements partagés – se développe dans les environs des campus. Leurs promoteurs sont des propriétaires privés.

« C’est la version étudiante des condos de luxe », illustre Nick Revington, professeur à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et spécialiste du logement étudiant. « Il y a des espaces communs et différents services comme une piscine ou une salle de sport. Les baux comprennent les frais d’électricité, d’Internet, de chauffage et parfois tous les meubles. » Plusieurs de ces édifices sont récents, ou alors ont été rénovés de fond en comble, comme le Roomî espace étudiant, installé dans une ancienne résidence pour personnes âgées à Trois-Rivières.

Les loyers y sont beaucoup plus élevés que dans leur équivalent affilié à un établissement postsecondaire. Toutefois, « si on attend à la dernière minute avant une session – ce qu’on ne recommande pas ! –, il peut y avoir des baisses de prix », a constaté la conseillère à la vie étudiante à l’UQAM, Maude Giguère. Dans tous les cas, elle suggère d’examiner attentivement l’offre de services, très variable d’une résidence privée à l’autre, afin « d’en avoir le plus possible pour son argent ».

Il existe également des résidences étudiantes privées à but non lucratif, pour la plupart conçues par l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE). « Aujourd’hui, les loyers n’y sont pas forcément les plus abordables, mais comme leur augmentation va demeurer modeste, l’écart avec le marché privé va se creuser davantage chaque année », fait valoir Élise Tanguay, directrice des affaires publiques de cette entreprise d’économie sociale montréalaise fondée en 2013 par des finissants universitaires.

À Montréal, Québec, Trois-Rivières et bientôt Rimouski, leurs bâtiments neufs, construits en partenariat avec entre autres des associations étudiantes, comprennent surtout des studios avec cuisine et salle de bain, mais aussi des appartements en colocation. « C’est un modèle qui peut être adapté pour les familles étudiantes, souligne Élise Tanguay. La preuve : il y a toujours des vélos d’enfants dans les stationnements de nos immeubles. »

« Nos logements sont pour ceux qui ont un certain désir d’autonomie, poursuit-elle. Tu as ta propre cuisine, tu apportes tes meubles et tu décores à ton goût, mais tu n’as pas à négocier [avec les fournisseurs] pour l’électricité et Internet ni à acheter des électroménagers. En même temps, tu vis dans un environnement rempli d’étudiants et tu as accès à des espaces de socialisation pour briser la solitude. »

Le taux d’occupation de tous les immeubles de l’UTILE est de 100 %, et il n’est pas possible de s’inscrire sur une liste d’attente. Cela dit, l’organisme conçoit actuellement quelques projets dans la province, dont à Québec et à Sherbrooke.

Plusieurs propositions locales

 

La crise du logement étudiant incite les établissements postsecondaires et leurs communautés à faire preuve de créativité. Ainsi, des projets-pilotes de cohabitation sont nés dans quelques résidences pour personnes âgées, où une poignée d’étudiants logent à prix modique, parfois même gratuitement, en échange d’heures de bénévolat auprès des autres résidents. À Trois-Rivières, des étudiants ont aussi remplacé les religieuses dans les « ailes résidentielles » du Collège Marie-de-l’Incarnation, un établissement primaire et secondaire privé installé dans un bâtiment patrimonial. Dans la même ville, les étudiants autochtones peuvent habiter au milieu de vie Waska Witcihitowin (« cercle d’entraide », en atikamekw) avec leur famille – aussi élargie que nécessaire. Il s’agit de la deuxième résidence étudiante du genre réalisée par la Société immobilière du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec, après celle implantée sur le terrain du Cégep de Sept-Îles. Des milieux de vie semblables sont prévus à Chibougamau et sur le campus de l’Université Laval, à Québec.

L’appartement

Quand il a quitté Shawinigan pour étudier à Sherbrooke, Dave Lacerte a suivi un chemin très fréquenté : celui de la recherche d’un appartement avec un ami. Après avoir épluché les annonces en ligne et fait quelques visites, les colocataires ont choisi un 4 ½ à 20 minutes de marche de l’université. « Nous avons négocié avec le propriétaire pour qu’il soit semi-meublé, pour ne pas avoir à acheter d’électroménagers, et nous avons payé tout le reste moitié-moitié », se souvient-il.

L’année suivante, un nouveau coloc s’est ajouté, les obligeant à déménager. La division du loyer en trois leur a toutefois donné le budget pour s’installer dans une tour d’habitation dans laquelle ils avaient accès à une salle de sport et à une piscine intérieure. « C’était pas mal plus loin de l’université, et il a fallu trouver des électros, mais la possibilité de relâcher le stress en faisant du sport [à domicile] était un atout non négligeable », estime-t-il. Devoir gérer les sous-locations durant les nombreuses sessions de stage des colocataires ailleurs au Québec l’était moins, au point où il a ensuite choisi de louer une chambre chez un particulier.

La durée habituelle du bail d’un appartement en location privé – 12 mois – peut effectivement compliquer la vie de certains étudiants, dont ceux qui retournent chez leurs parents l’été. Tous les intervenants interrogés mettent également les étudiants en garde contre les propriétaires qui ne respectent pas leurs obligations envers leurs locataires et contre les nombreuses arnaques possibles. « Il faut absolument visiter l’appartement en personne avant de verser de l’argent ou de signer quoi que ce soit, insiste Alice. Des gens font miroiter des appartements qui n’existent pas ! »

Cela dit, la vie en appartement a ses bons côtés. La possibilité de décorer les espaces communs à votre goût et de garder votre famille ou vos amis à coucher quand ils vous rendent visite, par exemple. Quant à la colocation, elle permet le partage des dépenses liées au logement (loyer, électricité, Internet, etc.).

Les parents-étudiants sont aussi mieux servis par ce type de logements, qu’ils peuvent choisir plus grands et plus près de l’école ou de la garderie de leur progéniture. Bon à savoir : les étudiants à temps plein ayant un enfant à charge sont admissibles aux logements sociaux.

Vous pouvez évidemment vivre seul en appartement, sauf qu’il vous faudra envisager un budget conséquent… et de la patience. « Vous ne serez pas les seuls dans la course au studio [ou au petit appartement] abordable, avertit Maude Giguère. Il faut prévoir du temps pour chercher et espérer arriver en premier » pour visiter les lieux.

La chambre chez un particulier

La chambre chez un particulier est un hybride entre un appartement et une résidence étudiante : vous partagez des espaces communs avec des inconnus, mais la demeure est plus petite et ses habitants beaucoup moins nombreux, donc l’environnement est plus calme et l’ambiance, plus familiale. Comme le propriétaire vit aussi sur place, c’est lui qui établit les règles des lieux, de manière souvent plus informelle que dans les résidences étudiantes.

Les configurations sont multiples : l’emplacement et le nombre de chambres louées – et de salles de bain disponibles – varient, l’entrée peut être autonome ou partagée avec les propriétaires, la cuisine peut être partagée entre les cochambreurs ou l’ensemble des habitants de la demeure, des repas préparés peuvent être fournis, etc. 

Évidemment, la nourriture comprise fait augmenter le loyer, mais il faut considérer la baisse de la facture d’épicerie… et de la charge mentale. « Ça peut être très avantageux pour un étudiant qui n’a jamais eu à cuisiner auparavant », fait valoir Maude Giguère.

Même s’il mitonnait ses propres repas, Dave Lacerte a apprécié la commodité de la chambre sherbrookoise qu’il a louée durant ses dernières sessions. « Je vivais dans une maison à environ cinq minutes à pied de l’université, où le sous-sol aménagé avec une entrée indépendante comptait quatre chambres, une cuisine et une salle de bain. Le bail incluait l’électricité, l’Internet, le câble… » Celui-ci était renouvelable à la session, une option très pratique pour ce futur ingénieur électrique qui a dû s’éloigner le temps de quelques stages. « C’était beaucoup plus simple que de gérer un déménagement ou la sous-location de ma chambre dans un appartement. Avoir su, j’aurais choisi ce genre de logement dès le début; ça m’aurait évité plusieurs frais ! »

Le profil de ceux qui proposent des chambres est diversifié : il va des entreprises spécialisées en pairage de « famille d’accueil » (MS Homestays à Montréal, par exemple) aux particuliers qui disposent de pièces vides et souhaitent de la compagnie et/ou un revenu d’appoint, en passant par les employés des établissements d’enseignement qui veulent contribuer à leur communauté.

Certains étudiants emménagent plutôt chez un membre ou un ami de leur famille. D’autres s’installent chez une personne âgée, contribuant alors à son maintien à domicile en effectuant certaines tâches. « Cette formule compte un élément social important, note Christian Blanchette de l’UQTR. Ça peut permettre de briser la solitude des deux côtés. »

Une mise en garde s’impose toutefois : peu importe l’âge de l’hôte, si la cohabitation comporte des moments partagés, l’étudiant chambreur doit être prêt à y mettre du sien. « Il faut que ce soit un bon match en termes de personnalités et d’horaires de vie », avertit Nick Revington.

Combien coûte un logement étudiant ?

Il est hasardeux d’avancer des montants pour chaque type de logements étudiants en raison des nombreuses variables individuelles et d’importantes variations régionales.

De manière générale, les loyers des résidences étudiantes affiliées aux établissements d’enseignement sont plus abordables que ceux des appartements, à moins de les partager à plusieurs. Et si les loyers des résidences étudiantes privées peuvent paraître très élevés, ils comprennent parfois des services qui seraient à payer en surplus ailleurs, tels des repas ou un abonnement à la salle de sport.

« Il faut comparer les comparables, rappelle le professeur Nick Revington. Souvent, les baux d’appartement n’incluent ni l’électricité ni l’Internet, pas plus que les nombreuses activités sociales organisées par les résidences. » Le coût du transport pour vous rendre à vos cours est également à prendre en compte.

Qu’en est-il du fameux dossier de crédit que plusieurs propriétaires d’appartement exigent de consulter avant de signer un bail ? Sachez que les résidences affiliées aux cégeps et aux universités ne s’y réfèrent pas. « Et certains propriétaires, surtout les entreprises de gestion, acceptent d’autres documents comme une preuve d’emploi ou de revenu ou encore la signature d’un garant. Il ne faut pas hésiter à demander », fait remarquer Marie-Alexandre Lepage-Lemieux, coordonnatrice de l’accueil et de l’intégration de la communauté étudiante de l’international à l’Université Laval.

Quel bail pour un logement étudiant ?

La durée du bail varie à la fois selon le type de logements et selon les spécificités du lieu. Ainsi, la plupart des appartements fonctionnent avec des contrats de 12 mois, alors que pour les chambres chez des particuliers, l’entente couvre souvent une session (4 mois) à la fois. Dans le cas des résidences étudiantes privées, les baux sont parfois annuels, parfois à la session.

Du côté des résidences affiliées à un établissement d’enseignement, chacune établit son propre calendrier. Les baux sont par exemple de 12 mois à l’UQTR, de 10 mois au Collège de Bois-de-Boulogne, de 9 mois au Cégep de Jonquière et de 8 mois à l’UQAM et à l’Université Laval. Quant à la résidence de l’UdeS, elle propose des baux de 4, 8 ou 12 mois, considérant les nombreux stages de ses étudiants.

Notez que la plupart des établissements d’enseignement permettent de demeurer dans leurs résidences pour l’été en signant un bail distinct. Toutefois, les résidents risquent de devoir changer de chambre, comme les lieux sont ouverts aux touristes en saison estivale.

En résumé : les principales caractéristiques à considérer

Une fois bien au fait des différents types de logements étudiants, comment choisir celui qui vous convient le mieux? Outre le style de vie que vous souhaitez avoir au quotidien, les principaux critères à prendre en compte sont :

Votre budget. La somme mensuelle dont vous disposez pour vous loger vous permettra d’écarter, ou non, certains types d’hébergements.

Votre proximité de l’établissement d’enseignement. « Il y a toutes sortes de recherches qui ont démontré que les longs déplacements vont avoir des effets sur la réussite scolaire des étudiants et aussi sur leur santé mentale », souligne Nick Revington. Mieux vaut donc viser la proximité de vos salles de classe. Luis René Ayala Robledo mentionne toutefois que « ce n’est pas une obligation de demeurer près de l’université; c’est correct de s’éloigner un peu pour avoir plus de choix pour moins cher, tant qu’on reste sur les axes de transport en commun ». Si vous occupez un emploi ailleurs en ville, un emplacement à mi-chemin peut aussi s’avérer avantageux.

Votre transport (et ses coûts). Vous rendre à vos cours à pied ou à vélo ne coûtera que votre énergie. Les titres de transport en commun peuvent aussi être inclus dans vos frais de scolarité ou disponibles à tarif réduit; informez-vous. Si l’automobile est votre seule option de déplacement, n’oubliez pas de prendre en compte le prix du stationnement sur le campus dans vos dépenses – et sachez qu’il n’est pas compris dans le bail de la plupart des résidences étudiantes.

Votre sentiment de sécurité. Il est non seulement essentiel de vous sentir en sûreté dans votre logement, mais aussi dans ses environs et sur le chemin qui le relie à vos cours. « Avant de signer un bail, il faut aller visiter les lieux, puis prendre le temps de faire le tour du quartier, à la fois pour repérer les services de proximité et pour voir si l’on s’y sent bien », conseille Maude Giguère. « Une visite permet de s’assurer de la propreté de la place et de discuter un peu avec des personnes qui vivent déjà là », ajoute Dave Lacerte. Savoir que votre propriétaire respecte ses obligations augmente également votre sentiment de sécurité, tout comme la souscription d’une assurance, même quand elle n’est pas exigée. « Pendant plusieurs années, je n’ai pas eu d’assurance locataire, mais quand l’appartement d’une amie est passé au feu, j’ai réalisé que c’était important ! » confie Alice.

En terminant, le professeur Revington tient à rappeler que les premières années hors du domicile familial « constituent un processus d’apprentissage, et le moment d’essayer toutes sortes de nouvelles choses ».

« Il y a plusieurs options qui pourraient être adaptées à vos besoins; ce n’est donc pas un échec d’opter pour un type de logements, de trouver que ça ne vous convient pas, puis de vous tourner vers quelque chose d’autre », insiste-t-il. Au pire, vous aurez appris à mieux vous connaître. Au mieux, vous aurez rencontré des gens avec qui vous pourrez chercher votre prochain nid douillet.

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