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Comment choisir la meilleure école de conduite

Par Caroline Bertrand
Comment choisir la meilleure école de conduite Visual Generation/Shutterstock.com

Coût des cours, des examens et du manuel; choix d’une école; déroulement des leçons : voici tout ce que vous devez savoir si vous désirez obtenir votre permis de conduire.

Comment choisir votre école de conduite?
Phases du cours de conduite
Quel est le prix d’un cours de conduite?
Frais supplémentaires autorisés
Annulation d’une inscription
Cours théoriques par visioconférence
Voitures manuelles : en voie d’extinction
Ados au volant
L’importance de s’exercer

Ça y est, vous ressentez l’appel de la route… mais vous ne savez pas conduire de voiture? Le moment est donc venu pour vous de vous inscrire dans une école pour suivre le cours de conduite automobile (classe 5), destiné aux véhicules de promenade, de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). 

En ayant ce permis en main, vous pourrez conduire entre autres, outre une auto, un véhicule récréatif, un cyclomoteur (comme un scooter ou une mobylette) ou encore un véhicule à trois roues de type T-Rex ou Slingshot.

D’une durée minimale de 39 heures, le cours comprend des parties théoriques et pratiques – dont 15 sorties sur la route –, réparties en 4 phases.

Vous devez avoir au moins 16 ans pour réaliser la partie pratique (à partir de la phase 2), mais vous pouvez effectuer la phase 1, exclusivement théorique, avant cet âge.

Comment choisir votre école de conduite?

D’abord, pour qu’une école soit autorisée à offrir le Programme d’éducation à la sécurité routière (PESR) – la véritable appellation du cours de conduite –, elle doit être reconnue par la SAAQ, qui recense ces établissements en ligne. Au moment de choisir la vôtre, assurez-vous qu’elle figure dans cette liste. Son certificat de reconnaissance doit d’ailleurs être affiché à la vue de la clientèle dans ses locaux; le cas contraire, demandez à le voir.

La SAAQ répertorie également les écoles fermées ou révoquées. Ces établissements ne sont pas en mesure de donner de cours pour l’obtention d’un permis de conduire. 

En ce qui concerne les formatrices et formateurs, s’ils réussissent des évaluations de la SAAQ, celle-ci leur remet un numéro d’enregistrement, que vous êtes en droit de leur demander.

Lieux propres, accueil chaleureux 

Avant de signer un contrat avec une école, mieux vaut l’avoir visitée. Prêtez attention à l’accueil qu’on vous y réserve – un facteur à ne pas négliger, d’après Marc Thompson, directeur général de l’Association des écoles de conduite du Québec (AECQ), le plus important regroupement de propriétaires d’écoles de ce genre de la province – ainsi qu’à la propreté des lieux et des voitures. N’hésitez pas à demander à voir ces dernières, pour vous assurer qu’elles sont bien entretenues. Selon l’expert en sécurité routière, la personne qui vous accueille devrait prendre le temps de vous détailler le PESR, un nom qui doit d’ailleurs figurer sur votre contrat.

« Bien choisir une école, c’est poser des questions », résume Réjean Blais, directeur général du regroupement coopératif d’écoles de conduite ConduiPro. Ainsi, renseignez-vous sur l’historique de l’établissement en question. Depuis combien de temps existe-t-il? Les formateurs suivent-ils du perfectionnement pour rester à jour en matière de bonnes pratiques?

Par ailleurs, tant mieux si l’école se situe non loin de chez vous; après tout, si les cours théoriques peuvent se faire sur le Web, ce n’est pas le cas des 15 leçons pratiques.

Vous espérez conduire une voiture électrique durant vos cours? Sachez que certaines écoles en sont équipées, mais que « ce n’est pas répandu », prévient Marc Thompson. 

Phases du cours de conduite 

Au Québec, le cours de conduite automobile a retrouvé son caractère obligatoire en 2010, après avoir été facultatif durant 13 ans. L’école doit respecter quatre phases d’apprentissage bien précises.

Phase 1. Uniquement théorique, la première phase aborde les questions du véhicule, du conducteur, de l’environnement et des comportements à risque. 

À la fin, vous passez un test théorique à l’école. Si vous le réussissez, vous obtenez alors votre permis d’apprenti conducteur, qui vous permettra de prendre le volant aux côtés d’un moniteur ou d’une personne accompagnatrice qui possède elle-même un permis de conduire depuis au moins deux ans.

Phases 2 à 4. Durant ces trois phases s’enchaînent théorie et sorties sur la route. Les notions théoriques qui sont abordées sont la conduite accompagnée; la stratégie Observer-Évaluer-Agir; la vitesse; le partage de la route; l’alcool et les drogues; la fatigue et les distractions; ainsi que l’écoconduite, c’est-à-dire une conduite sécuritaire, économique et respectueuse de l’environnement.

L’écoconduite ne concerne pas que le choix du véhicule (notamment électrique), mais bien l’ensemble des bonnes pratiques qui contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre, autant sur le plan de la conduite qu’en ce qui concerne l’entretien du véhicule. 

Ultimement, vous devez être titulaire de votre permis d’apprenti conducteur depuis au moins 10 mois pour vous inscrire au test théorique de la SAAQ, et au moins 12 mois pour vous inscrire au test pratique. C’est par l’entremise du portail SAAQclic qu’il faut prendre rendez-vous.

Une fois les tests de la SAAQ réussis, vous obtenez votre permis probatoire. Deux ans plus tard, vous pourrez avoir votre permis de conduire, suivant que vous avez un bon dossier de conduite. 

La présidente de l’AECQ, Karen Ferrazzano, fait remarquer que le cours de conduite automobile sensibilise les élèves notamment aux diverses réalités des individus qui prennent le volant; pensons par exemple aux personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme ou vivant avec un handicap comme la surdité.

Pour connaître en détail le déroulement du cours de conduite automobile (véhicule de promenade), consultez la page web de la SAAQ consacrée à ce sujet.

Pour connaître plus précisément les étapes à suivre jusqu’à l’obtention du permis de conduire, consultez la page web de la SAAQ qui se penche sur ce sujet.

Quel est le prix d’un cours de conduite?

Payable en six versements, le cours ne peut coûter plus que 1076 $ plus taxes, soit le tarif maximal fixé par le gouvernement, indexé annuellement. Si des écoles facturent des frais administratifs comme l’ouverture d’un dossier ou la remise de l’attestation de réussite du cours, la somme totale ne peut excéder ce prix maximal.

Si la plupart des écoles facturent 1076 $, le tarif peut néanmoins varier, surtout dans les régions où la concurrence entre les écoles est plus féroce qu’ailleurs (à Montréal, par exemple). 

Lorsque les prix sont trop bas, le directeur général de l’AECQ appelle à la méfiance. « En général, les instructeurs sont [alors] mal payés; il y a beaucoup de 18 $ ou 20 $ l’heure, ce qui cause un très grand roulement », fait observer Marc Thompson. La qualité de la formation pourrait ainsi en pâtir.

Coûts des permis et des examens de la SAAQ

Permis d’apprenti conducteur : 81,06 $ (pour 18 mois)
Examen théorique : 12,80 $
Examen pratique : 32 $
Permis probatoire : 58,10 $ (pour 24 mois)

Frais supplémentaires autorisés 

Le manuel. Vendu dans les écoles, le Carnet d’accès à la route est obligatoire, mais son prix varie d’un établissement à l’autre. « Il se vend généralement entre 50 et 70 $ environ », précise Karen Ferrazzano. Achetez-le neuf afin de pouvoir effectuer dûment tous les exercices.

Cours pratiques supplémentaires. Si vous manquez d’assurance pour passer l’examen pratique après les sorties sur la route incluses dans le cours, des écoles proposent des leçons de perfectionnement. Le prix varie « entre 50 et 100 $ environ », mentionne la formatrice aguerrie. Toutefois, en aucun cas l’école ne peut vous obliger à suivre des cours complémentaires ne figurant pas dans le PESR.

Location d’une voiture. Si vous ne disposez pas de voiture pour passer l’examen, certaines écoles en louent une pour un tarif allant de 50 à 80 $ environ, selon Karen Ferrazzano. Si votre école n’offre pas ce service, tournez-vous vers des entreprises de location.

Pénalité pour absence. Vous n’êtes pas en mesure de vous présenter à un cours? Vous pouvez l’annuler sans pénalité, si vous avisez l’école au moins 48 heures à l’avance. À supposer que vous ne respectiez pas ce délai, l’établissement – qui devra notamment payer son instructeur – est en droit de vous exiger de le payer, comme le stipule l’Office de la protection du consommateur (OPC). 

Renouvellement de contrat. Le contrat du cours de conduite dure 18 mois. S’il expire, vous devrez payer pour le renouveler.

Annulation d’une inscription 

Vous avez changé d’avis quant au choix de l’école, ou alors ses services ne vous satisfont pas? Si vous annulez votre inscription avant le début des cours, l’école n’est pas autorisée à vous réclamer de frais, comme l’indique l’OPC sur son site web.

En revanche, si vous l’annulez une fois les cours amorcés, l’établissement est en droit de réclamer une pénalité. Outre le coût des cours déjà suivis, vous devrez payer le plus bas des montants suivants : 50 $ ou 10 % du prix des services n’ayant pas été fournis.

Si vous quittez l’école en cours de route, elle est tenue de vous remettre l’attestation des leçons que vous y avez suivies. Veillez à la récupérer, sans quoi vous devrez reprendre ces cours, selon ce qu’explique la SAAQ.

Vous avez une mésentente avec un établissement? Sachez que vous pouvez porter plainte auprès de la SAAQ.

Cours théoriques par visioconférence

La pandémie de COVID-19 a eu une incidence sur les cours de conduite. En effet, si les leçons théoriques se déroulaient auparavant en personne seulement, ce n’est plus le cas. Bien que certaines écoles les donnent encore sur place, bon nombre d’entre elles les offrent aujourd’hui par visioconférence, sans pour autant laisser les élèves à eux-mêmes, de l’avis de Karen Ferrazzano et de Marc Thompson. 

Le tandem expert de la sécurité routière explique combien l’enseignement virtuel a pu profiter à ceux et celles qui habitent des régions où les écoles de conduite n’abondent pas, comme en Gaspésie, évitant aujourd’hui à ces personnes d’avoir à parcourir de longues distances pour assister à des cours théoriques. 

Voitures manuelles : en voie d’extinction

Si vous souhaitez apprendre à conduire une voiture à transmission manuelle, gardez en tête que ces véhicules sont en voie de disparaître du marché. « Il n’y a plus beaucoup d’écoles de conduite qui en ont », confirme Karen Ferrazzano en précisant que, si l’école en possède, elle ne peut réclamer de frais supplémentaires pour vous initier à ce type de conduite. 

Ados au volant

À votre avis, votre adolescent est-il suffisamment mûr pour prendre la route? La façon qu’a un jeune de se comporter au quotidien peut en dire long sur son rapport au Code de la sécurité routière. « S’il ne respecte pas les directives à l’école ou de ses parents, il pourrait avoir tendance à ne pas suivre les règlements de la conduite », avance la présidente de l’AECQ.

Karen Ferrazzano met ici l’accent sur un élément primordial : « Dans le programme sur la sécurité routière, on travaille beaucoup sur l’esprit, le mental des élèves. On les conscientise. » Les cours s’attardent notamment aux conséquences de la vitesse et de la consommation d’alcool ou de drogues au volant : « Je peux tuer quelqu’un, vivre avec ces conséquences le reste de ma vie, perdre des amis, faire une dépression… », illustre-t-elle.

Selon la formatrice chevronnée, qui est elle-même à la tête de trois écoles de conduite, les parents jouent un rôle crucial dans l’apprentissage de leur progéniture. « Ce n’est pas juste un travail qu’on fait à l’école de conduite; il se fait conjointement avec les parents. Il faut qu’ils s’impliquent, qu’ils aident leur jeune à s’exercer sur la route », insiste-t-elle. Les parents sont d’ailleurs conviés aux cours portant sur le rôle d’accompagnateur.

À supposer que vous ayez l’intention de prêter votre voiture à votre enfant, mieux vaut le déclarer auprès de votre assureur comme conducteur occasionnel dès l’obtention de son permis d’apprenti; autrement, la compagnie d’assurance pourrait refuser de vous indemniser s’il endommageait votre véhicule. 

L’importance de s’exercer 

La SAAQ vous recommande de vous exercer sur la route au moins 50 heures en dehors des cours, le tout en compagnie d’une personne de votre entourage – un parent, votre partenaire de vie, un ami, etc. – qui est titulaire d’un permis de conduire. 

« Les heures de cours et le temps d’examen, ce n’est pas suffisant pour voir si le candidat a les aptitudes pour conduire un véhicule de façon sécuritaire », soutient Réjean Blais, de ConduiPro, ajoutant que c’est après une centaine d’heures au volant que les risques d’accident s’amenuisent, selon les assureurs.

Il se souvient encore d’une manœuvre extrêmement dangereuse dont il a été témoin comme passager durant une formation de perfectionnement qu’il donnait à des personnes appelées à conduire des voitures d’entreprise. 

Plutôt que prendre de la vitesse sur la voie d’accélération vers l’autoroute, l’homme au volant a freiné; par chance, il n’a pas causé d’accident. « Il avait un permis de conduire, mais il n’avait jamais conduit sur l’autoroute, se remémore, encore estomaqué, le formateur d’expérience. Et je ne parle pas d’un débutant : le monsieur avait 42 ans! Il avait pourtant été évalué, mais il n’avait pas toutes les compétences pour conduire un véhicule. »

Réjean Blais déplore par la même occasion une réalité qu’il juge fort malheureuse : « La SAAQ a constaté que des formateurs faisaient toujours faire le même trajet aux étudiants, en empruntant les rues qu’ils allaient faire à l’examen. Mais ce n’est pas ça, conduire! Il faut aller plus loin que ça. »

Une perspective qui renforce, il va sans dire, l’importance de vous exercer si vous voulez obtenir votre permis, en gardant en tête que « conduire une voiture est un privilège et non un droit », dit Marc Thompson, de l’AECQ, en guise de conclusion.  

Principales causes des collisions mortelles au Québec en 2023

  1. Conduite imprudente et excès de vitesse (31 % des collisions)
  2. Capacité de conduite affaiblie par l’alcool, les drogues ou la fatigue (16 %)
  3. Inattention ou distraction (9 %)

Source : Bilan annuel en matière de sécurité routière 2023, Sûreté du Québec.

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  • Par Sophie Duhaime
    09 mai 2024

    On exige un dépôt de 250$ avant le début du cours qui aura lieu au mois d'avril 2025 (dans presque 1 an). Est-ce légal?

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