4 stratégies d’épargne pour la retraite
Les sous que vous avez amassés vous permettront-ils de vivre une retraite confortable? Inspirez-vous des stratégies proposées à Manon, une lectrice de Protégez-Vous qui a accepté de dévoiler sa situation à nos experts, en échange de leurs conseils. Son cas, bien que très personnel, lève le voile sur de grandes questions que tout épargnant devrait se poser.
Manon souhaite une retraite digne de ce nom: du temps pour elle, pour profiter de son jardin et faire quelques petits voyages. Rien d’extravagant, donc. Sa principale crainte est de ne pas avoir assez d’argent pour rester dans sa maison. Ses revenus lui suffiront-ils pour maintenir son train de vie actuel? La bonne nouvelle, c’est que Manon n’aura plus d’hypothèque à payer à sa retraite. Elle pourra donc rayer ce poste de son budget mensuel. Des rénovations majeures pourraient toutefois être nécessaires dans une vingtaine d’années, soit de trois à six ans après le début de sa retraite.
Profil de notre lectrice
Manon*, 48 ans
• État civil: divorcée. Sa fille, adulte, a quitté le foyer.
• Adjointe administrative pour une entreprise de transport de la banlieue nord de Montréal depuis plus de 15 ans
• Espère prendre sa retraite à 62 ans (soit en 2028), mais est prête à attendre jusqu’à 65 ans, s’il le faut.
• Salaire annuel brut: 53 000 $. Ne prévoit ni promotion ni changement d’emploi d’ici sa retraite. Son salaire devrait être indexé au coût de la vie chaque année.
• Solde hypothécaire: 78 500 $ (près de 800 $ par mois jusqu’au 31 décembre 2024). Aucune rénovation majeure n’est prévue pour sa maison au cours des prochaines années.
• Dépenses: 27 000 $ par an (sans compter les impôts, l’hypothèque et les dépenses liées au travail, comme les vêtements, l’essence, les lunchs, etc.). Désire maintenir ce train de vie à la retraite.
• REER accumulé: 117 212 $. Y ajoute en moyenne 3 000 $ par année.
• CELI: 9 500 $
• Prestations de la Régie des rentes du Québec (RRQ): si elle les réclame à 62 ans, elle obtiendra près de 8 000 $ par année. Si elle attend son 65e anniversaire, elle recevra plutôt quelque 12 500 $ annuellement.
• Sécurité de la vieillesse: 563 $ par mois à partir de 67 ans
* Prénom fictif
Alors, quel est le plan de match pour notre lectrice? Les experts consultés lui ont proposé quatre stratégies. Les voici.
Stratégie 1: Augmenter son épargne-retraite lorsque le prêt hypothécaire sera remboursé
Dès que Manon aura fini de payer sa maison, soit dans 10 ans, elle sera en mesure d’augmenter son épargne-retraite. Hélène Paradis, conseillère en placement pour Gestion de patrimoine TD, suggère donc qu’elle verse chaque mois dans son REER les 800 $ que lui coûte actuellement son hypothèque. Comme ce montant est déjà inscrit à son budget, l’exercice ne devrait pas être trop contraignant. Et ce seront 9 600 $ de plus dans le REER chaque année! Résultat prévu: revenu net de 21 000 $ par an à partir de 65 ans. Pourquoi ne pas plutôt rembourser prématurément l’hypothèque, quitte à suspendre l’épargne-retraite quelque temps? Cette stratégie serait avantageuse «seulement si les taux hypothécaires augmentaient substantiellement au cours des prochaines années, à un taux supérieur aux rendements de placement. Dans ce cas-là, ça pourrait valoir la peine», précise Hélène Paradis. Avant d’agir, Manon gagnerait donc à demander à un planificateur financier d’évaluer la situation.
Stratégie 2: Augmenter son épargne-retraite dès maintenant
Si Manon se serre la ceinture, elle pourra augmenter son épargne à quelque 5 000 $ par année, au lieu des 3 000 $ actuels. Cela correspond à environ 400 $ par mois. «Elle devra revoir son budget, afin de choisir parmi toutes ses dépenses celles qu’elle peut compresser», suggère Hélène Paradis, consciente toutefois de la difficulté d’un tel exercice. Parmi les sacrifices envisageables, il y a notamment le voyage annuel dans le Sud. Lors du renouvellement du contrat de location de sa voiture, Manon pourrait aussi trouver un véhicule moins coûteux. Elle paie plus de 400 $ par mois pour sa Honda. «Il faut faire la différence entre ce qu’on veut et ce dont on a besoin», dit Angela Iermieri, planificatrice financière au Mouvement Desjardins. Dans tout budget, il y a plein de petites choses, comme le fameux café au lait quotidien au bureau, qui finissent par peser lourd. À partir de janvier 2025 – une fois l’hypothèque remboursée –, elle pourra hausser ses épargnes à 1 200 $ par mois (ce qui correspond à 14 400 $ par année).
Résultat prévu: revenu net de 24 750 $ par an à partir de 65 ans.
Stratégie 3: Épargner plus longtemps
Le principal défaut des deux premiers scénarios? Ils ne permettent pas à Manon d’atteindre son revenu souhaité de 27 000 $ par an. Pour y arriver, Hélène Paradis lui conseille de suivre le scénario 2 et de reporter sa retraite à 67 ans. Il ne faut pas forcément se précipiter pour toucher ses prestations de la RRQ. Si vous réclamez cette rente à 67 ans plutôt qu’à 65, le montant sera bonifié de presque 17 %. Pour Manon, cela veut dire 2 000 $ de plus par année. «Quand c’est possible, ça vaut la peine de retarder la demande à la RRQ. Mais les travailleurs n’ont pas tous l’occasion de le faire», ajoute Nathalie Bachand, planificatrice financière au groupe Bachand Lafleur.
Résultat prévu: revenu net de 27 000 $ par an à partir de 67 ans.
Stratégie 4: Épargner encore plus
Pas envie de retarder la retraite à 67 ans? Il faut faire des sacrifices budgétaires encore plus grands, afin d’épargner dès maintenant 8 000 $ par année, et 17 600 $ lorsque l’hypothèque sera remboursée.
Résultat prévu: revenu net de 27 000 $ par an à partir de 65 ans.
Méthode de calcul
Pour les calculs, la conseillère en placement Hélène Paradis a supposé un taux d’inflation annuel de 2 % en moyenne pour les 15 prochaines années, ainsi qu’un rendement net moyen de 4,8 % chaque année sur les placements durant la vie active et de 4,2 % durant la retraite, selon une espérance de vie de 90 ans. Tous les scénarios tiennent compte des prestations gouvernementales (RRQ et Sécurité de la vieillesse). Nous utilisons les montants de 2014, qui évolueront bien sûr dans le temps.

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