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Les aliments riches en sel ou en sucres coûtent moins cher que leurs équivalents plus sains

Par Catherine Crépeau
Les aliments riches en sel ou en sucres coûtent moins cher que leurs équivalents plus sains Aline Ponce/Shutterstock.com

Les biscuits, céréales, collations salées, fromages transformés et pains tranchés à teneur élevée en sodium ou en sucres sont moins chers à l’épicerie que les mêmes aliments qui en contiennent peu, selon une étude menée par des chercheuses de l’Université Laval.

Le prix ayant une grande influence sur les choix alimentaires des Québécois, les auteures de cette étude ont tenté d’établir s’il y avait un lien entre le prix des aliments et leur valeur nutritionnelle.

Pour ce faire, elles ont utilisé les seuils définis par Santé Canada pour déterminer les produits alimentaires qui devront afficher un avertissement « Élevé en » sucres, sel ou sodium sur leur emballage, à partir de janvier 2026.

« La littérature nous indique qu’une alimentation saine composée de fruits, de légumes et de viandes maigres est plus coûteuse qu’un régime basé sur les produits riches en gras, en sucres et en sodium, explique la doctorante Isabelle Petitclerc, première auteure de l’étude menée par l’équipe de Véronique Provencher, professeure à l’École de nutrition de l’Université Laval et directrice scientifique de l’Observatoire de la qualité de l’offre alimentaire de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF). Mais nous n’avions pas d’information sur [le coût des] aliments d’une même catégorie. »

Cinq catégories d’aliments transformés sous la loupe

Les chercheuses ont analysé le lien entre la qualité nutritionnelle et le prix de 2113 aliments transformés classés dans 5 catégories :

  • les biscuits ;
  • les céréales à déjeuner ;
  • les grignotines ou collations salées ;
  • les fromages transformés ou produits de fromage ;
  • les pains tranchés.

Ces catégories ont été choisies parmi les 15 étudiées par l’Observatoire parce qu’il s’agit des aliments qui contribuent le plus à l’apport en sucres, en sodium et en gras saturés dans le panier d’épicerie des Québécois.

Plus sucrés, plus salés et moins chers

Les chercheuses ont constaté que, dans une même catégorie d’aliments, les produits avec une teneur élevée en sodium et en sucres sont généralement moins chers que ceux qui se situent sous le seuil de Santé Canada. La tendance est particulièrement marquée dans les céréales et les biscuits, qui comptent de nombreux produits à teneur élevée en sucres.

Les collations salées et les pains tranchés qui dépassent le seuil de Santé Canada étaient aussi significativement moins chers que leurs équivalents faibles en sodium.

Plus gras et plus chers

À l’inverse, les aliments qui devraient afficher un avertissement « Riche en gras saturés » coûtent plus cher. C’est le cas notamment des céréales de type granola. « C’est sans doute [en raison] de leur composition, souligne Mme Petitclerc. Ces céréales contiennent généralement de l’huile, du beurre, des noix ou des graines qui ont une teneur en matières grasses plus élevée et qui sont plus chers que des ingrédients comme les céréales, les édulcorants et les sucres. »

Il y a cependant des exceptions. Par exemple, les fromages à la crème riches en gras saturés sont moins chers que leurs équivalents qui en contiennent peu.

De plus, les aliments qui dépassent le seuil de Santé Canada pour deux des trois nutriments (sodium, sucres et gras saturés) coûtent moins cher que ceux qui ont un seul ou aucun nutriment problématique.

Les résultats de l’étude publiée dans la revue Public Health Nutrition s’alignent sur les recherches antérieures décrivant les produits moins nutritifs comme étant moins chers.

Un outil pour aider les entreprises

En plus d’aider les consommateurs à faire des choix alimentaires plus sains, les avertissements nutritionnels de Santé Canada à venir ont pour objectif d’inciter les fabricants à reformuler leurs produits. Cette reformulation pourrait cependant entraîner une augmentation des prix, ce qui pousserait les consommateurs sensibles au prix vers des choix moins sains, souligne les chercheuses dans l’étude.

L’Observatoire veut donc soutenir les efforts de reformulation des fabricants. Le simulateur calculateur d’amélioration nutritionnelle SCAN ! qui a été mis au point en collaboration avec l’industrie est dédié aux transformateurs bioalimentaires. Grâce aux données de l’Observatoire, il permet aux fabricants d’évaluer les effets de la reformulation de leurs produits et de les situer par rapport à la concurrence. Les entreprises qui souhaitent ensuite modifier leurs recettes peuvent profiter, par exemple, d’un accompagnement professionnel.

À lire aussi : Quelque 60 % des aliments transformés devront afficher qu’ils sont élevés en gras, en sodium ou en sucre

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