Le GAP : un nouveau guichet qui promet un meilleur accès aux soins
Si vous n’avez pas de médecin de famille, le Guichet d’accès aux soins de première ligne (GAP) se veut une solution pour vous offrir un meilleur accès aux services de santé. La formule n’est toutefois pas miraculeuse.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a déployé depuis le 1er juin le GAP pour faciliter l’accès aux services de santé à toutes les personnes inscrites au Guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF) dans l’espoir d’en trouver un. Si c’est votre cas, vous recevrez au plus tard à la fin de septembre une communication écrite vous invitant à communiquer avec le GAP de votre région. À la fin du mois de juillet, 500 000 personnes sur 1,7 million avaient été contactées. Mais attention, la lettre n’est pas un laissez-passer pour obtenir un médecin de famille.
Comment ça marche?
La lettre vous donne le numéro du GAP de votre région que vous pouvez joindre, quel que soit votre problème d’ordre médical. Au bout du fil, un agent administratif vous identifiera avant de vous diriger vers une infirmière qui vous interrogera sur vos symptômes. En fonction de l’évaluation de votre cas et si elle le juge nécessaire, elle vous proposera un rendez-vous gratuit avec un médecin ou un autre professionnel de la santé (infirmière praticienne spécialisée, travailleur social, psychologue, physiothérapeute, pharmacien, etc.).
Le MSSS assure que vous pourriez être pris en charge dans les 36 à 72 heures, selon votre condition clinique. Les délais peuvent cependant être plus longs – de 5 à 10 jours – s’il n’y a pas d’urgence. Par exemple, si vous avez des formulaires à faire signer ou que vous avez besoin d’un renouvellement de médicaments, mais qu’il vous en reste pour plusieurs jours, l’infirmière pourra vous donner un rendez-vous non urgent avec un pharmacien. Il n'y a pas d'engagement ferme de délais sur ce point, mais le GAP doit vous revenir dans les 36 heures.
Il se distingue du GAMF mis sur pied en 2016 pour aider les Québécois qui n’ont pas de médecin de famille à en trouver un. Ce dernier est une sorte de registre de patients orphelins que les médecins de famille prêts à accueillir de nouveaux patients peuvent consulter.
Un accès facilité aux services de santé
Pour le MSSS, le GAP représente un changement majeur qui vient régler un problème d’équité, alors qu’une partie de la population a un médecin de famille, et l’autre pas. Avant leur création, les gens qui n’avaient pas de médecin de famille avaient deux possibilités quand ils tombaient malades: se présenter à l’urgence ou obtenir une place à une clinique sans rendez-vous, ce qui constituait un défi.
Désormais, ils peuvent communiquer avec leur GAP qui, selon les régions, est ouvert tous les jours ou du lundi au vendredi. Certains offrent le service à tous les patients orphelins de médecin de famille qui appellent, même si, normalement, il faut être inscrit au GAMF pour avoir accès au GAP.
Une entente avec la FMOQ
Pour que le GAP fonctionne, le gouvernement a conclu une entente avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) pour que des groupes de médecins offrent à des patients orphelins les services dont ils ont besoin. Ainsi, vous obtiendrez un rendez-vous, vous serez peut-être même rattaché à une clinique ou à un groupe de médecins pour un suivi, mais vous n’aurez pas nécessairement de médecin de famille.
«Il est inconcevable de promettre que chaque Québécois pourrait avoir un médecin de famille, surtout que 35 % de leur activité se passe à l’hôpital. On est prêt à faire partie de la solution, mais on ne peut pas être l’unique solution», indique le président-directeur général de la FMOQ, le Dr Marc-André Amyot, en soulignant qu’il y a une pénurie de plus de 1 000 médecins de famille au Québec.
«Il faut s’assurer que le patient qui se présente dans le bureau du médecin a besoin de son expertise, car, si le problème peut être réglé par un autre professionnel, on dégage une plage horaire au médecin de famille pour un patient qui en a vraiment besoin et, au final, les deux patients sont pris en charge», ajoute le Dr Amyot. C’est en ce sens que le GAP a été développé.
Aussi, des médecins de famille ont accepté l’inscription collective parce qu’ils ne verront plus que des cas nécessitant leur expertise. Selon le Dr Amyot, cette meilleure organisation devrait optimiser le service. «C’est également une façon d’orienter les professionnels de façon ponctuelle, au besoin. Par exemple, une infirmière qui est en retrait préventif, parce qu’elle est enceinte et ne peut pas rester à son poste à l’urgence, peut travailler dans le cadre du GAP.»
De longues attentes au téléphone?
Des plaintes concernant les délais d’attente au téléphone ont fait la manchette ces derniers jours. Le MSSS explique qu’au début du mois d’août, 250 000 lettres ont été envoyées en même temps et que beaucoup de gens qui en ont reçu une ont téléphoné, dont 30 à 40 % pour demander des renseignements sur le fonctionnement du GAP, ce qui a créé une pression dans les services téléphoniques; il y a même eu un bris du système à Laval. Le ministère assure que toutes les équipes augmentent actuellement leur capacité de lignes pour y remédier.
«C’est sûr que ce n’est pas souhaitable d’avoir des situations comme celle de la dame qui a attendu 3 heures et a dû rappeler, mais on pourrait aussi parler des 200 000 autres personnes qui ont eu des réponses! C’est une nouvelle entité, alors c’est irréaliste de croire que ça va fonctionner à 100 % dès le début», conclut pour sa part le Dr Amyot.

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