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Cancer du sein : l’INESSS recommande le dépistage dès l’âge de 45 ans

Par Catherine Crépeau
Cancer du sein : l’INESSS recommande le dépistage dès l’âge de 45 ans Sodel Vladyslav/Shutterstock.com

L’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) recommande d’intégrer les femmes de 45 à 49 ans au Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS). Mais pour ce faire, il faudra réduire le nombre d’examens complémentaires après une première mammographie.

L’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) a déposé cette semaine sa réponse au gouvernement du Québec concernant l’âge idéal pour commencer le dépistage du cancer du sein. L’automne dernier, Québec se demandait s’il fallait proposer le dépistage à large échelle aux femmes de 40 ans et plus, comme plusieurs sociétés savantes l’ont fait aux États-Unis et dans le monde.

Actuellement, seules les Québécoises de 50 à 74 ans sont invitées à passer gratuitement une mammographie de dépistage tous les deux ans. Les femmes de 40 à 49 ans qui souhaitent en passer une doivent obtenir une prescription d’un médecin ou d’une infirmière praticienne spécialisée.

Élargir et mettre à niveau le programme

L’INESSS recommande d’intégrer graduellement les femmes de 45 à 49 ans au programme de dépistage, soulignant que les nouveaux cas de cancer du sein ont nettement augmenté dans ce groupe d’âge. Entre 1998 et 2021, le taux a grimpé de 18 %, soit un total de 207 cas sur 100 000 femmes. L’ajout de cette nouvelle clientèle pourrait cependant créer des problèmes organisationnels majeurs, selon l’Institut.

« Le risque le plus important concerne le fardeau additionnel qui s’ajouterait sur des ressources humaines et matérielles déjà sursollicitées et qui, dans certaines régions, peinent à fournir le service requis aux femmes de 50 à 74 ans », peut-on lire dans le rapport de l’organisme.

L’INESSS rappelle que l’élargissement du programme aux femmes de 70 à 74 ans, en 2024, avait augmenté la pression sur les services d’imagerie, ce qui avait eu des effets sur l’ensemble des Québécois ayant besoin d’un examen radiologique.

Pour l’INESSS, il est donc urgent de mettre le programme de dépistage à niveau afin de diminuer le nombre d’examens complémentaires après une première mammographie et les délais qui leur sont associés, ce qui permettra de dégager des ressources.

Les femmes de 40 à 44 ans qui souhaitent être dépistées pourront continuer d’obtenir une mammographie après une discussion avec un professionnel de la santé, même en l’absence de facteur de risque connu. L’INESSS recommande d’implanter des ordonnances collectives dans les milieux cliniques pour que des professionnels autres que les médecins et infirmières praticiennes spécialisées puissent prescrire une mammographie dans ce contexte.

177 millions sur cinq ans

L’INESSS estime qu’il en coûtera 176,6 millions de dollars sur cinq ans pour élargir l’accès au programme. Toutefois, il est possible de réduire cette somme en diminuant le taux des rappels. Québec pourrait économiser « jusqu’à 26,1 millions sur cinq ans en atteignant la cible de 7 % de rappels pour un premier dépistage et 5 % pour les suivants », note l’Institut.

L’ajout des femmes de 45 à 49 ans au programme pourrait permettre de dépister de 120 à 840 cancers du sein supplémentaires chaque année, selon l’INESSS. Le réseau devrait ainsi absorber 132 000 mammographies de plus, une hausse de 28 %.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) accueille favorablement les recommandations de l’INESSS et affirme qu’il prendra position « très prochainement » dans le but de « mieux soutenir les groupes de femmes les plus susceptibles de développer un cancer, en plaçant en priorité la prévention ».

Dépistage précoce

Le dépistage précoce demeure le meilleur traitement contre le cancer à ce jour et la mammographie est la seule méthode de dépistage qui a fait ses preuves pour réduire les décès liés au cancer du sein. Le taux de survie pour un cancer de stade 1, souvent détecté lors d’un dépistage, est de 100 %. À l’inverse, le taux de survie à un cancer de stade 4 généralement diagnostiqué après l’apparition d’une masse, est de 23 %.

Un premier pas

L’élargissement du programme aux 45-49 ans serait un pas dans la bonne direction, mais reste incomplet, selon la Fondation cancer du sein du Québec. L’organisme préconise de ne pas restreindre l’accès au dépistage uniquement à l’âge, alors que 16 % des cancers du sein sont détectés chez des femmes de moins de 50 ans. Il milite pour un dépistage adapté à toutes les femmes et les personnes à risque.

Vers un dépistage personnalisé ?

Plusieurs personnes consultées par l’INESSS proposent de repenser le dépistage en se basant sur le risque individuel de chaque femme. Plusieurs facteurs seraient alors considérés, comme l’âge à la première grossesse, les habitudes de vie, la densité mammaire, les antécédents familiaux, ainsi que les variations génétiques susceptibles d’influencer les risques de cancer du sein.

L’INESSS juge l’avenue prometteuse et suggère de surveiller les études à ce sujet, notamment en ce qui a trait aux résultats de performance, d’efficacité et d’innocuité. Ces données pourraient orienter le développement du programme.

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