Cancer du sein: De plus en plus de jeunes femmes atteintes

Jadis plus rare dans cette tranche d’âge, le cancer du sein est de plus en plus fréquent chez les jeunes femmes, confirme une récente analyse de l’Université d’Ottawa sur le sujet.

Cette situation demeure inexpliquée, mais différentes hypothèses sont avancées. Par exemple, l’obésité, l’inactivité physique, la consommation d’alcool et l’exposition à la fumée secondaire pourraient jouer un rôle dans ce phénomène. Cependant, plusieurs femmes atteintes ne présentent aucun de ces facteurs de risque.

Plus que jamais, vous devez donc rester à l’affut des symptômes du cancer du sein. Le plus fréquent demeure la présence d’une masse ferme ou dure très différente du reste du tissu mammaire. Cette masse, qui peut être sensible, ne rétrécit pas ou ne disparait pas.

« Il arrive souvent que le carcinome lobulaire ne forme pas de masse. On a plus l’impression que le tissu mammaire s’épaissit ou durcit », indique la Société canadienne du cancer.

D’autres symptômes

Vous pouvez également présenter les signes suivants :

– Une masse à l’aisselle ;
– Un changement de la taille ou de la forme du sein ;
– Un mamelon qui commence à pointer vers l’intérieur ;
– Un écoulement du mamelon sans qu’on le comprime qui peut être teinté de sang.

Certains signes et symptômes tardifs peuvent se manifester, comme des douleurs osseuses, une perte de poids, de la nausée, une perte d’appétit, un essoufflement, de la toux, des maux de tête, une vision double ou une faiblesse musculaire.

Apprenez à connaitre vos seins

Les femmes devraient connaitre l’aspect normal de leurs seins, et se familiariser avec eux en les regardant et en les palpant. Sachez que la plupart des changements décelés ne sont pas cancéreux. En effet, il est normal que vos seins comportent de petites bosses ou qu’ils soient plus sensibles avant vos menstruations.

Il est conseillé de signaler à votre médecin tout changement inhabituel à vos seins.

Des méthodes de dépistage qui n’ont pas fait leurs preuves

En plus de l’autoexamen, l’examen clinique des seins effectué par un professionnel peut permettre de déceler s’il y a une anomalie. Toutefois, ces méthodes ne sont pas recommandées comme moyens de dépistage puisqu’aucune étude n’a démontré qu’elles pouvaient réduire la mortalité liée au cancer du sein.

Le seul examen reconnu pour dépister ce cancer est la mammographie.

Demandez une mammographie à votre médecin

La plupart des États occidentaux, comme le Québec, recommandent la mammographie chez les femmes de 50 ans et plus, mais selon les résultats des chercheurs de l’Université d’Ottawa, des femmes plus jeunes pourraient bénéficier d’un dépistage.

D’ailleurs, l’U.S. Preventive Services Task Force (USPSTF), un organisme indépendant dont les avis sont très suivis aux États-Unis, a récemment conseillé que les femmes commencent les mammographies dès l’âge de 40 ans, un changement qui pourrait sauver des milliers de vies, selon l’USPSTF.

Au Québec, si vous avez moins de 50 ans, vous pouvez demander à votre médecin de passer cette radiographie des seins, sans oublier de lui mentionner vos antécédents familiaux ou personnels de la maladie.

En plus de ces antécédents, un tissu mammaire dense et des mutations génétiques, comme une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2, peuvent accroitre le risque de contracter ce cancer.

À la lumière de ce que vous lui direz, le médecin pourra vous remettre une prescription pour passer une mammographie, même si vous avez moins de 50 ans.

Les inconvénients de la mammographie

Le médecin doit toutefois peser les avantages et les inconvénients d’un tel examen. Les principaux risques sont probablement le faux positif et le faux négatif. Dans le premier cas, les résultats de la mammographie indiquent la présence d’un cancer du sein alors qu’il n’en est rien. Dans le second, l’examen ne détecte pas la maladie pourtant présente.

Cet examen peut également causer de l’anxiété et de l’inquiétude chez les femmes qui sont en attente du résultat. Toutefois, celui-ci est normal et ne révèle pas de cancer dans 95 % des cas.

Une détection précoce grâce à la mammographie

En revanche, passer une mammographie pourrait permettre une détection précoce du cancer du sein, avant même que vous ne ressentiez des symptômes, ce qui réduirait la durée de votre traitement et de votre convalescence. Vos chances de survie s’en trouveraient ainsi augmentées.

Sachez que chez les jeunes femmes, le cancer du sein est souvent détecté tard, puisqu’elles ont tendance à ignorer les signaux d’avertissement et les symptômes. Certains médecins négligent aussi de tenir compte des symptômes chez celles-ci, les jugeant trop jeunes pour contracter la maladie.

La hausse du taux de survie lié à ce cancer chez les jeunes femmes passe, entre autres, par une meilleure éducation tant des patientes que des médecins, estime la Société canadienne du cancer.