Petit guide pour trouver un emploi d’été

Pour le directeur du Collectif autonome des Carrefour jeunesse emploi du Québec (CACJEQ), Nicolas Bourgois, « nous ne sommes pas en pénurie de main-d’œuvre au Québec, nous sommes en pénurie de compétences. L’enjeu aujourd’hui pour les employeurs, c’est de trouver de la main-d’œuvre qualifiée ».

Qu’est-ce qui a changé ?

Après la pandémie, les commerces avaient rouvert en grand. « Les entrepreneurs avaient prolongé leurs heures d’ouverture et créer de nombreux postes supplémentaires pour répondre à la demande de la clientèle, qui voulait retrouver ses lieux de consommation et de sociabilisation habituels », explique Nicolas Bourgois. Les employeurs engageaient alors beaucoup, quitte à être moins exigeants quant au niveau de compétence.

Mais depuis, on observe un ralentissement de la demande. « Les prix élevés dans les épiceries et les restaurants ont entraîné une baisse de fréquentation, ce qui a conduit à une réduction du personnel », fait remarquer Nicolas Bourgois. Selon lui, la restauration et le commerce de détail sont les secteurs les plus touchés par ces variations économiques.

« Les employeurs privilégient les jeunes ayant déjà une expérience de travail, car ils n’ont plus les ressources nécessaires pour former de nouvelles recrues, dit-il. Ils préfèrent embaucher des personnes disponibles à tout moment et capables de réaliser plusieurs tâches simultanément. »

La concurrence est également plus serrée à Montréal qu’en région, souligne Martin Vézina, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l’Association Restauration Québec (ARQ). Celui-ci explique cet écart géographique par les bassins de travailleurs qui sont plus grands dans la métropole qu’en région, compte tenu des étudiants internationaux et des demandeurs d’asile.

Coffre à outils pour trouver une job

« Une première expérience d’emploi ne s’improvise pas », affirme le directeur du CACJEQ. Voici des conseils d’experts qui seront utiles aux jeunes pour bien se préparer à la recherche d’un travail d’été.

• Faire preuve de savoir-vivre : démontrer une attitude positive, un sens des responsabilités, être assidu.

• S’y prendre à l’avance : commencer la recherche d’emploi dès le mois de mars.

• Avoir recours au bouche-à-oreille : informer son réseau de contacts familial et amical de sa recherche d’emploi.

• Utiliser les services qui existent : les conseillers en emploi dans les carrefours jeunesse emploi offrent par exemple de l’aide pour créer un CV, s’exercer à passer une entrevue et écrire des lettres de motivation.

• Avoir des attentes réalistes : être prêt à faire des concessions par rapport au nombre d’heures ou au salaire proposé.

• Se présenter sur place : revenir à la « vieille façon de faire » pourrait être payant, selon Martin Vézina. Le pire qui peut arriver, c’est de se faire dire non.

• Persévérer : « Trouver une job, c’est une job à temps plein ! », dit Martin Vézina.

Quelques possibilités d’emploi comme étudiant

D’après Nicolas Bourgois, même si un jeune n’a pas encore trouvé de travail pour cet été, il n'est pas trop tard. Certains emplois demandant des qualifications particulières nécessitent tout de même un peu plus de préparation. Voici un tour d’horizon de quelques bons emplois pour l’été, avec ou sans compétences.

Restauration : « Avec le retrait des travailleurs étrangers et la baisse des étudiants internationaux, l’industrie se retrouvera une fois de plus dans une pénurie de travailleurs, notamment en cuisine, indique Martin Vézina. Cela crée de bonnes perspectives pour des emplois étudiants cet été autant à Montréal qu’en région. La restauration a toujours été la porte d’entrée pour un premier emploi, le secteur est habitué à faire travailler des gens sans expérience. »

Sauvetage : « Le besoin de sauveteurs est là », affirme Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage du Québec. Si c’est un emploi qui vous intéresse, il est possible de suivre les formations de façon intensive en un seul été, à condition d’être en bonne forme physique. À partir de 15 ans, un jeune peut travailler, accompagné d’un surveillant, et à partir de 16 ans, de façon autonome. Depuis l’été 2022, « tous les programmes de formation pour devenir sauveteur sont gratuits », précise M. Hawkins. La formation intéresse beaucoup de jeunes.

Arbitrage de soccer : D’après Nathanaël de Wilde, directeur de l’arbitrage à Soccer Québec, il y a un manque d’arbitres dans certaines régions. Si c’est un emploi qui vous intéresse, il faut suivre une formation de 15 heures — qui est généralement offerte par les organisations — à l’issue de laquelle un examen doit être réussi. Est-il trop tard pour cet été ? « La plupart des formations se donnent durant le printemps, mais quelques autres sont planifiées à longueur d’année », souligne M. de Wilde. Informez-vous auprès de votre club local.

Camps d’été : De nombreux emplois en camps sont proposés chaquie été.. En plus d’offrir des postes de moniteurs et d’animateurs, l’Association des camps du Québec recherche des aides-animateurs, des accompagnateurs pour les enfants ayant des besoins particuliers et des travailleurs pour assurer l’entretien et la cuisine. Il n’est pas nécessaire d’avoir de l’expérience pour travailler dans un camp : l’employeur est tenu de former chaque année les membres de ses équipes. « Les personnes qui souhaitent travailler dans un camp (de jour, de vacances ou familial) pourraient aussi contacter directement les camps pour leur offrir leurs services, mentionne la coordonnatrice aux communications de l’Association des camps du Québec (ACQ), Valérie Desrosiers. On ne sait jamais ! »

Texte modifié le 16 avril 2025 pour s'adapter aux changements du marché.

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