Combien de temps un bébé peut-il rester dans un siège d’auto ?

Liane Fransblow est coordonnatrice du programme de prévention des blessures en traumatologie à l’Hôpital de Montréal pour enfants. Elle est également physiothérapeute pédiatrique et technicienne en sécurité des enfants passagers (TSEP) formée par l’Association canadienne pour la sécurité des enfants passagers.

Protégez-Vous : L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) conseille de ne pas faire des trajets en voiture de plus d’une heure au cours du premier mois de vie d’un enfant. « Si vous devez absolument faire un long voyage, des pauses fréquentes sont recommandées », précise l’INSPQ. À quelle fréquence devrait-on faire ces arrêts ?

Liane Fransblow : Pour les nouveau-nés, il n’y a pas de minimum sécuritaire, selon les recherches. Une étude réalisée en Angleterre indique que rester dans un siège d’auto même 30 minutes n’est pas bon pour l’oxygénation de l’enfant. Mais leurs sièges sont différents des nôtres et [les résultats de l’étude] sont aussi liés à la position du siège dans la voiture. C’est vraiment important que le siège soit installé comme il faut, avec un angle à 45 degrés, parce que sinon la tête du bébé risque de tomber en avant, et c’est ce qu’on veut éviter pour qu’il puisse respirer sans difficulté.

En résumé, pour les bébés de zéro à six mois, je conseillerais des pauses toutes les 30 minutes. Durant les longs trajets, un adulte devrait idéalement s’asseoir derrière pour vérifier que le bébé est bien positionné, parce qu’il va dormir et que le siège d’auto n’est pas un endroit sécuritaire pour le sommeil.

Qu’en est-il une fois que l’enfant a deux mois, et par la suite ?

Je ferais la même recommandation jusqu’à six mois. Mais ça dépend vraiment du bébé, parce que c’est lié à la force du cou et que le développement ne se fait pas toujours au même rythme. À trois mois, certains enfants sont capables de tenir leur tête ; d’autres ont besoin d’un peu plus de temps. S’il s’agit d’un bébé prématuré ou qui présente un problème de santé, c’est toujours mieux d’en parler avec un médecin. Même chose si vous faites souvent de longs trajets : parlez-en avec votre médecin pour qu’il vous fasse une recommandation basée sur le développement de votre enfant.

Pour les enfants à partir de six mois, il n’y a pas eu de recherche particulière. La recommandation devient la même que pour tous les passagers : c’est important de quitter la voiture toutes les deux heures pour bouger un peu. Ça prévient les problèmes de circulation, autant pour les enfants que pour les adultes.

De quelle durée devrait être chacune des pauses sur notre trajet ?

La recherche parle d’arrêts de 15 minutes. Le plus important, peu importe l’âge de l’enfant, c’est de le sortir de son siège d’auto.

Vous avez mentionné l’importance de la position du siège pour enfant dans le véhicule. Comment s’assurer qu’il est installé de manière sécuritaire ?

Chaque modèle de siège a sa façon d’indiquer qu’il est placé dans le bon angle : un niveau à bulle, une ligne qui doit être parallèle au sol, etc. Il faut vraiment suivre les instructions du fabricant. La bonne position change aussi selon l’âge ou le poids, mais l’enfant reste toujours un peu couché, parce que sinon sa tête peut tomber en avant et il ne pourra plus respirer comme il faut.

Qu’en est-il de la position sécuritaire de l’enfant lui-même dans son siège d’auto ?

Il doit être attaché assez serré — vous ne devez pas être capable de pincer les sangles entre vos doigts — et l’attache de poitrine (chest clip) doit être positionnée assez haut pour que le harnais ne descende pas en bas des épaules. Sinon, en cas d’accident, l’enfant pourrait tomber de son siège. Et durant un trajet, quand on voit que quelque chose s’est déplacé, on s’arrête et on le réajuste.

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