2024, une bonne année pour rénover ?

Durant la pandémie, de nombreux consommateurs en ont profité pour rénover leur domicile. Rappelons qu’à ce moment-là, le coût des matériaux de construction s’était envolé en raison de plusieurs éléments, dont la capacité de production réduite et les chaînes d’approvisionnement sous pression.

Aujourd’hui, la situation a changé : certains matériaux coûtent en moyenne moins cher qu’avant la pandémie, alors que c’est le contraire pour d’autres.

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Coût des matériaux : de bonnes augmentations en cinq ans

L’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT) a examiné le coût moyen d’une douzaine de matériaux utilisés pour des travaux courants, en février dernier. L’AQMAT a ensuite comparé le coût moyen de ces mêmes matériaux en février 2021 et en février 2019 pour en noter l’évolution.

Tel que le montre l’enquête (voir le tableau ci-dessous), le bois d’œuvre, par exemple, est vendu à peu près au même prix qu’en 2019, alors qu’il avait connu une grande augmentation pendant la pandémie.

Le bois traité, le contreplaqué et l’OSB sont, quant à eux, vendus un peu plus cher qu’en 2019, mais moins cher que pendant la pandémie.

En revanche, le gypse, la laine isolante, le bardeau d’asphalte et la peinture se vendent actuellement plus cher que pendant la pandémie.

Source : AQMAT, résultat du sondage sur les tarifs des prix de vente au détail février 2024

Plusieurs éléments expliquent ces résultats, selon Richard Darveau, président de l’AQMAT. La hausse importante du coût du pétrole et de ses dérivés présents dans plusieurs matériaux de construction peut justifier certaines augmentations de prix. À l’inverse, une meilleure disponibilité de matériaux comme le bois entraîne la baisse de certains prix.

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Comparer les prix pour réduire la facture

Le président de l’AQMAT recommande aux consommateurs de prendre le temps de magasiner, car les prix des matériaux peuvent aussi varier d’une quincaillerie à l’autre.

Il suggère au consommateur de comparer les prix dans au moins trois enseignes différentes avant de passer commande, afin d’être certain de trouver le meilleur prix possible, un peu comme on le ferait pour l’épicerie.

Un bon moment pour entreprendre des rénovations ?

« Si vous avez des rénovations à faire, ne tardez pas trop », conseille M. Darveau, qui s’attend à ce que les coûts des matériaux augmentent encore d’ici l’an prochain.

Le ralentissement marqué des activités de construction et de rénovation dans la province au cours de la dernière année affecte grandement les quincailleries, qui pourraient être dans l’obligation d’augmenter à nouveau leurs prix pour garder la tête hors de l’eau.

Moins de projets à cause des taux d’intérêt élevés

Les taux d’intérêt élevés sur les emprunts ont eu un grand impact sur les projets de rénovation des dernières années. « La valeur moyenne actuelle des travaux est dix fois plus petite qu’avant l’augmentation des taux d’intérêt », note le président de l’AQMAT.

L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) révèle, de son côté, que les dépenses en rénovation résidentielle ont diminué de 25 % en 2023 par rapport en 2022.

Une enquête récente de Soumission Rénovation abonde dans le même sens : les propriétaires d’immeubles locatifs ont moins rénové leurs logements en 2023. L’enquête démontre une diminution de 16 % des travaux d’une valeur comprise entre 10 001 $ et 50 000 $, et une baisse de 27,6 % pour les projets dépassant les 50 000 $.

La diminution de ces activités fait en sorte que les stocks sont bien fournis. « Vous risquez de trouver ce que vous cherchez pour vos travaux », mentionne M. Darveau.

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Moins de mises en chantier

« Les mises en chantier pour de nouvelles habitations ont connu une chute brutale de 32 % en 2023, avec 39 000 nouvelles constructions en 2023 contre 57 000 en 2022 », précise Paul Cardinal, directeur du service économique de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).

La raison ? Les taux d’intérêt une fois de plus, ainsi que les taux hypothécaires élevés.

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Plus de professionnels disponibles

Dernier point : si vous souhaitez engager des professionnels pour vos travaux, vous pourrez en trouver plus facilement cette année.

«  Le ralentissement dans la construction neuve fait en sorte que davantage d’entrepreneurs et d’ouvriers seront disponibles pour les projets de rénovation, alors qu’ils étaient plus difficiles à trouver ces dernières années », indique Paul Cardinal.

Le directeur du service économique de l’APCHQ recommande toutefois de ne pas s’y prendre à la dernière minute. « Selon une enquête réalisée en février auprès de nos membres, dit-il, environ 4 entrepreneurs en rénovation sur 10 avaient au moins trois mois de contrats d’avance. »

Rappelons aussi que certains travaux au Québec doivent absolument être effectués par des professionnels. C’est le cas notamment des travaux électriques qui doivent être faits, supervisés ou inspectés par un maître électricien.

Afin d’éviter de mauvaises surprises, vérifiez auprès de votre assurance habitation que les rénovations seront bien couvertes en cas de sinistre ou de bris, si vous les effectuez vous-même.

Et bien entendu, selon la nature des travaux que vous entreprendrez, n’oubliez pas de demander les permis de rénovation à votre municipalité, si nécessaire.

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