Votre compte dans une néobanque peut-il fermer sans crier gare?
Les banques en ligne et les néobanques (ou fintechs) ont des particularités qu’il vaut mieux connaître avant d’y déposer son argent.
Récemment, un résident de Toronto a eu la désagréable surprise de voir son compte Wise fermé sans avertissement ni raison valable. Il lui a ensuite fallu des mois pour récupérer les 6 500 $ qui s’y trouvaient. Heureusement pour lui, sa mésaventure rapportée par The Globe and Mail se termine bien, mais il aura dû consacrer des heures et beaucoup d’énergie pour se faire rembourser son pécule.
Wise est une néobanque britannique bien connue grâce à laquelle il est possible d’effectuer des transferts de fonds internationaux à peu de frais. Dans certains pays, notamment le Canada, les clients peuvent également détenir un solde dans plusieurs devises par l’intermédiaire de la plateforme. L’accès à ces fonds passe par une carte prépayée rechargeable. C’est ce fameux solde auquel le client canadien de Wise n’avait plus accès, et ce, sans qu’il ait jamais su pourquoi.
Une offre de plus en plus diversifiée
Ce fait divers illustre bien les risques de faire affaire avec des entreprises qui ne sont pas strictement régulées comme le sont nos institutions financières canadiennes.
Selon Alyssia Marchetta, conseillère budgétaire à Option consommateurs, il faut distinguer deux catégories dans ces nouvelles institutions financières :
- les banques en ligne qui proposent des services bancaires traditionnels, mais uniquement en ligne (Tangerine, EQ, Simplii Financial, etc.) ;
- les néobanques ou fintechs (KOHO, Wealthsimple, etc.) dont l’offre est moins complète ou plus ciblée.
« KOHO n’offre pas de crédit à la consommation, comme des marges de crédit ou des prêts, mais seulement une carte prépayée et des comptes d’épargne », explique l’experte. Quant à Wealthsimple (WS), cette compagnie de gestion de placements avec une plateforme d’investissement en ligne propose aussi un compte chèque à taux d’intérêt élevé.
La conseillère budgétaire note que les néobanques et les banques en ligne n’ont pas de succursales physiques, ce qui peut poser des difficultés à certains types de clientèles. Les personnes plus âgées, par exemple, ne seront pas nécessairement à l’aise avec les plateformes sur le web et les applications mobiles. De plus, le service à la clientèle n’est pas toujours au rendez-vous.
En revanche, puisque tous les services de ces nouvelles institutions sont dématérialisés, les coûts de fonctionnement de ces dernières sont moins élevés, ce qui leur permet de facturer moins de frais et d’offrir des taux d’intérêt plus avantageux sur l’épargne.
Banques à charte
Autre élément à garder en tête : les banques en ligne sont des banques à charte soumises à la Loi fédérale sur les banques et supervisées par le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF). À ce titre, elles sont donc réglementées et les fonds des déposants protégés par la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC).
Qu’en est-il des néobanques ? Elles sont généralement associées à des banques à charte. Par exemple, KOHO relève de la Peoples Bank du Canada et WS indique que ses partenaires bancaires canadiens assurent la sécurité des dépôts. « Les fonds qui se trouvent dans votre compte Cash sont placés en fiducie auprès d’un maximum de dix institutions membres de la SADC. Jusqu’à 1 M $ de couverture sur tous les dépôts admissibles », écrit entre autres WS dans les conditions entourant l’ouverture de compte.
Toutefois, la SADC précise que si elle protège les dépôts assurables auprès de ses institutions membres en cas de faillite, ce n’est pas le cas des entreprises de technologie financière. L’organisme encourage donc les clients à communiquer directement avec leur néobanque pour savoir la façon dont les fonds sont placés et comment y accéder en cas de faillite. Il faut savoir que certains types de dépôt pourraient être protégés, ceux placés en fiducie dans une institution membre par exemple.
Mme Marchetta ajoute qu’il faut également être prudent avec les cartes de crédit prépayées, comme celle de KOHO, par exemple. « Si votre carte est perdue ou volée, c’est comme si vous perdiez de l’argent comptant, indique-t-elle. Les sommes qui s’y trouvent pourraient ainsi être utilisées sans difficulté par la personne qui a trouvé ou dérobé la carte. »
Enfin, la conseillère recommande de se montrer attentif, car les campagnes de marketing des néobanques et des banques en ligne sont très persuasives. Mais leurs offres alléchantes sont souvent d’une durée limitée ou soumises à certaines conditions : ouvrez l’œil pour être sûr de répondre aux critères requis afin de pouvoir en bénéficier.
Texte modifié le 8 janvier 2024 : une précision a été apportée sur le statut de banque à charte.
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