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Les coûts de la ménopause

Par Emmanuelle Gril
Les coûts de la ménopause Ground Picture/Shutterstock.com

Elle a un impact non seulement sur ma santé physiologique, mais aussi sur celle de mon portefeuille et celui des entreprises !

Bouffées de chaleur, vertiges, sautes d’humeur, difficultés à se concentrer… Si, comme moi, vous êtes une femme dans la cinquantaine, cela vous dit nécessairement quelque chose. La ménopause vient avec son cortège de symptômes désagréables – trois femmes sur quatre en souffrent – qui sont également susceptibles de nous affecter très tôt dans la quarantaine.

On traverse ce passage obligé, chacune à notre façon. Il reste que la ménopause pèse lourd sur la santé des femmes ainsi que sur leur productivité et les belles perspectives de carrière.

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Un coût élevé sur le plan financier et professionnel

Le documentaire Loto-Méno, de Véronique Cloutier, a permis de lever le voile sur cette réalité et fait bouger les choses. Mais il reste que les conséquences dans la sphère du travail sont encore peu connues.

À cet égard, le rapport Ménopause et vie professionnelle au Canada, publié récemment par la Fondation canadienne de la ménopause (FCM), fait réfléchir. On y apprend notamment qu’un tiers des femmes déclarent que leurs symptômes de ménopause ont eu un impact négatif sur leur performance au boulot. Pour elles, cela engendre une perte de revenus de 3,3 milliards $ en raison de la réduction du nombre de jours travaillés. Et encore, on ne parle même pas de l’impact sur les revenus de retraite !

Pire : environ une femme sur 10 a démissionné en raison des symptômes reliés à la ménopause. Autrement dit, le moment où elles sont susceptibles d’accéder aux plus hauts postes de leur carrière est aussi celui où elles sont frappées durement par la ménopause. Résultat, plusieurs décident d’abdiquer ou d’opter pour un emploi aux responsabilités moindres.

En plus du manque de soutien, elles doivent parfois composer avec un phénomène d’âgisme. Les stéréotypes entourant la femme ménopausée font en sorte que 3 femmes sur 10 estiment être perçues comme vieilles, faibles ou fanées, et une sur 2 s’inquiète du fait que les symptômes de la ménopause entraînent des conséquences négatives sur leur apparence au travail. Triste constat.

Ménopause et productivité : la facture des entreprises

Pour les entreprises, la facture est également salée puisque la ménopause leur coûte 237 millions $ en productivité auxquels s’ajoutent 540 000 journées de travail perdues. Marie-Chantal Côté, vice-présidente principale, Garanties collectives de la Sun Life, rappelle que 25 % de la main-d’œuvre est actuellement constituée par des femmes de plus de 40 ans. « Le segment de celles âgées de 45 à 55 ans, c’est-à-dire la période durant laquelle la plupart atteignent la ménopause, est également celui qui augmente le plus rapidement », souligne-t-elle.

À l’heure où la disponibilité des ressources humaines constitue un enjeu crucial, les employeurs ont donc tout intérêt à ne pas manquer le coche. Au contraire, ils devraient mettre tout en œuvre pour retenir cette main-d’œuvre précieuse et expérimentée. Car c’est non seulement un enjeu humain, mais aussi une question de rentabilité.

Une approche globale

Comment s’y prendre ? Marie-Chantal Côté recommande de miser sur une approche globale pour créer des milieux de travail tenant compte de cette période charnière dans la vie de leurs employées.

Les entreprises n’ont d’autres choix que de faire preuve de flexibilité, d’implanter des mesures d’adaptation pour celles souffrant de symptômes ainsi que de repenser la culture et la communication au sein de l’organisation afin de prendre en compte cette période dans la vie des travailleuses.

« Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir en matière de déstigmatisation en milieu de travail, tant sur le plan de la ménopause que de la santé des femmes en général. Le rapport de la FCM révèle d’ailleurs que plus des deux tiers des répondantes ne se sentent pas à l’aise de discuter des difficultés reliées à leurs symptômes avec leur supérieur, et 70 % avec le département des ressources humaines. C’est beaucoup », précise Mme Côté.

Les employeurs devraient aussi se faire un point d’honneur de rappeler à leurs travailleuses les avantages sociaux auxquels elles ont accès pour les soutenir sur le plan de la santé physique et psychologique.

Des groupes de discussion et de partage sur la ménopause ainsi que de la formation pour les gestionnaires sont d’autres outils à considérer. La FCM a d’ailleurs lancé en octobre dernier la campagne Ménopause, au travail ! et un guide proposant des mesures simples pour créer des lieux de travail plus inclusifs. Maintenant, il ne reste plus qu’à passer à l’action !

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