Élections américaines: des impacts à venir sur vos achats
Vous trouvez que vos produits de consommation coûtent cher ? Mauvaise nouvelle : les prix des aliments, vêtements, appareils électroniques, voitures et bien d’autres biens risquent d’augmenter après l’élection présidentielle aux États-Unis si le ou la président(e) met en place les mesures promises en campagne électorale.
Peu importe l’issue du vote du 5 novembre prochain, les Américains éliront un gouvernement qui prône le protectionnisme.
« Kamala Harris et Donald Trump veulent mettre en place des mesures visant à protéger les emplois des Américains. Toutefois, ils n’utiliseront pas les mêmes méthodes pour y arriver », explique Frédérick Gagnon, professeur au Département de science politique, titulaire de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques et directeur de l’Observatoire sur les États-Unis.
La carotte ou le bâton ? Les deux feront mal.
« Alors que la démocrate Harris multiplie les carottes, le républicain Trump manie le bâton », constate le spécialiste.
La première veut, comme l’a fait le président Joe Biden, mettre en place des crédits d’impôt et des subventions pour inciter les entrepreneurs à s’installer en sol américain.
Ces incitatifs financiers pourraient motiver plus que jamais les entreprises qui œuvrent dans des secteurs de pointe (par exemple, l’industrie des véhicules électriques) à choisir les États-Unis comme terre d’accueil, souvent au détriment de leurs alliés. « Les États-Unis visent à gagner la course au développement et ils vont très vite en ce moment. C’est pourquoi le Canada et le Québec ont dû réagir, notamment en annonçant le projet Northvolt », affirme Frédérick Gagnon.
De son côté, Donald Trump annonce qu’il imposerait des tarifs douaniers de 10 % sur toutes les importations aux États-Unis, et de 60 % sur toutes celles en provenance de la Chine s’il retourne à la Maison-Blanche.
En mettant en place cette mesure, Trump espère que les entreprises américaines qui ont ouvert des usines à l’extérieur du pays ― pour, entre autres, payer moins cher leur main-d’œuvre ― rapatrient leurs activités au pays de l’Oncle Sam.
« C’est le pari de Donald Trump. Il veut que les entreprises constatent que ce n’est plus aussi avantageux d’être délocalisé au Mexique, par exemple », soutient Frédérick Gagnon.
Des effets collatéraux pour les consommateurs canadiens
Si le chef républicain est élu, ces tarifs douaniers auront comme effet de faire augmenter le prix de toutes sortes de biens achetés par les entreprises américaines. Celles-ci vendront ensuite plus cher leurs produits au Canada ou ailleurs dans le monde.
Par exemple, si l’aluminium provenant du Canada est taxé à la frontière américaine, l’entreprise de bière augmentera le prix de ses canettes d’aluminium pour refiler l’augmentation des coûts aux consommateurs, qu’ils soient canadiens, américains ou mexicains. Ce va-et-vient coûteux peut toucher toutes sortes de biens que nous consommons : alimentation, vêtements, outillage, véhicules, meubles, composants ou appareils électroniques, matériel médical, pour n’en nommer que quelques-uns.
L’idée que les États-Unis imposent des tarifs douaniers inquiète nos gouvernants, notamment le premier ministre du Québec François Legault, qui souligne que 70 % des produits canadiens sont exportés aux États-Unis.
Notons que les secteurs des matières premières et des biens manufacturés sont particulièrement exposés aux droits de douane américains.
Des tarifs douaniers canadiens aussi ?
Il faudra voir comment réagira le gouvernement de Justin Trudeau à l’instauration de tarifs douaniers. Est-ce que le Canada imposera, à son tour, de tels tarifs à la frontière canadienne ?
« Il est peu probable que le Canada ne réponde pas aux nouveaux tarifs douaniers américains. Comme ce fut le cas lors de la présidence de Trump, le Canada devrait appliquer des tarifs réciproques sur les biens les plus susceptibles de toucher l’économie américaine, par exemple les intrants manufacturiers », indique Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège au Mouvement Desjardins dans un point de vue économique publié en octobre.
Rappelons que, lors de son élection en 2017, Donald Trump avait imposé des tarifs sur l’acier et l’aluminium à ses alliés commerciaux, dont le Canada. Le gouvernement canadien avait ensuite réagi en imposant des tarifs pour ces mêmes métaux en provenance des États-Unis.
Quels produits seront visés ?
Donald Trump n’a pas ciblé des produits en particulier qui se verront imposer des tarifs douaniers dans le cas d’une victoire à l’élection présidentielle. Il a plutôt laissé entendre que toutes les importations seront taxées à leur entrée aux États-Unis.
« S’il est réélu, il va falloir rester constamment à l’affût d’une éventuelle annonce sur les secteurs qui seront visés par les tarifs », mentionne Frédérick Gagnon.
Selon l’économiste Jimmy Jean, les exportations canadiennes augmenteraient probablement juste avant l’imposition de tarifs. Toutefois, ces exportations diminueraient par la suite.
En fin de compte, l’incidence de l’élection d’un président républicain sur l’économie canadienne serait particulièrement néfaste, d’après l’expert. « Heureusement, le Canada a déjà été dans cette situation et il s’en est sorti sans trop de dommages, rappelle-t-il. Dans cette optique, les entreprises et les décideurs auraient avantage à espérer le meilleur, mais à se préparer au pire. »
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