La hausse des prix plombe le panier d’épicerie
Le prix des aliments a bondi de 4 à 5 % au Québec depuis un an. Certains produits ont même vu leur prix plancher bondir de 20 %!
«Au début de l'année, le prix plancher du bœuf haché mi-maigre était de 5,49 $ le kilo, mais, depuis cet été, il est passé à 6,59 $», constate Cinzia Cuneo, présidente et cofondatrice de la société Sukha Technologies, qui édite le site SOSCuisine.com, un service de planification d’achats alimentaires et de repas. Tous les aliments n’ont pas connu une augmentation de 20 % comme celle-là, n’empêche que le prix des aliments a grimpé en moyenne de 4 à 5 % au Québec au cours de l’année écoulée, soutient Cinzia Cuneo.
«Depuis huit ans, nous suivons l’évolution des prix de 1 000 produits dans 60 bannières au pays, dont 17 au Québec, dit-elle. Nous surveillons avant tout les produits frais non transformés parce que ce sont les aliments de base indispensables à une saine alimentation.» Chaque semaine, SOS Cuisine vérifie le prix d’environ 150 produits par bannière.
Saumon, poulet et boeuf: plus chers
Si le prix de certains aliments – comme les pommes ou le beurre – est plutôt stable depuis un an et demi, des produits comme le saumon frais, la poitrine de poulet ou le boeuf haché sont désormais plus chers. Acheter un filet de saumon frais vous coûtera 20 % de plus qu'en 2013.
L’inflation de 4 à 5 % constatée par SOS Cuisine est plus importante que celle indiquée dans les données publiées à la fin de l’été 2014 par Statistique Canada. Selon l’agence fédérale, le prix des aliments au Québec a augmenté de 2,2 % entre août 2013 et août 2014. Pendant cette même période, le prix de la viande, pour sa part, a bondi de 13,8 %. Malgré cet écart dans les statistiques, une chose est claire: l’augmentation du prix des aliments est bien réelle.
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Une tendance qui ne surprend pas Sylvain Charlebois, spécialiste de la distribution et des politiques agroalimentaires, enseignant à l’Université de Guelph. «Les prix élevés de la viande de bœuf et de porc cette année ont eu un effet d’entraînement important sur la hausse des prix alimentaires», explique-t-il. Et cela, même si les consommateurs ont pu bénéficier d’une stabilisation du prix de la viande au cours des dernières semaines.
Sylvain Charlebois prévoit cependant que les fruits et les légumes pourraient connaître une poussée de fièvre. «Au Québec et au Canada, nous en importons beaucoup des États-Unis. Or, le rapport de force entre dollar canadien et dollar américain ne nous est pas favorable. Nous risquons donc de payer un peu plus cher les fruits et les légumes pour les six mois à venir», fait-il remarquer.
Environ 12 % du budget consacré à s’alimenter
Pas facile, dans ce contexte, de faire son épicerie à moindre coût. En moyenne, une famille québécoise consacre un peu plus de 200 $ par semaine à l’alimentation. «Cela représente près de 12 % du budget familial, précise Sylvain Charlebois. Le ménage moyen [dans les autres provinces] consacre pour sa part 9,5 % de son budget à l’alimentation.» Une augmentation de 4 ou 5 % des prix des aliments se fait donc ressentir plus durement au Québec qu’ailleurs au pays, reconnaît le spécialiste.
5 conseils pour faire de belles économies sur la facture d’épicerie
- Dressez une liste des courses. C’est le moyen le plus sûr de ne pas être tenté par des aliments dont vous n’aurez pas besoin. Évitez également de faire votre marché le ventre vide.
- Surveillez les circulaires. Bien connaître les prix des produits que vous achetez habituellement permet de repérer un vrai rabais lorsqu’il se présente.
- Planifiez vos menus. Cela permet de ne pas acheter inutilement certains produits. Pour établir un calendrier hebdomadaire, vous pouvez vous appuyer sur les «spéciaux» de la semaine annoncés dans les circulaires.
- Misez sur les marques maison. Selon Agriculture et Agroalimentaire Canada, les marques maison des grandes chaînes sont de 20 à 30 % moins chères que les grandes marques, pour des produits de gamme équivalente.
- Variez les épiceries. Magasiner toujours à la même place, c’est renoncer à faire certaines économies par habitude. Si vous magasinez dans une, deux ou trois bannières différentes, l’économie réalisée peut varier du simple au double.
Photo: Shutterstock
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