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Crise du logement : de moins en moins de loyers abordables

Par Mathieu Ste-Marie
a-louer-2 Shutterstock.com

Le taux d’inoccupation des logements à louer n’a jamais été aussi bas depuis 20 ans. La crise du logement aggrave encore la pénurie de loyers abordables pour les personnes aux revenus limités. Quelles (rares) solutions existent pour elles ?

Pour les ménages sans grands revenus, trouver un logement abordable est plus que jamais difficile, constate le dernier Rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logements (SCHL) publié en janvier dernier.

Selon la SCHL, un logement est abordable lorsque le ménage qui le loue ne consacre pas plus de 30 % de son revenu brut au loyer. Par exemple, pour une personne qui a un salaire de 45 000 $ par année, un loyer abordable est de maximum 1125 $ par mois. Si elle gagne 35 000 $, son logement ne doit pas dépasser 875 $ par mois.

Ainsi à Québec, un quart (25 %) seulement des logements à louer sont abordables pour le 20 % de ménages aux revenus les plus faibles. À Montréal, c’est 23 % des logements dont le coût reste abordable pour eux, et 8 % seulement à Gatineau.

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« Dans les régions métropolitaines du Québec, ce sont les logements à plus bas loyer qui sont les plus rares », écrit le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), à la suite du rapport de la SCHL. Dans un article du Journal de Montréal, l’organisme indique que près de 116 000 logements abordables à moins de 750 $ ont disparu en seulement cinq ans au Québec, dont 90 000 à Montréal seulement, selon une analyse détaillée des données de Statistique Canada issues des recensements de 2016 et 2021.

Malgré l’accessibilité limitée à ce type de logement, la situation au Québec reste moins tendue que dans d’autres régions du pays. À Toronto, Vancouver et Ottawa, il est pratiquement impossible de trouver des logements abordables pour les ménages ayant les revenus les plus faibles.

Au Québec, quelques programmes sont mis en place pour aider les ménages à revenu modique qui paient un loyer trop cher pour leurs moyens. En voici quelques-uns.

Les offices d’habitation du Québec

Dans la province, 149 offices d’habitation administrent des habitations à loyer modique (HLM) et des logements non subventionnés abordables. Par exemple, l’Office municipal d’habitation de Québec (OMHQ) gère quelque 1500 logements à des prix inférieurs à ceux du marché. Pour y avoir accès, une personne doit avoir un revenu maximal de 34 400 $, et deux personnes et plus, un revenu égal ou inférieur à 70 000 $.

De son côté, l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) propose des résidences avec services pour les personnes de 60 ans et plus. Le loyer inclut notamment le chauffage, l’électricité, un repas, le câble et le téléphone. Un des critères d’admissibilité est un revenu de 33 500 $ et moins pour une personne ou un couple.

Par ailleurs, plusieurs des 149 offices ont aussi un rôle d’aide à la recherche de logements. « N’importe quel citoyen qui trouve difficile de dénicher un logement correspondant à ses besoins sur le marché locatif peut faire appel à son office d’habitation », souligne Sébastien Oliver, directeur général adjoint du Regroupement des offices d’habitation du Québec. Il ajoute que ces offices agissent comme porte d’entrée pour les citoyens à la recherche de logements abordables.

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Programme HLM

Le programme de logement sans but lucratif, communément appelé « programme HLM », permet aux locataires de payer un loyer correspondant à 25 % de leur revenu. Ces personnes habitent dans des HLM subventionnées par Québec.

Pour avoir accès à ce programme, un couple ou une personne doit recevoir un salaire maximum de 33 500 $ à Montréal. Ce salaire maximal varie selon les régions et le nombre de membres dans la famille. Par exemple, un ménage de cinq personnes a droit de gagner un plus gros revenu qu’un ménage comprenant trois membres.

Pour profiter de ce programme, il faut faire une demande à un office d’habitation, à une coopérative d’habitation (COOP) ou à un organisme sans but lucratif (OSBL) dans votre région.

Les personnes seront inscrites sur la liste d’attente d’un HLM existant. À l’heure actuelle, aucun nouveau projet de HLM n’est en construction.

Programme de supplément au loyer (PSL)

Tout comme le programme HLM, ce programme permet à des ménages à faible revenu de payer un loyer correspondant à 25 % de leur revenu. Toutefois, les logements ne sont pas, dans la plupart des cas, financés par le gouvernement. Ils font partie du marché locatif privé ou appartiennent à des COOP ou à des OSBL.

Le programme de supplément de loyer « couvre la différence entre la part payable par le locataire (le 25 %) et le loyer convenu avec le propriétaire », indique la Société d’habitation du Québec (SHQ) sur son site Internet.

Programme Allocation-logement (PAL)

Ce programme permet aux personnes à faible revenu de recevoir une aide financière qui varie de 100 $ à 170 $ par mois. Pour être admissible, il faut avoir 50 ans ou plus si l’on vit seul, vivre dans un couple où un des deux conjoints a 50 ans au moins, ou encore faire partie d’une famille à faible revenu comptant au moins un enfant à charge.

Des limites de revenu annuel sont établies. Par exemple, un couple avec enfant ne peut pas gagner plus de 36 000 $. Notons qu’une seule personne par couple peut faire une demande d’allocation-logement en remplissant un formulaire sur le site de Revenu Québec. 

Au fédéral, un soutien ponctuel avant le 31 mars 2023

Le gouvernement fédéral, de son côté, propose le Supplément unique à l’Allocation canadienne pour le logement afin d’aider les locataires à faible revenu. Il s’agit d’un paiement unique non imposable de 500 $, versé par l’Agence du revenu du Canada (ARC).

Il n’est pas nécessaire de recevoir d’autres prestations relatives au logement. Sont admissibles les personnes dont le revenu en 2021 ne dépassait pas 20 000 $ pour une personne seule et 35 000 $ pour une famille. D’autres conditions s’appliquent, notamment le fait que le loyer devait peser plus de 30 % sur le budget familial en 2021.

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