Voyages à l’étranger : que reste-t-il de la COVID-19?
Les mesures sanitaires étant levées ici de même que dans la plupart des pays du monde, les prochains mois rimeront avec organisation d’un voyage pour de nombreux Québécois. N’empêche, quelques conseils vous seront utiles en ces temps toujours un peu incertains, qu’ils concernent les précautions de base, les exigences d’entrée des pays, les types de voyages à privilégier, les assurances, etc.
Depuis le 1er octobre 2022, toutes les exigences imposées aux frontières canadiennes – y compris la vaccination, l'utilisation d'ArriveCAN et l’ensemble des obligations en matière de dépistage ainsi que de quarantaine et d'isolement – ont pris fin pour tous les voyageurs qui entrent au pays par voie terrestre, aérienne ou maritime.
« Toute personne n’ayant pas reçu une série complète de vaccins contre la COVID-19 devrait continuer d’éviter les voyages non essentiels, quelle que soit la destination. Si vous devez voyager, envisagez de reporter vos plans de voyage jusqu’à ce que vous soyez entièrement vacciné », indique toutefois l’Agence de la santé publique du Canada sur son site internet.
Le gouvernement vous demande aussi de renoncer à tout voyage si vous êtes infecté ou si vous ressentez des symptômes qui sont associés à l’infection. De même, vous êtes encouragé à porter un masque lors d’activités risquées, par exemple dans les rassemblements publics ou dans des déplacements effectués à bord d’un moyen de transport fermé et bondé ou mal ventilé. Ces conseils généraux sont expliqués ici.
Vérifiez les exigences d’entrée des autres pays
Au moment d’écrire ces lignes, la plupart des pays, tels que la France, le Portugal, le Royaume-Uni, le Mexique et la République dominicaine, laissent entrer les voyageurs canadiens sans restriction.
Certaines destinations exigent cependant toujours la vaccination ou encore un test de dépistage négatif à la COVID-19; c’est le cas du Brésil, du Honduras, du Nicaragua, de l’Indonésie et des Philippines, par exemple. Plus près de chez nous, nos voisins du Sud, les États-Unis, demandent toujours aux adultes de 18 ans et plus qui voyagent par avion de présenter une preuve vaccinale.
À Cuba, une destination courue des Québécois, il est possible qu’on vous teste de façon aléatoire à votre arrivée. Michel Bernal, directeur du Bureau de tourisme de Cuba à Montréal, nous a toutefois indiqué que c’est un protocole qui s’applique seulement aux gens ayant l’air visiblement malades, afin de fournir un suivi médical approprié. Il nous a assuré qu’à moins d’avoir en plus des symptômes graves, cela ne devrait pas affecter vos vacances.
Preuve vaccinale : il vous faudra montrer celle qui est prévue pour les voyages en dehors de la province, offerte sur le site du gouvernement du Québec. Vous pouvez la télécharger en format PDF ou l’intégrer à l’application VaxiCode.
Test de dépistage : il doit avoir été effectué dans les 48 à 72 heures précédant le vol, selon la destination et le type de test. Le test antigénique rapide, notamment, est une exigence répandue. Il coûte entre 80 et 150 $ environ dans la plupart des laboratoires privés québécois ou à l’aéroport Montréal-Trudeau (certains tests peuvent être réalisés en une heure ou moins, mais il vaut mieux réserver).
Dans tous les cas, vous aurez aussi probablement à remplir un formulaire ou une carte de localisation (avant d’embarquer, ou une fois dans l’avion) pour entrer dans le pays d’accueil.
Analysez la situation sanitaire à destination
L’Agence de la santé publique du Canada ne donne pas de détails par destination, mais elle rappelle que des mesures peuvent être imposées soudainement, selon l’évolution de la situation. Pour avoir un aperçu du contexte sanitaire dans les différents pays et connaître leurs exigences pour y entrer, il existe heureusement plusieurs ressources (généralement en anglais). En voici quelques-unes.
- International Air Transport Association (IATA)
- Skyscanner (en français et en anglais)
- Sherpa
- Centers for Disease Control and Prevention (CDC)
Pour obtenir plus de précisions sur une destination et vous assurer qu’elles sont à jour jusqu’au moment de votre départ, informez-vous auprès d’une source sûre du pays, par exemple le site web de l’office de tourisme, du gouvernement ou du consulat. Bien entendu, si vous faites affaire avec une agence de voyages, les conseillers pourront vous aiguiller.
La plupart des destinations européennes sont intéressantes en raison de leur taux de vaccination (au moins deux doses) dépassant les 70 %, selon Aurélie Cartier, directrice de l’agence Voyageurs du Monde (à Montréal et à Québec). De plus, les mesures sanitaires recommandées, comme le port du masque dans les endroits publics et les transports, démontrent un certain suivi de la situation.
De son côté, Michel Bernal rappelle le pourcentage élevé de la population vaccinée à Cuba. Selon les chiffres du site Our World in Data – une source intéressante à consulter pour avoir une idée approximative (mais non exhaustive) de la situation dans les différents pays –, plus de 89 % de la population cubaine est entièrement vaccinée. « Bien évidemment, Cuba a gardé les protocoles sanitaires dans les hôtels et les aéroports du pays », souligne le directeur du Bureau de tourisme de Cuba à Montréal, faisant référence à la désinfection des mains et des surfaces, notamment.
Aurélie Cartier ajoute qu’un périple dans les grands espaces est susceptible d’intéresser certains voyageurs, et ce, malgré une situation sanitaire peu enviable dans le pays visité.
Par exemple, faire un safari sur mesure en Tanzanie est une option populaire auprès de sa clientèle, bien que le taux de vaccination de ce pays d’Afrique soit beaucoup plus faible qu’ailleurs. La proportion de la population entièrement vaccinée en Tanzanie est d’environ 33 %, d’après les chiffres de Our World in Data.
« Je n’aurais pas cru que la demande serait aussi forte pour les pays africains, étant donné que leur taux de vaccination est très bas, mentionne la directrice de Voyageurs du Monde. Pourtant, on a beaucoup de clients qui réservent des voyages là-bas. Lorsqu’on part en safari, on passe finalement peu de temps à l’intérieur, évitant ainsi plus facilement les contacts et donc le risque de contamination. »
Au Kenya par exemple, moins de 20 % de la population serait entièrement vaccinée, toujours selon Our World in Data. Évidemment, ces chiffres évoluent jour après jour.
Si vous choisissez un pays où des restrictions sanitaires sont en vigueur, ayez la certitude de bien les connaître, par exemple si vous devez porter un masque dans certains lieux. De même, pourrez-vous visiter les musées qui vous intéressent? Devriez-vous réserver longtemps à l’avance? Il vaut mieux vous informer de ce genre de choses en amont.
Recherchez des conditions flexibles
« Assurez-vous de connaître les conditions de vos réservations avant de débourser une somme importante », conseille Chantal Lapointe, directrice de la stratégie de croissance du service Voyages de CAA-Québec.
En cas de problème, ou si vous changez d’avis, pourrez-vous faire annuler le paiement de votre forfait ou de la partie de votre séjour déjà réservée ? Quels sont les délais pour le faire ?
« Les options de forfaits flexibles qui sont offertes par les transporteurs et les agences pourraient valoir le coût en ces temps incertains, surtout si le voyage est prévu à plus long terme », souligne-t-elle.
Favorisez des itinéraires plus simples
S’il y a du bon à retenir de la pandémie pour l’industrie du voyage, c’est cette tendance du « voyage lent » – plus communément appelée slow travel –, plus pertinente que jamais, selon Chantal Lapointe, de CAA-Québec : « Les gens vont repenser leur manière de voyager et vouloir rester davantage au même endroit pour découvrir les attraits des environs. Ils sont plus conscients de leur impact, même sanitaire, sur leur environnement. »
Même si les restrictions sanitaires sont désormais plus rares, elles sont propres à chaque pays, voire à chaque région, et sont susceptibles de changer dans le temps. Ainsi donc, un itinéraire plus simple pourrait vous simplifier la vie, surtout si vous voyagez de façon autonome. Miser sur une seule destination constitue d’ailleurs souvent un choix économique (et écologique), puisque vous limitez alors l’utilisation des transports.
Assurez-vous adéquatement
Avant la levée, en octobre 2021, de l’avertissement du gouvernement qui déconseillait tout voyage non essentiel, certaines protections n’étaient pas accessibles chez la plupart des assureurs, surtout si elles concernaient directement la pandémie.
Il faut savoir que plusieurs assureurs ajustent leurs protections en fonction des avertissements gouvernementaux, pandémie mondiale ou non, comme l’explique Suzanne Michaud, vice-présidente du secteur des assurances à CAA-Québec.
Une assurance voyage qui couvre les soins médicaux d’urgence s’avère toujours aussi indispensable. La spécialiste estime d’ailleurs qu’environ 75 % des voyageurs qui souscrivent une assurance voyage ne choisissent que ce type de protection.
Or, l’assurance annulation, qui permet d’annuler un voyage avant votre départ en cas d’urgence, pourrait se révéler particulièrement intéressante dans le contexte actuel, surtout si vous procédez à un grand nombre de transactions d’avance (vols, réservations d’hôtels, location d’un véhicule, visites touristiques, etc.).
De son côté, l’assurance interruption est en mesure de vous indemniser si un événement vous empêche de poursuivre votre voyage une fois sur place. C’est, selon Suzanne Michaud, un incontournable si vous avez plusieurs étapes prévues durant votre voyage (comme un vol d’avion, un transfert vers un port, une croisière avec des arrêts dans différentes villes, etc.).
« De plus, avec la saga vécue par certains voyageurs dans les aéroports pour la récupération difficile de leurs bagages en 2022, une assurance pour vous protéger de la perte ou du vol des bagages pourrait aussi être fort utile », ajoute-t-elle.
À chaque personne, bien sûr, d’évaluer sa situation et sa tolérance au risque. « Prenons en exemple un snowbird qui s’en va dans son condo en Floride en voiture et qui n’a donc pas de dépenses déjà effectuées. Dans sa situation, l’assurance annulation ou interruption ne l’intéresse probablement pas », illustre Suzanne Michaud.
Cela dit, informez-vous bien au sujet des protections prévues à votre contrat d’assurance, notamment si elles incluent bel et bien les circonstances liées à la COVID-19. Certains assureurs, voire des transporteurs, ont même bâti des protections conçues pour la pandémie.
« Il faut aussi vérifier le montant pour lequel vous êtes couvert », avertit Suzanne Michaud. Une protection de 200 000 $ pour des soins de santé d’urgence, par exemple, pourrait être nettement insuffisante dans certains pays, comme aux États-Unis ou au Mexique : « Habituellement, pour les soins de santé couverts par une assurance voyage, on parle de millions de dollars, pas de milliers. »
Par ailleurs, même si les gens ont moins l’habitude de magasiner leur assurance voyage que leur assurance auto (entre autres exemples), cela ne veut pas dire que vous ne devriez pas le faire, d’après la spécialiste, surtout si vous êtes âgé, ce qui fait souvent grimper les primes d’assurance voyage.
De même, certains assureurs et émetteurs de cartes de crédit ont modifié les protections offertes à la suite des nombreuses réclamations qu’ils ont reçues durant la pandémie. « Il faut prendre le temps de regarder ce qui existe et ce qui vous convient, recommande Suzanne Michaud. Il est d’ailleurs souvent possible de lire les polices sur les sites web des assureurs. »
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