Électroménagers: pensez aux appareils « boîte ouverte », usagés ou « reconditionnés »

Les électroménagers « boîte ouverte »
Les électroménagers usagés
Les électroménagers « reconditionnés »
Soyez attentif aux garanties

Réfrigérateur, cuisinière, lave-vaisselle, laveuse et sécheuse : ces gros électroménagers sont quasi essentiels à votre quotidien, mais ils coûtent cher. Il est toutefois possible de trouver des appareils à prix moindre.

« Ça va dépendre des promotions en cours dans les produits neufs et de notre inventaire du moment, mais pour un modèle “boîte ouverte”, la différence de prix varie entre 20 et 60 %. Pour un appareil “reconditionné”, c’est au moins 60 % moins cher » que le même modèle neuf, évalue Caroline Mailloux, vice-présidente des opérations d’Econoplus, une chaîne qui en a fait sa spécialité.

Il s’agit aussi d’un choix écologique. « Éviter que ces appareils partent au dépotoir alors qu’ils sont fonctionnels, c’est faire un geste pour l’environnement », note Omer Akkus, président d’Econoplus.

Cela dit, il est important de connaître les nuances entre ces catégories d’électroménagers afin de faire un choix éclairé. Les voici.

Les électroménagers « boîte ouverte »

Comme leur nom l’indique, les électroménagers vendus comme « boîte ouverte » (open box, en anglais) sont des appareils neufs qui ont été retirés de leur emballage d’origine. « Parfois, les imperfections sont à peine visibles, mais comme l’appareil a été déballé et transporté à plusieurs reprises, c’est quasiment impossible qu’il n’ait aucune égratignure », explique Caroline Mailloux.

Le déballage peut avoir eu lieu dans différents contextes :

Les retours

Ce sont des appareils neufs achetés par des consommateurs qui les ont ensuite renvoyés au détaillant pour des raisons n’ayant rien à voir avec leur fonctionnement. Le transport peut y avoir laissé quelques marques.    

Les « démonstrateurs » ou « modèles de plancher » 

Les articles de démonstration – erronément appelés « démonstrateurs » ou « modèles de plancher » – sont des appareils neufs qui sont déballés par les détaillants et exposés en magasin pour que les acheteurs potentiels puissent comparer les différents modèles. Comme ils sont abondamment manipulés, ils risquent fort de présenter des imperfections esthétiques plus ou moins évidentes.

Les appareils avec de légères imperfections (en anglais : scratch and dent)

On parle ici d’appareils neufs qui présentent de légères imperfections esthétiques au déballage en magasin, que ce soit à cause d’un défaut de fabrication ou d’un incident de manutention. Ces défauts mineurs n’ont aucune incidence sur le fonctionnement.

Les électroménagers usagés

De nombreuses personnes se débarrassent d’électroménagers encore fonctionnels à la suite d’un déménagement ou d’une rénovation. Ceux-ci peuvent ensuite être vendus par des particuliers ou dans des magasins spécialisés dans ce créneau.

Dans les deux cas, la prudence est de mise. Si l’achat entre individus ne permet habituellement qu’un examen visuel de l’appareil usagé, celui chez un marchand d’occasion devrait idéalement survenir à la suite de tests de fonctionnement aux résultats satisfaisants. 

« On branche l’appareil durant plusieurs heures et on vérifie que chacune des fonctions est opérationnelle », illustre Omer Akkus. Econoplus est d’ailleurs membre du programme GoRéemploi, qui regroupe des détaillants s’étant engagés à tester le fonctionnement des appareils usagés et à s’assurer qu’ils ne font pas l’objet d’un rappel avant de les vendre (consultez la liste ici).

Ce programme est chapeauté par GoRecycle, l’organisme à but non lucratif (OBNL) responsable de la mise en place du programme de responsabilité élargie des producteurs d’appareils ménagers au Québec. À l’heure actuelle, les efforts de l’organisme se concentrent sur « le recyclage et le réemploi des appareils réfrigérants et climatisés » (réfrigérateurs, congélateurs, celliers et refroidisseurs à vin, refroidisseurs d’eau, climatiseurs portatifs et de fenêtre, et déshumidificateurs).

Les électroménagers « reconditionnés »

Un certain nombre d’électroménagers se retrouvent sur le marché d’occasion à la suite d’un bris qui a été réparé. En langage courant, ces appareils sont qualifiés de « reconditionnés », parce qu’ils ont été remis en état de marche.

« Avant d’acheter un électroménager “reconditionné”, les gens doivent poser des questions, signale Caroline Mailloux. Qui l’a réparé? Est-ce qu’il a les certifications nécessaires? » Si le problème est électrique, la personne doit posséder un certificat de formation reconnue de réparateur d’électroménager (CNP 7332). S’il touche plutôt le système de refroidissement, un certificat de qualification environnementale en halocarbure (H) est exigé.

Les partenaires GoRéemploi qui vendent de tels appareils ont d’ailleurs l’obligation de s’assurer que leurs réparateurs détiennent ces certifications.

Notez que GoRecycle n’a fixé aucune limite d’âge pour les appareils qui peuvent être remis en bon état ou vendus après avoir été testés. « Certains de nos partenaires desservent une clientèle à très faibles revenus, donc nous ne voudrions pas empêcher la revente d’appareils encore fonctionnels », fait valoir Jules Foisy Lapointe, directeur général et fondateur de l’OBNL. La chaîne Econoplus, elle, a choisi de se fixer une seule limite : « C’est important pour nous que les appareils réfrigérants que l’on répare soient [certifiés] Energy Star », mentionne sa vice-présidente des opérations. Pour mémoire, le Canada s’est joint à ce programme d’efficacité énergétique en 2001.

Soyez attentif aux garanties

La Loi sur la protection du consommateur (LPC) « ne fait pas de distinction » entre les électroménagers neufs et les « boîtes ouvertes », de même qu’entre les électroménagers d’occasion et les modèles « reconditionnés », indique Charles Tanguay, porte-parole de l’Office de la protection du consommateur.

« En ce qui a trait aux garanties légales, les dispositions de la LPC s’appliquent autant aux biens neufs qu’aux biens usagés, dès lors qu’il s’agit d’un contrat entre un commerçant et un consommateur », précise-t-il. Les électroménagers d’occasion achetés de particuliers ne sont donc pas couverts par les garanties légales.  

Celles-ci vous permettent d’exiger que l’électroménager que vous achetez puisse servir à l’usage auquel il est destiné et qu’il ait une durée de vie raisonnable, selon le prix payé et les conditions d’utilisation. L’appareil ne doit pas non plus présenter de vice caché, c’est-à-dire un défaut important qui était présent avant la vente, qui ne vous a pas été mentionné et dont vous n’auriez pas pu avoir connaissance. Finalement, il doit être conforme à la description faite dans le contrat, ainsi qu’à la publicité associée et aux déclarations du vendeur. D’ailleurs, « toute tromperie que ferait un commerçant sur l’état d’usure d’un appareil constituerait une infraction » à la LPC, souligne Charles Tanguay.

Dans le cas des électroménagers usagés ou « reconditionnés », l’acheteur doit aussi « être attentif aux garanties conventionnelles que propose le commerçant », ajoute-t-il.

Tous les partenaires GoRéemploi ont par exemple l’obligation d’offrir une garantie. Sa durée est cependant à la discrétion de chacun, comme l’énonce Jules Foisy Lapointe. Ainsi, du côté d’Econoplus, elle est de six mois pour les appareils remis en bon état, « mais ne couvre pas les machines à eau et à glace des réfrigérateurs, parce qu’on ne vérifie pas les systèmes de plomberie », spécifie Omer Akkus. Comme les électroménagers « boîte ouverte » sont des appareils neufs, leur garantie y est quant à elle d’un an.

Cet article a été réalisé avec la contribution financière de RECYC-QUÉBEC.

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